mardi 21 juin 2016

Ajouter du sel ou des épices dans une casserole à Shabboth

ב״ה

Ajouter du sel ou des épices dans une casserole à Shabboth


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Il y a un principe halakhique fondamental appelé כְּלִי רִיאשׁוֹן מְּבַשֵּׁל « Kali Ri`shôn Mavashél » (littéralement, « un ustensile premier cuit »), qui signifie qu'un ustensile (casserole, poêle, marmite, etc.) dans lequel de la nourriture a été cuite au-dessus du feu a la capacité de cuire des aliments crus même après qu'on l'ait retiré du feu. C'est pour cela qu'il est défendu à Shabboth d'ajouter des aliments crus dans une casserole qui s'est trouvée sur le feu aussi longtemps que la nourriture qui se trouve dedans est à une température égale ou supérieure au niveau de יַד סוֹלֶדֶת בּוֹ « Yadh Sôladhath Bô » (littéralement, « la main en est dégoûtée »), qui correspond au niveau où sa main recule immédiatement par réflexe au contact de la chaleur. Étant donné que la nourriture se trouve encore dans le Kali Ri`shôn et qu'elle est chaude, le Kali Ri`shôn est capable de cuire un aliment cru que l'on ajoute dedans, ce qui constituerait une profanation du Shabboth (la Malo`khoh de בִּישׁוּל « Bishoul », cuire).

Un exemple concret de l'application pratique de cette Halokhoh est l'assaisonnement des aliments après qu'ils aient été retirés du feu. Il arrive parfois qu'une femme retire une casserole de riz de sur le feu le vendredi soir car elle s'apprête à servir et se rend compte par la suite qu'elle a oublié d'assaisonner le riz. Bien que la casserole ne soit plus sur le feu, il est interdit d'ajouter des épices crues telles que du poivre et du cumin, étant donné qu'elles seraient considérées comme ayant été crues lorsqu'on les a versées dans la casserole de riz chaud. La femme doit plutôt transférer le riz de la casserole vers un bol ou une assiette et seulement alors ajouter les épices. D'après de nombreuses opinions, de la nourriture dans un כְּלִי שֵׁנִי « Kali Shéni » (littéralement, « deuxième ustensile »), à l'inverse du Kali Ri`shôn dans lequel la nourriture a été cuite, n'a pas la capacité d'effectuer une « cuisson ». Il est par conséquent permis d'ajouter des épices crues à du riz chaud après qu'il ait été retiré de la casserole dans laquelle il a été cuit.

Il convient de préciser qu'il est parfaitement permis d'ajouter du sel même lorsque le riz chaud se trouve encore dans le Kali Ri`shôn, si le Kali Ri`shôn a été retiré du feu. Le sel que nous achetons de nos jours est passé par un processus qui implique une « cuisson » et en verser dans un Kali Ri`shôn ne constitue donc pas une « cuisson ». Il est par conséquent permis d'ajouter du sel à du riz chaud même avant que l'on ait transféré le riz dans un Kali Shéni. Néanmoins, on ne peut pas ajouter du sel tandis que la casserole se trouve encore sur le feu, en dépit du fait que le sel a déjà été cuit. Ce n'est qu'après que la casserole a été retirée du feu que l'on peut ajouter du sel.

En résumé :

  • Il est défendu d'ajouter des épices crues dans une casserole même après qu'on l'ait retirée du feu, si la nourriture qu'elle contient est encore chaude.
  • Des épices ne peuvent être ajoutées qu'après que l'aliment ait été cuit ou après qu'on l'ait transféré de la casserole vers un bol ou une assiette.
  • Par contre, du sel peut être versée dans une casserole de nourriture chaude, pourvu que la casserole ait été retirée du feu.