mercredi 27 juillet 2016

Parashath Pinhos : Tester notre sincérité

ב״ה

Parashath Pinhos

Tester notre sincérité


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La Parashath Pinhos commence par HaShem ית׳ qui informe Môshah Rabbénou ע״ה de la récompense qu'Il accordera à Pinhos ע״ה pour son acte de zèle durant l'incident de Ba´al Pa´ôr, lorsque les nations de Mô`ov et Midhyon conspirèrent pour faire tomber les Bané Yisro`él dans l'immoralité et l’idolâtrie, deux des trois péchés cardinaux (le troisième étant le meurtre). Alors que tout le peuple s'était spirituellement fait égarer, un éminent dirigeant Israélite nommé Zimri eut publiquement des relations sexuelles avec une femme Midianite appelée Kozbi. Héroïquement, Pinhos se leva, saisi sa lance et les tua, ce qui mit fin à la plaie qu'HaShem avait fait s'abattre sur les Bané Yisro`él. En récompense de cet acte, HaShem fit de Pinhos un Kôhén. Jusqu'à cet incident, Pinhos n'aurait jamais pu prétendre à la Kahounnoh (prêtrise), bien qu'il fut un petit-fils de `aharôn ע״ה, mais il mérita ce privilège en résultat de son acte plein de zèle durant le péché de Ba´al Pa´ôr.

Cependant, il est intéressant de constater que le Talmoudh1 déclare que Pinhos n'a pas reçu immédiatement sa récompense. Plutôt, son statut de Kôhén ne lui fut accordé que bien plus tard, du temps de Yahôshoua´ bin Noun ע״ה, lorsque Pinhos aida à résoudre une autre crise nationale. Comme nous le lisons dans le livre de Yahôshoua´2, les tribus de Ra`ouvén, Godh et Manashah, qui résidaient à l'Est du Yardhén, construisirent un autel au bord du fleuve. Les autres tribus, qui vivaient sur le territoire continental de `aras Yisro`él, à l'Ouest du fleuve, supposèrent que cet autel avait été érigé à des fins d’idolâtrie, ce qui est un acte de rébellion contre HaShem, et ils se préparèrent à faire la guerre à ces trois tribus. Mais avant de lancer l'assaut, ils envoyèrent Pinhos pour parler à Ra`ouvén, Godh et Manashah et négocier une résolution pacifique. Ces tribus expliquèrent à Pinhos que leur intention en construisant cet autel n'était pas liée à l’idolâtrie, mais plutôt en guise de signe et rappel de leur identification éternelle au peuple d'Israël, bien qu'ils habitaient en-dehors du territoire continental de `aras Yisro`él. Pinhos retourna vers les autres tribus et leur transmit l'explication, ce qui permit d'éviter un conflit sanguinaire. C'est à ce moment-là, comme dit le Talmoudh, que Pinhos reçut pleinement son statut de Kôhén en récompense de son héroïsme durant le péché de Ba´al Pa´ôr.

Une question naturelle se pose : Pourquoi la récompense de Pinhos fut-elle repoussée à plus tard ?

Souvent, les gens agissent de la bonne façon et font les choses comme il faut non pas à cause de leur dévotion envers HaShem et Ses commandements mais à cause de leurs tendances naturelles. Par exemple, beaucoup de gens sont naturellement doux, calmes et sensibles, et d'autres sont naturellement attirés par l'expérience intellectuellement stimulante de l'étude de la Tôroh. C'est la raison pour laquelle les actes extérieurs ne reflètent pas toujours un attachement authentique et sincère envers HaShem et Ses commandements. La façon de tester notre sincérité consiste à déterminer si nous serions prêts ou pas à nous comporter de la façon opposée à nos tendances naturelles pour accomplir la volonté Divine. Ainsi, par exemple, `avrohom `ovinou ע״ה excellait dans le domaine du Hasadh (actes de bonté) envers tout le monde, au point d'être capable de prier pour le salut des Sodomites. C'est pourquoi, puisque la bonté était sa tendance naturelle, HaShem testa sa dévotion à Son égard en lui ordonnant d'accomplir un acte qui était contraire à sa Middoh de Hasadh, à savoir attacher son propre fils sur l'autel et l'égorger sauvagement pour accomplir la volonté Divine. Si quelqu'un est prêt à agir d'une manière qui est radicalement opposée à sa tendance naturelle afin d'accomplir la volonté Divine, il a alors prouvé sa sincérité.

Une fois, un rabbin reçut un appel téléphonique d'une femme qui lui disait que son mari, un vieil homme de 80 ans, avait reçu ordre du médecin de manger à Yôm Hakkippourim.

« Quel est le problème ? », lui répondit le rabbin. « Si le docteur l'a dit, c'est ce qu'il doit alors faire ! ».

La femme lui expliqua que son mari refusait catégoriquement d'obéir au médecin. Chaque année, depuis sa Bar Miswoh, il avait jeûné à Yôm Hakkippourim et n'était pas prêt à faire une exception cette année. Le rabbin a gentiment tenté d'expliquer à cette femme que le même Dieu qui ordonne aux gens en bonne santé de jeûner à Yôm Hakkippourim ordonne également aux malades de manger à Yôm Hakkippourim. Les 67 dernières années, HaShem désirait que son mari jeûne à Yôm Hakkippourim, mais cette année-ci Il désirait qu'il mange !

Si quelqu'un n'est pas désireux de manger à Yôm Hakkippourim lorsque la Halokhoh exige de sa part qu'il le fasse, on peut alors remettre en doute sa sincérité et dévotion religieuse. Jeûnait-il à Yôm Hakkippourim toutes ces années afin d'accomplir la volonté d'HaShem, ou parce que c'est ainsi qu'il a grandi et s'est habitué à se comporter, ou parce qu'il tirait une certaine satisfaction personnelle de cette expérience de jeûne ? S'il était vraiment sincère dans son désir d'accomplir la volonté Divine, il ne refuserait alors pas de manger lorsque c'est ce qu'HaShem désire qu'il fasse !

C'est à cette question qu'il fallait répondre avant que Pinhos puisse recevoir sa récompense pour avoir tué Zimri et Kozbi. Avait-il réellement agi par pure passion religieuse et un désir authentique de défendre l'honneur d'HaShem et mettre fin à la plaie qui sévissait ? Ou était-il tout simplement de mauvaise humeur ce jour-là ? Ou a-t-il agi ainsi tout simplement parce qu'il était déjà de nature violente et donc naturellement attiré vers ce genre de comportement ?

La sincérité de Pinhos dans l'accomplissement de cet acte fut mise à l'épreuve au moment où il fut envoyé pour parler à Ra`ouvén, Godh et Manashah. Là, on lui confia une mission totalement opposée à la première. Alors qu'à Ba´al Pa´ôr la situation extraordinaire exigeait une mesure de violence extraordinaire, Pinhos était à présent appelé à œuvrer comme un diplomate et résoudre un conflit de façon pacifique. Il fut spécialement envoyé pour empêcher une situation de guerre contre des pécheurs, la sorte de guerre qu'il livra pourtant à Ba´al Pa´ôr. Il réalisa sa mission avec un succès évident, confirmant par-là sa sincérité et établissant ainsi le fait qu'il était désormais digne de la haute stature d'un Kôhén.

1Zavohim 101

2Chapitre 22