ב״ה
La
Paroshoh avec le Ramba''m
Parashath
Bahouqqôthay
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La
Parashath Bahouqqôthay, qui est la dernière du Séfar
Wayyiqro`, se conclut par l'énonciation de nombreuses lois relatives
au domaine du הֶקְדֵּשׁ
« Haqdésh »,
la consécration de ses biens pour le trésor du Béth Hammiqdosh ou
de son animal en guise de Qorbon. Parmi les Halokhôth qui nous sont
présentées dans ce contexte on retrouve celle de la תְּמוּרָה
« Tamouroh »,
l'interdiction de tenter de « remplacer » un animal que
l'on avait consacré pour qu'il serve de Qorbon.1
La Tôroh stipule qu'une fois que quelqu'un a consacré un de ses
animaux, il lui est interdit de déclarer par la suite qu'il
transfère ce statut de consécration à un animal différent de
celui qui avait été consacré à l'origine. S'il fait une telle
déclaration, il a transgressé une interdiction de la Tôroh et les
deux animaux reçoivent alors le statut de Haqdésh.
Le
Ramba''m ז״ל
s'étend
sur les détails relatifs à cette interdiction dans les Hilkôth Tamouroh de son Mishnéh Tôroh, une partie qu'il conclut en
proposant une explication astucieuse de la raison cachée derrière
cette interdiction. Dans ce contexte il traite également d'une autre
Halokhoh mentionnée dans notre Paroshoh de la semaine, à savoir que
si quelqu'un cherche à « racheter » un objet consacré
il doit payer une « surtaxe » de 20% au trésor du Béth
Hammiqdosh. Ainsi, si quelqu'un consacre un certain objet et souhaite
ensuite le retirer de la propriété du trésor du Béth Hammiqdosh,
il doit payer la valeur de l'objet plus 20% supplémentaires de cette
valeur. Le Ramba''m considère que cette disposition à le même but
que l'interdiction de Tamouroh. Il écrit ceci2 :
15.
Il me semble que ce qui est
dit dans l’Écriture, « lui
et son remplaçant seront saints »3,
partage un but commun avec ce qui est dit [dans le verset]4 :
« Mais si le consécrateur veut racheter sa
maison, il ajoutera un cinquième en sus du prix estimé ».
La Tôroh est descendue au fond de la pensée de l'homme et de
l'étendue de son mauvais penchant, car la nature humaine penche
vers l'augmentation de ses possessions et attache de l'importance
à son argent. Et bien qu'il ait fait un vœu ou ait consacré
[quelque chose], il est possible qu'il se rétracte, change d'avis
et le rachète pour moins que sa valeur. C'est pourquoi la Tôroh
déclare que s'il le rachète pour lui, il doit ajouter un
cinquième.
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טו יֵרָאֶה
לִי שֶׁזֶּה שֶׁאָמַר הַכָּתוּב
"וְהָיָה-הוּא
וּתְמוּרָתוֹ יִהְיֶה-קֹּדֶשׁ",
כְּעִנְיַן
שֶׁאָמַר "וְאִם-הַמַּקְדִּישׁ--יִגְאַל,
אֶת-בֵּיתוֹ:
וְיָסַף
חֲמִישִׁית כֶּסֶף-עֶרְכְּךָ,
עָלָיו".
יָרְדָה
תּוֹרָה לְסוֹף מַחְשֶׁבֶת הָאָדָם,
וּקְצַת
יִצְרוֹ הָרַע--שֶׁטִּבְעוֹ
שֶׁלָּאָדָם נוֹטֶה לְהַרְבּוֹת
קִנְיָנוֹ,
וְלָחוּס
עַל מְמוֹנוֹ,
וְאַף
עַל פִּי שֶׁנָּדַר וְהִקְדִּישׁ,
אִפְשָׁר
שֶׁחָזַר בּוֹ וְנִחַם וְיִפְדֶּה
בְּפָחוּת מִשָּׁוְיוֹ;
אָמְרָה
תּוֹרָה אִם פָּדָה לְעַצְמוֹ,
יוֹסִיף
חֹמֶשׁ
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16.
De même, s'il a consacré
un animal au point que son corps soit consacré, il pourrait se
rétracter. Et puisqu'il ne peut le racheter, il pourrait en
arriver à l'échanger par [un animal d']une qualité inférieure.
Si on lui accordait le droit d'échanger [un animal de] mauvaise
qualité par [un animal de] bonne qualité, il pourrait
[également] en arriver à échanger [un animal de] bonne qualité
par [un animal de] mauvaise qualité en prétendant qu'il est [de]
bonne qualité. C'est pourquoi l’Écriture a bloqué [cette
option] devant lui afin qu'il ne puisse pas échanger et lui a
imposé une amende s'il a échangé et qu'elle a dit : « lui
et son remplaçant seront saints »
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טז וְכֵן
אִם הִקְדִּישׁ בְּהֵמָה קְדֻשַּׁת
הַגּוּף,
שֶׁמֶּא
יַחְזֹר בּוֹ;
וְכֵיוָן
שְׁאֵינוּ יָכוֹל לִפְדּוֹתָהּ,
יַחְלִיפֶנָּה
בִּפְחוּתָה מִמֶּנָּה,
וְאִם
תִּתֵּן לוֹ רְשׁוּת לְהַחְלִיף הָרַע
בַּיָּפֶה,
יַחְלִיף
הַיָּפֶה בָּרַע וְיֹאמַר טוֹב הוּא.
לְפִיכָּךְ
סָתַם הַכָּתוּב בְּפָנָיו,
שֶׁלֹּא
יַחְלִיף,
וּקְנָסוֹ
אִם הִחְלִיף,
וְאָמַר:
וְהָיָה-הוּא
וּתְמוּרָתוֹ יִהְיֶה-קֹּדֶשׁ
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D'après
le Ramba''m, ces deux Halokhôth (la surtaxe de 20% lorsqu'on réclame
un bien que l'on avait pourtant consacré, et l'interdiction de
Tamouroh) servent de protection contre la rétractation trop répandue
des vœux ou promesses que l'on fait. La Tôroh s'est rendu compte
qu'après avoir consacré un bien l'être humain a tendance à
regretter sa décision en reconsidérant la perte que cela lui cause.
Elle a par conséquent pénalisé celui qui souhaite récupérer
l'objet qu'il avait consacré, et a interdit de tenter de remplacer
un animal destiné à servir de Qorbon par un animal d'une qualité
inférieure.
On
pourrait se demander, à première vue, pourquoi la Tôroh a cherché
à décourager les gens de résilier leur décision de consacrer un
animal ou tout autre objet. Si quelqu'un a volontairement choisi de consacrer ce qui lui appartenait, pourquoi ne pourrait-il pas avoir
le droit de le racheter, même pour une valeur inférieure ? Puisque le geste initial était volontaire, pourquoi devrait-il être
pénalisé ?
Le
Ramba''m répond à cette question dans la Halokhoh suivante, où il
écrit ceci5 :
Toutes
ces choses servent à soumettre son penchant et corriger ses
traits de caractère. La majorité des règles de la Tôroh ne
sont rien d'autre que des conseils donnés de loin de la part de
Celui qui est de grand conseil, pour corriger les traits de
caractère et rendre droite la conduite [de l'homme]. C'est ainsi
qu'il est dit6 :
« N'est-ce
pas à ton intention que j'ai consigné par écrit d'importantes
maximes, en fait de bons conseils et d'expérience,
pour
t'apprendre la véracité des paroles de vérité et te permettre
de présenter fidèlement les choses à ceux qui t'envoient? »
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וְכָל
אֵלּוֹ הַדְּבָרִים--כְּדֵי
לָכֹף יִצְרוֹ,
וּלְתַקַּן
דֵּעוֹתָיו.
וְרוֹב
דִינֵי תּוֹרָה אֵינָן אֵלָא עֵצוֹת
מֵרָחוֹק מִגְּדוֹל הַעֵצָה,
לְתַקַּן
הַדֵּעוֹת וּלְיַשַּׁר כָּל הַמַּעֲשִׂים;
וְכֵן
הוּא אוֹמֵר:
הֲלֹא
כָתַבְתִּי לְךָ,
שָׁלִשִׁים--בְּמֹעֵצוֹת
וָדָעַת.
לְהוֹדִיעֲךָ--קֹשְׁטְ,
אִמְרֵי
אֱמֶת;
לְהָשִׁיב
אֲמָרִים אֱמֶת,
לְשֹׁלְחֶיךָ
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Ces
Halokhôth font partie du programme mis en place par la Tôroh pour
assister l'être humain dans la domination de ses tendances
instinctives négatives. Dans ce cas-ci, la Tôroh cherche à
combattre la tendance naturelle poussant à l'avidité et la
réticence à renoncer à ses biens. Même si, intrinsèquement, il
semblerait légitime que quelqu'un regrette sa décision d'abandonner
son droit de propriété sur un certain objet et de le donner au Béth
Hammiqdosh, la Tôroh exhorte l'homme à se tenir à son engagement
dans le cadre de son objectif général qui est de nous aider à
dominer notre nature trop possessive.
1Wayyiqro`
27:10, 33
2Hilkôth
Tamouroh 4:15-16
3Wayyiqro`
27:10, 33
4Ibid.,
verset 15
5Hilkôth
Tamouroh 4:17
6Mishlé
22:20-21