dimanche 20 septembre 2020

Ṣôm Gadhalyoh – Jeûne de Gadhalyoh II

 

בס״ד

 

Ṣôm Gadhalyoh – Jeûne de Gadhalyoh II

 


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Ce lundi 21 septembre 2020 nous serons le 3 Ṭishri 5781, date du Ṣôm Gadhalyoh (Jeûne de Gadhalyoh).

 

Ṣôm Gadhalyoh est un jour réservé pour commémorer l'assassinat de Gadhalyoh, le fonctionnaire juif nommé par Babylone chargé d'administrer la population juive restée en Yahoudhoh (Judée) après la destruction du Bayith Ri`shôn et l'exil. Il est observé le troisième jour de Ṭishri par un jeûne du lever au coucher du soleil.

 

Ce jour de jeûne est mentionné à deux reprises dans le Séphar Zakharyoh.[1] Quant à l’histoire rapportant l'origine de ce jeûne, elle se retrouve à deux endroits du ṬoNo’’Kh : 2 Malokhim Chapitre 25 et Yirmayohou Chapitres 40-41.

 

Gadhalyoh ban `aḥiqom était l'un des chefs de sa génération. C'est un fait peu connu qu'il était aussi un prophète. En fait, le Ṭalmoudh[2] explique que Hashshém Lui-même assimile la mort de ce grand Ṣaddiq à la destruction du Béth Hammiqdosh ! Rarement, voire jamais, nous trouvons un tel témoignage sur la stature d'un individu. Hashshém Lui-même témoigna de sa haute stature.

 

Quant au symbolisme de ce meurtre, il signifiait la fin de la monarchie juive et conduisit à la destruction de ce qui restait de la colonie juive en Israël. Tout cela s'est produit peu de temps après la destruction du Béth Hammiqdosh. Cela a renforcé le sentiment de désespoir et, par conséquent, le jour de son meurtre a été déclaré jour de deuil.

 

Les Prophètes ont décrété un jour de jeûne pour commémorer l'assassinat. Et pourtant, ce jeûne semble quelque peu déroutant dans le contexte des autres jeûnes mineurs. Car ils sont tous liés à de profondes catastrophes nationales (réelles ou potentielles) : le 10 Tévéth, le 17 Ṭammouz, et, bien sûr, le 9 `ov sont tous liés à la destruction du centre spirituel national, le Béth Hammiqdosh. En revanche, Ṣôm Gadhalyoh semble relativement petit, ne se rapportant qu'à un minuscule reste du peuple qui avait été autorisé à rester après la destruction du Béth Hammiqdosh et de la ville et, à première vue, sans impact historique comparable. En quoi, donc, l’assassinat de Gadhalyoh nécessitait-il l’instauration d’un jeûne national ?

 

Dans les Hilkôth Ṭa´niyôth 5: 1, le Rambo’’m discute du concept de jeûner les jours de tragédie nationale afin d'éveiller nos cœurs à la Ṭashouvoh. Dans la seconde Halokhoh du Chapitre 5, il commence la liste de ces jeûnes par une référence à Ṣôm Gadhalyoh :

 

Le troisième jour de Ṭishri, car ce jour-là Gadhalyoh ban `aḥiqom fut tué, et le charbon brûlant restant d’Israël fut éteint. Le processus de leur exil fut alors scellé.

יוֹם שְׁלוֹשָׁה בְּתִשְׁרִי--שֶׁבּוֹ נֶהְרַג גְּדַלְיָה בֶּן אֲחִיקָם, וְנִכְבָּת גַּחֶלֶת יִשְׂרָאֵל הַנִּשְׁאֲרָה, וְסִבַּב לְהָתֵם גָּלוּתָן

 

Cela fait écho ce que l'on trouve dans le Ṭalmoudh Yaroushlami[3] et le Ṭalmoudh Bavli :[4]

 

« Le jeûne du septième mois » - C’est le 3 Ṭishri, car en ce jour Gadhalyoh ban `aḥiqom fut tué. Et qui l’a tué ? Yishmo´é`l ban Nathanyoh l’a tué. Cela [le fait qu’un jeûne fut institué] t’apprend que la mort des Ṣaddiqim est mis sur le même plan que la crémation de la Maison de notre `alôhim.

צום השביעי זה ג' בתשרי שבו נהרג גדליה בן אחיקם ומי הרגו ישמעאל בן נתניה הרגו ללמדך ששקולה מיתתן של צדיקים כשריפת בית אלהינו

 

Le Rambo’’m reprend donc le début de ce passage talmudique, mais introduit une idée nouvelle par une expression dramatique non mentionnée ici dans le Ṭalmoudh, qui amplifie l'impact historique de cet événement : וְנִכְבָּת גַּחֶלֶת יִשְׂרָאֵל הַנִּשְׁאֲרָה, וְסִבַּב לְהָתֵם גָּלוּתָן « et le charbon brûlant restant d’Israël fut éteint. Le processus de leur exil fut alors scellé ».

 

Le Maharsha’’` fournit l'explication suivante à ce passage du Mishnéh Ṭôroh : Nous jeûnons ce jour-là pas seulement parce que Gadhalyoh a été tué. Il est vrai que la mort de Gadhalyoh en elle-même était une tragédie, car il était un Ṣaddiq. Cependant, c'est à cause de l'effet de sa mort, à savoir, que tous les juifs ont quitté la Terre d'Israël et sont partis en exil, que nous jeûnons. Nous voyons à quel point la mort d’un Ṣaddiq est une tragédie par le fait que la mention de ce jeûne dans le verset de Zakharyoh est juxtaposée à tous les autres jeûnes qui commémorent la destruction du Béth Hammiqdosh. Le dénominateur commun entre les quatre jeûnes énumérés dans Zakharyoh est le fait que l'étendue de la tragédie de tous est égale, car la mort d’un Ṣaddiq est comparable à la destruction du Béth Hammiqdosh. Bien que cela soit vrai, nous ne jeûnons pas, et nous ne pourrions pratiquement pas, jeûner chaque jour qu’un Ṣaddiq mourait. Mais dans le cas de Gadhalyoh, nous jeûnons pour la conséquence dramatique qui s’en est suivie.

 

Pour de plus amples informations sur la tragédie qui a causé l’assassinat de Gadhalyoh, voir l’article intitulé « Sôm Gadhalyoh – Jeûne de Gadhalyoh ».



[1] 7 :4-5 et 8 :18-19

[2] Rô`sh Hashshonoh 18b

[3] Ṭa´nith 4 :5

[4] Rô`sh Hashshonoh 18b