בס״ד
Mishnéh
Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh
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Aux
toilettes
S'assurer
que l'on ne doit pas faire ses besoins
- Shoulhon ´Oroukh
`Ôrah
Hayyim 2:6
|
Et
il doit vérifier ses orifices
|
ויבדוק
נקביו
|
C'est-à-dire,
comme le commente le Ram`o זצ״ל,
s'assurer que l'on ne doit pas faire ses besoins, et s'habituer à
aller aux toilettes le matin et le soir dès que le besoin se
ressent.
Ailleurs,
Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל
écrit :
`Ôrah
Hayyim 3:17
|
Celui
qui tarde [à soulager] ses orifices transgresse [l'interdiction]
de se rendre abominable.
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המשהה
נקביו עובר משום בל תשקצו
|
L'interdiction
à laquelle Rabbi Yôséf Qa`rô fait référence est le verset de
Wayyiqro` 11:43. Bien
qu'au niveau du Pashat ce Posouq interdit de se rendre abominable par
la consommation de reptiles, les commentateurs l'appliquent à toute
situation considérée détestable et dégoûtante, et en font donc
une interdiction générale de faire quoi que ce soit qui ne sied pas
à la grandeur et l'honneur de l'être humain.
- Mishnéh Tôroh
Le
Rambam זצ״ל
écrit :
Hilkhôth
Dé´ôth 4:1-2
|
1.
Étant donné que maintenir un corps sain et entier fait partie
des voies d'HaShem, car il n'est pas possible de comprendre ou
connaître [le Créateur] si on est malade, un homme doit
s'éloigner des choses qui nuisent au corps et s'habituer aux
choses saines et qui rendent vigoureux. Et les voici :
|
א הואיל
והוויית הגוף בריא ושלם,
מדרכי
ה'
הוא,
שהרי
אי אפשר שיבין או יידע,
והוא
חולה--צריך
אדם להרחיק עצמו מדברים המאבדין את
הגוף,
ולהנהיג
עצמו בדברים המברים המחלימים;
ואלו
הן
|
ב לעולם
לא יאכל אדם,
אלא
כשהוא רעב;
ולא
ישתה,
אלא
כשהוא צמא.
ואל
ישהה נקביו,
ואפילו
רגע אחד,
אלא
כל זמן שצריך להשתין או להסך את רגליו,
יעמוד
מיד
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Hilkhôth
Tafilloh Ouvirkath Kôhanim 4:10
|
[Nous
avons évoqué en quatrième point] les choses qui dérangent ;
quel est le cas ? Si l’on doit faire ses besoins, on ne
doit pas prier. Celui qui doit faire ses besoins mais prie, sa
prière est une abomination, et il doit prier à nouveau après
avoir fait ses besoins. [Toutefois,] s’il pouvait se retenir le
temps de [marcher] une Parsoh, sa prière est [considérée comme]
une prière. Néanmoins, Lakhattahilloh,
il ne faut pas prier avant de s’être examiné convenablement.
On vérifie ses besoins, et l’on se débarrasse de ses
expectorations, ainsi que toute chose susceptible de troubler,
puis seulement on prie.
|
דברים
החופזין אותו כיצד:
שאם
היה צריך לנקביו,
לא
יתפלל.
וכל
הצריך לנקביו והתפלל--תפילתו
תועבה,
וחוזר
ומתפלל אחר שיעשה צרכיו.
ואם
יכול להעמיד עצמו כדי פרסה,
תפילתו
תפילה;
ואף
על פי כן,
לכתחילה
לא יתפלל,
עד
שיבדוק עצמו יפה יפה,
ויפקוד
נקביו ויסיר כיחו וניעו וכל דבר
הטורדו--ואחר
כך יתפלל
|
Hilkhôth
Ma`akholôth `Asourôth 17:27
|
De
même, il est interdit pour un homme de tarder [à soulager] ses
orifices, que ce soit pour des besoins majeurs ou mineurs.
Quiconque tarde [à soulager] ses orifices est inclus dans la
catégorie de ceux qui rendent leur personne abominable, en plus
des mauvaises maladies qu'il provoque sur lui. Il sera responsable
pour sa vie.
|
וכן
אסור לאדם שישהה את נקביו כלל,
בין
גדולים בין קטנים;
וכל
המשהה נקביו--הרי
זה בכלל משקץ נפשו,
יתר
על חולאים רעים שיביא על עצמו,
ויתחייב
בנפשו
|
Le
comportement à avoir aux toilettes
- Shoulhon ´Oroukh
Concernant
le comportement général à avoir aux toilettes, Rabbi Yôséf Qa`rô
écrit :
`Ôrah
Hayyim 3:1
|
Quand
on entre dans les latrines, on dit : « Soyez
honorés, être honorables, etc. » (Talmoudh,
Barokhôth 60b). À présent, nous n'avons plus la coutume de
le dire.
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`Ôrah
Hayyim 3:2
|
On
doit être pudique dans les latrines, et on ne se découvrira que
lorsqu'on s'assoira.
|
יהא
צנוע בבית הכסא,
ולא
יגלה עצמו עד שישב
|
`Ôrah
Hayyim 3:4
|
On
ne découvrira qu'un Tafah de son derrière, et deux
Tafahim de son avant. Quant à une femme, un Tafah
de son derrière, mais [elle ne découvrira] rien de son devant.3
|
`Ôrah
Hayyim 3:8
|
Lorsqu'on
défèque dans un champ, s'il y a derrière soi une clôture, on
doit s'y rendre immédiatement4.
[Si c'est] dans une vallée, on doit s'éloigner jusqu'à un
endroit où notre ami est incapable de voir notre nudité.
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`Ôrah
Hayyim 3:10
|
On
ne s'essuie pas avec la main droite.
|
לא
יקנח ביד ימין
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`Ôrah
Hayyim 3:12
|
On
s'appliquera à la pudeur [dans les latrines] la nuit comme durant
la journée.
|
- Mishnéh Tôroh
À
l'exception de la règle sur la mesure à dévoiler devant et
derrière quand on fait ses besoins, toutes les instructions
susmentionnées se retrouvent également dans le Mishnéh Tôroh :
Hilkhôth
Dé´ôth 5:10
|
Par
leur essence, les Talmidhé Hakhomim sont accoutumés à
une grande pudeur : ils ne se dégradent pas et ne découvrent
ni leur tête, ni leur corps. Même
dans les latrines, il doit être pudique, et ne doit pas se
découvrir jusqu’à ce qu’il soit assis. Il ne doit pas se
nettoyer avec la main droite. Il doit s’écarter de tout homme,
et entrer une pièce dans une autre, une caverne dans une autre et
faire ses besoins. S’il fait ses besoins derrière une clôture,
il doit s’éloigner [suffisamment] pour que personne n’entende
de bruit s’il a des flatulences. S’il fait ses besoins dans
une vallée, il doit s’éloigner afin que personne ne le voit
dénudé. Il ne doit pas parler lorsqu’il fait ses besoins, même
dans un cas d’extrême nécessité. Les mêmes mesures de pudeur
observées aux latrines [durant la journée] doivent être
observées la nuit. Il convient que l'homme s’habitue à faire
ses besoins le matin et le soir seulement5,
afin de ne pas s’éloigner6.
|
צניעות
גדולה נוהגים תלמידי חכמים בעצמן:
לא
יתבזו,
ולא
יגלו ראשן ולא גופן.
ואפילו
בשעה שייכנסו לבית הכיסא,
יהא
צנוע,
ולא
יגלה בגדיו עד שיישב,
ולא
יקנח בימין.
ויתרחק
מכל אדם וייכנס חדר בחדר לפנים מן המערה,
ונפנה
שם;
ואם
נפנה אחורי גדר,
ירחיק
כדי שלא ישמע חברו קולו אם נתעטש,
ואם
נפנה בבקעה,
ירחיק
כדי שלא יראה חברו פירועו.
ולא
ידבר כשהוא נפנה,
אפילו
לצורך גדול.
וכדרך
שנוהג צניעות בבית הכיסא ביום,
כך
נוהג בלילה.
ולעולם
ילמד אדם עצמו להיפנות שחרית וערבית
בלבד,
כדי
שלא יתרחק
|
La
seule différence notable entre le Mishnéh Tôroh et le Shoulhon
´Oroukh, est que, contextuellement parlant, le Rambam n'exige ces
mesures de grande pudeur que de la part d'un Talmidh Hokhom.
Et effectivement, lorsqu'on jette un coup d’œil dans le Talmoudh,
ces règles d'extrême pudeur ne sont exigées que pour les Hakhomim
(les Sages) et les Talmidhé Hakhomim (les disciples des
Sages ; ceux qui s'attellent à les imiter).
Ceci
nous est illustré de façon flagrante par l'interdiction de
s'essuyer avec la main droite après avoir déféquer. Pourquoi cette
interdiction ? Parce que les Talmidhé Hakhomim, à
l'inverse des autres Israélites, portaient leurs Tafillin toute la
journée. Or, la main droite devant rester propre pour les attacher à
nouveau (puisqu'on les retirait avant de faire ses besoins), ils ne
devaient pas utiliser leur main droite. Mais de l'autre côté, étant
donné que le signe de « l'anneau » était fait autour du
majeur gauche, le majeur de la main gauche ne pouvait pas servir à
se nettoyer. Par conséquent, les Talmidhé Hakhomim
s'essuyaient en n'utilisant que le pouce et l'index de la main
gauche.
Quant
à la prière à faire avant d'aller aux toilettes, elle est
également reprise dans le Mishnéh Tôroh, et nous avions déjà
expliqué pourquoi on ne la récitait plus à notre époque. (Voir
l'article
suivant.)
Le
comportement à avoir aux toilettes II
Rabbi
Yôséf Qa`rô donne d'autres instructions sur le comportement à
avoir aux toilettes, qui sont assez troublantes.
`Ôrah
Hayyim 3:3
|
Si
on désire manipuler l'entrée de son anus avec une pierre ou un
fragment [de bois] pour ouvrir son orifice, on doit le manipuler
avant de s'asseoir. On ne le manipulera pas après s'être assis,
à cause de la sorcellerie.
|
Il
parle ici de quelqu'un qui, pour une raison ou une autre, n'arrive
pas à déféquer de la façon normale, car l'entrée de son anus est
bloquée. Pour l'ouvrir, il doit utiliser une pierre ou une fragment
de bois, et pouvoir ainsi déféquer. Mais il recommande de n'ouvrir
l'entrée de l'anus qu'en position debout, puis seulement de
s'asseoir pour déféquer. Mais s'il ne s'était pas ouvert l'anus
avec la pierre ou le fragment de bois quand il était encore debout,
mais s'est assis, il ne pourra pas le faire en position assise, à
cause de la sorcellerie. Apparemment, certains adeptes de pratiques
occultes avaient l'habitude de s'ouvrir l'anus avec une pierre ou du
bois en position assise, dans le cadre de leur culte. Par conséquent,
afin d'éviter d'imiter ces gens-là, Rabbi Yôséf Qa`rô préconise
de s'ouvrir l'anus en position debout, chose que ne feraient pas les
adeptes de la sorcellerie. Il n'y a rien du tout dans le Talmoudh ou
les écrits du Rambam sur ce sujet.
Plus
loin, il écrit ceci :
`Ôrah
Hayyim 3:11
|
On
ne s'essuie pas avec de l'argile, à cause de la sorcellerie, ni
avec des herbes séchées, car s'essuyer avec une chose qui peut
prendre feu7
endommage les dents de la partie inférieure [du côlon], ni avec
une pierre avec laquelle son ami s'est [déjà] essuyé, parce que
ça provoque [des maladies] à la partie inférieure [du côlon].
|
Commentant
cette règle, le Ram`o écrit :
Mais
à présent que nos latrines ne sont plus dans le champ, nous
sommes accoutumés à nous essuyer (avec de l'argile. De même,
nous sommes accoutumés à nous essuyer)8
avec une chose qui prend feu. Et rien de fâcheux ne s'est
produit. Suis le dicton qui dit : « Vas voir comment
pratique la communauté ».
|
En
d'autres mots, cette interdiction d'utiliser une matière en argile à
cause de la sorcellerie ou inflammable n'est basée sur rien de
concret, si ce n'est peut-être de la superstition. (Et le Shoulhon
´Oroukh inclut pas mal de pratiques ou interdictions
superstitieuses.) Là encore, aucune mention n'est faite de cette
règle dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh.
Ne
pas manipuler son membre en urinant
- Shoulhon ´Oroukh
`Ôrah
Hayyim 3:14-16
|
On
doit prendre soin de ne pas saisir [en main] la verge pour uriner,
si ce n'est pas à partir de la couronne jusqu'à en-dessous, à
cause [du risque] d'émission de semence en vain9.
Mais s'il est marié, il peut agir ainsi.10
Néanmoins, la mesure de piété veut qu'on y prenne garde même
lorsqu'on est marié.
|
|
Même
celui qui n'est pas marié a la permission de soutenir les
testicules.11
|
אפילו
מי שאינו נשוי מותר לסייע בביצים
|
On
ne permet aux hommes mariés de ne saisir leur verge que pour
uriner. Mais [il] n'[est] pas [permis] de la frotter.
|
לא
הותר לנשוי לאחוז באמה אלא להשתין,
אבל
להתחכך לא
|
- Mishnéh Tôroh
Ces
recommandations se retrouvent également dans le Mishnéh Tôroh,
dans lequel le Rambam écrit ceci :
Hilkhôth
`Isouré Bi`oh 21:22-23
|
22.
Il est interdit à celui qui n'est pas marié d'étendre sa
main vers ses testicules, afin qu'il n'en arrive pas à [nourrir]
des pensées [sexuelles]. Et même en-dessous de son nombril, la
main de l'homme n'y accèdera pas, par crainte qu'il en arrive à
[nourrir] des pensées [sexuelles]. Et s'il urine, il ne saisira
pas la verge, afin qu'il n'en arrive pas à [nourrir] des pensées
[sexuelles]. Et s'il est marié, cela lui est permis. [Mais] qu'il
soit marié ou pas, il n'étendra pas du tout sa main vers la
verge, si ce n'est au moment où il en a besoin pour son orifice12.
|
כב ואסור
למי שאינו נשוי לשלוח ידו במבושיו,
שלא
יבוא לידי הרהור;
ואפילו
מתחת טבורו--לא
יכניס אדם ידו,
שמא
יבוא לידי הרהור.
ואם
השתין מים--לא
יאחוז באמה,
שלא
יבוא לידי הרהור;
ואם
היה נשוי,
מותר.
ובין
נשוי ובין שאינו נשוי--לא
יושיט ידו לאמה כלל,
אלא
בשעה שהוא צריך לנקביו
|
23.
[Quant aux] pieux d'autrefois et les Sages éminents, l'un
d'entre eux se glorifiait du fait qu'il n'avait jamais posé ses
yeux sur [l'endroit] de sa circoncision. Et parmi eux, il y en
avait un qui se glorifiait de n'avoir jamais posé les yeux sur la
forme de son épouse13,
parce que son cœur s'était détourné des affaires sexuelles
pour les paroles de vérité qui se saisissent des cœurs des
saints.
|
כג חסידים
הראשונים וגדולי החכמים--התפאר
אחד מהם שמעולם לא נסתכל במילה שלו,
ומהן
מי שהתפאר שלא התבונן מעולם בצורת אשתו:
מפני
שליבו פונה מדברי הבאי,
לדברי
האמת שהן אוחזות לבב הקדושים
|
Le
Shoulhon ´Oroukh dit donc la même chose que le Mishnéh
Tôroh, à une différence près : Le Rambam permet à un homme
non marié de toucher sa verge si cela peut faciliter sa miction (par
exemple, parce qu'il a des difficultés à uriner), tandis que Rabbi
Yôséf Qa`rô ne le permet pas, mais préconise plutôt que l'homme
non marié tienne en main ses testicules s'il a besoin de faciliter
sa miction.
Les
deux exemples cités par le Rambam (le pieux qui n'a jamais regardé
son pénis, et celui qui n'a jamais posé les yeux sur l'entrejambe
de son épouse) pour illustrer la pratique de certains pieux des
temps passés sont mentionnés dans la Gamoro`14.
De la Gamoro` (et même des propos du Rambam), il est clair que ces
deux exemples ne reflètent que la pratique personnelle de certains
individus, et non pas la Halokhoh ou la norme. Rien n'interdit à un
homme de regarder son membre ou de baisser les yeux vers l'entrejambe
de son épouse. (Voir l'article
suivant.)
Après
être sorti des toilettes
Rabbi
Yôséf Qa`rô écrit :
`Ôrah
Hayyim 7:1
|
Toute
la journée, lorsqu'on a fait ses besoins, que ce soit de petits
[besoins] ou de grands [besoins], on récite « `Ashar
Yosar », mais pas « ´Al
Natillath Yodhayim », même si on désire étudier ou
prier immédiatement.
|
En
d'autres mots, peu importe le moment de la journée ou de la nuit,
après avoir fait ses besoins on récitera la Barokhoh de « `Ashar
Yosar ». La quantité de ce qu'on a uriné ou déféqué
n'a pas d'importance, et on devra quand même faire « `Ashar
Yosar », car même un petit pipi qui n'est pas évacué
peut être dangereux pour l'homme ou faire très mal à son membre.
Par conséquent, même une petite miction ou une petite défécation
sont une bénédiction pour le bon fonctionnement du corps humain.
Mais
bien que Rabbi Yôséf Qa`rô ait tranché quelques chapitres avant
qu'après avoir fait ses besoins il fallait se laver trois fois les
mains de façon alternative comme ce qu'il préconise pour le lavage
des mains au réveil (droite-gauche, droite-gauche, droite-gauche),
il précise ici qu'il ne faut pas réciter la Barokhoh de « ´Al
Natillath Yodhayim » sur ce lavage « rituel » des
mains. Il ajoute que même si on compte étudier ou prier directement
après avoir fait ses besoins, on se lavera les mains de façon
« rituelle », mais sans réciter « ´Al Natillath
Yodhayim », puis on fera « `Ashar Yosar ».
Cette
dernière règle est contraire à ce qui est tranché dans le Mishnéh
Tôroh et le Talmoudh lui-même (Shabboth 60b), qui rapportent
tous deux que lorsqu'on désire étudier la Tôroh (pour la première
fois de la journée) ou prier, mais que l'on s'est d'abord rendu aux
toilettes, on fera un lavage hygiénique des mains, puis « `Ashar
Yosar », et ensuite on fera un lavage rituel des mains
en récitant la Barokhoh de « ´Al Natillath Yodhayim »,
car le lavage rituel des mains ne fut institué que pour se préparer
au Shama´ et à la prière (mais si on compte étudier la Tôroh
avant de réciter le Shama´, on fera un lavage des mains avec
bénédiction avant d'étudier). Nous ne nous étendrons pas sur ce
point, car nous en avions déjà parlé en détails. (Voir ici.)
Rabbi
Yôséf Qa`rô poursuit :
`Ôrah
Hayyim 7:2
|
Celui
qui a uriné mais n'a pas frotté15,
bien qu'il soit nécessaire de réciter « `Ashar Yosar »,
il ne lui est pas nécessaire de laver ses mains, si ce n'est pour
qu'elles soient propres, ou en guise de préparation.
|
Rabbi
Yôséf Qa`rô parle ici d'un cas où un homme est allé aux
toilettes et n'a fait qu'uriner (sans déféquer). Dans un tel cas,
bien qu'il doive réciter « `Ashar Yosar », il
n'est pas tenu de se laver les mains, sauf par hygiène ou parce
qu'il désire se préparer à manger, à prier ou à étudier la
Tôroh.
Cette
règle est conforme au Talmoudh et au Mishnéh Tôroh, qui ne
nécessitent pas de lavage rituel des mains après être allé aux
toilettes, mais seulement un lavage hygiénique. Quant au lavage
rituel, il ne sera nécessaire que si on compte prier ou étudier la
Tôroh après être allé aux toilettes.
Rabbi
Yôséf Qa`rô poursuit :
`Ôrah
Hayyim 7:3
|
Celui
qui a uriné et qu'il lui est sorti de l'esprit qu'il a uriné,
mais après que cela lui revienne [à l'esprit qu'il avait uriné]
il urine à nouveau, il devra réciter deux fois « `Ashar
Yosar »
|
Rabbi
Yôséf Qa`rô parle ici du cas de quelqu'un qui a uriné mais a
oublié de faire « `Ashar Yosar ». Par la suite,
il se rappelle n'avoir pas fait la Barokhoh. La prochaine fois qu'il
ira aux toilettes et urinera, il récitera deux fois de suite
« `Ashar Yosar », une première fois pour la
miction qu'il vient de faire, et une seconde fois pour la miction
précédente pour laquelle il n'avait pas récité de Barokhoh.
Cette
décision du Shoulhon ´Oroukh est rejetée par la quasi
totalité des Pôsqim16,
et on n'en trouve aucune trace dans le Talmoudh ou le Mishnéh Tôroh,
ni même dans les écrits des autres Ri`shônim.
Si
quelqu'un a oublié un « `Ashar Yosar », la
prochaine fois qu'il ira aux toilettes il n'en fera qu'un seul.
D'ailleurs, certains Pôsqim disent que si on a l'habitude de se
réveiller plusieurs fois durant la nuit pour aller aux toilettes, on
ne doit pas faire « `Ashar Yosar » à chaque fois,
mais on attendra jusqu'au matin pour le faire.17
Il en est de même pour celui qui est trop fatigué la nuit pour
réciter « `Ashar Yosar ». Il se contentera
d'attendre d'avoir fait ses besoins le matin pour réciter un seul
« `Ashar Yosar », et non un « `Ashar Yosar »
par nombre de fois où il est allé aux toilettes sans réciter la
bénédiction.
Rabbi
Yôséf Qa`rô conclut en disant :
`Ôrah
Hayyim 7:4
|
Il
n'y a pas de quantité [minimale] de miction, car même une seule
goutte oblige à bénir, car si l'orifice bloquait l'extraction de
la goutte, ce serait pour lui une [situation] difficile. Par
conséquent, il a l'obligation de remercier.
|
אין
שיעור להשתין מים,
כי
אפילו לטיפה אחת חייב לברך,
שאם
יסתם הנקב מלהוציא הטיפה ההיא היה קשה
לו,
וחייב
להודות
|
1C'est-à-dire,
déféquer
2Au
lieu d'attendre
3Pour
information, un Tafah équivaut entre 8 et 10 cm
4C'est-à-dire,
il doit se rendre, sans hésiter, derrière cette clôture
5C'est-à-dire,
très tôt le matin et très tard le soir
6C'était
à une époque où les toilettes étaient en extérieur. Par
conséquent, il pouvait être gênant de devoir constamment
s'éloigner pour aller faire ses besoins. C'est pourquoi, si
quelqu'un en avait la capacité, il convenait qu'il habitue son
corps à n'aller aux toilettes que deux fois sur une journée, très
tôt le matin, et très tard le soir. Cela ne s'applique plus à nos
époques, où les toilettes sont à l'intérieur des maisons
7C'est-à-dire,
une matière inflammable
8Cette
parenthèse provient du Ram`o lui-même
9Un
euphémisme pour désigner la masturbation
10C'est-à-dire,
il peut uriner en tenant son organe sexuel en main. Dans ce cas-là,
on le lui permet, car si jamais il avait une envie, il pourrait se
satisfaire avec sa femme, et non tout seul
11C'est-à-dire,
bien que celui qui n'est pas marié n'a pas le droit de prendre en
main sa verge lorsqu'il urine, il peut néanmoins placer sa main
sous ses testicules pour uriner plus facilement. On le permet même
aux hommes célibataires, car on ne se masturbe pas de cette façon
12C'est-à-dire,
sauf si cela est nécessaire pour uriner plus facilement ou qu'il ne
sait pas uriner sans tenir sa verge
13C'est-à-dire,
la forme de son vagin
14Shabboth
53b et 118b
15Un
euphémisme pour désigner le fait de s'essuyer après avoir déféqué
16Voir
Qisour Shoulhon ´Oroukh
4:6 et 196:2 ; `Éliyohou Rabbo` Zouto` 4:1 ; Mishnoh
Barouroh 7:1.
17Rîvavôth
`Éfrayim 6:123:2