ב״ה
Devons-nous
suivre la majorité et les Minhoghim de notre époque ?
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Certaines
personnes, qui contestent les positions des Talmidhé HaRamba''m,
Rambamistes et Dôr Da´im qui vont à l'encontre des positions
dominantes d'aujourd'hui, avancent des arguments fallacieux et
risibles pour défendre les pratiques anti-halakhiques et
anti-talmudiques auxquelles ils adhèrent. Ils disent : « Nous
devons suivre le Shoulhon ´oroukh ! ». Qui a dit
que le Shoulhon ´oroukh incombait à l'ensemble du peuple
juif ? Y a-t-il eu une concertation des rabbins du monde entier
qui a débouché sur une résolution imposant à l'ensemble des Juifs
de suivre le Shoulhon ´oroukh ? En outre, il a déjà
été démontré à travers divers articles publiés sur ce blog que
même ceux qui soutiennent une telle approche s'arrangent pour
s'appuyer sur d'autres sources lorsque ce que tranche le Shoulhon
´oroukh ne leur convient pas ou qu'ils préfèrent faire autrement.
Par exemple, bien qu'ils prétendent suivre tout ce qui est dit dans
le Shoulhon ´oroukh, la majorité des Safaradhim s'appuient
sur la Qabboloh du `ari chaque fois qu'il y a une divergence entre le
Shoulhon ´oroukh et le `ari ou que la « Qabboloh »
tranche des choses ne se trouvant pas dans le Shoulhon
´oroukh.
Un
autre argument est que « Nous devons suivre les rabbins ! ».
Un tel « argument » ne veut rien dire et est trop vague.
En effet, de quels rabbins parle-t-on ? Et de quelle époque ?
Si l'on parle des rabbins contemporains, sur quels sujets devons-nous
les suivre ? Sur tous ? Or, nous savons tous qu'ils
divergent sur d'innombrables sujets ! Donc, comment peut-on dire
que « Nous devons suivre les rabbins » ? Un sondage
a-t-il déjà été organisé pour savoir quelle est la position
majoritaire des rabbins sur chaque sujet de Halokhoh ? C'est
absurde !
Un
autre argument est que « Nous devons écouter les Grands de la
Génération ». Cet argument est en partie lié au précédent,
et est un non sens plus grand encore. Qui décide et sur base de
quels critères qui est inclus dans le club fermé des « Grands
de la Génération » ? D'où provient ce faux concept des
« Grands de la Génération » ? Et les rabbins qui
sont inclus dans la liste des « Grands de la Génération »
sont-ils d'accord sur tous les sujets ? Chaque communauté
adhère à ses propres « Grands de la Génération »,
précisément parce que ces pseudos « Grands de la Génération »
ne s'accordent pas entre eux sur une gamme très vaste de sujets.
Prétendre suivre les « Grands de la Génération » est
une aberration totale !
Un
autre argument est qu'il faut faire comme les autres Juifs religieux.
Là encore, d'où provient une telle affirmation ? Et qui dit
que tous les Juifs religieux font pareil sur tous les points ?
Sur quels Juifs religieux devons-nous baser ? Sur les Harédhim
Hasidhim en long manteau noir, chapeau noir, chemise blanche
et Shtreimel ? (Et sachant qu'il existe des centaines de sectes
hassidiques différentes, avec chacune des normes et coutumes
différentes sur e nombreux points, laquelle choisir ?) Sur les
Harédhim Litvaqim ? Sur les « Orthodoxes
Modernes » ? Sur les Loubavitchers ? Sur les Harédhim
Safaradhim (qui ont de nombreuses différences avec les Harédhim
`ashkanazim ? Sur les Témonim (les Yéménites) ? Il
n'existe pas qu'un seul modèle de Juif religieux. Dire qu'il faut
suivre ce que font les autres Juifs religieux est un non sens. Il
n'existe pas une seule communauté pouvant prétendre au monopole sur
le Judaïsme, et nulle part il est dit que nous devons suivre comme
des moutons ce que font les autres.
Un
autre argument est que « Nous avons l'obligation de suivre la
majorité dans chaque génération ». Cette affirmation est à
la fois erronée et hypocrite. Erronée, parce que cette règle ne
s'applique qu'aux Sages du Grand Sanhédhrin. Et hypocrite, parce que
les Juifs `ashkanazim n'abandonnèrent pas leurs pratiques aux
époques où les Juifs des terres musulmanes constituaient la
majorité. De même, lorsque les Juifs `ashkanazim devinrent
dominants, les Juifs non-`ashkanazim ne se sentirent pas et ne se
sentent pas obligés d'adopter les Minhoghim `ashkanazim. Cependant,
il est clair et évident qu'une pratique majoritaire crée une
influence puissante à laquelle il est difficile de résister. Ceux
qui soutiennent une pratique majoritaire tendent à être plus
confiants et s'inquiètent moins du fait d'être discriminés, tandis
que ceux qui se trouvent dans la minorité se sentent sous pression,
voire même, dans certaines circonstances, forcés de se conformer
aux pratiques populaires dominantes. En réalité, la pression ne se
trouve pas vraiment du côté de la minorité, mais de celui de la
majorité. Lorsqu'ils sont acculés et mis face à leurs nombreuses
contradictions, les gens de la majorité ont énormément de mal à
trouver des preuves crédibles et solides légitimant leurs
positions. En fait, il est même facile de démontrer sur de très
nombreux points qu'ils ne suivent pas du tout la position majoritaire
parmi les Pôsqim de leur propre version de l'Orthodoxie !
Boroukh HaShem, de nombreux Juifs sincères et réellement attachés
à la Tôroh aspirent simplement à suivre la Halokhoh, non pas
d'après les positions dites majoritaires, mais d'après les
positions de l'expert en Tôroh qu'ils auront choisi. Mais ceux qui
prétendent qu'il y aurait une obligation de « suivre la
majorité » devraient soit appliquer ce qu'ils prêchent, ou
adhérer à une plus logique et cohérente.
L'approche
des Talmidhé HaRamba''m, Rambamistes et Dôr Da´im (pour une
explication de ces termes, voir l'article intitulé « Que
signifie être Rambamiste ? ») est celle présentée
par le Ramba''m ז״ל.
Il explique que l'on a l'obligation d'adhérer à la pratique
majoritaire en l'absence du Grand Sanhédhrin que sur les sujets pour
lesquels HaZa''l ont dit que la Halokhoh dépend de la
pratique majoritaire en vigueur. Or, HaZa''l n'ont affirmé
cela que pour un nombre très limité de sujets, et seulement pour
des pratiques majoritaire dans une localité spécifique, et non pour
des pratiques majoritaires suivant l'origine ethnique ou ancestrale.
C'est-à-dire que cela n'a rien à voir avec le fait d'être
`ashkanazi, Safaradhi ou Témoni, ni le fait que les `ashkanazim,
Safaradhim ou Témonim seraient majoritaires, mais à avoir avec ce
qui se fait majoritairement dans une certaine localité. Et il va de
soi que c'est seulement à la condition que la pratique majoritaire
locale ne transgresse ni une loi de la Tôroh ni une Halokhoh
talmudique que HaZa''l ont institué indépendamment de là où
on vit. Par exemple, il y a une loi de la Tôroh et une Halokhoh qui
stipule que les femmes doivent se couvrir la tête. C'est le Din, et
nous ne pouvons aller à l'encontre de cela, même si la pratique
majoritaire dans la localité où l'on se trouve est que les femmes
ne se couvrent pas la tête. C'est un point où la pratique
majoritaire n'a aucune pertinence, car elle va à l'encontre d'un
Din. De même, si la pratique locale des femmes est de se raser la
tête, une femme qui ne désire pas le faire en a parfaitement le
droit, car se raser la tête lorsqu'on est une femme va à l'encontre
de la Halokhoh de HaZa''l (voir l'article intitulé « Les
femmes qui se rasent la tête »). C'est un autre cas où
la pratique majoritaire locale va à l'encontre du Din. À l'inverse,
la Halokhoh stipule que les mesures de rigueur relatives à
l'habillement des femmes dépendent de la pratique de chaque
localité. De ce fait, si dans une certaine localité la pratique des
femmes consiste à porter un long voile en plus du foulard, une femme
qui s'y installe devra se tenir à cette règle. De même, si dans
une certaine localité, comme c'était le cas au Yémen, les hommes
sortent toujours avec un Tallith sur les épaules, un homme qui
s'installe dans une telle localité devra se tenir à cette pratique.
En
outre, lorsque quelqu'un vient d'une localité où la pratique
consiste à suivre l'opinion indulgente donnée dans un débat non
résolu traité dans le Talmoudh, et se rend vers une localité où
la pratique consiste à suivre l'opinion plus stricte donnée dans le
Talmoudh, il doit également suivre l'opinion talmudique plus stricte
tout le temps qu'il se trouve là. Mais cela ne s'applique que pour
les débats talmudiques non résolus ! S'il s'agit, par contre,
de divergences d'opinions sur des sujets non-talmudiques, il n'y a
aucune obligation d'adhérer à la pratique plus stricte de la
nouvelle localité où l'on est allé s'établir. Ainsi, si
quelqu'un, dans son ancienne localité, était accoutumé à couper
ses ongles dans n'importe quel ordre, et se retrouve dans une
localité où la majorité des gens se coupent les ongles suivant un
ordre spécifique déterminé par la Qabboloh, il n'a aucune
obligation de se plier à la pratique dominante de cette localité,
car HaZa''l n'ont jamais traité de l'ordre dans lequel les
ongles devaient être coupés. De même, si la pratique dominante de
sa nouvelle localité consiste à faire les Kapporôth entre Rô`sh
Hashonoh et Yôm Hakkippourim, il n'est pas tenu de le faire, car
cette pratique est post-talmudique (voir l'article intitulé « Le
rituel des Kapporôth »). Il en est de même dans tout
cas semblable. Dans ces situations de pratiques post-talmudiques,
chaque individu est libre de faire ce qu'il estime être le plus
raisonnable.
D'autres
contestent les approches des Talmidhé HaRamba''m, Rambamistes et Dôr
Da´im, en invoquant l'interdiction de לֹא
תִתְגֹּדְדוּ « Lô`
Thithgôdhadhou » (ne pas se diviser en factions). Ils
prétendent qu'en ayant notre propre approche de la Halokhoh et en
refusant celle de la majorité, nous transgressons cette interdiction
et créons des factions au sein du peuple juif. Or, nos Sages
expliquent dans le Talmoudh1
que l'interdiction de se diviser en factions ne s'applique que dans
le cas où il n'y a qu'un seul Béth Din dans la même localité, et
où la moitié des juges tranche suivant une certaine opinion et
l'autre moitié suivant une autre opinion. Et le Talmoudh conclut
cette discussion en disant que dans le cas de deux Bathé Dinim au
sein d'une même ville, si un Béth Din opine dans un sens et l'autre
Béth Din dans le sens inverse, c'est-à-dire qu'il y a une
différence de résolution entre les deux Bathé Dinim, cela ne pose
aucun problème ! En d'autres mots, l'interdiction de « Lô`
Thithgôdhadhou » ne s'applique qu'aux divergences de
résolution au sein d'un même Béth Din, et non pas aux détails
relatifs à la pratique religieuse. Le fait de faire différemment de
la majorité au niveau de la pratique religieuse n'est en rien une
transgression de « Lô` Thithgôdhadhou ». Par contre,
lorsque des juges du même Béth Din sont incapables de se mettre
d'accord sur une résolution, et qu'à cause de cela ils se
fractionnent en deux groupes, c'est bel et bien une transgression de
« Lô` Thithgôdhadhou ». Il est important de bien
comprendre les notions halakhiques que l'on invoque avant d'en faire
usage.
Un
dernier argument est souvent invoqué : la transgression de
l'interdiction de פּוֹרֵשׁ
מִן הַצִּבּוּר « Pôrésh
Min Hassibbour » (se séparer de la communauté). Ceux
qui ne font pas comme les autres se rendraient coupables de la
transgression de se séparer de la communauté. Là encore, cet
argument est basé sur une méconnaissance totale de cette notion de
« Pôrésh Min Hassibbour ». Voici ce que le
Ramba''m, qui est très précis, explique dans son Mishnéh Tôroh
sur cette notion2 :
Celui
qui se sépare des voies de la communauté [est considéré comme
tel] même s'il n'a commis aucune transgression. Plutôt, [il
s'agit de celui qui] se distingue de l'assemblée d'Israël et
n'accomplit pas les Miswôth en s'incluant avec eux, qui ne
partage pas leurs malheurs, et ne se joint pas à leurs jeûnes,
mais suit sa propre voie comme s'il faisait partie des nations de
la terre, comme s'il n'était pas l'un d'entre eux.
|
הַפּוֹרֵשׁ
מִדַּרְכֵי צִבּוּר:
אַף
עַל פִּי שֶׁלֹּא עָבַר עֲבֵרוֹת,
אֵלָא
נִבְדַּל מֵעֲדַת יִשְׂרָאֵל וְאֵינוּ
עוֹשֶׂה מִצְווֹת בִּכְלָלָן וְלֹא
נִכְנָס בְּצָרָתָן וְלֹא מִתְעַנֶּה
בְּתַעְנִיתָן,
אֵלָא
הוֹלֵךְ בְּדַרְכּוֹ כְּאֶחָד מִגּוֹיֵי
הָאָרֶץ,
וּכְאִלּוּ
אֵינוּ מֵהֶן
|
C'est
plus que clair. Se séparer de la communauté, c'est mener sa vie
comme si on ne faisait plus partie du peuple d'Israël, comme si on
était un non Israélite. Ainsi, on ne se considère plus lié à
l'accomplissement des Miswôth comme le sont les Israélites,
on ne respecte pas les jours de jeûne comme si cela ne nous
concernait pas, on est indifférent aux malheurs qui s'abattent sur
le peuple d'Israël comme si on n'en faisait plus partie, et on
décide de mener sa vie comme on l'entend, comme si on était un Gôy
et plus un Israélite. C'est cela la définition de « se
séparer de la communauté », et cela n'a rien à voir avec
l'approche défendue par les Talmidhé HaRamba''m, les Rambamistes et
les Dôr Da´im. Ainsi, faire différemment du reste des Juifs
n'équivaut pas du tout à se séparer de la communauté. C'est là
encore un concept qui a été dénaturé pour culpabiliser tout Juif
pratiquant qui refuserait de se plier aux erreurs de la majorité,
préférant suivre une voie différente qui est plus en phase avec la
Tôroh et la Halokhoh de HaZa''l. Ce n'est pas se séparer de
la communauté, mais aspirer à s'approcher davantage d'HaShem, de la
vérité et de l'intégrité !
Il
existe une liberté dans la Tôroh et la Halokhoh que peu de gens
soupçonnent. Et le jour où cela sera compris, un fardeau énorme
tombera sur les épaules de beaucoup et pratiquer la vraie foi sera
source d'un bonheur inimaginable. Comme l'a dit Shalômôh Hammalakh
au sujet de la sagesse de la Tôroh3 :
Ses
voies sont des voies d'aménité, et tous ses sentiers [mènent à]
la paix ; elle est l'arbre de vie pour ceux qui l'embrassent,
quiconque la saisit est heureux. Par la sagesse `adhônoy a fondé
la terre, Il a consolidé les cieux par l'intelligence ; par
Sa science, les profondeurs se sont divisées et les nuages ont
distillé la rosée. Mon fils, qu'ils ne s'éloignent pas de tes
yeux, le conseil et la réflexion ; garde-les ! Ils
seront la vie de ton âme et l'ornement de ton cou. Alors tu
avanceras dans ton chemin avec sécurité et ton pied ne
chancellera pas.
|
דְּרָכֶיהָ
דַרְכֵי-נֹעַם;
וְכָל-נְתִיבוֹתֶיהָ
שָׁלוֹם.
עֵץ-חַיִּים
הִיא,
לַמַּחֲזִיקִים
בָּהּ;
וְתֹמְכֶיהָ
מְאֻשָּׁר.
יְהוָה--בְּחָכְמָה
יָסַד-אָרֶץ;
כּוֹנֵן
שָׁמַיִם,
בִּתְבוּנָה.
בְּדַעְתּוֹ,
תְּהוֹמוֹת
נִבְקָעוּ;
וּשְׁחָקִים,
יִרְעֲפוּ-טָל.
בְּנִי,
אַל-יָלֻזוּ
מֵעֵינֶיךָ;
נְצֹר
תֻּשִׁיָּה,
וּמְזִמָּה.
וְיִהְיוּ
חַיִּים לְנַפְשֶׁךָ;
וְחֵן,
לְגַרְגְּרֹתֶיךָ.
אָז
תֵּלֵךְ לָבֶטַח דַּרְכֶּךָ;
וְרַגְלְךָ,
לֹא
תִגּוֹף
|
1Yavomôth
14a
2Hilkôth
Tashouvoh 3:20
3Mishlé
3:17-23