mercredi 14 janvier 2015

Différences entre `Ashkanazim et Safardim au niveau de la Halokhoh

בס״ד

Différences entre `Ashkanazim et Safardim au niveau de la Halokhoh1

Illustration : Deux Safardim entourant un `Ashkanazi, en Palestine, en 1895

Les différences d'approche en matière de Halokhoh entre les `Ashkanazim d'un coté, et les Safardim et les Mizrahim de l'autre, ont toujours été l'un de mes sujets préférés à explorer.

De tous temps, les Sages du monde Safardi (Espagne, Portugal, Méditerranée et Afrique du Nord) et Mizrahi (Orient) ont suivi à la lettre le dicton Talmudique selon quoi « le pouvoir de l'indulgence est plus grand que celui de la rigueur ». En quoi la capacité à être indulgent est-elle supérieure à la rigueur ? Tout simplement parce que le « pouvoir de l'indulgence » nécessite souvent une connaissance plus grande et une compréhension plus profonde de la Halokhoh par rapport au « pouvoir de la rigueur ». La preuve en est que quand on est dans le doute, « l'option par défaut » consiste à aller vers la rigueur, tout simplement parce que c'est la voie qui nécessite le moins de connaissances en Tôroh.

Cette tendance à aller vers l'indulgence est ce qui distingue le plus l'approche des Safardim, au niveau de la Halokhoh, par rapport à l'approche des `Ashkanazim. D'ailleurs, le Rov Hayim Yôséf Dowid `Azoula`y זצ״ל, plus connu sous son acronyme de « Hyda », a déclaré quelque chose de tout à fait vrai à ce sujet, et qui rejoint ce que nous avons dit plus haut concernant le fait que trancher vers l'indulgence nécessite une plus grande connaissance de la Tôroh : « Les Safardim sont saisis d'une mesure de piété, et par conséquent, ils sont plus indulgents dans la Halokhoh. Les `Ashkanazim, pour leur part, sont saisis par une mesure de bravoure, et par conséquent, ils tranchent sévèrement ».

Donner une réponse indulgente, pourvu qu'elle entre dans les limites que permet la Halokhoh authentique, nécessite une plus grande compréhension et connaissances des textes. C'est pourquoi, lorsque des questions halakhiques ou rituelles étaient posées à des Pôsqim Safardim, et qu'ils parvenaient à trouver une position indulgente qui soit correcte d'un point de vue halakhique, ils considéraient cela comme une excellente chose et répondaient à leurs questionneurs par cette réponse indulgente qu'ils ont trouvée dans les écrits des Ri`shônim et Pôsqim des générations passées, qui étaient souvent plus indulgents que ceux d'aujourd'hui qui ont souvent tendance à interdire tout et n'importe quoi. Oui, c'est un secret de polichinelle que le Judaïsme authentique des temps passés étaient moins rigide et dogmatique que celui que nous avons aujourd'hui, où tout le monde est formaté pour penser et faire la même chose, et où on nous enseigne que plus on est radical, plus on est un bon Juif religieux !

Les Pôsqim `Ashkanazim justifient souvent leurs Houmrôth en disant qu'à cause de la bassesse de la génération dans laquelle nous vivons, nous devons redoubler de rigueur et de vigilance afin de ne pas en arriver à des transgressions. Mais la vérité est toute autre. Des Pasaqéi Din (décisions halakhiques) rigoureuses peuvent en fait souvent amener les gens à aller CONTRE la Halokhoh. Voici quelques exemples réelles d'exagérations contraires à la Halokhoh que l'on retrouve dans les milieux des Harédim (principalement chez les Hasidim) :

  • il y a des gens qui sont tellement rigoristes qu'ils vont jusqu'à interdire au mari d'embrasser sa femme, que ce soit en-dehors ou durant les rapports intimes, ce qui va totalement à l'encontre de la Halokhoh du Talmoud et des Ri`shônim, qui disent tous qu'embrasser sa femme est inclus dans l'obligation biblique de ´Ônoh (satisfaire physiquement et sexuellement sa femme), à tel point que la Halokhoh tranche que le mari est obligé d'embrasser et d'enlacer sa femme chaque fois avant de partir en voyage, par exemple ;
  • il y a des femmes qui sont tellement rigoristes au niveau de la pudeur qu'elles vont jusqu'à prendre leurs douches habillées, ce qui est complètement stupide (c'est le cas dans certaines communautés Hassidiques en `Aras Yisro`él faisant partie de ce que l'on a appelé la mouvance des « Juives talibanes ») ;
  • à l'inverse de la « Halokhoh `Ashkanazi » qui est souvent très rigoriste concernant les rapports intimes dans le couple, le Talmoud, le Rambam זצ״ל, le Ramban זצ״ל et d'autres Ri`shônim, étaient très ouverts sur le sujet (le Ramban est même allé jusqu'à rédiger une lettre à son fils lorsque celui-ci s'est fiancé afin de lui expliquer les vertus des rapports sexuels et l'importance de faire jouir sa femme. Ce qui est ironique, c'est que cette lettre du Ramban est imprimée dans de nombreux livres... mais est rarement lue) et très indulgents. Nous en avions discuté dans deux autres articles (voir ici et ). Le fait que les `Ashkanazim ont souvent tendance à oublier cette Halokhoh et de trancher sévèrement provoque, malheureusement, beaucoup de mariages gâchés et malheureux).

Je pourrais multiplier les exemples. En fait, trancher vers la rigueur ne sauve pas de la perversité et de la bassesse de ce monde. Bien au contraire, l'augmentation des Houmrôth mène à la négligence de la Halokhoh, voire pire, à la transgression-même de la Tôroh et de la Halokhoh.

Il y a malheureusement chez les Safardim une nouvelle tendance pathétique qui consiste à s'ashkénazifier en matière de Halokhoh (voir ici). L'un des exemples concrets concerne les Halokhôth ayant trait à la période dit des « Trois Semaines » allant du 17 Tammouz au 9 `Ov. Les `Ashkanazim ont pour Halokhoh de s'abstenir durant ces 3 semaines-là de toute manifestation de joie, d'acheter de nouveaux vêtements et de consommer de nouveaux fruits afin de ne pas devoir réciter la Barokhoh de שהחינו « Shahahayonou ». Ils interdisent aussi de se couper les cheveux, d'écouter de la musique ou encore de célébrer des mariages. Or, les Safardim n'ont JAMAIS eu de Halokhôth universelles ayant trait à la période dite des « Trois Semaines » et n'ont JAMAIS eu la coutume de prendre le deuil durant cette période-là. Ils se contentaient de jeûner le 17 Tammouz, diminuaient les expressions de joie, soit à partir de Rô`sh Hôdash `Ov, soit à partir de la semaine durant laquelle devait tomber le jeûne du 9 `Ov, puis ils jeûnaient le 9 `Ov ! Point final ! Il y avait des changements d'attitude lorsqu'on arrivait à Rô`sh Hôdash `Ov jusqu'à Tish'oh Ba`Ov, ou durant la semaine dans laquelle tombait le jeûne, en accord avec ce qui est écrit dans le Talmoud : « Quand le mois de `Ov arrive, on diminue dans sa joie ». Le Talmoud lui-même parle uniquement de diminuer sa joie à partir de Rô`sh Hôdash `Ov, et non pas à partir du 17 Tammouz jusqu'au 9 `Ov. Il n'y eut jamais de Halokhôth spécifiques pour la période dite des « Trois Semaines ». C'est une invention purement `Ashkanazi, mais de plus en plus de Safardim adoptent les Minhagim `Ashkanazim.

Vous pouvez parcourir tous les livres des Sages Safardim, vous ne trouverez pas de coutume Séfarade selon quoi il faut prendre le deuil durant les trois semaines entre le 17 Tammouz et le 9 `Ov ! Chaque communauté Séfarade obéissait à ses propres mesures de rigueurs et à ses propres indulgences durant cette période-là, mais AUCUN Sage Safardi n'a jamais écrit au sujet d'une coutume Séfarade de prendre le deuil pendant trois semaines ! En fait, même le Rambam, ni aucun des ouvrages Halakhiques Safardim, ne mentionne jamais cette période de deuil de trois semaines.

Le premier ouvrage halakhique où nous trouvons une mention de cette période de deuil de trois semaines, c'est dans le Béith Yôséf de Rabbi Yôséf Karo זצ״ל (auteur plus tard du Shoulhon ´Oroukh), où il cite une Responsa ashkénaze qui mentionne le Séfar Hasidim (dont une partie seulement fut écrite par Rabbi Yahoudoh HaHosid bèn Shamou`él, 1148-1217) qui déclare : « Il y a parmi nous certains pieux marchant dans les voies des pieux d'autrefois, qui ne consomment aucun fruit nouveau durant les Trois Semaines, parce que comment pourrions-nous réciter la Barokhoh de Shahahayonou durant une période si triste de l'année ? » Et c'est par le fait que le Béith Yôséf mentionne ce passage du Séfar Hasidim que s'est développée la coutume des `Ashkanazim de prendre le deuil et de s'interdire toutes les choses susmentionnées durant la période dites des « Trois Semaines ».

Mais remarquez comme moi que le Séfar Hasidim ne dit PAS que c'est une pratique adoptée par TOUT le peuple, mais que c'était la pratique de CERTAINS PIEUX ! Ainsi, non seulement ce n'était pas quelque chose pratiquée par l'ensemble du peuple, mais uniquement par les pieux, mais en plus, ce n'était que CERTAINS parmi les pieux (pas tous les pieux) qui s'abstenaient de consommer des fruits nouveaux durant trois semaines afin de ne pas réciter « Shahahayonou ». Notez également qu'il n'est pas dit que ces quelques pieux prenaient l deuil durant trois semaines, mais simplement que durant trois semaines ils s'abstenaient de consommer des fruits nouveaux. Et pourtant, les Pôsqim `Ashkanazim en ont fait une Halokhoh qui s'appliquerait soi-disant à l'ensemble du peuple Juif, et alors que le Séfar Hasidim ne parle que de la consommation de fruits nouveaux, ils ont interdit toute une série d'autres choses durant les trois semaines. Ce n'est pas étonnant, puisque, comme nous l'avons écrit plus haut, les `Ashkanazim tranchent par la « bravoure » et le « zèle ». Comme c'est une pratique qui reflète un certain degré de zèle et de bravoure, ils l'ont accepté comme Halokhoh. Le Minhag de prendre le deuil durant ces trois semaines-là fait tellement partie intégrante du Judaïsme d'aujourd'hui (puisque même des Safardim l'ont adopté sous pression des `Ashkanazim) que tout le monde croit à tort que ce Minhag a toujours été d'application et remonte donc au temps du Talmoud, ou des Ri`shônim. Or, ni dans le Talmoud, ni dans les Ri`shônim, il n'est fait mention de prendre le deuil durant trois semaines. Les seules choses que la Halokhoh talmudiques et des Ri`shônim exige durant cette période-là sont :

  1. jeûner le 17 Tammouz ;
  2. diminuer sa joie (et non pas la supprimer entièrement) à partir de Rô`sh Hôdash `Ov (ou de la semaine durant laquelle tombe le jeûne du 9 `Ov) ;
  3. jeûner le 9 `Ov (Tish'oh Ba`Ov).

Il n'y a AUCUNE mention du fait qu'il faudrait prendre le deuil entre le 17 Tammouz et Tish'oh Ba`Ov.

Je crois dur comme fer que יורת ה׳ תמימה « Tôrath HaShem Tamimoh », c'est à dire que la Tôroh de D.ieu, telle qu'elle est donnée dans la Tôroh Écrite et expliquée dans la Tôroh Orale, est PARFAITE et ENTIÈRE ! Ce sont les hommes qui s'égarent et nous égarent en nous faisons croire que certaines pratiques sont mentionnées dans le Talmoud, alors que ce n'est pas le cas. Ils sont en train d'ajouter à ce que D.ieu a déjà donné, et ce pour la grande perte du peuple d’Israël.

Le problème n'est PAS le Talmoud, dont la Halokhoh est PARFAITE et bien équilibrée (il suffit de lire le Mishnéh Tôroh du Rambam pour s'en rendre compte), mais les Houmrôth de ces gens qui nous égarent, au point qu'on en arrive à croire que ces Houmrôth sont ordonnées par la Tôroh et le Talmoud. Voilà pourquoi nous avons dit plus haut qu'il est en fait plus facile de trancher vers la rigueur, car en fait, cela demande moins d'intelligence et de connaissances de la Tôroh et de la Halokhoh par rapport au fait de trancher vers l'indulgence. En effet, c'est facile de jouer le fanatique et le radical lorsqu'on fait face à une certaine situation, plutôt que de se mettre à réfléchir pour voir si, malgré la situation, il ne serait pas possible d'être indulgent ! L'exemple concret qui me passe par la tête est celui du Rov Elyashiv. Une fois, il se trouvait dans un bus, à Jérusalem, et une femme en mini-jupe monta dans le bus et s'assit à coté de lui. Au moment où le bus devait redémarrer, il se leva soudainement et fit semblant de s'être rendu compte que c'était en fait ici qu'il devait descendre. Il demanda au chauffeur d'ouvrir la porte et il descendit du bus. Interrogé par ses disciples, qui lui demandèrent pourquoi est-ce qu'il n'avait pas réprimandé cette femme, car après tout, c'était elle qui était fautive et pas le Rov, le Rov Elyashiv répondit : « Même dans ce genre de situations, il faut préserver la dignité humaine de l'autre personne. L'insulter ou la réprimander devant tout le monde, ou encore lui faire comprendre indirectement ce qu'on pense d'elle, l'aurait dépouillé de sa dignité humaine ! » Dans ce genre de situations, faire le fanatique est très facile, et cela ne demande pas de faire travailler ses neurones ! Mais qui est le plus sage ? Celui qui agit par zèle et bravoure sans réfléchir, ou celui qui, après réflexion et analyse de la situation, en arrive à la conclusion qu'il ne vaut pas nécessairement la peine d'aller si loin et que le problème peut se régler en toute quiétude, sans faire de vague ? Et bien, c'est la différence entre les `Ashkanazim et les Safardim ; en général, les `Ashkanazim tranchent par zèle, alors que les Safardim tranchent par piété ! (Comme pour toute règle générale, il y a, évidemment, des exceptions parmi les Pôsqim. Je peux citer, par exemple, le Go`ôn de Wilno` זצ״ל et le Rov Ya´aqôv Emden זצ״ל, qui, bien qu'ils furent `Ashkanazim, tranchaient toujours selon la Halokhoh talmudique, car ils étaient talmudistes. Et il y en a également d'autres. Et à l'inverse, il y a aussi des Pôsqim Safardim qui, après s'être fait ashkénazifier, tranchent n'importe comment dans leurs réponses halakhiques.)

Bien que chacun doit adhérer aux coutumes de ses ancêtres, et par conséquent les `Ashkanazim devraient suivre les Minhagim `Ashkanazim et les Safardim les Minhagim Safardim, comme il est écrit2 : נְצֹר בְּנִי, מִצְוַת אָבִיךָ; וְאַל-תִּטֹּשׁ, תּוֹרַת אִמֶּךָ « Mon fils, sois fidèle au commandement de ton père, et n'abandonne pas la Tôroh de ta mère », passage que le Talmoud interprète comme voulant dire qu'il ne faut pas mépriser les traditions que l'on a reçues de nos ancêtres, cela ne s'applique qu'aux gens religieux qui ont des parents eux-mêmes religieux, et qui respectaient eux-mêmes ces Minhagim et Pisqéi Halokhoh. Par contre, si quelqu'un est religieux mais que ses parents ne respectaient pas eux-mêmes ces Minhagim et Pisqéi Halokhoh, ou si quelqu'un est un Ba´al Tashouvoh (quelqu'un qui n'était pas religieux mais décide de le devenir), peu importe que ses ancêtres soient `Ashkanazim, il devrait adopter la Halokhoh et les Minhagim des Safardim et des Mizrahim, car c'est en orient qu'est né le Judaïsme, pas en Pologne, ni en Russie !. De telles personnes sont considérées comme n'ayant aucune tradition familiale et ancestrale à suivre, et elles doivent donc accepter l'autorité des Minhagim Safardim et Mizrahim, qui sont plus en adéquation avec la Tôroh et la Halokhoh talmudique. (Certains rabbins, même `Ashkanazim, sont en fait d'avis que des convertis qui se convertissent en `Aras Yisro`él devraient suivre les Minhagim et traditions Safardim et Mizrahim, et non `Ashkanazim.)

La Tashouvoh qu'HaShem attend de nous pour nous envoyer le Messie ne consiste pas seulement à nous repentir de nos péchés, mais également à revenir vers une pratique de la Tôroh et de la Halokhoh plus authentique. Et ce n'est pas dans les Houmrôth excessives des `Ashkanazim que se trouve la voie, mais dans la pureté des Sages Safardim et Mizrahim, qui veillèrent le plus que possible à trancher selon le Talmoud et à aller vers l'indulgence. De plus, l'exil des Safardim et Mizrahim dans le monde Musulman ayant été plus facile que celui des `Ashkanazim dans le monde Chrétien, la Halokhoh et les Minhagim Safardim et Mizrahim n'ont quasiment jamais dû être modifiés, raison pour lesquelles il y a très peu de divergences halakhiques entre Safardim, à l'inverse des `Ashkanazim qui durent fréquemment modifier leur Halokhoh et leurs Minhagim pour plaire aux Chrétiens, ou par peur des Chrétiens, ainsi qu'à la suite des nombreux schismes que le Judaïsme ashkénaze a connu (on a souvent tendance à oublier que toutes les branches du Judaïsme que l'on connait aujourd'hui sont nées chez les `Ashkanzim. Au début, ce sont les Litvaqim et les Hasidim qui se sont divisés. Puis, les deux se sont liés contre ceux qui cherchaient à réformer le Judaïsme, ce qui a donné naissance, d'un côté, au Judaïsme Orthodoxe, composé des Litvaqim et des Hasidim, et de l'autre côté, au « Judaïsme » Réformé. Puis, les Réformés se sont eux-mêmes divisés en deux camps, avec, d'un côté, le « Judaïsme » Libéral, et, de l'autre côté, le « Judaïsme » Conservative ou Massorti. Ensuite, le Judaïsme Orthodoxe s'est à nouveau fractionné, avec, d'un côté, le Judaïsme Harédi, composé des Litvaqim et des Hasidim, et, de l'autre côté, le Judaïsme Orthodoxe Moderne. Puis, le pseudo « Judaïsme » Libéral a donné naissance à une nouvelle branche, qui est la plus récente à avoir été créée, à savoir, le pseudo « Judaïsme » Reconstructionniste. Toutes ces divisions n'existent que chez les `Ashkanazim. Chez les Safardim, il n'y a pas de schismes, et l'on parle simplement de « Judaïsme Séfarade ». C'est seulement récemment, avec l'ashkénazification des Safardim, que l'on commence à parler de « Harédisme séfarade ». Mais dans le monde et la culture séfarade, il n'y a pas de Harédim, d'Orthodoxie Moderne, etc.). La liberté dont jouissaient les Safardim et les Mizrahim dans le monde Musulman, ainsi que l'unité du Judaïsme séfarade, ont produit la tendresse et l'indulgence de leur Halokhôth, ainsi que l'uniformité de leurs pratiques, alors que l'amertume et les souffrances que les `Ashkanazim durent subir dans le monde Chrétien, ainsi que les nombreux schismes existant au sein des `Ashkanazim, ont produit la rigueur et l'excès de zèle de leurs Halokhôth. C'est là encore une différence majeure, car ces souffrances qui n'ont jamais cicatrisé et ses divergences entre `Ashkanazim qui subsistent poussent les `Ashkanazim à s'enfermer et à se radicaliser les uns contre les autres (les différents mouvements Harédi, par exemple, sont lancés dans une compétition pour savoir lequel est le plus extrémiste) et par rapport au monde extérieur et à la Halokhoh. Mais dans le même temps, à force d'être trop rigoristes, ils abusent et décrètent des Halokhôth qui sont souvent sans fondements talmudiques, voire même en opposition totale avec la Halokhoh talmudique (alors qu'ils professent croire dans le Talmoud. Voir ici), et le nombre de rebelles dans ces communautés ne cessent d'augmenter, car, à un moment donné, la corde finie par rompre à force de tirer dessus !

1La plupart prononcent « `Ashkénazim » et « Séfardim ».
2Mishléi 6:20