samedi 2 mai 2015

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh : Aux toilettes

בס״ד

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh


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Aux toilettes

S'assurer que l'on ne doit pas faire ses besoins

  • Shoulhon ´Oroukh

`Ôrah Hayyim 2:6
Et il doit vérifier ses orifices
ויבדוק נקביו

C'est-à-dire, comme le commente le Ram`o זצ״ל, s'assurer que l'on ne doit pas faire ses besoins, et s'habituer à aller aux toilettes le matin et le soir dès que le besoin se ressent.

Ailleurs, Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל écrit :

`Ôrah Hayyim 3:17
Celui qui tarde [à soulager] ses orifices transgresse [l'interdiction] de se rendre abominable.
המשהה נקביו עובר משום בל תשקצו

L'interdiction à laquelle Rabbi Yôséf Qa`rô fait référence est le verset de Wayyiqro` 11:43. Bien qu'au niveau du Pashat ce Posouq interdit de se rendre abominable par la consommation de reptiles, les commentateurs l'appliquent à toute situation considérée détestable et dégoûtante, et en font donc une interdiction générale de faire quoi que ce soit qui ne sied pas à la grandeur et l'honneur de l'être humain.

  • Mishnéh Tôroh

Le Rambam זצ״ל écrit :

Hilkhôth Dé´ôth 4:1-2
1. Étant donné que maintenir un corps sain et entier fait partie des voies d'HaShem, car il n'est pas possible de comprendre ou connaître [le Créateur] si on est malade, un homme doit s'éloigner des choses qui nuisent au corps et s'habituer aux choses saines et qui rendent vigoureux. Et les voici :
א  הואיל והוויית הגוף בריא ושלם, מדרכי ה' הוא, שהרי אי אפשר שיבין או יידע, והוא חולה--צריך אדם להרחיק עצמו מדברים המאבדין את הגוף, ולהנהיג עצמו בדברים המברים המחלימים; ואלו הן
2. Un homme ne doit jamais manger, sauf lorsqu'il a faim, ni boire, sauf lorsqu'il a soif. Et il ne doit pas tarder [à soulager] ses orifices, pas même un instant. Chaque fois qu'il a besoin d'uriner ou soulager ses intestins1, il se lèvera plutôt immédiatement2.
ב  לעולם לא יאכל אדם, אלא כשהוא רעב; ולא ישתה, אלא כשהוא צמא. ואל ישהה נקביו, ואפילו רגע אחד, אלא כל זמן שצריך להשתין או להסך את רגליו, יעמוד מיד

Hilkhôth Tafilloh Ouvirkath Kôhanim 4:10
[Nous avons évoqué en quatrième point] les choses qui dérangent ; quel est le cas ? Si l’on doit faire ses besoins, on ne doit pas prier. Celui qui doit faire ses besoins mais prie, sa prière est une abomination, et il doit prier à nouveau après avoir fait ses besoins. [Toutefois,] s’il pouvait se retenir le temps de [marcher] une Parsoh, sa prière est [considérée comme] une prière. Néanmoins, Lakhattahilloh, il ne faut pas prier avant de s’être examiné convenablement. On vérifie ses besoins, et l’on se débarrasse de ses expectorations, ainsi que toute chose susceptible de troubler, puis seulement on prie.
דברים החופזין אותו כיצד: שאם היה צריך לנקביו, לא יתפלל. וכל הצריך לנקביו והתפלל--תפילתו תועבה, וחוזר ומתפלל אחר שיעשה צרכיו. ואם יכול להעמיד עצמו כדי פרסה, תפילתו תפילה; ואף על פי כן, לכתחילה לא יתפלל, עד שיבדוק עצמו יפה יפה, ויפקוד נקביו ויסיר כיחו וניעו וכל דבר הטורדו--ואחר כך יתפלל

Hilkhôth Ma`akholôth `Asourôth 17:27
De même, il est interdit pour un homme de tarder [à soulager] ses orifices, que ce soit pour des besoins majeurs ou mineurs. Quiconque tarde [à soulager] ses orifices est inclus dans la catégorie de ceux qui rendent leur personne abominable, en plus des mauvaises maladies qu'il provoque sur lui. Il sera responsable pour sa vie.
וכן אסור לאדם שישהה את נקביו כלל, בין גדולים בין קטנים; וכל המשהה נקביו--הרי זה בכלל משקץ נפשו, יתר על חולאים רעים שיביא על עצמו, ויתחייב בנפשו

Le comportement à avoir aux toilettes

  • Shoulhon ´Oroukh

Concernant le comportement général à avoir aux toilettes, Rabbi Yôséf Qa`rô écrit :

`Ôrah Hayyim 3:1
Quand on entre dans les latrines, on dit : « Soyez honorés, être honorables, etc. » (Talmoudh, Barokhôth 60b). À présent, nous n'avons plus la coutume de le dire.
כשיכנס לבית הכסא יאמר: "התכבדו מכובדים" וכו' (ברכות ס, ב). ועכשיו לא נהגו לאומרו

`Ôrah Hayyim 3:2
On doit être pudique dans les latrines, et on ne se découvrira que lorsqu'on s'assoira.
יהא צנוע בבית הכסא, ולא יגלה עצמו עד שישב

`Ôrah Hayyim 3:4
On ne découvrira qu'un Tafah de son derrière, et deux Tafahim de son avant. Quant à une femme, un Tafah de son derrière, mais [elle ne découvrira] rien de son devant.3
לא יגלה עצמו כי אם לאחריו טפח, ומלפניו טפחיים. ואשה, מאחריה טפח, ומלפניה ולא כלום

`Ôrah Hayyim 3:8
Lorsqu'on défèque dans un champ, s'il y a derrière soi une clôture, on doit s'y rendre immédiatement4. [Si c'est] dans une vallée, on doit s'éloigner jusqu'à un endroit où notre ami est incapable de voir notre nudité.
כשנפנה בשדה, אם הוא אחורי הגדר – יפנה מיד ובבקעה, יתרחק עד מקום שלא יוכל חבירו לראות פירועו

`Ôrah Hayyim 3:10
On ne s'essuie pas avec la main droite.
לא יקנח ביד ימין

`Ôrah Hayyim 3:12
On s'appliquera à la pudeur [dans les latrines] la nuit comme durant la journée.
יפנה בצניעות בלילה כמו ביום

  • Mishnéh Tôroh

À l'exception de la règle sur la mesure à dévoiler devant et derrière quand on fait ses besoins, toutes les instructions susmentionnées se retrouvent également dans le Mishnéh Tôroh :

Hilkhôth Dé´ôth 5:10
Par leur essence, les Talmidhé Hakhomim sont accoutumés à une grande pudeur : ils ne se dégradent pas et ne découvrent ni leur tête, ni leur corps. Même dans les latrines, il doit être pudique, et ne doit pas se découvrir jusqu’à ce qu’il soit assis. Il ne doit pas se nettoyer avec la main droite. Il doit s’écarter de tout homme, et entrer une pièce dans une autre, une caverne dans une autre et faire ses besoins. S’il fait ses besoins derrière une clôture, il doit s’éloigner [suffisamment] pour que personne n’entende de bruit s’il a des flatulences. S’il fait ses besoins dans une vallée, il doit s’éloigner afin que personne ne le voit dénudé. Il ne doit pas parler lorsqu’il fait ses besoins, même dans un cas d’extrême nécessité. Les mêmes mesures de pudeur observées aux latrines [durant la journée] doivent être observées la nuit. Il convient que l'homme s’habitue à faire ses besoins le matin et le soir seulement5, afin de ne pas s’éloigner6.
צניעות גדולה נוהגים תלמידי חכמים בעצמן: לא יתבזו, ולא יגלו ראשן ולא גופן. ואפילו בשעה שייכנסו לבית הכיסא, יהא צנוע, ולא יגלה בגדיו עד שיישב, ולא יקנח בימין. ויתרחק מכל אדם וייכנס חדר בחדר לפנים מן המערה, ונפנה שם; ואם נפנה אחורי גדר, ירחיק כדי שלא ישמע חברו קולו אם נתעטש, ואם נפנה בבקעה, ירחיק כדי שלא יראה חברו פירועו. ולא ידבר כשהוא נפנה, אפילו לצורך גדול. וכדרך שנוהג צניעות בבית הכיסא ביום, כך נוהג בלילה. ולעולם ילמד אדם עצמו להיפנות שחרית וערבית בלבד, כדי שלא יתרחק

La seule différence notable entre le Mishnéh Tôroh et le Shoulhon ´Oroukh, est que, contextuellement parlant, le Rambam n'exige ces mesures de grande pudeur que de la part d'un Talmidh Hokhom. Et effectivement, lorsqu'on jette un coup d’œil dans le Talmoudh, ces règles d'extrême pudeur ne sont exigées que pour les Hakhomim (les Sages) et les Talmidhé Hakhomim (les disciples des Sages ; ceux qui s'attellent à les imiter).

Ceci nous est illustré de façon flagrante par l'interdiction de s'essuyer avec la main droite après avoir déféquer. Pourquoi cette interdiction ? Parce que les Talmidhé Hakhomim, à l'inverse des autres Israélites, portaient leurs Tafillin toute la journée. Or, la main droite devant rester propre pour les attacher à nouveau (puisqu'on les retirait avant de faire ses besoins), ils ne devaient pas utiliser leur main droite. Mais de l'autre côté, étant donné que le signe de « l'anneau » était fait autour du majeur gauche, le majeur de la main gauche ne pouvait pas servir à se nettoyer. Par conséquent, les Talmidhé Hakhomim s'essuyaient en n'utilisant que le pouce et l'index de la main gauche.

Quant à la prière à faire avant d'aller aux toilettes, elle est également reprise dans le Mishnéh Tôroh, et nous avions déjà expliqué pourquoi on ne la récitait plus à notre époque. (Voir l'article suivant.)

Le comportement à avoir aux toilettes II

Rabbi Yôséf Qa`rô donne d'autres instructions sur le comportement à avoir aux toilettes, qui sont assez troublantes.

`Ôrah Hayyim 3:3
Si on désire manipuler l'entrée de son anus avec une pierre ou un fragment [de bois] pour ouvrir son orifice, on doit le manipuler avant de s'asseoir. On ne le manipulera pas après s'être assis, à cause de la sorcellerie.
אם רוצה למשמש בפי טבעת בצרור או בקיסם לפתוח נקביו, ימשמש קודם שישב, ולא ימשמש אחר שישב, מפני שקשה לכשפים

Il parle ici de quelqu'un qui, pour une raison ou une autre, n'arrive pas à déféquer de la façon normale, car l'entrée de son anus est bloquée. Pour l'ouvrir, il doit utiliser une pierre ou une fragment de bois, et pouvoir ainsi déféquer. Mais il recommande de n'ouvrir l'entrée de l'anus qu'en position debout, puis seulement de s'asseoir pour déféquer. Mais s'il ne s'était pas ouvert l'anus avec la pierre ou le fragment de bois quand il était encore debout, mais s'est assis, il ne pourra pas le faire en position assise, à cause de la sorcellerie. Apparemment, certains adeptes de pratiques occultes avaient l'habitude de s'ouvrir l'anus avec une pierre ou du bois en position assise, dans le cadre de leur culte. Par conséquent, afin d'éviter d'imiter ces gens-là, Rabbi Yôséf Qa`rô préconise de s'ouvrir l'anus en position debout, chose que ne feraient pas les adeptes de la sorcellerie. Il n'y a rien du tout dans le Talmoudh ou les écrits du Rambam sur ce sujet.

Plus loin, il écrit ceci :

`Ôrah Hayyim 3:11
On ne s'essuie pas avec de l'argile, à cause de la sorcellerie, ni avec des herbes séchées, car s'essuyer avec une chose qui peut prendre feu7 endommage les dents de la partie inférieure [du côlon], ni avec une pierre avec laquelle son ami s'est [déjà] essuyé, parce que ça provoque [des maladies] à la partie inférieure [du côlon].
לא יקנח בחרס, משום כשפים. ולא בעשבים יבשים, שהמקנח בדבר שהאור שולט בו, שיניו התחתונות נושרות. ולא בצרור שקינח בו חבירו, מפני שמביא את האדם לידי תחתוניות

Commentant cette règle, le Ram`o écrit :

Mais à présent que nos latrines ne sont plus dans le champ, nous sommes accoutumés à nous essuyer (avec de l'argile. De même, nous sommes accoutumés à nous essuyer)8 avec une chose qui prend feu. Et rien de fâcheux ne s'est produit. Suis le dicton qui dit : « Vas voir comment pratique la communauté ».
ועכשיו שבתי כסאות שלנו אינן בשדה, נהגו לקנח (בחרס, וכן נהגו לקנח) בדבר שהאור שולט בו, ואינו מזיק. ופוק חזי מאי עמא דבר

En d'autres mots, cette interdiction d'utiliser une matière en argile à cause de la sorcellerie ou inflammable n'est basée sur rien de concret, si ce n'est peut-être de la superstition. (Et le Shoulhon ´Oroukh inclut pas mal de pratiques ou interdictions superstitieuses.) Là encore, aucune mention n'est faite de cette règle dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh.

Ne pas manipuler son membre en urinant

  • Shoulhon ´Oroukh

`Ôrah Hayyim 3:14-16
On doit prendre soin de ne pas saisir [en main] la verge pour uriner, si ce n'est pas à partir de la couronne jusqu'à en-dessous, à cause [du risque] d'émission de semence en vain9. Mais s'il est marié, il peut agir ainsi.10 Néanmoins, la mesure de piété veut qu'on y prenne garde même lorsqu'on est marié.
יזהר שלא יאחוז באמה וישתין, אם לא מעטרה ולמטה, מפני שמוציא שכבת זרע לבטלה, אלא אם כן הוא נשוי. ומידת חסידות ליזהר אפילו הנשוי
Même celui qui n'est pas marié a la permission de soutenir les testicules.11
אפילו מי שאינו נשוי מותר לסייע בביצים
On ne permet aux hommes mariés de ne saisir leur verge que pour uriner. Mais [il] n'[est] pas [permis] de la frotter.
לא הותר לנשוי לאחוז באמה אלא להשתין, אבל להתחכך לא

  • Mishnéh Tôroh

Ces recommandations se retrouvent également dans le Mishnéh Tôroh, dans lequel le Rambam écrit ceci :

Hilkhôth `Isouré Bi`oh 21:22-23
22. Il est interdit à celui qui n'est pas marié d'étendre sa main vers ses testicules, afin qu'il n'en arrive pas à [nourrir] des pensées [sexuelles]. Et même en-dessous de son nombril, la main de l'homme n'y accèdera pas, par crainte qu'il en arrive à [nourrir] des pensées [sexuelles]. Et s'il urine, il ne saisira pas la verge, afin qu'il n'en arrive pas à [nourrir] des pensées [sexuelles]. Et s'il est marié, cela lui est permis. [Mais] qu'il soit marié ou pas, il n'étendra pas du tout sa main vers la verge, si ce n'est au moment où il en a besoin pour son orifice12.
כב  ואסור למי שאינו נשוי לשלוח ידו במבושיו, שלא יבוא לידי הרהור; ואפילו מתחת טבורו--לא יכניס אדם ידו, שמא יבוא לידי הרהור. ואם השתין מים--לא יאחוז באמה, שלא יבוא לידי הרהור; ואם היה נשוי, מותר. ובין נשוי ובין שאינו נשוי--לא יושיט ידו לאמה כלל, אלא בשעה שהוא צריך לנקביו
23. [Quant aux] pieux d'autrefois et les Sages éminents, l'un d'entre eux se glorifiait du fait qu'il n'avait jamais posé ses yeux sur [l'endroit] de sa circoncision. Et parmi eux, il y en avait un qui se glorifiait de n'avoir jamais posé les yeux sur la forme de son épouse13, parce que son cœur s'était détourné des affaires sexuelles pour les paroles de vérité qui se saisissent des cœurs des saints.
כג  חסידים הראשונים וגדולי החכמים--התפאר אחד מהם שמעולם לא נסתכל במילה שלו, ומהן מי שהתפאר שלא התבונן מעולם בצורת אשתו: מפני שליבו פונה מדברי הבאי, לדברי האמת שהן אוחזות לבב הקדושים

Le Shoulhon ´Oroukh dit donc la même chose que le Mishnéh Tôroh, à une différence près : Le Rambam permet à un homme non marié de toucher sa verge si cela peut faciliter sa miction (par exemple, parce qu'il a des difficultés à uriner), tandis que Rabbi Yôséf Qa`rô ne le permet pas, mais préconise plutôt que l'homme non marié tienne en main ses testicules s'il a besoin de faciliter sa miction.

Les deux exemples cités par le Rambam (le pieux qui n'a jamais regardé son pénis, et celui qui n'a jamais posé les yeux sur l'entrejambe de son épouse) pour illustrer la pratique de certains pieux des temps passés sont mentionnés dans la Gamoro`14. De la Gamoro` (et même des propos du Rambam), il est clair que ces deux exemples ne reflètent que la pratique personnelle de certains individus, et non pas la Halokhoh ou la norme. Rien n'interdit à un homme de regarder son membre ou de baisser les yeux vers l'entrejambe de son épouse. (Voir l'article suivant.)

Après être sorti des toilettes

Rabbi Yôséf Qa`rô écrit :

`Ôrah Hayyim 7:1
Toute la journée, lorsqu'on a fait ses besoins, que ce soit de petits [besoins] ou de grands [besoins], on récite « `Ashar Yosar », mais pas « ´Al Natillath Yodhayim », même si on désire étudier ou prier immédiatement.
כל היום כשעושה צרכיו, בין קטנים בין גדולים, מברך "אשר יצר" ולא "על נטילת ידים", אף אם רוצה ללמוד או להתפלל מיד

En d'autres mots, peu importe le moment de la journée ou de la nuit, après avoir fait ses besoins on récitera la Barokhoh de « `Ashar Yosar ». La quantité de ce qu'on a uriné ou déféqué n'a pas d'importance, et on devra quand même faire « `Ashar Yosar », car même un petit pipi qui n'est pas évacué peut être dangereux pour l'homme ou faire très mal à son membre. Par conséquent, même une petite miction ou une petite défécation sont une bénédiction pour le bon fonctionnement du corps humain.

Mais bien que Rabbi Yôséf Qa`rô ait tranché quelques chapitres avant qu'après avoir fait ses besoins il fallait se laver trois fois les mains de façon alternative comme ce qu'il préconise pour le lavage des mains au réveil (droite-gauche, droite-gauche, droite-gauche), il précise ici qu'il ne faut pas réciter la Barokhoh de « ´Al Natillath Yodhayim » sur ce lavage « rituel » des mains. Il ajoute que même si on compte étudier ou prier directement après avoir fait ses besoins, on se lavera les mains de façon « rituelle », mais sans réciter « ´Al Natillath Yodhayim », puis on fera « `Ashar Yosar ».

Cette dernière règle est contraire à ce qui est tranché dans le Mishnéh Tôroh et le Talmoudh lui-même (Shabboth 60b), qui rapportent tous deux que lorsqu'on désire étudier la Tôroh (pour la première fois de la journée) ou prier, mais que l'on s'est d'abord rendu aux toilettes, on fera un lavage hygiénique des mains, puis « `Ashar Yosar », et ensuite on fera un lavage rituel des mains en récitant la Barokhoh de « ´Al Natillath Yodhayim », car le lavage rituel des mains ne fut institué que pour se préparer au Shama´ et à la prière (mais si on compte étudier la Tôroh avant de réciter le Shama´, on fera un lavage des mains avec bénédiction avant d'étudier). Nous ne nous étendrons pas sur ce point, car nous en avions déjà parlé en détails. (Voir ici.)

Rabbi Yôséf Qa`rô poursuit :

`Ôrah Hayyim 7:2
Celui qui a uriné mais n'a pas frotté15, bien qu'il soit nécessaire de réciter « `Ashar Yosar », il ne lui est pas nécessaire de laver ses mains, si ce n'est pour qu'elles soient propres, ou en guise de préparation.
הטיל מים ולא שפשף, אף על פי שצריך לברך "אשר יצר", אין צריך ליטול ידיו אלא משום נקיות, או משום הכון

Rabbi Yôséf Qa`rô parle ici d'un cas où un homme est allé aux toilettes et n'a fait qu'uriner (sans déféquer). Dans un tel cas, bien qu'il doive réciter « `Ashar Yosar », il n'est pas tenu de se laver les mains, sauf par hygiène ou parce qu'il désire se préparer à manger, à prier ou à étudier la Tôroh.

Cette règle est conforme au Talmoudh et au Mishnéh Tôroh, qui ne nécessitent pas de lavage rituel des mains après être allé aux toilettes, mais seulement un lavage hygiénique. Quant au lavage rituel, il ne sera nécessaire que si on compte prier ou étudier la Tôroh après être allé aux toilettes.

Rabbi Yôséf Qa`rô poursuit :

`Ôrah Hayyim 7:3
Celui qui a uriné et qu'il lui est sorti de l'esprit qu'il a uriné, mais après que cela lui revienne [à l'esprit qu'il avait uriné] il urine à nouveau, il devra réciter deux fois « `Ashar Yosar »
הטיל מים והסיח דעתו מלהטיל מים, ואחר כך נמלך והטיל מים פעם אחרת, צריך לברך שתי פעמים אשר יצר

Rabbi Yôséf Qa`rô parle ici du cas de quelqu'un qui a uriné mais a oublié de faire « `Ashar Yosar ». Par la suite, il se rappelle n'avoir pas fait la Barokhoh. La prochaine fois qu'il ira aux toilettes et urinera, il récitera deux fois de suite « `Ashar Yosar », une première fois pour la miction qu'il vient de faire, et une seconde fois pour la miction précédente pour laquelle il n'avait pas récité de Barokhoh.

Cette décision du Shoulhon ´Oroukh est rejetée par la quasi totalité des Pôsqim16, et on n'en trouve aucune trace dans le Talmoudh ou le Mishnéh Tôroh, ni même dans les écrits des autres Ri`shônim.

Si quelqu'un a oublié un « `Ashar Yosar », la prochaine fois qu'il ira aux toilettes il n'en fera qu'un seul. D'ailleurs, certains Pôsqim disent que si on a l'habitude de se réveiller plusieurs fois durant la nuit pour aller aux toilettes, on ne doit pas faire « `Ashar Yosar » à chaque fois, mais on attendra jusqu'au matin pour le faire.17 Il en est de même pour celui qui est trop fatigué la nuit pour réciter « `Ashar Yosar ». Il se contentera d'attendre d'avoir fait ses besoins le matin pour réciter un seul « `Ashar Yosar », et non un « `Ashar Yosar » par nombre de fois où il est allé aux toilettes sans réciter la bénédiction.

Rabbi Yôséf Qa`rô conclut en disant :

`Ôrah Hayyim 7:4
Il n'y a pas de quantité [minimale] de miction, car même une seule goutte oblige à bénir, car si l'orifice bloquait l'extraction de la goutte, ce serait pour lui une [situation] difficile. Par conséquent, il a l'obligation de remercier.
אין שיעור להשתין מים, כי אפילו לטיפה אחת חייב לברך, שאם יסתם הנקב מלהוציא הטיפה ההיא היה קשה לו, וחייב להודות

1C'est-à-dire, déféquer
2Au lieu d'attendre
3Pour information, un Tafah équivaut entre 8 et 10 cm
4C'est-à-dire, il doit se rendre, sans hésiter, derrière cette clôture
5C'est-à-dire, très tôt le matin et très tard le soir
6C'était à une époque où les toilettes étaient en extérieur. Par conséquent, il pouvait être gênant de devoir constamment s'éloigner pour aller faire ses besoins. C'est pourquoi, si quelqu'un en avait la capacité, il convenait qu'il habitue son corps à n'aller aux toilettes que deux fois sur une journée, très tôt le matin, et très tard le soir. Cela ne s'applique plus à nos époques, où les toilettes sont à l'intérieur des maisons
7C'est-à-dire, une matière inflammable
8Cette parenthèse provient du Ram`o lui-même
9Un euphémisme pour désigner la masturbation
10C'est-à-dire, il peut uriner en tenant son organe sexuel en main. Dans ce cas-là, on le lui permet, car si jamais il avait une envie, il pourrait se satisfaire avec sa femme, et non tout seul
11C'est-à-dire, bien que celui qui n'est pas marié n'a pas le droit de prendre en main sa verge lorsqu'il urine, il peut néanmoins placer sa main sous ses testicules pour uriner plus facilement. On le permet même aux hommes célibataires, car on ne se masturbe pas de cette façon
12C'est-à-dire, sauf si cela est nécessaire pour uriner plus facilement ou qu'il ne sait pas uriner sans tenir sa verge
13C'est-à-dire, la forme de son vagin
14Shabboth 53b et 118b
15Un euphémisme pour désigner le fait de s'essuyer après avoir déféqué
16Voir Qisour Shoulhon ´Oroukh 4:6 et 196:2 ; `Éliyohou Rabbo` Zouto` 4:1 ; Mishnoh Barouroh 7:1.

17Rîvavôth `Éfrayim 6:123:2