ב״ה
Déroulement
du Sédhar de Pasah
Première
Partie
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article peut être téléchargé ici.
Il
y a un constat qui ne souffre d'aucune contestation : la plupart
des Juifs ne savent pas vraiment comment tenir et diriger un Sédhar
la nuit de Pésah. Beaucoup pensent qu'il suffit juste de
suivre ce qui est imprimé dans la Haggodhoh, mais se rendent très
vite compte que ce n'est pas si évident que cela et qu'il y a en
plus une différence entre diriger le Sédhar et suivre le Sédhar.
En outre, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a
aucune obligation de lire ou réciter tout ce qui est imprimé dans
la Haggodhoh. En fait, elle n'existait pas dans les temps
talmudiques. Les gens accomplissaient le minimum requis par la
Halokhoh et les rituels de base, puis improvisaient pour la grande
partie du Sédhar. Ce que nous appelons aujourd'hui « Haggodhoh »
fut compilé afin d'aider ceux qui étaient incapables d'improviser
ou qui ne connaissaient pas suffisamment de passages traditionnels
que pour pouvoir expliquer la sortie d’Égypte aux convives
rassemblés cette nuit-là. Mais celui qui en est capable n'a en
réalité pas du tout besoin de la Haggodhoh.
Nous
allons passer en revue les règles relatives au déroulement du
Sédhar de Pasah afin de voir ce qui est requis et permettre
ainsi de créer les conditions appropriées pour vivre un Sédhar
significatif et inspirant car, ne nous en cachons pas, passer toute
une nuit à ne faire que de la lecture et récitation de passages
dont certains ne sont pas compréhensibles, ce n'est pas très
reluisant ! À cause des Siddourim et des Haggodhôth, les gens
ont perdu leur sens de la créativité et négligent l'obligation de
développer une relation personnelle avec HaShem ית׳.
Nous ne sommes pas censés faire de la simple lecture la nuit de
Pasah, mais réellement raconter dans nos propres mots et de
la manière la plus passionnante les événements de la nuit de notre
libération. Ainsi, bien que la Haggodhoh peut nous assister, elle ne
doit pas être une fin en elle-même, mais seulement un moyen
d'accomplir plus facilement les Miswôth de cette nuit
particulière.
Le
Ramba''m ז״ל
rapporte
toutes les lois relatives au Sédhar de Pasah au chapitre 8
des Hilkôth Homés Oumassoh de son Mishnéh Tôroh.
1.
L'ordre de l'accomplissement de ces Miswôth la nuit du
quinze est le suivant : Au début, on apporte une coupe pour
chacun et on fait la bénédiction de « Bôré` Pari
Haggafan ». Et on prononce dessus le Qiddoush du
jour, ainsi que [la bénédiction du] moment et on boit. Et après
cela, on fait la bénédiction « ´al Natilath
Yodhoyim » et on lave ses mains. Puis on apporte une
table dressée sur laquelle se trouvent du Morôr, un autre
légume, une Massoh, de la Harôsath,
le corps de l'agneau pascal et la chair de la Haghighoh
du jour du quatorze. Mais en cette époque, on apporte sur la
table deux sortes de viande, une en souvenir [du sacrifice] pour
Pasah et une en souvenir [du sacrifice] pour la Haghighoh.
|
א סִדּוּר
עֲשִׂיַּת מִצְווֹת אֵלּוּ בְּלֵיל
חֲמִשָּׁה עָשָׂר,
כָּךְ
הוּא:
בַּתְּחִלָּה
מְבִיאִין כּוֹס לְכָל אֶחָד וְאֶחָד,
וּמְבָרֵךְ
בּוֹרֵא פְּרִי הַגֶּפֶן;
וְאוֹמֵר
עָלָיו קִדּוּשׁ הַיּוֹם,
וּזְמָן,
וְשׁוֹתֶה.
וְאַחַר
כָּךְ מְבָרֵךְ עַל נְטִילַת יָדָיִם,
וְנוֹטֵל
יָדָיו.
וּמְבִיאִין
שֻׁלְחָן עָרוּךְ,
וְעָלָיו
מָרוֹר וְיָרָק אַחֵר וּמַצָּה וַחֲרֹסֶת
וְגוּפוֹ שֶׁלְּכֶבֶשׂ הַפֶּסַח
וּבְשַׂר חֲגִיגָה שֶׁלְּיוֹם אַרְבָּעָה
עָשָׂר;
וּבַזְּמָן
הַזֶּה,
מְבִיאִין
עַל הַשֻּׁלְחָן שְׁנֵי מִינֵי
בָּשָׂר--אֶחָד
זֵכֶר לַפֶּסַח,
וְאֶחָד
זֵכֶר לַחֲגִיגָה
|
L'ordre
de l'accomplissement de ces Miswôth :
On parle ici des Miswôth
relatives à la consommation de la Massoh,
du Morôr, de la Harôsath
et le récit de la Sortie d’Égypte, qui ont été traitées par
le Ramba''m dans les chapitres précédents.
la
nuit du quinze : Le 15
Nison.
est
le suivant : Au début :
Il est de coutume de commencer le Sédhar de Pasah
le plus tôt possible après la tombée de la nuit, afin que les
enfants soient capables de rester éveillés et d'y participer.
on
apporte une coupe : Le
vin contenu dans chacune des quatre coupes doit être dilué avec
de l'eau, comme cela est rapporté au Chapitre 7, Halokhoh 11 :
אַרְבָּעָה
כּוֹסוֹת הָאֵלּוּ--צָרִיךְ
לִמְזֹג אוֹתָן,
כְּדֵי
שֶׁתִּהְיֶה שְׁתִיָּה עֲרֵבָה:
הַכֹּל
לְפִי הַיַּיִן,
וּלְפִי
דַּעַת הַשּׁוֹתֶה;
וְלֹא
יִפְחֹת בְּאַרְבַּעְתָּן,
מֵרְבִיעִית
יַיִן חָי
« Ces
quatre coupes doivent être diluées afin de rendre leur
consommation agréable. Tout dépend du vin et de la préférence
de celui qui boit. Et ces quatre [coupes ensemble] ne peuvent pas
contenir moins d'une Ravi´ith de pur vin ».
Les
vins des temps mishnaïques et talmudiques étaient plus forts que
ceux de notre époque. Par conséquent, la Halokhoh voulait qu'on
les dilue avant consommation. De nos jours, le vin a déjà été
dilué dans de l'eau avant la mise en bouteille. Néanmoins, le
but n'est pas du tout de s'enivrer. Par conséquent, on prendra
soin de ne pas prendre un vin trop fort (et s'il est fort, on le
diluera alors), ni en trop grandes quantités.
Pour
rappel, une Ravi´ith équivaut à 143,5 millilitres.
une
coupe pour chacun :
Comme cela a été rapporté au Chapitre 7, Halokhoh 9 :
וְכָל
אֶחָד וְאֶחָד,
בֵּין
אֲנָשִׁים בֵּין נָשִׁים,
חַיָּב
לִשְׁתּוֹת בַּלַּיְלָה הַזֶּה,
אַרְבָּעָה
כּוֹסוֹת שֶׁלְּיַיִן--אֵין
פָּחוּת מֵהֶן...שֵׁעוּר
כָּל כּוֹס מֵהֶן,
רְבִיעִית
« Et
chacun, individuellement, que ce soit les hommes ou les femmes, a
l'obligation de boire cette nuit-là quatre coupes de vin. On ne
les diminuera pas...La mesure de chacune de ces coupes est d'une
Ravi´ith ».
ainsi
que [la bénédiction du] moment :
C'est-à-dire, le « Shahahayonou »,
que l'on récite pour chaque événement qui n'est pas fréquent.
et
on boit : Tout en étant
couché sur le côté gauche, comme cela est rapporté au Chapitre
7, Halokhoh 10 : וַהֲסִבַּת
יָמִין,
אֵינָהּ
הֲסִבָּה;
וְכֵן
הַמֵּסֶב עַל עָרְפּוֹ,
אוֹ
עַל פָּנָיו--אֵין
זוֹ הֲסִבָּה.
וְאֵימָתַי
צְרִיכִין הֲסִבָּה--בְּשָׁעַת
אֲכִילַת כַּזַּיִת מַצָּה,
וּבִשְׁתִיַּת
אַרְבָּעָה כּוֹסוֹת הָאֵלּוּ.
וּשְׁאָר
אֲכִילָתוֹ וּשְׁתִיָּתוֹ--אִם
הֵסֵב,
הֲרֵי
זֶה מְשֻׁבָּח;
וְאִם
לָאו,
אֵינוּ
צָרִיךְ
« Et
se coucher sur sa droite n'est pas considérer comme se coucher.
De même, sur le dos ou sur le ventre, ce n'est pas considéré
comme se coucher. Quand doit-on se coucher ? Au moment où on
mange une Kazzayith de Massoh
et quand on boit ces quatre coupes. À d'autres moments où l'on
mange et boit, si on se couche on est digne de louange. Et si on
ne le fait pas, ce n'est pas nécessaire ».
Concernant
le fait de manger couché sur son côté gauche, voir l'article
intitulé « La
Miswoh de Hasévoh à Pésah ».
Et
après cela, on fait la bénédiction « ´al Natilath
Yodhoyim » et on lave ses mains :
Afin de se préparer à consommer le légume trempé dans le
Harôsath,
comme cela sera mentionné dans la Halokhoh suivante.
Dans
les Hilkôth Barokhôth 6:1, le Ramba''m écrit qu'on doit se
laver les mains avant de jouir de tout aliment trempé dans un
liquide. Notez également que la bénédiction doit être faite
avant de s'être lavé les mains et non après, contrairement à
la pratique de la majorité des Juifs d'aujourd'hui, conformément
à la règle talmudique voulant que toute bénédiction liée à
une Miswoh doit être faite avant son accomplissement.
Puis
on apporte une table dressée :
On parle ici du plateau du Sédhar. Néanmoins, dans son
commentaire sur la Mishnoh1,
le Ramba''m écrit que cette table est apportée avant le
Qiddoush. C'est également la coutume qui prévaut dans la
majorité des foyers juifs, où le plateau du Sédhar est déposé
sur la table avant le Qiddoush.
un
autre légume : que
l'on trempera dans le Harôsath,
et qui servira donc de Karpas.
le
corps de l'agneau pascal et la chair de la Haghighoh
du jour du quatorze :
Le sacrifice pascal ne devait être consommé qu'après avoir été
rassasié par d'autres aliments. Par conséquent, un autre
sacrifice appelé חֲגִיגָה
« Haghighoh »
(offrande de fête), était également apporté afin de constituer
l'élément principal du repas de fête.2
Mais
en cette époque : Où
le Béth Hammiqdosh n'existe plus et que nous ne pouvons plus
sacrifier l'agneau pascal.
on
apporte sur la table deux sortes de viande, une en souvenir [du
sacrifice] pour Pasah :
Le Hidho''`
ז״ל
écrit
qu'il est de coutume que la viande servant de souvenir au
sacrifice pascal soit grillé, exactement comme l'agneau pascal
qui devait avoir été grillé. Rabbénou Manôah
ז״ל
écrit
qu'il était de coutume de prendre la patte avant ou le tibia d'un
agneau. D'autres encore utilisent un poulet grillé.
et
une en souvenir [du sacrifice] pour la Haghighoh :
La source du Ramba''m est le passage talmudique de
Pasahim
114b, qui mentionne en
réalité plusieurs possibilités pour remplacer le Qorban Pasah
et le Qorban Haghighoh :
Le
Ramba''m suit la troisième opinion (celle de Rébbi Hanon`él
ז״ל).
La coutume majoritaire de notre époque consiste à prendre de la
viande et un œuf. Le Moggidh Mishnéh rapporte que c'était déjà
la coutume qui prévalait à son époque. (Mais notre pratique, en
tant que Talmidhé HaRamba''m, suit celle du Ramba''m.)
|
2.
Il commence et fait la bénédiction de « Bôré` Pari
Ho`adhomoh ». Il prend un légume et le trempe dans
la Harôsath et
en mange une Kazzayith. Lui et tous ceux qui sont couchés avec
lui, chacun individuellement, ne prennent pas moins d'une
Kazzayith. Et après cela, on retire la table uniquement de devant
celui qui lit la Haggodhoh, puis on verse la deuxième coupe.
C'est à ce moment-là que le fils interroge et que celui qui lit
[la Haggodhoh] dit : « Pourquoi cette nuit
est-elle différente de toutes les nuits ? Car toutes les
nuits, nous ne trempons pas même une fois, et cette nuit [nous le
faisons] deux fois ! Car toutes les nuits, nous mangeons du
Homés
ou de la Massoh, et cette nuit
que de la Massoh ! Car
toutes les nuits, nous mangeons toute sorte de légumes, et cette
nuit, des [légumes] amers. Car toutes les nuits, nous mangeons de
la viande grillée, bouillie ou cuite, et cette nuit, uniquement
grillée. Car toutes les nuits, nous mangeons soit assis, soit
couchés, et cette nuit, nous sommes tous couchés ».
|
ב מַתְחִיל
וּמְבָרֵךְ בּוֹרֵא פְּרִי הָאֲדָמָה,
וְלוֹקֵחַ
יָרָק וּמְטַבֵּל אוֹתוֹ בַּחֲרֹסֶת,
וְאוֹכֵל
כַּזַּיִת,
הוּא
וְכָל הַמְּסֻבִּין עִמּוֹ--כָּל
אֶחָד וְאֶחָד,
אֵין
פָּחוּת מִכַּזַּיִת.
וְאַחַר
כָּךְ עוֹקְרִין אֶת הַשֻּׁלְחָן,
מִלִּפְנֵי
קוֹרֶא הַהַגָּדָה לְבַדּוֹ;
וּמוֹזְגִין
הַכּוֹס הַשֵּׁנִי,
וְכָאן
הַבֵּן שׁוֹאֵל.
וְאוֹמֵר
הַקּוֹרֶא,
מַה
נִשְׁתַּנָּה הַלַּיְלָה הַזֶּה מִכָּל
הַלֵּילוֹת:
שֶׁבְּכָל
הַלֵּילוֹת,
אֵין
אָנוּ מַטְבִּילִין אַפִלּוּ פַּעַם
אַחַת;
וְהַלַּיְלָה
הַזֶּה,
שְׁתֵּי
פְּעָמִים.
שֶׁבְּכָל
הַלֵּילוֹת,
אָנוּ
אוֹכְלִין חָמֵץ וּמַצָּה;
וְהַלַּיְלָה
הַזֶּה,
כֻּלּוֹ
מַצָּה.
שֶׁבְּכָל
הַלֵּילוֹת,
אָנוּ
אוֹכְלִין שְׁאָר יְרָקוֹת;
וְהַלַּיְלָה
הַזֶּה,
מְרוֹרִים.
שֶׁבְּכָל
הַלֵּילוֹת,
אָנוּ
אוֹכְלִין בָּשָׂר צֳלִי שָׁלוּק
וּמְבֻשָּׁל;
וְהַלַּיְלָה
הַזֶּה,
כֻּלּוֹ
צֳלִי.
שֶׁבְּכָל
הַלֵּילוֹת,
אָנוּ
אוֹכְלִין בֵּין יוֹשְׁבִין וּבֵין
מְסֻבִּין;
וְהַלַּיְלָה
הַזֶּה,
כֻּלָּנוּ
מְסֻבִּין
|
Il :
Celui qui dirige le Sédhar.
commence
et fait la bénédiction de « Bôré` Pari Ho`adhomoh » :
Que l'on fait avant de consommer un légume (ou fruit de la
terre). Il convient d'avoir également à l'esprit d'exempter le
Morôr (que l'on consommera un peu plus tard) par cette
bénédiction.
Il
prend un légume :
N'importe quel légume au goût amer peut être utilisé. La
coutume majoritaire consiste à utiliser du persil.
Ces
coutumes rapportées dans cette Halokhoh-ci ont été instituées
pour piquer la curiosité des enfants.
et
le trempe dans la Harôsath :
Cette ancienne coutume est également mentionnée dans les
Haggodhôth du Rov Sa´adhyoh Go`ôn ז״ל
et
du Rov ´amrom Go`îon ז״ל.
Et c'est ce qu'il convient de faire, en dépit du fait que
Rabbénou Ta''m ז״ל
et
de nombreuses autorités Ashkénazes se sont opposés à cette
coutume et préconisent plutôt de tremper le légume dans de
l'eau salée ou du vinaigre.
et
en mange une Kazzayith :
Qui équivaut à la taille d'une olive ordinaire.
Et
après cela, on retire la table :
Pour susciter la curiosité des enfants.
uniquement
de devant celui qui lit la Haggodhoh :
C'est ainsi que l'on doit agir lorsque les gens sont couchés sur
des couches, des lits ou des divans, avec de petites tables devant
eux. Ceux qui passent le Sédhar assis sur une chaise autour d'une
table (comme le font la majorité des Juifs) doivent juste se
contenter de retirer le plateau du Sédhar.
et
on verse la deuxième coupe :
C'est là encore uniquement dans le but de piquer la curiosité
des enfants, puisque cette coupe ne sera bue que plus tard, bien
qu'on la remplit déjà maintenant.
C'est
à ce moment-là que le fils interroge et que celui qui lit [la
Haggodhoh] dit : En
d'autres mots, l'enfant pose d'abord les questions, et celui qui
dirige le Sédhar les répète après lui.
Pourquoi
cette nuit est-elle différente de toutes les nuits ? Car
toutes les nuits, nous ne trempons pas même une fois, et cette
nuit [nous le faisons] deux fois :
Les quatre premières questions rapportées ici sont directement
mentionnées dans la Mishnoh. Il convient de noter que le texte
communément utilisé de nos jours suit un ordre différent
provenant du Talmoudh Bavli3,
tandis que l'ordre rapporté par le Ramba''m suit celui que
présente le Talmoudh Yarousholmi. Rabbénou
`oshér ז״ל
(le
Ro`''sh) et Rabbénou
Yishoq `alfasi
ז״ל
(le
Ri''f) tranchent également qu'il faut suivre l'ordre mentionné
dans le Talmoudh Yarousholmi, et non le Bavli, car le Yarousholmi
suit l'ordre logique du déroulement du Sédhar : d'abord on
trempe (le Karpas), puis on consomme de la Massoh,
et puis nous consommons du Morôr, et seulement ensuite la viande.
Il y a donc un consensus unanime de la part des trois plus grands
Ri`shônim.
Car
toutes les nuits, nous mangeons toute sorte de légumes, et cette
nuit, des [légumes] amers :
À l'inverse de la question qui concerne la Massoh,
nous ne répondons pas « et
cette nuit, que
des légumes amers »,
car des légumes non amers sont également permis durant le
Sédhar.
Car
toutes les nuits, nous mangeons de la viande grillée, bouillie ou
cuite, et cette nuit, uniquement grillée :
C'est une référence au Qorban Pasah,
qui ne pouvait être consommée que grillée. Comme cela sera
mentionné dans la Halokhoh suivante, on ne pose plus cette
question à notre époque, étant donné que nous ne sacrifions
plus l'agneau.
Car
toutes les nuits, nous mangeons soit assis, soit couchés, et
cette nuit, nous sommes tous couchés :
Cette question n'est pas du tout mentionnée dans le Talmoudh,
pour la simple raison que dans les temps mishnaïques et
talmudiques il était de coutume de manger couché tout au long de
l'année. De ce fait, le faire à Pasah
ne représentait pas quelque chose de différent du reste de
l'année. À nos époques où cela n'est pas courant toute
l'année, nous incluons cette question.
|
3.
À cette époque-ci, nous ne disons pas « et cette
nuit, uniquement grillée », car nous n'avons plus
de Qorbon. Et on commence par les condamnations, et on lit jusqu'à
ce qu'on ait achevé l'explication de la section [qui commence
par] « Un Araméen chercha à détruire mes ancêtres,
etc. » dans son entièreté.
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ג בַּזְּמָן
הַזֶּה,
אֵינוּ
אוֹמֵר וְהַלַּיְלָה הַזֶּה כֻּלּוֹ
צֳלִי--שְׁאֵין
לָנוּ קָרְבָּן.
וּמַתְחִיל
בִּגְנוּת,
וְקוֹרֶא
עַד שֶׁגּוֹמֵר דְּרַשׁ פָּרָשַׁת
"אֲרַמִּי
אֹבֵד אָבִי"
כֻּלָּהּ
|
À
cette époque-ci : Où
le Qorban Pasah
ne peut plus être sacrifié et consommé.
nous
ne disons pas « et cette nuit, uniquement grillée »,
car nous n'avons plus de Qorbon :
Ce qui nous fait donc au total quatre questions à poser la nuit
du Sédhar.
Et
on commence par les condamnations :
C'est-à-dire qu'on doit à présent commencer à raconter
l'histoire de Pasah.
Pour se faire, on n'entre pas directement dans le vif du sujet,
mais on commence le récit en parlant des origines viles et
idolâtres de notre peuple, comme cela est rapporté par le
Ramba''m, au Chapitre 7, Halokhoh 6 : וְצָרִיךְ
לְהַתְחִיל בִּגְנוּת,
וּלְסַיַּם
בִּשְׁבָח.
כֵּיצַד:
מַתְחִיל
וּמְסַפֵּר שֶׁבַּתְּחִלָּה הָיוּ
אֲבוֹתֵינוּ בִּימֵי תֶּרַח וּמִלְּפָנָיו,
כּוֹפְרִים
וְטוֹעִין אַחֲרֵי הַהֶבֶל וְרוֹדְפִין
עֲבוֹדָה זָרָה;
וּמְסַיֵּם
בְּדַת הָאֱמֶת,
שֶׁקֵּרְבָנוּ
הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא לָהּ,
וְהִבְדִּילָנוּ
מִן הַתּוֹעִים,
וְקֵרְבָנוּ
לְיֵחוּדוֹ.
וְכֵן
מַתְחִיל וּמוֹדִיעַ שֶׁעֲבָדִים
הָיִינוּ לְפַרְעֹה בְּמִצְרַיִם,
וְכָל
הָרָעָה שֶׁגְּמָלוּנוּ;
וּמְסַיֵּם
בְּנִסִּים וְנִפְלָאוֹת שֶׁנַּעֲשׂוּ
לָנוּ,
וּבְחֵרוּתֵנוּ
« Et
on doit commencer par les condamnations [de nos ancêtres] et
conclure par leurs louanges. Comment ça ? On commence par
raconter qu'à l'origine, nos ancêtres du temps de Tarah
et avant lui étaient des mécréants et s'égaraient derrière la
vanité et recherchaient l’idolâtrie. Et on conclut par [parler
de] la religion véritable, comment le Saint, béni soit-Il, nous
a rapproché d'elle, nous a séparé des égarés et nous a
rapproché de Son Unicité. Et de même, on commence par faire
savoir que nous étions des esclaves pour Pharaon en Égypte et
tout le mal qu'il a fait s'abattre sur nous. Et on conclut par les
miracles et les prodiges qu'Il a opérés pour nous ».
C'est l'essence-même de la Miswoh
de raconter à nos enfants les événements de Pasah,
qu'on appelle « Haggodhoh ». Voilà ce qu'il faut
raconter, et celui qui sait improviser et raconter tout cela le
fera. Celui qui n'en est pas capable s'appuiera sur le texte
imprimé dans la Haggodhoh de Pasah.
et
on lit jusqu'à ce qu'on ait achevé l'explication de la section
[qui commence par] « Un Araméen chercha à
détruire mes ancêtres, etc. » dans son
entièreté : C'est le
passage de Davorim
26:5-8. À ce
sujet, le Ramba''m (Ibid.) rapporte : וְהוּא
שֶׁיִּדְרֹשׁ מֵ"אֲרַמִּי
אֹבֵד אָבִי"
(דברים
כו,ה),
עַד
שֶׁיִּגְמֹר כָּל הַפָּרָשָׁה;
וְכָל
הַמּוֹסִיף וּמַאֲרִיךְ בִּדְרַשׁ
פָּרָשָׁה זוֹ,
הֲרֵי
זֶה מְשֻׁבָּח
« C'est-à-dire
qu'on doit interpréter à partir de ''Et un Araméen chercha à
détruire mes ancêtres, etc.'', jusqu'à ce qu'on ait conclut
l'entièreté du passage. Et tout celui qui ajoute et prolonge son
interprétation de ce passage est digne de louange ».
Nous voyons donc que cette partie doit être improvisée et
personnelle, et ne pas seulement se contenter de lire la Haggodhoh
imprimée.
|
À
suivre...
1Pasahim
1:3
2Voir
Hilkôth Qorban Pasah Chapitre 10
3Pasahim
118a