ב״ה
Les
lois Noahides d'après le Ramba''m
Première
Partie
Cet
article peut être téléchargé ici.
Les
lois relatives aux Bané Nôah sont énoncées par le Ramba''m
ז״ל
dans
son Mishnéh Tôroh aux chapitres 8 à 10 des Hilkôth Malokhim
Oumilhomôth. Analysons-les !
- Chapitre 8
11.
Une Yafath Tô`ar qui ne
veut pas abandonner l'idolâtrie après la période de douze mois
reçoit la peine de mort. De même en est-il concernant la ville
qui s'est soumise ; aucun traité de paix ne doit être
conclu avec eux tant qu'ils n'auront pas renoncé à l'idolâtrie,
détruit tous leurs lieux de culte idolâtres et qu'ils ne se sont
pas imposés le reste des commandements qui furent ordonnés aux
Bané Nôah,
car tout Gôy qui n'accepte pas les lois qui furent ordonnées aux
Bané Nôah
est condamné à la peine de mort s'il se trouve sous notre
autorité.
|
יא יְפַת
תֹּאַר שֶׁלֹּא רָצָת לְהַנִּיחַ
עֲבוֹדָה זָרָה לְאַחַר הַשְּׁנֵים
עָשָׂר חֹדֶשׁ,
הוֹרְגִין
אוֹתָהּ.
וְכֵן
עִיר שֶׁהִשְׁלִימָה--אֵין
כּוֹרְתִין לָהֶן בְּרִית,
עַד
שֶׁיִּכְפְּרוּ בַּעֲבוֹדָה זָרָה,
וִיאַבְּדוּ
כָּל מְקוֹמוֹתֶיהָ,
וִיקַבְּלוּ
שְׁאָר הַמִּצְווֹת שֶׁנִּצְטַוּוּ
בְּנֵי נוֹחַ:
שֶׁכָּל
גּוֹי שֶׁלֹּא קִבַּל מִצְווֹת
שֶׁנִּצְטַוּוּ בְּנֵי נוֹחַ--הוֹרְגִין
אוֹתוֹ,
אִם
יֶשְׁנוֹ תַּחַת יָדֵינוּ
|
Une
Yafath Tô`ar : Une
femme Gôyoh de belle apparence qui a été capturée lors d'une
guerre.
qui
ne veut pas abandonner l'idolâtrie après la période de douze
mois reçoit la peine de mort :
Il est écrit dans la Tôroh
que si on décide de se débarrasser d'une Yafath
Tô`ar,
וְשִׁלַּחְתָּהּ
לְנַפְשָׁהּ
« tu
la renverras vers elle-même ».1
Sur le verset, le Midhrosh
Haggodhôl
commente : « La
Torah a dit de la renvoyer vers elle-même et non pas vers ses
dieux »,
c'est-à-dire que si elle décide de retourner vers ses faux dieux
et de demeurer dans l'idolâtrie, elle doit être exécutée.
De
même en est-il concernant la ville qui s'est soumise ; aucun
traité de paix ne doit être conclu avec eux tant qu'ils n'auront
pas renoncé à l'idolâtrie, détruit tous leurs lieux de culte
idolâtres et qu'ils ne se sont pas imposés le reste des
commandements qui furent ordonnés aux Bané Nôah :
Le
Ramba''m emploie ici l'expression « et
le reste des commandements »
puisqu'en renonçant à l'idolâtrie ils ont déjà accepté un
des sept commandements Noahides.
Mais ce n'est pas suffisant, car ils doivent aussi accepter les
six autres.2
car
tout Gôy qui n'accepte pas les lois qui furent ordonnées aux
Bané Nôah
est condamné à la peine de mort :
Voir les Hilkôth Malokhim Oumilhomôth
9:17.
s'il
se trouve sous notre autorité :
C'est-à-dire si le peuple Juif réside en `aras
Yisro`él et a les pleins pouvoirs d'y faire appliquer les lois de
la Tôroh.
Dans
les Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth
Haggôyim 10:9, le Ramba''m dit qu'aucun idolâtre ne doit
recevoir la permission de vivre au milieu des Israélites en `aras
Yisro`él בִּזְמָן
שֶׁיַּד יִשְׂרָאֵל תַּקִּיפָה עַל
אֻמּוֹת הָעוֹלָם
« quand
la main des Israélites a la suprématie sur les peuples du
monde »
en `aras
Yisro`él.
|
12.
Môshah Rabbénou n'a donné
la Tôroh et les Miswôth
en héritage qu'aux Israélites, car il est dit3 :
« La Tôroh que nous a ordonné Môshah est
l'héritage de la communauté de Ya´aqôv ».
Quiconque fait partie des autres peuples peut se convertir s'il le
désire, car il est dit4 :
« Il en sera pour le converti comme pour
vous ».
Mais quiconque ne désire pas se convertir n'est pas forcé à
accepter la Tôroh et les Miswôth.
|
יב מֹשֶׁה
רַבֵּנוּ לֹא הִנְחִיל הַתּוֹרָה
וְהַמִּצְווֹת אֵלָא לְיִשְׂרָאֵל,
שֶׁנֶּאֱמָר
"מוֹרָשָׁה,
קְהִלַּת
יַעֲקֹב",
וּלְכָל
הָרוֹצֶה לְהִתְגַּיַּר מִשְּׁאָר
הָאֻמּוֹת,
שֶׁנֶּאֱמָר
"כָּכֶם
כַּגֵּר".
אֲבָל
מִי שֶׁלֹּא רָצָה,
אֵין
כּוֹפִין אוֹתוֹ לְקַבַּל תּוֹרָה
וּמִצְווֹת
|
Môshah
Rabbénou n'a donné la Tôroh et les Miswôth en héritage
qu'aux Israélites :
Voir
Hilkôth Malokhim Oumilhomôth
10:11 où il est expliqué qu'un Gôy qui étudie la Tôroh
devrait théoriquement être exécuté. Nous en avions fait
mention et l'avions expliqué dans l'article intitulé « Les
Noahides et l'étude de la Tôroh ».
Quiconque
fait partie des autres peuples peut se convertir s'il le désire,
car il est dit : « Il
en sera pour le converti comme pour vous » :
Le verset intégral déclare : הַקָּהָל,
חֻקָּה
אַחַת לָכֶם וְלַגֵּר הַגָּר:
חֻקַּת
עוֹלָם לְדֹרֹתֵיכֶם,
כָּכֶם
כַּגֵּר יִהְיֶה לִפְנֵי יהוה
« La
communauté : une même loi sera pour vous et le converti qui
s'est converti. C'est une règle éternelle pour vos générations ;
il en sera pour le converti comme pour vous devant `adhônoy ».
Ce verset est non seulement la preuve que l'on peut se convertir
et rejoindre le peuple d'Israël, mais qu'en plus la Tôroh ne
fait aucune distinction entre un Israélite de naissance et un
converti, qui sont égaux devant la Tôroh et devant Dieu.
Mais
quiconque ne désire pas se convertir n'est pas forcé à accepter
la Tôroh et les Miswôth :
La conversion doit être un choix personnel, conscient, volontaire
et mûrement réfléchi. Il n'existe pas de conversion par
contrainte dans le Judaïsme, à tel point que si un enfant mineur
a été converti parce que ses parents se sont convertis on lui
demandera une fois devenu majeur s'il désire toujours être
Israélite et vivre cette fois-ci de façon volontaire la Tôroh
et les Miswôth.
C'est
une différence fondamentale entre les Israélites et les
pratiquants d'autres religions, comme les musulmans et les
chrétiens qui font de la conversion des gens une priorité
absolue, allant jusqu'à opérer des conversions forcées. (Les
chrétiens le font moins aujourd'hui, voire pratiquement plus,
alors que dans bon nombre d'endroits les non musulmans sont
contraints d'accepter l'islam ou mourir).
|
13.
Môshah Rabbénou a par
contre ordonné, suivant l'instruction du Tout-Puissant, de forcer
tous ceux qui naissent dans ce monde à accepter les commandements
qui furent ordonnés à Nôah.
Quiconque refuse doit être mis à mort. Celui qui les accepte est
appelé « Gér
Tôshov » en
tout lieu. Il est nécessaire de le recevoir [dans la communauté]
en face de trois Talmidhé Hakhomim.
Et quiconque s'est engagé à se faire circoncire et que douze
mois sont passés sans circoncision, voici cet homme est
comparable à un hérétique parmi les nations.
|
יג וְכֵן
צִוָּה מֹשֶׁה רַבֵּנוּ מִפִּי
הַגְּבוּרָה,
לָכֹף
אֶת כָּל בָּאֵי הָעוֹלָם לְקַבַּל
כָּל מִצְווֹת שֶׁנִּצְטַוָּה נוֹחַ,
וְכָל
מִי שֶׁלֹּא קִבַּל,
יֵהָרֵג.
וְהַמְּקַבֵּל
אוֹתָם--הוּא
הַנִּקְרָא גֵּר תּוֹשָׁב בְּכָל
מָקוֹם,
וְצָרִיךְ
לְקַבַּל עָלָיו בִּפְנֵי שְׁלוֹשָׁה
חֲבֵרִים.
וְכָל
הַמְּקַבֵּל עָלָיו לָמוּל,
וְעָבְרוּ
עָלָיו שְׁנֵים עָשָׂר חֹדֶשׁ וְלֹא
מָל--הֲרֵי
זֶה כְּמִין שֶׁבָּאֻמּוֹת
|
Môshah
Rabbénou a par contre ordonné, suivant l'instruction du
Tout-Puissant, de forcer tous ceux qui naissent dans ce monde à
accepter les commandements qui furent ordonnés à Nôah :
On parle ici principalement de les forcer par la persuasion et les
arguments. Et si c'est en `aras
Yisro`él, d'user de la force et des menaces d'exécution si
nécessaire.
Bien
que concernant un idolâtre se trouvant en `aras
Yisro`él il soit permis de le mettre à mort s'il n'accepte pas
au moins les sept commandements Noahides
(la Tôroh demande explicitement de mettre à mort les idolâtres
en `aras Yisro`él, de ne pas les laisser y résider et de ne pas
avoir pitié ni d'eux ni de leurs lieux de culte ni de leurs
statues, etc.), il est préférable de les convaincre par des
paroles de persuasion plutôt que par la force.
Le
Tôsafôth
Yôm Tôv5
ז״ל
et
le Hatho''m
Sôfér6
ז״ל
sont
tous deux d'accord sur le fait qu'il est une Miswoh qui incombe
aux Israélites individuellement de guider les Gôyim dans le
service de Dieu.
Quiconque
refuse doit être mis à mort :
Comme cela a été déjà suffisamment dit, cela ne s'applique que
lorsque les Israélites ont le plein pouvoir sur
`aras
Yisro`él.
Celui
qui les accepte est appelé « Gér Tôshov » :
C'est-à-dire « étranger
qui réside [en `aras Yisro`él] ».
Le fait qu'il ait renoncé à l’idolâtrie et accepté sur lui
l'intégralité des lois Noahides
lui permet de résider en `aras
Yisro`él au milieu des Israélites.
en
tout lieu :
C'est-à-dire que chaque fois que le Ramba''m emploiera le terme
de « Gér Tôshov » dans son Mishnéh Tôroh,
automatiquement chacun devra comprendre qu'il s'agit d'un Gôy
ayant renoncé à l’idolâtrie et accepté sur lui l'intégralité
des lois Noahides,
et qui réside en outre en `aras Yisro`él à une époque où les
Israélites ont une pleine domination sur le pays.
Il
est nécessaire de le recevoir [dans la communauté] en face de
trois Talmidhé Hakhomim :
Puisque c'est un statut officiel, il doit se le faire accorder en
présence du nombre minimum requis de personnes pouvant constituer
un « Béth Din », à savoir trois érudits et experts
en Halokhoh.
Et
quiconque s'est engagé à se faire circoncire et que douze mois
sont passés sans circoncision, voici cet homme est comparable à
un hérétique parmi les nations : On parle ici d'un Gér
Tôshov qui s'engage à se faire circoncire afin de se convertir
au Judaïsme. Si après avoir pris cet engagement il laisse
s'écouler une année entière sans être passé à l'acte, tout
recommence à zéro et il perd même son statut de Gér Tôshov,
qu'il devra alors renouveler.
Le
Gér Tôshov en `aras
Yisro`él est une sorte de demi-converti. Il est évident qu'être
Gér Tôshov n'est qu'une étape, le but final étant que cette
initiation aux Miswôth
lui donnera volontairement envie de faire plus, au point
d'accepter sur lui l'intégralité de la Tôroh et des Miswôth
(c'est-à-dire, se convertir).
|
14.
Quiconque
accepte les sept Miswôth
et est précis dans leur application, celui-là fait partie des
pieux des peuples du monde, et il a une part dans le
Monde-à-Venir. Et celui qui les accepte et les met en pratique
doit le faire parce que le Saint, béni soit-Il, les lui a
imposées dans la Tôroh, et nous a informés par l'intermédiaire
de Môshah Rabbénou que les Bané Noah
en avaient l'obligation depuis avant [le don de la Tôroh]. Mais
s'il les met en pratique par conviction intellectuelle, celui-là
n'est pas un Gér Tôshov ni un des pieux des peuples du monde et
pas même un de leurs sages.
|
יד כָּל
הַמְּקַבֵּל שֶׁבַע מִצְווֹת,
וְנִזְהָר
לַעֲשׂוֹתָן--הֲרֵי
זֶה מֵחֲסִידֵי אֻמּוֹת הָעוֹלָם,
וְיֵשׁ
לוֹ חֵלֶק לָעוֹלָם הַבָּא:
וְהוּא
שֶׁיְּקַבַּל אוֹתָן וְיַעֲשֶׂה אוֹתָן,
מִפְּנֵי
שֶׁצִּוָּה בָּהֶן הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ
הוּא בַּתּוֹרָה,
וְהוֹדִיעָנוּ
עַל יְדֵי מֹשֶׁה רַבֵּנוּ,
שֶׁבְּנֵי
נוֹחַ מִקֹּדֶם נִצְטַוּוּ בָּהֶן.
אֲבָל
אִם עֲשָׂאָן מִפְּנֵי הֶכְרַע
הַדַּעַת--אֵין
זֶה גֵּר תּוֹשָׁב,
וְאֵינוּ
מֵחֲסִידֵי אֻמּוֹת הָעוֹלָם אֵלָא
מֵחַכְמֵיהֶם
|
En
d'autres mots, ceux qui acceptent sur eux
lois Noahides
doivent le faire avec la conviction qu'elles sont d'origine Divine
et qu'il est une obligation religieuse de les respecter. Il ne
doit pas appliquer ces lois par conviction intellectuelle,
c'est-à-dire, pas parce qu'après avoir réfléchi il estime que
ces lois sont bonnes, appropriées ou logiques, mais uniquement
parce que ces lois viennent de Dieu et qu'il désire y obéir. Il
doit croire que la Tôroh est vérité et que ces lois furent
ordonnées par Dieu depuis avant même le don de la Tôroh, Car
lorsque l'homme fait les choses par conviction intellectuelle
plutôt que pour Dieu, il n'y a aucune garantie que ce qu'il fait
est réellement juste et bon.
|
À
suivre...
1Davorim
21:14
2Voir
les Hilkôth Malokhim Oumilhomôth 6:1-3
3Davorim
33:4
4Bamidhbor
15:15
5Sur
`ovôth 3:14
6Hôshén
Mishpot, Responsa 85
7Voir
Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth
Haggôyim 10:9