ב״ה
Quel
était le péché de ´ér et `ônon ?
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La
Tôroh1
nous rapporte l'histoire de ´ér et `ônon, les deux fils de
Yahoudhoh ע״ה.
´ér était l'aîné et épousa Tomor. Mais chaque fois qu'il avait
des rapports avec sa femme, il se retirait d'elle et éjaculait au
sol. HaShem ית׳
considéra
que c'était là une attitude mauvaise et le fit mourir. En vertu du
principe du lévirat, Yahoudhoh donna à Tomor son deuxième fils,
`ônon, pour époux. Mais comme `ônon savait que le premier fils
qu'il aurait avec Tomor ne serait pas le sien mais porterait le nom
de son défunt frère, lui aussi, lorsqu'il avait des rapports avec
Tomor, se retirait d'elle pour éjaculer au sol. Tout comme ce fut le
cas avec ´ér, HaShem fit mourir `ônon, car ce qu'il faisait était
mal à Ses yeux.
Beaucoup
de gens, en lisant cette histoire, en sont arrivés à la conclusion
erronée que le péché de ´ér et `ônon était la masturbation,
d'où le terme « onanisme » (qui vient de `ônon)
pour désigner cette pratique. D'autres disent que leur péché fut
d'avoir déversé leur semence en vain, ou pratiqué ce que l'on
appelle dans le langage scientifique le « coitus
interruptus. » Par conséquent, ils considèrent le coitus
interruptus comme un péché. Mais quelle fut réellement le péché
de ´ér et `ônon ?
Dans
la Gamoro` de Yavomôth 34b, le Talmoudh traite de
diverses pratiques sexuelles et se focalise plus particulièrement
sur le cas de ´ér et `ônon et le fait qu'ils auraient apparemment
eu des rapports contre-natures (שֶׁלֹּא
כְּדַרְכָּהּ « Shallô`
Kadharkoh »). À la lecture de cette Gamoro`, les Tôsofôth
ז״ל
soulèvent
une question : Que fait-on de la Gamoro` de Nadhorim 20b ?
Là, il est dit ceci :
Ribbi
Yôhonon a dit : « Ce
sont là les paroles de Yôhonon
ban Dahabba`y !2
Mais les Sages ont dit : ''La Halokhoh n'est pas comme [le
dit] Yôhonon
ban Dahabba`y. Plutôt, tout ce qu'un homme désire faire avec sa
femme, qu'il le fasse !'' » Une
parabole : De la viande qui vient de l'abattoir peut être
consommée salée, rôtie, cuite [sur le feu] ou bouillie. De même
en est-il du poisson [qui vient] du poissonnier. `amémor a dit :
« Qui sont les anges du ministère [céleste] ?3
Nos Rabbins !4 »...
Une femme se présenta une fois devant Ribbi et dit :
« Ribbi ! J'ai
dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! »
Ribbi répondit : « Ma
fille ! La Tôroh le lui a permis ! Que puis-je faire
pour toi ? » Une femme se présenta
une fois devant Rov et se plaignit : « Ribbi !
J'ai dressé une table devant mon mari, mais il l'a retournée ! »
Rov répondit : « En
quoi cela diffère-t-il d'un poisson ? »
|
אמר
רבי יוחנן:
זו
דברי יוחנן בן דהבאי.
אבל
אמרו חכמים:
אין
הלכה כיוחנן בן דהבאי,
אלא
כל מה שאדם רוצה לעשות באשתו – עושה.
משל
לבשר הבא מבית הטבח,
רצה
לאוכלו במלח – אוכלו,
צלי
– אוכלו,
מבושל
– אוכלו,
שלוק
– אוכלו;
וכן
דג הבא מבית הצייד.
אמר
אמימר:
מאן
מלאכי השרת?
רבנן....
ההיא
דאתאי לקמיה דרבי,
אמרה
לו:
רבי,
ערכתי
לו שולחן והפכו!
אמר
לה:
בתי,
תורה
התירתך,
ואני
מה אעשה ליך?
ההיא
דאתאי לקמיה דרב,
אמרה
לו:
רבי,
ערכתי
לו שולחן והפכו!
אמר:
מאי
שנא מן ביניתא
|
Nous
avions déjà expliqué cette Gamoro` dans l'article intitulé
« Sodomie
et Halokhoh. »
Cela
fait partie des très nombreux textes du Talmoudh dont les rabbins
« conservateurs » et extrémistes d'aujourd'hui ne
parlent jamais et préféreraient qu'ils ne soient pas connus du
grand public, car ces passages contredisent les nombreux mensonges
qui nous sont enseignés à notre époque. (J'avais déjà dénoncé
dans l'article « Renverser
la hiérarchie » que les rabbins d'aujourd'hui ne
croyaient pas réellement dans le Talmoudh et avaient inventé une
religion à leur propre image en écartant ce qui ne leur plaît pas
et en ne gardant que ce qui colle à leurs propres opinions.)
Ainsi,
d'après la Halokhoh, tout comme un homme peut consommer sa viande de
la façon qu'il désire, que ce soit salée, rôtie, cuite sur le feu
ou bouillie, de même un homme peut faire ce qu'il veut avec sa femme
au niveau sexuel (tant qu'il y a consentement mutuel).
La
question que posent les Tôsofôth est qu'il semble y avoir une
contradiction : Dans le traité Nadhorim, nous voyons donc qu'un
homme peut faire ce qu'il veut au niveau sexuel avec sa femme, et
pourtant, dans le traité Yavomôth, on nous parle du cas de ´ér et
`ônon en nous disant qu'ils se sont adonnés à des rapports
« contre-natures. » Un homme peut-il faire ce qu'il veut
avec sa femme, ou y a-t-il des choses qui lui sont interdites ?
La
réponse est, qu'en réalité, le Talmoudh ne dit pas qu'il y avait
un problème à ce que ´ér et `ônon aient eu avec Tomor des
relations contre-natures. Mais alors, pourquoi les deux frères
furent-ils punis de mort par HaShem ? Les Tôsofôth disent que
l'on peut donner deux explications :
- le premier frère, ´ér, pratiquait le coitus interruptus afin de s'assurer que Tomor ne tombe jamais enceinte, et cette forme de contraception est interdite ;
- la femme du frère de quelqu'un est normalement interdite à vie à cet homme, et le seul cas où un homme peut épouser la sœur de son défunt frère mort sans avoir eu d'enfant est lorsqu'il prévoit de bâtir une famille pour son défunt frère à travers cette femme, ce que l'on appelle la règle du Yibboum (mariage lévirat). Or, le fait que le deuxième frère, `ônon, déversait sa semence au sol lorsqu'il avait des rapports avec Tomor, montrait qu'il n'avait aucune envie d'accomplir la Miswoh du Yibboum et fut donc puni de mort pour avoir eu des relations sexuelles illicites avec la femme de son défunt frère (puisqu'il ne comptait pas bâtir une famille pour son défunt frère à travers Tomor, il n'avait donc pas le droit de l'épouser, ni même d'avoir des rapports avec elle. Par conséquent, HaShem le frappa de mort.)
Nous
voyons donc très clairement que les rapports « Shallô`
Kadharkoh » (contre-natures) ne sont interdites que
lorsqu'elles servent de moyen de contraception. En d'autres mots, ce
n'est pas le fait de se retirer de son épouse au moment de
l'éjaculation qui est considéré comme un péché, mais le faire
expressément dans le but d'empêcher une éventuelle grossesse est
un péché ! Comme l'a explicitement dit le R''i ז״ל,
dans son commentaire sur la Gamoro` de Yavomôth
34b : « Si le désir d'un homme est de prendre
sa femme d'une manière contre-nature et qu'il ne le fait que de
temps en temps, mais pas à chaque fois, c'est alors permis ! »
En d'autres mots, si un homme se retire systématiquement de sa femme
chaque fois qu'ils ont des rapports sexuels (ou qu'il n'a avec elle
que des rapports anaux, qui sont inclus dans la catégorie des
rapports « contre-natures », car ce n'est pas la façon
ordinaire de faire des enfants, ce qui est le but premier des
rapports intimes, comme nous l'avions mentionné dans l'article
susmentionné), il commet alors un péché, car il est évident qu'il
le fait pour qu'elle ne tombe pas enceinte. Mais si parfois il se
retire pour éjaculer et que parfois il ne se retire pas (ou qu'ils
ont parfois des rapports anaux et parfois des rapports vaginaux), il
ne commet pas alors de faute, car il indique par-là qu'il ne cherche
pas nécessairement à éviter une éventuelle grossesse !
Le
péché de ´ér et `ônon n'était en rien lié à la masturbation,
ni au fait de répandre la semence en vain. Mais chacun a commis un
péché différent : ´ér répandait systématiquement sa
semence, car il ne voulait pas que Tomor tombe enceinte (ce qui est
un moyen de contraception interdit) ; `ônon répandait sa
semence en vain pour ne pas donner d'enfants à son défunt frère à
travers Tomor (ce qui était un péché, car il n'avait alors pas le
droit de l'épouser, et encore moins d'avoir des relations sexuelles
avec elle, étant donné qu'elle avait été la femme de son frère
et que l'on ne peut épouser la femme de son défunt frère que pour
bâtir une famille à son défunt frère. Dans le cas contraire, la
veuve reste interdite à vie aux frères de son défunt mari, car
s'étant mariée à lui elle est devenue, en quelque sorte, leur sœur
par alliance).
Tout
cela a également été traité par nulle autre que celui qui fut
considéré comme le Pôséq de la génération passée, à savoir
HoRov Môshah Feinstein ז״ל.
(Comme cela avait été dit dans l'article intitulé « Renverser
la hiérarchie », bon nombre de Juifs sont hypocrites,
car ils acceptent certains rabbins comme faisant partie des « Grands
de la Génération », mais dénigrent leurs décisions et
analyses lorsqu'elles ne leur plaisent pas !) Dans `Iggarôth
Môshah, `Évén Ho'azar 63, HoRov Môshah Feinstein explique
que lorsqu'on parle dans le Talmoudh de מוציא
זֶרַע לְבַטָּלָה « Môsi`
Zara´ Lavattoloh – répandre sa semence en vain », on
fait référence à un vrai gaspillage de la semence lorsqu'il n'y a
absolument aucune nécessité de l'avoir déversée. Par contre, il
est permis d'éjaculer en-dehors de sa femme si cela sert à
l'accomplissement de la Miswoh de ´ônoh (satisfaire
sexuellement son épouse) et dans le but d'amener sa femme au
plaisir, car dans ces cas-là la semence n'est pas déversée en
vain, mais pour une raison constructive. C'est parce que lorsqu'il
s'agit des relations intimes entre un homme et son épouse, la Tôroh
a permis à un homme de faire ce qu'il veut avec sa femme, même si
c'est « Shallô` Kadharkoh » (contre-nature). Mais
la raison pour laquelle cela n'est permis que parfois et pas tout le
temps est que ce n'est pas toujours une nécessité, ni un désir, et
que très souvent les relations naturelles suffisent pour satisfaire
le couple.
HoRov
Môshah Feinstein poursuit en citant le R''i et la condition que cela
ne soit pas tout le temps. Le R''i offre deux opinions différentes
quant au déversement de la semence :
- Si l'homme avait l'intention, dès le départ, de délibérément répandre sa semence (c'est-à-dire, de ne pas éjaculer dans sa femme), c'est interdit. Mais si cela s'est produit sans qu'il n'en ait eu l'intention, il n'a rien fait de mal.
- S'il répand généralement sa semence en-dehors de sa femme, c'est donc une chose régulière, et il commet un péché, parce qu'on ne doit pas faire cela régulièrement.
HoRov
Môshah Feinstein suit la deuxième opinion, et tranche que si
quelqu'un désire le faire dès le départ, cela lui est permis si
c'est une nécessité entre lui et sa femme.
Pourquoi
est-ce important d'en parler ? Parce qu'il existe de nombreux
couples religieux qui désirent agir l'un envers l'autre avec amour
et respect mutuel d'une façon qui excite l'homme au point qu'il ne
répand pas sa semence à l'intérieur de la femme, mais plutôt à
l'extérieur d'elle, et ils croient qu'ils sont des gens mauvais ou
des transgresseurs de la Tôroh et de la Halokhoh à cause de ce
désir, car leurs rabbins leur ont dit que c'était interdit (ce qui
n'est pas le cas) ! Par conséquent, ils se restreignent !
Et de l'autre côté, vous avez ceux qui font simplement ce qu'ils
veulent, sans prendre en compte les rabbins, mais croient quand même
qu'ils transgressent la Tôroh et la Halokhoh, et doivent alors gérer
leur sentiment de culpabilité parce qu'on ne leur a pas enseigné
correctement.
La
conclusion de tout cela est : soyez intimes avec vos épouses et
rendez-les heureuses et satisfaites. Et s'il vous arrive de temps en
temps d'avoir un désir pour ce qui est « Shallô`
Kadharkoh », c'est tout à fait permis du point de vue de
la Halokhoh. Le seul problème est si cela devient régulier ou à
chaque fois. Comme l'ont dit nos Sages, il est interdit d'ajouter des
interdictions à la Tôroh, comme si la Tôroh ne nous avait pas déjà
interdit beaucoup de choses, et comme s'il manquait des choses dans
la Tôroh ! La Tôroh est entière et parfaite, nul besoin d'y
ajouter ni d'en retrancher quoi que ce soit ! C'est le principe
connu sous le nom de תּוֹרַת
ה׳ תְּמִימָה « Tôrath
HaShem Tamimoh – La Tôroh d'HaShem est entière ! »,
un principe dans lequel, apparemment, la plupart de nos rabbins
d'aujourd'hui ne croient pas, comme l'attestent leurs innombrables
ajouts et Houmrôth supplémentaires.
1Baré`shith
38:6-11
2C'est-à-dire,
lorsque la Gamoro` a rapporté à la page précédente qu'il était
interdit de prendre sa femme par l'arrière, ce n'était pas
l'opinion des Sages, mais uniquement celle de Yôhonon ban
Dahabba`y
3La
raison pour laquelle cette question est posée est que Yôhonon
ban Dahabba`y a interdit de prendre sa femme par l'arrière en
prétextant que cela lui avait été révélé par des anges du
ministère céleste
4C'est-à-dire,
la Gamoro` rejette l'opinion de Yôhonon ban Dahabba`y, qui
est basée sur une révélation qu'il aurait reçue des anges, car
depuis que la Tôroh a été donnée elle est tranchée selon les
décisions des hommes (les rabbins) et non des anges (êtres
célestes), puisqu'il est écrit dans la Tôroh elle-même que
depuis que la Tôroh fut donnée, elle n'est plus dans le ciel