ב״ה
Un
ou deux jours de Rô`sh Hashonoh ?
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Rô`sh
Hashonoh est célébré par tous les Juifs durant deux jours, les 1er
et 2 Tishri, en dépit du fait que la Tôroh ne parle que d'un seul
jour de fête. Le Talmoudh Hayyaroushlami1
fait remarquer que la célébration de Rô`sh Hashonoh durant deux
jours est un décret des premiers Prophètes, qui l'instituèrent
pour les raisons suivantes : Durant la période des Prophètes,
la sanctification des mois dépendait de la déposition de témoins
oculaires qui attestaient avoir vu la nouvelle lune. Le soir qui
suivait le 29 `aloul, le Sanhédhrin sanctifiait la journée comme
étant le 1er Tishri en supposant que des témoins se
présenteraient ce jour-là et attesteraient avoir vu la nouvelle
lune, faisant ainsi rétroactivement de ce jour « Rô`sh
Hashonoh – le commencement de l'année. » Si les témoins
se présentaient effectivement, ce jour-là était alors sanctifié
et le lendemain était un jour ordinaire. Mais si les témoins ne se
présentaient pas, le lendemain serait alors Rô`sh Hashonoh, et
rétroactivement la nuit précédente, que le Sanhédhrin avait
sanctifiée, serait considérée comme un jour de semaine ordinaire.
Afin que les gens n'en n'arrivent pas à traiter avec légèreté le
premier jour, étant donné que sa sainteté ou son statut dépendait
de l'apparition de témoins oculaires tôt dans la journée, les
premiers Prophètes ordonnèrent que Rô`sh Hashonoh soit célébré
comme une fête de deux jours, avec l'interdiction de travailler
durant les deux jours, l'obligation de sonner le Shôphor durant les
deux jours, et le respect de l'ordre des prières durant les deux
jours. C'est ainsi que nous pouvons voir que ´azro` Hassôphér ע״ה
célébrait
aussi deux jours de Rô`sh Hashonoh. Le premier jour est mentionné
dans le passage suivant2 :
Tout
le peuple se réunit ensemble, comme un seul homme, sur la place
qui s'étend devant la porte de l'eau. On demanda à ´azro`
Hassôphér d'apporter le livre de la Tôroh de Môshah, que
`adhônoy avait prescrite à Yisro`él.
´azro`
Hakkôhén apporta la Tôroh devant l'assemblée hommes et femmes
et quiconque était capable de comprendre le
premier jour du septième mois.
Il
en fit la lecture devant la place qui précède la porte de l'eau,
depuis l'aurore jusqu'au milieu de la journée, en présence des
hommes, des femmes et de tous ceux qui pouvaient comprendre. Le
peuple était tout oreille pour entendre le livre de la Tôroh.
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וַיֵּאָסְפוּ
כָל-הָעָם,
כְּאִישׁ
אֶחָד,
אֶל-הָרְחוֹב,
אֲשֶׁר
לִפְנֵי שַׁעַר-הַמָּיִם;
וַיֹּאמְרוּ,
לְעֶזְרָא
הַסֹּפֵר--לְהָבִיא
אֶת-סֵפֶר
תּוֹרַת מֹשֶׁה,
אֲשֶׁר-צִוָּה
יהוה אֶת-יִשְׂרָאֵל
וַיָּבִיא
עֶזְרָא הַכֹּהֵן אֶת-הַתּוֹרָה
לִפְנֵי הַקָּהָל,
מֵאִישׁ
וְעַד-אִשָּׁה,
וְכֹל,
מֵבִין
לִשְׁמֹעַ--בְּיוֹם
אֶחָד,
לַחֹדֶשׁ
הַשְּׁבִיעִי וַיִּקְרָא-בוֹ
לִפְנֵי הָרְחוֹב אֲשֶׁר לִפְנֵי
שַׁעַר-הַמַּיִם,
מִן-הָאוֹר
עַד-מַחֲצִית
הַיּוֹם--נֶגֶד
הָאֲנָשִׁים וְהַנָּשִׁים,
וְהַמְּבִינִים;
וְאָזְנֵי
כָל-הָעָם,
אֶל-סֵפֶר
הַתּוֹרָה
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Tandis
que le deuxième jour est mentionné quelques versets plus loin3 :
Le
deuxième jour,
les chefs des familles de tout le peuple, les Kôhanim, les
Lawiyim se rassemblèrent autour de ´azro` pour se rendre compte
des paroles de la Tôroh.
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וּבַיּוֹם
הַשֵּׁנִי
נֶאֶסְפוּ רָאשֵׁי הָאָבוֹת לְכָל-הָעָם,
הַכֹּהֲנִים
וְהַלְוִיִּם,
אֶל-עֶזְרָא,
הַסֹּפֵר--וּלְהַשְׂכִּיל,
אֶל-דִּבְרֵי
הַתּוֹרָה
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Nous
pouvons donc voir que la fête était célébrée durant deux jours,
et qu'à chacun de ces jours la Tôroh était lue en public. Depuis
lors, les deux jours de Rô`sh Hashonoh furent appelés en araméen
יוֹמָא
אֲרִיכָתָא « Yômo`
`arikhotho` – une longue journée » (ou « un
jour rallongé »), pour indiquer que les 48 heures de la
célébration de Rô`sh Hashonoh étaient considérées comme ne
faisant qu'une seule journée étendue. Les deux jours furent donc
sanctifiés et soumises aux mêmes règles.
7.
Le
jour de Rô`sh Hashonoh, à l'époque où l'on fixait [les
nouveaux mois] suivant l'apparition [de la nouvelle lunaison], la
majorité des habitants de `aras
Yisro`él l'observait deux jours, du fait du doute; ils ne
savaient pas quel jour le Béth Din avait proclamé le [nouveau]
mois, puisque les émissaires ne partaient pas à Yôm Tôv.
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ז יוֹם
טוֹב שֶׁלְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה בִּזְמָן
שֶׁהָיוּ קוֹבְעִין עַל הָרְאִיָּה,
הָיוּ
רֹב בְּנֵי אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל עוֹשִׂין
אוֹתוֹ שְׁנֵי יָמִים טוֹבִים מִסָּפֵק,
לְפִי
שֶׁלֹּא הָיוּ יוֹדְעִין יוֹם שֶׁקָּבְעוּ
בּוֹ בֵּית דִּין אֶת הַחֹדֶשׁ,
שְׁאֵין
הַשְּׁלוּחִין יוֹצְאִין בְּיוֹם טוֹב
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8.
Outre
cela, même à Jérusalem où siégeait le Béth Din, on observait
de nombreuses fois deux jours de Yomim Tôvim pour Rô`sh
Hashonoh. Car si les témoins ne venaient pas toute la journée du
trente, on observait ce jour pendant lequel on attendait les
témoins comme un jour sanctifié, et le lendemain comme un jour
sanctifié. Et étant donné que l'on en a fait deux jours, même
à l'époque [où l'on sanctifiait les mois suivant] l'apparition
[de la lunaison du nouveau mois], ils5
ont institué que même les habitants de `aras
Yisro`él observent [la fête de Rô`sh Hashonoh] pendant deux
jours, où nous établissons [les mois] selon le compte. Ainsi, tu
vois que même le second jour de Rô`sh Hashonoh à l'époque
actuelle émane des paroles des Scribes.
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ח וְלֹא
עוֹד,
אֵלָא
אַפִלּוּ בִּירוּשָׁלַיִם עַצְמָהּ
שְׁהוּא מְקוֹם בֵּית דִּין,
פְּעָמִים
רַבּוֹת הָיוּ עוֹשִׂין יוֹם טוֹב
שֶׁלְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה שְׁנֵי יָמִים
טוֹבִים,
שְׁאִם
לֹא בָאוּ עֵדִים כָּל יוֹם שְׁלוֹשִׁים,
נוֹהֲגִין
הָיוּ בְּאוֹתוֹ הַיּוֹם שֶׁמְּצַפִּין
לָעֵדִים קֹדֶשׁ וּלְמָחָר קֹדֶשׁ;
וְהוֹאִיל
וְהָיוּ עוֹשִׂין אוֹתוֹ שְׁנֵי יָמִים,
וְאַפִלּוּ
בִּזְמָן הָרְאִיָּה,
הִתְקִינוּ
שֶׁיִּהְיוּ עוֹשִׂין אַפִלּוּ בְּנֵי
אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל אוֹתוֹ תָּמִיד שְׁנֵי
יָמִים,
בַּזְּמָן
הַזֶּה שֶׁקּוֹבְעִין עַל הַחֶשְׁבּוֹן.
הִנֵּה
לָמַדְתָּ שֶׁאַפִלּוּ יוֹם טוֹב שֵׁנִי
שֶׁלְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה בַּזְּמָן
הַזֶּה,
מִדִּבְרֵי
סוֹפְרִים
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Quelle
est donc la différence entre le deuxième jour de Rô`sh Hashonoh
célébré lorsque les mois étaient calculés sur la déposition de
témoins oculaires et le deuxième jour célébré de nos jours ?
Dans les temps bibliques et mishnaïques, si des témoins ne se
présentaient pas, le premier jour célébré devenait
rétroactivement une obligation rabbinique, alors que le deuxième
jour devenait une obligation biblique. De nos jours, alors que le
calendrier n'est plus basé sur la déposition de témoins oculaires,
mais des calculs astronomiques, le premier jour de Rô`sh Hashonoh
est une obligation biblique et le deuxième jour un décret
rabbinique d'après le Ramba''m. Mais à notre époque, il serait plus exact de parler
de « coutume » plutôt que de décret rabbinique.
Voir l'article intitulé « Yôm
Tôv Shéni Shal Golouyôth. »
1´érouvin
3:9
2Nahamyoh
8:1-3
3Ibid.,
verset 13
4Hilkôth
Qiddoush Hahôdhash 5:7-8
5Les
Sages.