ב״ה
La
Masisoh d'après la Halokhoh
Illustration :
Un Môhél de l'Orthodoxie Moderne réalisant une Masisoh Bappéh,
qui consiste à sucer un peu de sang du pénis du bébé, après lui
avoir retiré le prépuce.
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article peut être téléchargé ici.
Un
autre bébé a été infecté par l'herpès néonatal qui lui a été
transmis par Masisoh Bappéh (MBP), une succion directe
de la bouche du Môhél au pénis en sang du nouveau-né réalisée
par de nombreux Môhalim Harédhim
après avoir retiré le prépuce de l'enfant, a rapporté le Capital
New York.
L'herpès
néonatal peut mutiler et même tuer des enfants. Une fois
contractée, le virus ne quitte jamais le corps et peut être (et est
souvent) transmis aux autres par des rapports sexuels, des baisers,
un partage du même verre et à travers d'autres contacts. Des études
récentes montrent que le virus double le risque de contracter la
maladie d'Alzheimer.
Il
y a eu quatre cas rapportés d'herpès néonatal transmis par MBP
cette année (2014) aux États-Unis, et 17 depuis 2000. Mais ces
chiffres sont trompeurs, en partie parce qu'avant 2006, il n'était
pas obligatoire de signaler les cas au ministère de la Santé et de
l'Hygiène Mentale ou à l'état, et en partie aussi parce que les
hôpitaux et les cliniques ayant une grande clientèle Harédhi
sont accusés d'étouffer certaines affaires de contamination afin de
garder leur clientèle Harédhi
et ne pas la froisser.
Parmi
ces 17 cas connus, deux bébés sont morts et au moins deux autres
ont subi des dommages au cerveau.
Les
Harédhim dirigés
par la Agoudath Israel of America et Satmar sont actuellement en
pleine guerre judiciaire contre la ville de New York pour bloquer
l'obligation de consentement des parents exigé par la ville pour
l'accomplissement de la MBP. Habad-Loubavitch et de nombreux
autres groupes hassidiques sont également fermement opposés
à l'obligation du consentement des parents ou toute tentative du
gouvernement de réglementer la pratique de la MBP.
Selon
le journal Capital New York, le cas le plus récent est un garçon né
en Novembre de cette année. Douze jours après sa circoncision
durant laquelle a été pratiquée la MBP, le bébé a été emmené
chez un pédiatre, à cause de problèmes d'irritation après les
tétées. Le bébé avait un « groupe de papules » sur
son pénis. Le pédiatre a envoyé le bébé chez un dermatologue,
qui à son tour l'a envoyé aux urgences.
L'automne
dernier, le maire de New York, Bill de Blasio, avait promis à Satmar
qu'il abrogerait l'obligation du consentement des parents s'il était
élu. En échange, il a reçu le vote en bloc des plus de 10 000
Satmarers de sa circonscription, et a été élu.
Mais
lorsque la promesse faite à la communauté Satmar a été rendue
publique dans la vidéo suivante,
http://www.youtube.com/watch?v=oYbQjQHnOn8,
le maire de Blasio s'est retrouvé dans une position difficile à
tenir. Toutefois, l'administration de Blasio ne fait pratiquement
rien pour faire respecter l'obligation du consentement parental, car
il cherche une autre façon de traiter le problème de la MBP.
Des
experts en santé publique et un large éventail de médecins et de
scientifiques notent les dangers inhérents de la MBP et veulent
faire interdire la pratique.
Le
bureau de de Blasio s'est refusé à tout commentaire.
Dans
les années 1800, des vagues d'herpès, de syphilis et d'autres
infections ont été transmises par MBP, tuant des centaines de bébés
en Europe. Des médecins, parmi lesquels bon nombre de Juifs,
demandèrent aux rabbins les plus influents d'interdire la MBP et
certains d'entre eux, plus particulièrement les Litvaqim
(Lituaniens), ceux d'Angleterre, de France et d'autres pays d'Europe
occidentale, l'ont interdite. Dans les régions où la MBP fut
interdite, les infections et les décès cessèrent.
Cependant,
les Rébbé`îm hassidiques et d'autres qui luttaient à la
fois contre la Hasqoloh (ancêtre du Sionisme) et le Mouvement de la
Réforme considéraient l'interdiction de la MBP comme une soumission
face à leurs ennemis de la Réforme et de la Hasqoloh (qui
réclamaient des changements dans certaines pratiques), et refusèrent
d'interdire la pratique dangereuse (car cela aurait pu être perçu
comme une victoire des Libéraux et des membres de la Hasqoloh), bien
qu'elle ne fasse pas partie du rite de la circoncision exigé par la
Tôroh.
Ainsi,
jusqu'à aujourd'hui, la MBP est automatiquement réalisée par les
Môhalim hassidiques, tandis que dans les milieux des
Litvaqim, des Orthodoxes Modernes (sauf dans une minorité d'entre
eux, qui veulent être bien vus des Hasidhim),
des Safaradhim, des Mizrahim et des Témonim, elle n'est pas
du tout pratiquée.
Que
dit la Halokhoh à ce sujet ?
Comment
circoncis-t-on ? Le prépuce qui couvre la couronne du pénis
est coupé jusqu'à ce que l'intégralité de la couronne soit
révélée2.
Et après cela, la membrane tendre qui est en-dessous de la peau
doit être divisée [en deux] le long de la ligne médiane avec
les ongles3
et pelée des deux côtés jusqu'à ce que la couronne soit
révélée4.
Et après cela, on doit aspirer l'endroit
de la circoncision jusqu'à ce que le sang des endroits plus
reculés soit extrait5,
par crainte qu'une situation dangereuse ne se produise. Et tout
[Môhél] qui ne fait pas la Masisoh
doit être destitué de sa position. Après avoir accompli la
Masisoh,
on doit appliquer un bandage, une compresse, ou tout ce qui leur
est semblable.
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כֵּיצַד
מוֹהֲלִין:
חוֹתְכִין
אֶת כָּל הָעוֹר הַחוֹפֶה אֶת הָעֲטָרָה,
עַד
שֶׁתִּתְגַלֶּה כָּל הָעֲטָרָה;
וְאַחַר
כָּךְ פּוֹרְעִין אֶת הַקְּרוֹם הָרַךְ
שֶׁלְּמַטָּה מִן הָעוֹר בְּצִפֹּרֶן,
וּמַחְזִירוֹ
לְכָאן וּלְכָאן,
עַד
שֶׁיֵּרָאֶה בְּשַׂר הָעֲטָרָה.
וְאַחַר
כָּךְ מוֹצֵץ הַמִּילָה,
עַד
שֶׁיֵּצֵא הַדָּם מִמְּקוֹמוֹת
רְחוֹקִים,
כְּדֵי
שֶׁלֹּא יָבוֹא לִידֵי סַכָּנָה;
וְכָל
מָל שְׁאֵינוּ מוֹצֵץ,
מַעְבִירִין
אוֹתוֹ.
וְאַחַר
שֶׁמּוֹצֵץ,
נוֹתֵן
עָלֶיהָ אַסְפְּלוֹנִית אוֹ רְטִיָּה
וְכַיּוֹצֶא בָּהֶן
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Nous
remarquons tout de suite que le Ramba''m parle simplement de מציצה
« Masisoh »
(extraction/aspiration) et non de מציצה
בפה « Masisoh
Bappéh » (extraction/aspiration avec la bouche). En fait,
l'expression « Masisoh
Bappéh » n'est jamais employée dans la littérature
rabbinique ancienne.
De
nombreux Môhalim, principalement du mouvement Hassidique,
aspire ce sang avec leur propre bouche, car ils interprètent cette
recommandation du Talmoudh comme devant s'effectuer avec la bouche.
Ils essaient de faire croire que c'est ainsi que les circoncisions
ont toujours été effectuées, mais ce n'est PAS ce que dit
le Talmoudh.
Le
Talmoudh, dans la Mishnoh de Shabboth 19:2 et la Gamoro` de
Shabboth 133b, ne parle que du fait d' « aspirer »
le sang, pas d' « aspirer avec la bouche », comme l'a
très justement fait remarquer le Hatho''m
Sôfér ז״ל,
qui était un opposant de cette pratique consistant à aspirer le
sang avec la bouche. Cette aspiration doit plutôt se faire avec une
éponge, du gaze de coton ou tout autre matériau approprié.
(D'ailleurs, de nombreux Môhalim procédaient à la Masisoh
à l'aide d'un tube qui aspirait le sang sans qu'il y ait le moindre
contact buccal avec le pénis du nouveau-né. C'est ce que font
encore, par exemple, les Litvaqim et d'autres.) Il fait également
remarquer que l'aspiration ne fait pas partie de la Miswoh de
circoncision en elle-même mais est plutôt une mesure sanitaire,
comme le dit le Ramba''m dans la Halokhoh susmentionnée. C'est pour
cela que le Talmoudh recommande explicitement de procéder à une
aspiration du sang (au moyen d'un tissu ou des autres matériaux
susmentionnés, et non au moyen de la bouche). De quel problème
sanitaire parle-t-on ?
Le
Tif`arath Yisro`él ז״ל,
dans son commentaire sur la Mishnoh de Shabboth 19:2, rapporte
que les saignements internes causés par la circoncision pourraient
amener le pénis du nouveau-né à enfler, et appliquer un tissu
aspirant pour aspirer et retirer le sang prévient ce danger. Le
Tif`arath Yisro`él écrit également qu'appliquer le tissu aspirant
trop fort rompra les vaisseaux sanguins et causera des saignements
excessifs. Par conséquent, il recommande d'appliquer ce tissu
aspirant avec douceur. Voilà à quoi sert la Masisoh,
et c'est pour cela que le Ramba''m rapporte que le Môhél qui ne
procède pas à cette Masisoh devrait être destitué,
car l'enfant pourrait être en danger si du sang de son pénis n'est
pas aspiré. (Néanmoins, étant donné que la Masisoh
ne fait pas, en elle-même, partie de la Miswoh de la Barith
Miloh, la circoncision reste valable sans Masisoh.) Et
nous voyons bien que de la description donnée, cette pratique ne se
fait pas avec la bouche, mais un tissu aspirant.
Cette
pratique consistant à utiliser la bouche plutôt que du gaze de
coton ou un tissu pour aspirer le sang est né au Moyen-Âge chez les
« Kabbalistes », et n'a aucune source sur laquelle
s'appuyer. Le Hatho''m
Sôfér mentionne, à juste titre, que dans le traité
Shabboth 133b, la Masisoh (aspiration) est
comparée au fait d'utiliser du cumin, qui est une plante qui était
connue pour ses vertus médicinales depuis l’Égypte Antique. Dans
les temps talmudiques, on utilisait le cumin pour soigner des
blessures. Le Talmoudh écrit noir sur blanc que l'aspiration est
comparable au fait d'appliquer un bandage ou du cumin. De ce fait, il
est clair et net, et cela ne laisse place à aucun doute, que
lorsqu'on parle d'aspirer le sang, c'est appliquer dessus quelque
chose qui va l'absorber. Mais puisque ce n'est qu'une mesure
sanitaire, si un Môhél a fait la Miloh et la Pari´oh, mais oublie
de faire la Masisoh (aspiration avec un tissu, du
coton, etc., et non la bouche), il a quand même accompli la Miswoh
de circoncision. Cependant, il devra être destitué à cause du
danger auquel il expose l'enfant, puisqu'il existe une possibilité
que les saignements internes causent des problèmes à l'enfant,
comme on l'a expliqué.
Là
encore, nous avons une pratique (aspirer le sang avec la bouche) qui
est répandue dans certaines communautés principalement Hassidiques,
mais qui n'a rien à voir avec la Halokhoh, et qui est même
contraire à la Halokhoh, puisqu'elle met la vie des bébés en
danger. Ainsi, ceux qui croient que parce que quelqu'un est Môhél
c'est qu'il fait tout comme il faut ou parce qu'une coutume est
répandue c'est qu'elle est bonne et valable, ceux-là se trompent.
1Hilkôth
Miloh 2:2
2Cette
étape est appelée « Miloh ».
3Le
Yalqout Shim´ôni 2:723 enseigne que les ongles furent créés
pour ça. Si ce n'est pas fait avec les ongles, la Pari´oh est
néanmoins valable.
4Cette
étape est appelée « Pari´oh »
5Cette
étape est appelée « Masisoh ».