samedi 2 avril 2016

Déroulement du Sédhar de Pasah I

ב״ה

Déroulement du Sédhar de Pasah

Première Partie


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Il y a un constat qui ne souffre d'aucune contestation : la plupart des Juifs ne savent pas vraiment comment tenir et diriger un Sédhar la nuit de Pésah. Beaucoup pensent qu'il suffit juste de suivre ce qui est imprimé dans la Haggodhoh, mais se rendent très vite compte que ce n'est pas si évident que cela et qu'il y a en plus une différence entre diriger le Sédhar et suivre le Sédhar. En outre, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a aucune obligation de lire ou réciter tout ce qui est imprimé dans la Haggodhoh. En fait, elle n'existait pas dans les temps talmudiques. Les gens accomplissaient le minimum requis par la Halokhoh et les rituels de base, puis improvisaient pour la grande partie du Sédhar. Ce que nous appelons aujourd'hui « Haggodhoh » fut compilé afin d'aider ceux qui étaient incapables d'improviser ou qui ne connaissaient pas suffisamment de passages traditionnels que pour pouvoir expliquer la sortie d’Égypte aux convives rassemblés cette nuit-là. Mais celui qui en est capable n'a en réalité pas du tout besoin de la Haggodhoh.

Nous allons passer en revue les règles relatives au déroulement du Sédhar de Pasah afin de voir ce qui est requis et permettre ainsi de créer les conditions appropriées pour vivre un Sédhar significatif et inspirant car, ne nous en cachons pas, passer toute une nuit à ne faire que de la lecture et récitation de passages dont certains ne sont pas compréhensibles, ce n'est pas très reluisant ! À cause des Siddourim et des Haggodhôth, les gens ont perdu leur sens de la créativité et négligent l'obligation de développer une relation personnelle avec HaShem ית׳. Nous ne sommes pas censés faire de la simple lecture la nuit de Pasah, mais réellement raconter dans nos propres mots et de la manière la plus passionnante les événements de la nuit de notre libération. Ainsi, bien que la Haggodhoh peut nous assister, elle ne doit pas être une fin en elle-même, mais seulement un moyen d'accomplir plus facilement les Miswôth de cette nuit particulière.

Le Ramba''m ז״ל rapporte toutes les lois relatives au Sédhar de Pasah au chapitre 8 des Hilkôth Homés Oumassoh de son Mishnéh Tôroh.

1. L'ordre de l'accomplissement de ces Miswôth la nuit du quinze est le suivant : Au début, on apporte une coupe pour chacun et on fait la bénédiction de « Bôré` Pari Haggafan ». Et on prononce dessus le Qiddoush du jour, ainsi que [la bénédiction du] moment et on boit. Et après cela, on fait la bénédiction « ´al Natilath Yodhoyim » et on lave ses mains. Puis on apporte une table dressée sur laquelle se trouvent du Morôr, un autre légume, une Massoh, de la Harôsath, le corps de l'agneau pascal et la chair de la Haghighoh du jour du quatorze. Mais en cette époque, on apporte sur la table deux sortes de viande, une en souvenir [du sacrifice] pour Pasah et une en souvenir [du sacrifice] pour la Haghighoh.
א  סִדּוּר עֲשִׂיַּת מִצְווֹת אֵלּוּ בְּלֵיל חֲמִשָּׁה עָשָׂר, כָּךְ הוּא: בַּתְּחִלָּה מְבִיאִין כּוֹס לְכָל אֶחָד וְאֶחָד, וּמְבָרֵךְ בּוֹרֵא פְּרִי הַגֶּפֶן; וְאוֹמֵר עָלָיו קִדּוּשׁ הַיּוֹם, וּזְמָן, וְשׁוֹתֶה. וְאַחַר כָּךְ מְבָרֵךְ עַל נְטִילַת יָדָיִם, וְנוֹטֵל יָדָיו. וּמְבִיאִין שֻׁלְחָן עָרוּךְ, וְעָלָיו מָרוֹר וְיָרָק אַחֵר וּמַצָּה וַחֲרֹסֶת וְגוּפוֹ שֶׁלְּכֶבֶשׂ הַפֶּסַח וּבְשַׂר חֲגִיגָה שֶׁלְּיוֹם אַרְבָּעָה עָשָׂר; וּבַזְּמָן הַזֶּה, מְבִיאִין עַל הַשֻּׁלְחָן שְׁנֵי מִינֵי בָּשָׂר--אֶחָד זֵכֶר לַפֶּסַח, וְאֶחָד זֵכֶר לַחֲגִיגָה
L'ordre de l'accomplissement de ces Miswôth : On parle ici des Miswôth relatives à la consommation de la Massoh, du Morôr, de la Harôsath et le récit de la Sortie d’Égypte, qui ont été traitées par le Ramba''m dans les chapitres précédents.

la nuit du quinze : Le 15 Nison.

est le suivant : Au début : Il est de coutume de commencer le Sédhar de Pasah le plus tôt possible après la tombée de la nuit, afin que les enfants soient capables de rester éveillés et d'y participer.

on apporte une coupe : Le vin contenu dans chacune des quatre coupes doit être dilué avec de l'eau, comme cela est rapporté au Chapitre 7, Halokhoh 11 : אַרְבָּעָה כּוֹסוֹת הָאֵלּוּ--צָרִיךְ לִמְזֹג אוֹתָן, כְּדֵי שֶׁתִּהְיֶה שְׁתִיָּה עֲרֵבָה: הַכֹּל לְפִי הַיַּיִן, וּלְפִי דַּעַת הַשּׁוֹתֶה; וְלֹא יִפְחֹת בְּאַרְבַּעְתָּן, מֵרְבִיעִית יַיִן חָי « Ces quatre coupes doivent être diluées afin de rendre leur consommation agréable. Tout dépend du vin et de la préférence de celui qui boit. Et ces quatre [coupes ensemble] ne peuvent pas contenir moins d'une Ravi´ith de pur vin ».

Les vins des temps mishnaïques et talmudiques étaient plus forts que ceux de notre époque. Par conséquent, la Halokhoh voulait qu'on les dilue avant consommation. De nos jours, le vin a déjà été dilué dans de l'eau avant la mise en bouteille. Néanmoins, le but n'est pas du tout de s'enivrer. Par conséquent, on prendra soin de ne pas prendre un vin trop fort (et s'il est fort, on le diluera alors), ni en trop grandes quantités.

Pour rappel, une Ravi´ith équivaut à 143,5 millilitres.

une coupe pour chacun : Comme cela a été rapporté au Chapitre 7, Halokhoh 9 : וְכָל אֶחָד וְאֶחָד, בֵּין אֲנָשִׁים בֵּין נָשִׁים, חַיָּב לִשְׁתּוֹת בַּלַּיְלָה הַזֶּה, אַרְבָּעָה כּוֹסוֹת שֶׁלְּיַיִן--אֵין פָּחוּת מֵהֶן...שֵׁעוּר כָּל כּוֹס מֵהֶן, רְבִיעִית « Et chacun, individuellement, que ce soit les hommes ou les femmes, a l'obligation de boire cette nuit-là quatre coupes de vin. On ne les diminuera pas...La mesure de chacune de ces coupes est d'une Ravi´ith ».

ainsi que [la bénédiction du] moment : C'est-à-dire, le « Shahahayonou », que l'on récite pour chaque événement qui n'est pas fréquent.

et on boit : Tout en étant couché sur le côté gauche, comme cela est rapporté au Chapitre 7, Halokhoh 10 : וַהֲסִבַּת יָמִין, אֵינָהּ הֲסִבָּה; וְכֵן הַמֵּסֶב עַל עָרְפּוֹ, אוֹ עַל פָּנָיו--אֵין זוֹ הֲסִבָּה. וְאֵימָתַי צְרִיכִין הֲסִבָּה--בְּשָׁעַת אֲכִילַת כַּזַּיִת מַצָּה, וּבִשְׁתִיַּת אַרְבָּעָה כּוֹסוֹת הָאֵלּוּ. וּשְׁאָר אֲכִילָתוֹ וּשְׁתִיָּתוֹ--אִם הֵסֵב, הֲרֵי זֶה מְשֻׁבָּח; וְאִם לָאו, אֵינוּ צָרִיךְ « Et se coucher sur sa droite n'est pas considérer comme se coucher. De même, sur le dos ou sur le ventre, ce n'est pas considéré comme se coucher. Quand doit-on se coucher ? Au moment où on mange une Kazzayith de Massoh et quand on boit ces quatre coupes. À d'autres moments où l'on mange et boit, si on se couche on est digne de louange. Et si on ne le fait pas, ce n'est pas nécessaire ».

Concernant le fait de manger couché sur son côté gauche, voir l'article intitulé « La Miswoh de Hasévoh à Pésah ».

Et après cela, on fait la bénédiction « ´al Natilath Yodhoyim » et on lave ses mains : Afin de se préparer à consommer le légume trempé dans le Harôsath, comme cela sera mentionné dans la Halokhoh suivante.

Dans les Hilkôth Barokhôth 6:1, le Ramba''m écrit qu'on doit se laver les mains avant de jouir de tout aliment trempé dans un liquide. Notez également que la bénédiction doit être faite avant de s'être lavé les mains et non après, contrairement à la pratique de la majorité des Juifs d'aujourd'hui, conformément à la règle talmudique voulant que toute bénédiction liée à une Miswoh doit être faite avant son accomplissement.

Puis on apporte une table dressée : On parle ici du plateau du Sédhar. Néanmoins, dans son commentaire sur la Mishnoh1, le Ramba''m écrit que cette table est apportée avant le Qiddoush. C'est également la coutume qui prévaut dans la majorité des foyers juifs, où le plateau du Sédhar est déposé sur la table avant le Qiddoush.

un autre légume : que l'on trempera dans le Harôsath, et qui servira donc de Karpas.

le corps de l'agneau pascal et la chair de la Haghighoh du jour du quatorze : Le sacrifice pascal ne devait être consommé qu'après avoir été rassasié par d'autres aliments. Par conséquent, un autre sacrifice appelé חֲגִיגָה « Haghighoh » (offrande de fête), était également apporté afin de constituer l'élément principal du repas de fête.2

Mais en cette époque : Où le Béth Hammiqdosh n'existe plus et que nous ne pouvons plus sacrifier l'agneau pascal.

on apporte sur la table deux sortes de viande, une en souvenir [du sacrifice] pour Pasah : Le Hidho''` ז״ל écrit qu'il est de coutume que la viande servant de souvenir au sacrifice pascal soit grillé, exactement comme l'agneau pascal qui devait avoir été grillé. Rabbénou Manôah ז״ל écrit qu'il était de coutume de prendre la patte avant ou le tibia d'un agneau. D'autres encore utilisent un poulet grillé.

et une en souvenir [du sacrifice] pour la Haghighoh : La source du Ramba''m est le passage talmudique de Pasahim 114b, qui mentionne en réalité plusieurs possibilités pour remplacer le Qorban Pasah et le Qorban Haghighoh :
  • des betteraves et du riz
  • du poisson et un œuf
  • deux sortes de viande différentes
  • une seule viande et le jus dans lequel elle a été cuite suffisent.

Le Ramba''m suit la troisième opinion (celle de Rébbi Hanon`él ז״ל). La coutume majoritaire de notre époque consiste à prendre de la viande et un œuf. Le Moggidh Mishnéh rapporte que c'était déjà la coutume qui prévalait à son époque. (Mais notre pratique, en tant que Talmidhé HaRamba''m, suit celle du Ramba''m.)
2. Il commence et fait la bénédiction de « Bôré` Pari Ho`adhomoh ». Il prend un légume et le trempe dans la Harôsath et en mange une Kazzayith. Lui et tous ceux qui sont couchés avec lui, chacun individuellement, ne prennent pas moins d'une Kazzayith. Et après cela, on retire la table uniquement de devant celui qui lit la Haggodhoh, puis on verse la deuxième coupe. C'est à ce moment-là que le fils interroge et que celui qui lit [la Haggodhoh] dit : « Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les nuits ? Car toutes les nuits, nous ne trempons pas même une fois, et cette nuit [nous le faisons] deux fois ! Car toutes les nuits, nous mangeons du Homés ou de la Massoh, et cette nuit que de la Massoh ! Car toutes les nuits, nous mangeons toute sorte de légumes, et cette nuit, des [légumes] amers. Car toutes les nuits, nous mangeons de la viande grillée, bouillie ou cuite, et cette nuit, uniquement grillée. Car toutes les nuits, nous mangeons soit assis, soit couchés, et cette nuit, nous sommes tous couchés ».
ב  מַתְחִיל וּמְבָרֵךְ בּוֹרֵא פְּרִי הָאֲדָמָה, וְלוֹקֵחַ יָרָק וּמְטַבֵּל אוֹתוֹ בַּחֲרֹסֶת, וְאוֹכֵל כַּזַּיִת, הוּא וְכָל הַמְּסֻבִּין עִמּוֹ--כָּל אֶחָד וְאֶחָד, אֵין פָּחוּת מִכַּזַּיִת. וְאַחַר כָּךְ עוֹקְרִין אֶת הַשֻּׁלְחָן, מִלִּפְנֵי קוֹרֶא הַהַגָּדָה לְבַדּוֹ; וּמוֹזְגִין הַכּוֹס הַשֵּׁנִי, וְכָאן הַבֵּן שׁוֹאֵל. וְאוֹמֵר הַקּוֹרֶא, מַה נִשְׁתַּנָּה הַלַּיְלָה הַזֶּה מִכָּל הַלֵּילוֹת: שֶׁבְּכָל הַלֵּילוֹת, אֵין אָנוּ מַטְבִּילִין אַפִלּוּ פַּעַם אַחַת; וְהַלַּיְלָה הַזֶּה, שְׁתֵּי פְּעָמִים. שֶׁבְּכָל הַלֵּילוֹת, אָנוּ אוֹכְלִין חָמֵץ וּמַצָּה; וְהַלַּיְלָה הַזֶּה, כֻּלּוֹ מַצָּה. שֶׁבְּכָל הַלֵּילוֹת, אָנוּ אוֹכְלִין שְׁאָר יְרָקוֹת; וְהַלַּיְלָה הַזֶּה, מְרוֹרִים. שֶׁבְּכָל הַלֵּילוֹת, אָנוּ אוֹכְלִין בָּשָׂר צֳלִי שָׁלוּק וּמְבֻשָּׁל; וְהַלַּיְלָה הַזֶּה, כֻּלּוֹ צֳלִי. שֶׁבְּכָל הַלֵּילוֹת, אָנוּ אוֹכְלִין בֵּין יוֹשְׁבִין וּבֵין מְסֻבִּין; וְהַלַּיְלָה הַזֶּה, כֻּלָּנוּ מְסֻבִּין
Il : Celui qui dirige le Sédhar.

commence et fait la bénédiction de « Bôré` Pari Ho`adhomoh » : Que l'on fait avant de consommer un légume (ou fruit de la terre). Il convient d'avoir également à l'esprit d'exempter le Morôr (que l'on consommera un peu plus tard) par cette bénédiction.

Il prend un légume : N'importe quel légume au goût amer peut être utilisé. La coutume majoritaire consiste à utiliser du persil.

Ces coutumes rapportées dans cette Halokhoh-ci ont été instituées pour piquer la curiosité des enfants.

et le trempe dans la Harôsath : Cette ancienne coutume est également mentionnée dans les Haggodhôth du Rov Sa´adhyoh Go`ôn ז״ל et du Rov ´amrom Go`îon ז״ל. Et c'est ce qu'il convient de faire, en dépit du fait que Rabbénou Ta''m ז״ל et de nombreuses autorités Ashkénazes se sont opposés à cette coutume et préconisent plutôt de tremper le légume dans de l'eau salée ou du vinaigre.

et en mange une Kazzayith : Qui équivaut à la taille d'une olive ordinaire.

Et après cela, on retire la table : Pour susciter la curiosité des enfants.

uniquement de devant celui qui lit la Haggodhoh : C'est ainsi que l'on doit agir lorsque les gens sont couchés sur des couches, des lits ou des divans, avec de petites tables devant eux. Ceux qui passent le Sédhar assis sur une chaise autour d'une table (comme le font la majorité des Juifs) doivent juste se contenter de retirer le plateau du Sédhar.

et on verse la deuxième coupe : C'est là encore uniquement dans le but de piquer la curiosité des enfants, puisque cette coupe ne sera bue que plus tard, bien qu'on la remplit déjà maintenant.

C'est à ce moment-là que le fils interroge et que celui qui lit [la Haggodhoh] dit : En d'autres mots, l'enfant pose d'abord les questions, et celui qui dirige le Sédhar les répète après lui.

Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les nuits ? Car toutes les nuits, nous ne trempons pas même une fois, et cette nuit [nous le faisons] deux fois : Les quatre premières questions rapportées ici sont directement mentionnées dans la Mishnoh. Il convient de noter que le texte communément utilisé de nos jours suit un ordre différent provenant du Talmoudh Bavli3, tandis que l'ordre rapporté par le Ramba''m suit celui que présente le Talmoudh Yarousholmi. Rabbénou `oshér ז״ל (le Ro`''sh) et Rabbénou Yishoq `alfasi ז״ל (le Ri''f) tranchent également qu'il faut suivre l'ordre mentionné dans le Talmoudh Yarousholmi, et non le Bavli, car le Yarousholmi suit l'ordre logique du déroulement du Sédhar : d'abord on trempe (le Karpas), puis on consomme de la Massoh, et puis nous consommons du Morôr, et seulement ensuite la viande. Il y a donc un consensus unanime de la part des trois plus grands Ri`shônim.

Car toutes les nuits, nous mangeons toute sorte de légumes, et cette nuit, des [légumes] amers : À l'inverse de la question qui concerne la Massoh, nous ne répondons pas « et cette nuit, que des légumes amers », car des légumes non amers sont également permis durant le Sédhar.

Car toutes les nuits, nous mangeons de la viande grillée, bouillie ou cuite, et cette nuit, uniquement grillée : C'est une référence au Qorban Pasah, qui ne pouvait être consommée que grillée. Comme cela sera mentionné dans la Halokhoh suivante, on ne pose plus cette question à notre époque, étant donné que nous ne sacrifions plus l'agneau.

Car toutes les nuits, nous mangeons soit assis, soit couchés, et cette nuit, nous sommes tous couchés : Cette question n'est pas du tout mentionnée dans le Talmoudh, pour la simple raison que dans les temps mishnaïques et talmudiques il était de coutume de manger couché tout au long de l'année. De ce fait, le faire à Pasah ne représentait pas quelque chose de différent du reste de l'année. À nos époques où cela n'est pas courant toute l'année, nous incluons cette question.
3. À cette époque-ci, nous ne disons pas « et cette nuit, uniquement grillée », car nous n'avons plus de Qorbon. Et on commence par les condamnations, et on lit jusqu'à ce qu'on ait achevé l'explication de la section [qui commence par] « Un Araméen chercha à détruire mes ancêtres, etc. » dans son entièreté.
ג  בַּזְּמָן הַזֶּה, אֵינוּ אוֹמֵר וְהַלַּיְלָה הַזֶּה כֻּלּוֹ צֳלִי--שְׁאֵין לָנוּ קָרְבָּן. וּמַתְחִיל בִּגְנוּת, וְקוֹרֶא עַד שֶׁגּוֹמֵר דְּרַשׁ פָּרָשַׁת "אֲרַמִּי אֹבֵד אָבִי" כֻּלָּהּ
À cette époque-ci : Où le Qorban Pasah ne peut plus être sacrifié et consommé.

nous ne disons pas « et cette nuit, uniquement grillée », car nous n'avons plus de Qorbon : Ce qui nous fait donc au total quatre questions à poser la nuit du Sédhar.

Et on commence par les condamnations : C'est-à-dire qu'on doit à présent commencer à raconter l'histoire de Pasah. Pour se faire, on n'entre pas directement dans le vif du sujet, mais on commence le récit en parlant des origines viles et idolâtres de notre peuple, comme cela est rapporté par le Ramba''m, au Chapitre 7, Halokhoh 6 : וְצָרִיךְ לְהַתְחִיל בִּגְנוּת, וּלְסַיַּם בִּשְׁבָח. כֵּיצַד: מַתְחִיל וּמְסַפֵּר שֶׁבַּתְּחִלָּה הָיוּ אֲבוֹתֵינוּ בִּימֵי תֶּרַח וּמִלְּפָנָיו, כּוֹפְרִים וְטוֹעִין אַחֲרֵי הַהֶבֶל וְרוֹדְפִין עֲבוֹדָה זָרָה; וּמְסַיֵּם בְּדַת הָאֱמֶת, שֶׁקֵּרְבָנוּ הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא לָהּ, וְהִבְדִּילָנוּ מִן הַתּוֹעִים, וְקֵרְבָנוּ לְיֵחוּדוֹ. וְכֵן מַתְחִיל וּמוֹדִיעַ שֶׁעֲבָדִים הָיִינוּ לְפַרְעֹה בְּמִצְרַיִם, וְכָל הָרָעָה שֶׁגְּמָלוּנוּ; וּמְסַיֵּם בְּנִסִּים וְנִפְלָאוֹת שֶׁנַּעֲשׂוּ לָנוּ, וּבְחֵרוּתֵנוּ « Et on doit commencer par les condamnations [de nos ancêtres] et conclure par leurs louanges. Comment ça ? On commence par raconter qu'à l'origine, nos ancêtres du temps de Tarah et avant lui étaient des mécréants et s'égaraient derrière la vanité et recherchaient l’idolâtrie. Et on conclut par [parler de] la religion véritable, comment le Saint, béni soit-Il, nous a rapproché d'elle, nous a séparé des égarés et nous a rapproché de Son Unicité. Et de même, on commence par faire savoir que nous étions des esclaves pour Pharaon en Égypte et tout le mal qu'il a fait s'abattre sur nous. Et on conclut par les miracles et les prodiges qu'Il a opérés pour nous ». C'est l'essence-même de la Miswoh de raconter à nos enfants les événements de Pasah, qu'on appelle « Haggodhoh ». Voilà ce qu'il faut raconter, et celui qui sait improviser et raconter tout cela le fera. Celui qui n'en est pas capable s'appuiera sur le texte imprimé dans la Haggodhoh de Pasah.

et on lit jusqu'à ce qu'on ait achevé l'explication de la section [qui commence par] « Un Araméen chercha à détruire mes ancêtres, etc. » dans son entièreté : C'est le passage de Davorim 26:5-8. À ce sujet, le Ramba''m (Ibid.) rapporte : וְהוּא שֶׁיִּדְרֹשׁ מֵ"אֲרַמִּי אֹבֵד אָבִי" (דברים כו,ה), עַד שֶׁיִּגְמֹר כָּל הַפָּרָשָׁה; וְכָל הַמּוֹסִיף וּמַאֲרִיךְ בִּדְרַשׁ פָּרָשָׁה זוֹ, הֲרֵי זֶה מְשֻׁבָּח « C'est-à-dire qu'on doit interpréter à partir de ''Et un Araméen chercha à détruire mes ancêtres, etc.'', jusqu'à ce qu'on ait conclut l'entièreté du passage. Et tout celui qui ajoute et prolonge son interprétation de ce passage est digne de louange ». Nous voyons donc que cette partie doit être improvisée et personnelle, et ne pas seulement se contenter de lire la Haggodhoh imprimée.

À suivre...

1Pasahim 1:3
2Voir Hilkôth Qorban Pasah Chapitre 10
3Pasahim 118a