ב״ה
Yôm
Tôv Shéni Shal Golouyôth
Sommes-nous
vraiment obligés, à notre époque, de respecter deux jours de Yôm
Tôv ?
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Nous
connaissons tous la pratique consistant à doubler les jours de Yôm
Tôv en Hous Lo`oras. Mais d'où vient-elle et pourquoi
fut-elle instituée ?
Voici
ce qui est rapporté dans la Gamoro`1 :
Il
a été dit [concernant] les deux jours de Yôm Tôv de l'exil :
Rov a dit : « [L'œuf] pondu ce [jour-là] est
permis ce [jour-là] ». Et Rov `assi a dit :
« [L'œuf] pondu ce [jour-là] est interdit ce
[jour-là] ». Devons-nous dire que Rov `assi soutient
[que les deux jours de Yôm Tôv] ont la même sainteté ? Et
pourtant, Rov `assi faisait la séparation entre le premier et le
deuxième jour de fête ! [En fait,] Rov `assi lui-même
était dans le doute. C'est pourquoi il agissait dans les deux cas
avec rigueur. Rébbi Zéro` a dit : « La logique est
du côté de Rov `assi, car nous sommes à présent bien familiers
avec la fixation de la nouvelle lune et, néanmoins, nous
respectons deux jours [de Yôm Tôv] ». `abbayé a dit :
« La logique est du côté de Rov, car nous avons appris
[ceci] : dans les temps anciens, ils avaient la coutume
d'allumer des feux, mais en raison de la tromperie des Kouthim
ils2
ont décrété que des émissaires soient envoyés. Si la
[tromperie des] Kouthim cessait, nous devrions observer uniquement
un jour [de Yôm Tôv] ». Et [même durant la tromperie
des Kouthim,] chaque fois que les émissaires arrivaient ils
[n']observaient [qu']un jour [de Yôm Tôv]. Mais à présent que
nous sommes bien versés dans la fixation de la nouvelle lune,
pourquoi respectons-nous deux jours [de Yôm Tôv] ? Parce
qu'ils ont fait parvenir [une parole] de là [qui disait] :
« Soyez minutieux dans l'observance du Minhogh de vos
ancêtres qui vous a été transmis, car il pourrait arriver que
le royaume émette un décret et que cela ne cause de la confusion
[dans vos rituels] ».
|
אתמר
שני ימים טובים של גליות רב אמר נולדה
בזה מותרת בזה ורב אסי אמר נולדה בזה
אסורה בזה לימא קא סבר רב אסי קדושה אחת
היא והא רב אסי מבדיל מיומא טבא לחבריה
רב אסי ספוקי מספקא ליה ועביד הכא לחומרא
והכא לחומרא אמר ר'
זירא
כותיה דרב אסי מסתברא דהאידנא ידעינן
בקביעא דירחא וקא עבדינן תרי יומי אמר
אביי כותיה דרב מסתברא דתנן בראשונה
היו משיאין משואות משקלקלו הכותים
התקינו שיהו שלוחין יוצאין ואילו בטלו
כותים עבדינן חד יומא והיכא דמטו שלוחין
עבדינן חד יומא והשתא דידעינן בקביעא
דירחא מאי טעמא עבדינן תרי יומי משום
דשלחו מתם הזהרו במנהג אבותיכם בידיכם
זמנין דגזרו <המלכות
גזרה>
[שמדא]
ואתי
לאקלקולי
|
Analysons
point par point cette Gamoro` plus qu'intéressante !
Il
a été dit [concernant] les deux jours de Yôm Tôv de l'exil :
En dehors de la Palestine, chaque Yôm Tôv qui doit bibliquement
être observé qu'un seul jour est célébré durant deux jours à
cause du doute. Étant donné que le Yôm Tôv est fixé pour un
certain jour du mois, il est important de connaître la date
exacte où la nouvelle lune apparaît, car la sanctification de la
nouvelle lune n'était pas seulement déterminée par des calculs
mathématiques, mais également par la confirmation de témoins
qui attestaient l'avoir vue. Cela ne s'appliquait que le 30ème
jour du mois, mais le 31ème, le jour était sanctifié d'office
même sans témoins, parce que les membres du Sanhédhrin
faisaient également des calculs mathématiques. De ce fait, ceux
qui vivaient en Palestine pouvaient aisément être informés si
la nouvelle lune avait été consacrée par le Sanhédhrin de
Jérusalem le 30ème ou le 31ème jour, rendant ainsi le mois
écoulé entier ou défectueux. Mais ceux qui vivaient en
diaspora, n'étant pas capable d'être informés à temps si la
nouvelle lune avait été consacrée le 30ème ou le 31ème jour,
célébraient le jour désigné pour être Yôm Tôv durant deux
jours afin de s'assurer de le respecter. D'où l'expression יוֹם
טוֹב שֵׁנִי שֶׁל גָּלוּיוֹת « Yôm
Tôv Shéni Shal Golouyôth – Le deuxième jour de Yôm Tôv de
l'exil ».
Rov
a dit : « [L'œuf] pondu ce [jour-là] : Le
premier jour de Yôm Tôv.
est
permis ce [jour-là] » : Le deuxième jour de Yôm
Tôv, car seul l'un des deux jours est saint.
Et
Rov `assi a dit : « [L'œuf] pondu ce [jour-là] est
interdit ce [jour-là] » : Parce que pour lui, les
deux jours de Yôm Tôv ont la même sainteté.
Devons-nous
dire que Rov `assi soutient [que les deux jours de Yôm Tôv] ont
la même sainteté ? Et pourtant, Rov `assi faisait la
séparation entre le premier et le deuxième jour de fête :
C'est-à-dire, il procédait à la Havdoloh entre le premier et le
deuxième jour de Yôm Tôv. On pourrait se dire qu'il ne l'aurait
pas fait s'il était d'avis que les deux jours de Yôm Tôv
avaient la même sainteté, puisque la Havdoloh sert uniquement à
faire une séparation entre le saint et le profane, ou un jour
saint suivi d'un jour moins saint, comme par exemple lorsque Yôm
Tôv commence immédiatement après la fin de Shabboth.
[En
fait,] Rov `assi lui-même était dans le doute. C'est pourquoi il
agissait dans les deux cas avec rigueur : Nous voyons de
là qu'il y a deux façons de considérer l'observance de Yôm Tôv
Shéni Shal Golouyôth :
Le
texte de la Gamoro` indique très clairement que Rov `assi ז״ל
était
dans le doute quant à savoir si l'observance de Yôm Tôv Shéni
Shal Golouyôth devait être considérée comme un décret
rabbinique ou comme un simple Minhogh que les Israélites
eux-mêmes ont adopté, même durant les périodes où le
calendrier est fixée d'avance. Par conséquent, à cause de ce
doute sur le statut de cette pratique, il a décidé d'aller vers
la rigueur dans les deux cas et donc de considérer cette pratique
comme étant un décret rabbinique à respecter en tout temps. Il
a décidé d'aller vers la rigueur, car il est plus grave de
transgresser un décret rabbinique qu'un Minhogh. C'est pourquoi,
il a interdit la consommation de cet œuf le deuxième jour de Yôm
Tôv. Et il faisait la Havdoloh pour indiquer que les deux jours
avaient une sainteté indépendante.
Rébbi
Zéro` dit : « La logique est du côté de Rov `assi,
car nous sommes à présent bien familiers avec la fixation de la
nouvelle lune et, néanmoins, nous respectons deux jours [de Yôm
Tôv] » : C'est-à-dire que d'après Rébbi Zéro`
ז״ל,
nous supposons néanmoins que c'est un décret que les Rabbins
nous ont imposé de garder deux jours de Yôm Tôv et les
considérer comme étant chacun doté du même degré de sainteté.
Ainsi, en respectant cette pratique, on peut supposer que l'on
obéit aux décrets des Rabbins.
`abbayé
a dit : « La logique est du côté de Rov, car nous
avons appris [ceci] : dans les temps anciens :
En-dehors de la Palestine, lorsqu'il n'y avait pas de calendrier
fixé à l'avance.
ils
avaient la coutume d'allumer des feux : C'est-à-dire que
dans les temps anciens, en diaspora, la coutume était d'indiquer
par de grands feux si le jour qui venait de passer était le 30ème
du mois passé ou le 1er jour du mois à venir. Cela nous indique
très clairement que même lorsqu'on vivait en-dehors de la
Palestine, il était possible de ne célébrer Yôm Tôv que
durant un jour, comme en Palestine, car il existait alors un moyen
de savoir quand était tombée la nouvelle lune.
mais
en raison de la tromperie des Kouthim : Ce terme désigne
les Samaritains. Que faisaient-ils pour tromper les Israélites ?
Ils allumaient eux-mêmes d'énormes feux à d'autres dates, ce
qui faisait que le doute s'installa dans l'esprit des Israélites
de la diaspora, car lorsqu'ils voyaient de grands feux, ils ne
savaient pas s'ils avaient été allumés par des Israélites pour
indiquer Rô`sh Hôdhash, ou par les Samaritains pour
tromper les Israélites et faire en sorte qu'ils se trompent de
date.
ils
ont décrété que des émissaires soient envoyés : De
Jérusalem jusque les terres de la diaspora les plus proches de la
Palestine, afin de les informer des dates exactes.
Si
la [tromperie des] Kouthim cessait : Et que nous
revenions au système de l'allumage des feux pour indiquer la
nouvelle lune, ou tout autre système permettant de connaître
sans problème les bonnes dates.
nous
devrions observer uniquement un jour [de Yôm Tôv] » :
Puisqu'il n'y aurait plus de raison légitime de continuer à
respecter deux jours de Yôm Tôv lorsqu'on connaît la date de la
nouvelle lune.
Et
[même durant la tromperie des Kouthim,] chaque fois que les
émissaires arrivaient : La distance couverte par les
émissaires envoyés de Jérusalem était relative et dépendait
du jour du mois où la nouvelle lune avait eu lieu et du jour du
mois où tombait le Yôm Tôv. De ce fait, il leur arrivait
parfois de couvrir de plus grands territoires qu'à d'autres
occasions.
ils
[n']observaient [qu']un jour [de Yôm Tôv] : La Gamoro`
nous démontre par-là que ce décret des Rabbins n'était donc
pas valable en tout temps, puisque lorsqu'on pouvait
être informé à temps de la date de la nouvelle lune, on pouvait
alors célébrer Yôm Tôv durant un seul jour, même en diaspora,
exactement comme en Palestine.
Mais
à présent que nous sommes bien versés dans la fixation de la
nouvelle lune : Le calendrier fixe que nous utilisons à
notre époque et où tout est calculé d'avance par des calculs
mathématiques et astronomiques fut instauré aux environs du
début du quatrième siècle, par Hillél II ז״ל.
pourquoi
respectons-nous deux jours [de Yôm Tôv] : Connaissant à
l'avance les dates des nouvelles lunes et des fêtes, et ayant
démontré que la pratique consistant à suivre deux jours de Yôm
Tôv n'est pas un décret rabbinique s'appliquant en tout temps,
car il est annulé lorsqu'on peut être informé des dates,
pourquoi respectons-nous encore les deux jours de Yôm Tôv ?
Parce
qu'ils ont fait parvenir [une parole] de là : De
Palestine aux Israélites de la diaspora. Cela est rapporté dans
Sanhédhrin 17b et fait référence au message envoyé par Rébbi
Yôsé ז״ל,
un contemporain d'Hillél II, pressant les Israélites de la
diaspora de ne pas abolir cette coutume en dépit du calendrier
fixe qui avait été introduit par le Patriarche (Chef du peuple
Juif de Palestine) Hillél II.
[qui
disait] : « Soyez minutieux dans l'observance du
Minhogh de vos ancêtres qui vous a été transmis, car il
pourrait arriver que le royaume émette un décret : Un
décret de destruction de toutes les écritures sacrés et
d'interdiction de l'étude de la Tôroh et de la Halokhoh, ce qui
aurait pour effet d'entraîner la perte de la connaissance de la
fixation du calendrier. À noter qu'il ne parlait là que des
royaumes d'antan, qui émettaient régulièrement des décrets
contre la pratique juive, comme nous le savons !
|
C'est
donc là précisément ce que dit le Talmoudh sur le sujet. Et nous
voyons donc clairement qu'il n'existe AUCUN décret de nos
Sages selon quoi il y aurait une obligation de respecter en tout
temps et en toute circonstance cette pratique de Yôm Tôv Shéni
Shal Golouyôth.
Lorsque
même en-dehors de la Palestine nous avons un moyen de savoir avec
exactitude les dates des nouvelles lunes et des fêtes, nous pouvons
célébrer Yôm Tôv durant un seul jour, comme cela se faisait/fait
en Palestine, et comme cela est ordonné dans la Tôroh.
Quant
au décret passé par Rébbi Yôsé au quatrième siècle, il n'a pas
de valeur contraignante jusqu'à nos jours, et ce pour trois
raisons :
- il n'a pas été émis par le Sanhédhrin de Jérusalem, mais bien des siècles après. C'est important à savoir, car certains prétendent que cette pratique ne pourrait être abolie que par un Sanhédhrin. Or, puisqu'elle n'a pas été décrétée par le Sanhédhrin, et que nous voyons qu'il y avait même un doute quant à savoir s'il s'agit vraiment d'un décret rabbinique, aucun Sanhédhrin n'est nécessaire pour interrompre cette pratique ;
- le but précis pour lequel Hillél II a établi un calendrier fixe était précisément pour que plus jamais un doute ne soit suscité quant aux dates des nouvelles lunes et des fêtes. En outre, il a sanctifié une fois pour toutes les nouvelles lunes jusqu'à la venue du Moshiah ;
- l'époque décrite par Rébbi Yôsé n'était absolument pas la même qu'aujourd'hui. Dans ces temps-là, les persécutions contre les Israélites pouvaient se produire à tout instant, et les textes religieux, qui étaient très précieux, pouvaient être brûlés, ce qui constituait une perte terrible. Mais aujourd'hui, quand bien même des manuscrits pourraient être brûlés, nous avons de nombreux moyens technologiques pour étudier, consulter des textes, etc. Dans ces temps-là, tout était sur parchemin et il n'était pas possible d'avoir de nombreuses copies de chaque parchemin, d'où le fait que la possibilité de perdre des écrits et des calculs mathématiques et astronomiques et de ne plus les récupérer était une inquiétude légitime, ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui. Ce fut la seule raison invoquée pour poursuivre la pratique.
D'un
point de vue strictement talmudique, la pratique de Yôm Tôv Shéni
Shal Golouyôth n'a donc plus lieu d'être à notre époque.
Contrairement
à ce que l'on pourrait penser, bien que tous les Pôsqim insistent
sur la continuité de la pratique de Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth,
la question de savoir si Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth est basé
sur une Gazéroh Darabbonon ou sur un Minhogh divise les Pôsqim.
Par
exemple, Rabbénou Ta''m3
ז״ל
écrit
que Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth n'est basé sur aucune
Gazéroh Darabbonon, mais n'est qu'un Minhogh, tandis que le Ra''n4
ז״ל
s'oppose
à lui et déclare que c'est basé sur une Gazéroh Darabbonon.
Cette
divergence de point de vue a de nombreuses ramifications pratiques
dans différents domaines. Nous en citerons quelques-unes.
Premièrement,
il existe une règle selon quoi une Barith Miloh (circoncision) qui
n'aurait pas été réalisée le huitième jour après la naissance
ne peut pas être réalisée le Shabboth ou à Yôm Tôv.5
Le Ramba''m ז״ל
tranche
ceci6 :
Chaque
fois [que la circoncision d'un enfant] n'a pas priorité sur le
Shabboth, elle n'a pas non plus priorité sur le premier jour de
Yôm Tôv, mais a priorité sur le deuxième jour de Yôm Tôv.
|
וְכָל
מִי שְׁאֵינוּ דּוֹחֶה אֶת הַשַּׁבָּת--אֵינוּ
דּוֹחֶה אֶת יוֹם טוֹב רִאשׁוֹן,
וְדוֹחֶה
יוֹם טוֹב שֵׁנִיי
|
Ainsi,
d'après le Ramba''m, une circoncision qui ne peut pas être réalisée
à Shabboth ou à Yôm Tôv peut être réalisée à Yôm Tôv Shéni
Shal Golouyôth. Mais Rabbénou `oshér7
ז״ל
(le
Ro`''sh) l'interdit même à Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth. Le
Shoulhon
´oroukh8
tranche en suivant l'opinion du Ro`''sh, tandis que le Sha''h9
ז״ל
tranche
en suivant l'opinion du Ramba''m.
Cette
divergence d'opinion est centrée autour du statut de Yôm Tôv Shéni
Shal Golouyôth. Si on dit que cette pratique est basée sur un
Minhogh, on comprend alors que la Miswoh
biblique d'accomplir une circoncision sur un enfant a priorité sur
le Minhogh consistant à s'abstenir d'accomplir une Malo`khoh à Yôm
Tôv Shéni Shal Golouyôth.10
Mais si cette pratique est basée sur une Gazéroh Darabbonon, on
comprend alors que cela fait partie de l'autorité rabbinique de
suspendre dans certains cas une Miswoh
biblique lorsqu'elle interfère avec l'observance d'une Gazéroh
Darabbonon.11
Deuxièmement,
il existe une profonde divergence d'opinion parmi les Pôsqim
contemporains quant à savoir ce que devrait faire un Juif qui habite
en diaspora mais qui compte se rendre en `aras
Yisro`él pour Yôm Tôv et retourner en diaspora après Yôm Tôv.
Quand il sera en `aras
Yisro`él, devra-t-il observer un ou deux jours de Yôm Tôv ?
Le Hofés
Hayim12
ז״ל
note
que la majorité des `aharonim
tranchent que dans une telle situation, ce Juif devra respecter deux
jours de Yôm Tôv. Mais il cite également l'opinion de Rabbi
Shné`our Zalman de Lyiadi13,
qui soutient qu'il ne devra observer qu'un seul jour de Yôm Tôv en
`aras
Yisro`él.
Cette
divergence d'opinion est là encore liée au doute quant au statut
réel de Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth. Si cette pratique est une
Gazéroh Darabbonon, il est alors fort probable qu'elle soit liée à
sa localisation géographique, de sorte qu'une fois que l'on se
trouve en `aras
Yisro`él, on ne doive pas célébrer deux jours de Yôm Tôv, quand
bien même on habiterait en diaspora. Par contre, si l'on dit que
cette pratique est basée sur un Minhogh, l'observance de Yôm Tôv
Shéni Shal Golouyôth n'est alors pas liée à une quelconque
localisation géographique, mais à l'individu. Étant donné que ce
Juif est un Juif de la diaspora, le fait qu'il se trouve en `aras
Yisro`él ne doit rien changer à sa pratique, car il doit garder la
coutume de sa famille. Comme pour tous les Minhoghim, la personne
devrait suivre les pratiques du lieu où il est domicilié, même
s'il visite un autre endroit.14
Étant donné que toutes les communautés de la diaspora ont accepté
le Minhogh de Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth, tous les Juifs
résidant dans ces communautés-là devraient, d'après cette
logique, observer Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth, indépendamment
de l'endroit où ils pourraient se trouver.
Rapportant
le fait que Horov Hayim
Soloveitchik15
ז״ל
est
d'avis qu'en principe, il n'y a plus du tout lieu d'observer deux
jours de Yôm Tôv, mais uniquement un seul. Néanmoins, il ajoute
que l'on devrait également suivre les Houmrôth
du Minhogh du lieu où l'on réside. C'est pourquoi, il tranche que
ce Juif qui s'est rendu en `aras
Yisro`él pour Yôm Tôv fera le deuxième jour les prières des
jours de semaine (ou de Hôl
Hammô´édh, si c'est durant Pésah
ou Soukkôth) et mettra ses Tafillin (pour indiquer qu'il ne
considère pas ce deuxième jour comme étant Yôm Tôv, puisqu'on ne
met, en principe, pas les Tafillin un jour de Yôm Tôv. Voir
cependant les articles intitulés « Mettre
ou ne pas mettre les Tafillin durant Hôl Hammô´édh »
et « Mettre
ou ne pas mettre les Tafillin à Shabboth, Yôm Tôv et durant Hôl
Hammô´édh » où
nous avions vu que la pratique peut être autorisée). Mais dans le
même temps, il s'abstiendra d'accomplir (du moins, en public) une
Malo`khoh afin de respecter le Minhogh du lieu où il habite
(c'est-à-dire, pour respecter la pratique de sa communauté en
diaspora qui, elle, garde deux jours de Yôm Tôv). Cette opinion est
populairement surnommée celle du « jour et demi », car
seul le premier jour est traité comme un Yôm Tôv, tandis que le
deuxième jour est traité à moitié comme un Yôm Tôv et à moitié
comme un jour profane.
Notez
également que contrairement à la croyance erronée, même certaines
villes de Palestine observaient deux jours de Yôm Tôv en raison du
fait qu'elles étaient trop éloignées de Jérusalem que pour
recevoir à temps la nouvelle de la sanctification de la nouvelle
lune. De ce fait, lorsque des gens prétendent que cette pratique
fait la différence entre `aras
Yisro`él et Hous
Lo`oras,
ce n'est pas vrai du tout. D'ailleurs, certaines communautés juives
d'aujourd'hui célèbrent deux jours de Yôm Tôv à Bané Baraq, par
exemple. Si les gens sont logiques avec eux-mêmes et considèrent
que Yôm Tôv Shéni continue à s'appliquer, ils doivent alors
également l'appliquer aux villes de `aras
Yisro`él qui étaient dans la même situation que d'autres villes de
Hous
Lo`oras,
sans distinction !
Il
existe de nombreux autres problèmes avec Yôm Tôv Shéni à notre
époque. Pour n'en citer que deux : de nombreuses familles, et
cela m'a été rapporté par plusieurs rabbins avec lesquels j'ai eu
l'opportunité de discuter de ce sujet, ont énormément de
difficultés financières avec Yôm Tôv Shéni, car cela exige des
dépenses doublées. Un autre problème est que le premier jour de
Yôm Tôv est toujours célébré avec beaucoup d'entrain, de
passion, d'envie, de concentration, etc., mais le fait de devoir
refaire le lendemain exactement les mêmes choses et prières que la
veille fait que le deuxième jour de Yôm Tôv est ennuyant,
répétitif, voire même un fardeau. D'ailleurs, beaucoup ne vont
même plus à la synagogue le deuxième jour de Yôm Tôv. Si c'est
pour refaire ce qui a été fait la veille, ils ont bien raison de
rester chez eux ! L'un des meilleurs exemples est Simhath
Tôroh. Les danses du premier jour n'ont jamais rien à voir avec
celles du deuxième. De même avec Pésah.
Quelle est l'utilité de faire deux Sadhorim à notre époque ?
Nous voyons d'ailleurs que le deuxième Sédhar est souvent plus
court que le premier, la Haggodhoh est lue à toute vitesse, etc.
1Bésoh
4b
2Les
Sages
3Cité
par les Tôsofôth, dans leur commentaire sur Soukkoh 44b
4Sur
Soukkoh 22a
5Une
circoncision ne peut se faire à Shabboth ou Yôm Tôv que si le
huitième jour tombe Shabboth ou Yôm Tôv
6Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Miloh 1:15
7Tashouvôth
HaRo`''sh 26:6
8Yôréh
Dé´oh 266:8
9Ibid.
10Tashouvôth
Nôdha´ BiYhoudhoh, Yôréh Dé´oh 2:166
11Yavomôth
90b
12Mishnoh
Barouroh 496:18
13Shoulhon
´oroukh Horov 496:11
14Mishnoh,
Pésahim 50a
15Cité
dans Mesorah, Volume 6, page 18