ב״ה
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« `omén » de toutes ses forces
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Dans
de nombreuses synagogues on peut voir sur les murs des affiches
concernant l'importance de répondre אָמֵן
יְהֶא שְׁמֵיהּ רַבָּא מְבָרַךְ
« `omén
Yaha` Shaméh Rabboh Mavorakh »
à haute voix pendant le Qaddish tout en regardant et se concentrant
sur les lettres et toutes les bonnes choses que l'on méritera en
agissant ainsi. En plus de telles affiches et d'autres sur
l'importance de réciter tel ou tel passage en guise de protection,
il n'est pas rare de se retrouver au milieu de personnes qui hurlent
littéralement en répondant au Qaddish, se moquant complètement de
la concentration des autres. Ces gens ennuient tout le monde et font
de leurs propres personnes un sujet de moquerie par leur
comportement, sans compter qu'ils discréditent totalement les
« Miswôth »
qu'ils prétendent appliquer. C'est de la pure superstition, et je ne
comprend pas tous ces rabbins et pseudos « Gadhôlim »
qui, soit ne disent rien pour y mettre fin, soit composent des textes
avec de belles explications pour la justifier. Mieux vaut ne pas
faire une Miswoh
plutôt que de l'accomplir en espérant y gagner quelque chose (de
l'argent, la santé, une femme, un mari, un enfant, etc.). Nos Sages
nous ont demandé de servir HaShem ית׳
comme
des esclaves qui n'attendent rien en retour de leurs maîtres.1
Nous devons accomplir les Miswôth
pour elles-mêmes, car elles proviennent de Dieu. Et Dieu qui est
amour et bonté Se chargera Lui-même de nous accorder, non pas ce
que l'on désire, mais ce dont on a réellement besoin, tout comme un
maître qui aime ses esclaves les traitera bien et pourvoira à leurs
besoins sans que ces derniers n'aient à lui réclamer quoique ce
soit.
Le matin, tout
le monde est assis, et le Shaliah Sibbour descend
devant l'arche et se tient debout au milieu des gens, et commence
[l'office] en disant le Qaddish, et tout le monde répond « `omén
Yaha` Shaméh Rabboh Mavorakh » de toutes ses forces.
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בַּשַּׁחַר--כָּל
הָעָם יוֹשְׁבִין,
וּשְׁלִיחַ
צִבּוּר יוֹרֵד לִפְנֵי הַתֵּבָה
וְעוֹמֵד בְּאֶמְצַע הָעָם;
וּמַתְחִיל
וְאוֹמֵר קַדִּישׁ,
וְכָל
הָעָם עוֹנִין אָמֵן יְהֶא שְׁמֵיהּ
רַבָּא מְבָרַךְ בְּכָל כּוֹחָן
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C'est
basé sur les déclarations de Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi ז״ל
et
Résh Laqqish ז״ל
qui
ont enseigné que celui qui répondait « `omén
Yaha` Shaméh Rabboh Mavorakh »
de toutes ses forces, d'après le premier il se verrait annuler le
mauvais jugement qui avait été décrété contre lui, alors que
d'après le deuxième on lui ouvrirait les portes du Gan ´édhan.3
Le Ramba''m ignore les promesses attachées par ces deux Sages au
fait de répondre au Qaddish, et il ne convient pas d'expliquer
pourquoi, puisque nous ne sommes pas dans son esprit. La seule chose
que nous pouvons dire est que chaque fois qu'il l'estime approprié,
il rapporte la promesse attachée à un acte et l'omet quand il
n'estime pas approprié de la rapporter. La question la plus
importante qui doit nous occuper est : Que veut-on dire par
répondre de toutes ses forces ?
Cela
ne peut pas vouloir dire qu'il faille crier en répondant au Qaddish.
En effet, nous savons qu'il y a une Halokhoh interdisant aux
Israélites de crier ou d'élever anormalement la voix en priant,
chose que nos Sages ont comparé à de l’idolâtrie. Voici
ce que rapporte le Talmoudh4 :
Celui qui rend audible sa voix durant la prière fait partie de ceux
qui ont une foi petite.5
Celui qui élève sa voix durant la prière fait partie des faux
prophètes. Cette deuxième phrase est basée sur le verset de 1
Malokhim 18:28,
qui décrit comment les faux prophètes de Ba´al criaient afin de se
faire entendre par leur idole.
Rabbénou
Manôah
ז״ל
commente
le passage susmentionné du Mishnéh Tôroh en disant que « de
toutes ses forces » signifie avec une totale concentration.
C'est basé sur Rabbénou Yônoh ז״ל
qui,
commentant les propos du Ri''f ז״ל
sur
le chapitre 3 du traité Barokhôth, explique que l'on veut dire
« avec toute sa concentration ». Puisque certaines
personnes ne sont capables de se concentrer qu'en disant les choses à
voix haute, le Talmoudh a utilisé cette expression. Mais à « haute
voix » ne veut pas dire « en hurlant », ni en
élevant la voix excessivement haut, car ce serait alors de
l’idolâtrie, comme si HaShem était aussi sourd que le faux dieu
Ba´al ! De ce fait, même si on répond à voix haute, on ne
doit pas le faire si fort que cela dérange les autres ou au point
d'amener les autres à rire de soi.
Nous
parlons ici de Rabbénou Yônoh de Gérone, qui était le camarade et
cousin du Ramba''n, l'un des tous premiers kabbalistes d'Espagne.
Nous ne pouvons donc pas dire qu'il était un Rambamiste
rationaliste. Et pourtant, lui aussi comprenait qu'il ne fallait pas
crier en répondant au Qaddish, mais simplement le faire en étant
concentré !
Espérons
que les gens apprennent à accomplir les Miswôth
pour elles-mêmes, et non pour quelque récompense que ce soit.
Espérons également qu'ils apprennent à utiliser la Tôroh et les
Miswôth
pour développer leurs traits de caractère et leur connaissance de
Dieu, et non au nom de superstitions futiles et destructrices, car
autrement ils transforment une Miswoh
en ´avéroh ! Ne soyons pas comme ceux qui prient comme ce
Rebbe fantaisiste :
1Mishnoh,
`ovôth 1:3
2Hilkôth
Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 9:1
3Talmoudh,
Shabboth 119b
4Barokhôth
24b
5Rash''i
explique que faire entendre sa voix en priant n'est pas nécessaire
lorsqu'on prie afin que Dieu nous entende. La faire entendre
équivaut donc à douter qu'Il puisse entendre une prière faite
dans un murmure