dimanche 31 janvier 2016

Doit-on se laver le visage, les mains et les pieds avant chaque prière ?

ב״ה

Doit-on se laver le visage, les mains et les pieds avant chaque prière ?

Une coupe à ablution

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Il existe trois sortes d'ablution avant la prière : l'ablution des mains, celle du visage et celle des pieds. Quel est leur degré d'obligation d'un point de vue halakhique ?

  1. Ablution des mains

Le Ramba''m ז״ל rapporte dans son Mishnéh Tôroh que cinq conditions doivent être remplies avant de pouvoir prier. Si quelqu'un a prié sans respecter ces cinq conditions, il doit prier à nouveau, et la première d'entre elles est la pureté des mains.1

Ainsi, on doit veiller à purifier ses mains avant la ´amidhoh, que ce soit le matin, l'après-midi ou le soir ; à n'importe quel moment où l'on prévoit de faire la ´amidhoh, même lorsqu'il s'agit de celle de Mousof ou d'une ´amidhoh volontaire.

Lorsque l'eau se trouve à une distance supérieure à celle exigée par la Halokhoh, de telle sorte qu'il n'y a alors pas d'obligation de se laver les mains à l'eau, ou que l'on peut avoir accès à de l'eau pour quelque raison que ce soit, il suffira simplement de se frotter les mains dans quelque agent nettoyant que ce soit (un tissu, une pierre, de la terre, etc.) et prier.2

  1. Ablution du visage et des pieds

Le Ramba''m écrit qu'il n'y a une obligation de ne se laver uniquement les mains que pour toutes les prières, exceptée celle du matin, pour laquelle, en plus des mains, il faudra également se laver le visage et les pieds.3 Le Talmoudh4 nous dit ceci : תניא רוחץ אדם פניו ידיו ורגליו בכל יום בשביל קונו « Il a été enseigné : Un homme doit laver son visage, ses mains et ses pieds chaque jour en l'honneur de son Créateur ». Ce passage indique que cela doit être fait au moins une fois par jour, en vertu du verset suivant5 : הִכּוֹן לִקְרַאת-אֱלֹהֶיךָ יִשְׂרָאֵל « Prépare-toi, ô Israël, à rencontrer ton Dieu ». Mais il ne spécifie pas pour quelle prière cela doit être fait, ni si cela est nécessaire pour toutes les prières. En raison de cette ambiguïté, et se basant sur le principe qui veut que lorsqu'il y a un doute sur une prescription rabbinique on doit aller vers l'indulgence, le Ramba''m ne rend obligatoire cette triple ablution que pour la prière de Shahrith.

Mais cela ne veut pas dire que l'on ne doit pas faire cette triple ablution avant les autres prières, mais juste qu'il n'y a pas une obligation en soi de le faire, tant qu'on l'aura fait au moins pour la prière du matin. En fait, le propre fils du Ramba''m, Rabbénou `avrohom ban HaRamba''m ז״ל, écrit dans son ouvrage, « Guide pour les Serviteurs [de Dieu » (rédigé en Arabe)], que bien que se laver les pieds avant Minhoh et ´arbith ne soit pas obligatoire, nous devons le faire. Il est d'avis que le minimum requis par HaZa''l au niveau de la prière a pour but de nous faire comprendre l'approche appropriée à avoir lorsqu'on se prépare à se tenir devant le Très-Haut, mais qu'ils n'ont pas rendu obligatoires certaines choses uniquement afin d'éviter de placer un lourd fardeau sur les masses. Dans le même temps, ils n'ont jamais empêché non plus quiconque désirait faire plus que le minimum requis de le faire, si cela peut renforcer sa dévotion pour HaShem.

D'ailleurs, le Ramba''m lui-même mentionne le Minhogh universel parmi les Israélites d'Espagne et de Babylonie de son temps selon quoi les personnes en bonne santé ou les malades qui avaient eu des rapports sexuels se lavaient intégralement le corps dans de l'eau avant de prier, bien que cela ne soit pas la Halokhoh obligatoire.6 La raison de cette pratique était, là encore, le verset qui déclare : הִכּוֹן לִקְרַאת-אֱלֹהֶיךָ יִשְׂרָאֵל « Prépare-toi, ô Israël, à rencontrer ton Dieu ».

Bien que d'après le Ramba''m il n'y ait pas d'obligation de se laver le visage et les pieds avant Minhoh ou ´arbith, de nombreuses raisons peuvent être invoquées pour démontrer qu'il est néanmoins approprié et fortement recommandé de le faire. Étant donné que nous nous prosternons cinq fois durant la prière et plaçons notre visage contre le sol, il est raisonnable d'éviter de marcher avec des chaussures à une place réservée à la prière. Il est également approprié, voire normal, de s'assurer que nos pieds soient propres avant de pénétrer dans un lieu de prière. Les laver retire la saleté, et s'ils sentent mauvais cela réduit aussi la mauvaise odeur (en sachant que prier là où il y a une mauvaise odeur est interdit).

Il en est de même concernant l'ablution du visage. Il est très facile de se sentir usé après une dure journée de travail. D'ici à la fin de la journée, on peut se sentir fatigué ou avoir transpiré. Nous laver le visage avant Minhoh Qatannoh ou ´arbith nous rafraîchit et nous réveille. Et il n'y a pas de meilleur moment de la journée pour avoir une concentration optimale que se tenir devant HaShem !

1Mishnéh Tôroh, Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 4:1
2Ibid., 4:2-3
3Ibid., 4:3
4Shabboth 50b
5´omôs 4:12

6Mishnéh Tôroh, Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 4:6

samedi 30 janvier 2016

Les lois relatives à la prière : Huitième Partie

ב״ה

Les lois relatives à la prière

Huitième Partie


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Poursuivons notre exposition des lois relatives à la prière.

Lois relatives à la prière et à la bénédiction des Kôhanim – Chapitre 4
הִלְכּוֹת תְּפִלָּה וּבִרְכַת כּוֹהֲנִים פֵּרֶק ד׳

  1. Y a-t-il des conditions à remplir avant de pouvoir faire la prière ? Si oui, lesquelles ?

1. Cinq choses retardent la prière, quand bien même son temps serait arrivé : 1) la pureté des mains, 2) le recouvrement de la nudité, 3) la pureté du lieu de la prière, 4) des choses qui dérangent l'individu, et 5) la concentration du cœur.
א  חֲמִשָּׁה דְּבָרִים מְעַכְּבִין אֶת הַתְּפִלָּה, אַף עַל פִּי שֶׁהִגִּיעַ זְמַנָּהּ--טַהְרַת הַיָּדַיִם, וְכִסּוּי הָעֶרְוָה, וְטַהְרַת מְקוֹם הַתְּפִלָּה, וּדְבָרִים הַחוֹפְזִים אוֹתוֹ, וְכַוָּנַת הַלֵּב
Cinq choses retardent la prière, quand bien même son temps serait arrivé : C'est-à-dire que dès lors que ces cinq conditions ne seront pas remplies, il ne sera pas permis de faire les Shamônah ´asréh, ou si on avait commencé on devra s'interrompre, autrement la prière ne sera pas valable.

1) la pureté des mains : Le lavage des mains avant la prière est mentionné dans le Talmoudh.1 Là, il est notamment rapporté le verset suivant2 : אֶרְחַץ בְּנִקָּיוֹן כַּפָּי; וַאֲסֹבְבָה אֶת-מִזְבַּחֲךָ יְהוָה « Je lave mes paumes en état de propreté, et je fais le tour de l'autel de `adhônoy ».

Il convient de préciser que ce lavage des mains n'est pas en lui-même lié à l'hygiène, mais sert de préparation à la prière. La prière est une activité qui correspond à une audience ou un entretien entre nous et le Roi Suprême. Concernant le verset qui dit, הִכּוֹן לִקְרַאת-אֱלֹהֶיךָ יִשְׂרָאֵל « Prépare-toi, ô Israël, à rencontrer ton Dieu »3, nos Sages ont enseigné que cela signifiait qu'avant d'être en audience avec HaShem ית׳, une certaine préparation était nécessaire.4

En outre, nous avons déjà abondamment expliqué dans les parties précédentes, que les lois relatives à la prière étaient essentiellement calquées sur les Qorbonôth offertes du temps où le Béth Hammiqdosh existait (puisse-t-il être rebâtit très prochainement et de nos jours, `omén). Or, nous voyons de la Tôroh5 qu'un espace spécifiquement réservé aux ablutions des Kôhanim existait dans le Béth Hammiqdosh, et qu'ils devaient se laver les mains et les pieds avant d'accomplir la moindre forme de ´avôdhoh (culte/service). Ce lavage était requis, indépendamment de l'état de propreté des mains et des pieds des Kôhanim. De la même manière, puisque la prière a remplacé la ´avôdhoh du Béth Hammiqdosh, nous devons procéder aux ablutions avant chaque prière, en guise de préparation spirituelle à cette audience avec HaShem.

2) le recouvrement de la nudité : Comme le clarifie le Talmoudh6, et comme cela sera dit plus tard par le Ramba''m ז״ל à la Halokhoh 7, cela signifie couvrir au moins ses parties génitales et sa poitrine.

3) la pureté du lieu de la prière : Tout endroit sale ou inapproprié dans lequel il est interdit de réciter le Shama´, il est également interdit d'y faire la prière.7 Nous y reviendrons aux Halokhôth 8 et 9.

4) des choses qui dérangent l'individu : Il s'agit ici du cas où l'on ressent le besoin de se soulager, de roter, flatuler ou encore de bailler, ainsi que du cas où, pendant qu'il priait, de l'urine a commencé à couler le long de ses jambes.8 Nous y reviendrons aux Halokhôth 10 à 14.

et 5) la concentration du cœur : Il s'agit de toutes une série de choses dont nous reparlerons aux Halokhôth 15 à 18.

  1. Comment s'applique la condition de la pureté des mains ?

2. La pureté des mains : Comment [s'applique-t-elle] ? On lave ses mains avec de l'eau jusqu'à l'articulation, et ensuite on prie. Si on se trouvait en chemin et qu'est arrivée le moment de la prière, mais que l'on n'a pas d'eau, s'il y a entre soi-même et l'eau [une distance de] quatre Milin, c'est-à-dire huit mille `ammoh, on se rend jusqu'au lieu [où se trouve] l'eau et on se lave [les mains], et après cela on prie. Mais s'il y a entre soi-même et l'eau plus que cela, on nettoie ses mains avec une pierre, de la terre ou une poutre, et on prie.
ב  טַהְרַת הַיָּדַיִם כֵּיצַד: רוֹחֵץ יָדָיו בַּמַּיִם עַד הַפֵּרֶק, וְאַחַר כָּךְ יִתְפַּלַּל. הָיָה מְהַלֵּךְ בַּדֶּרֶךְ וְהִגִּיעַ זְמָן הַתְּפִלָּה, וְלֹא הָיָה לוֹ מַיִם--אִם הָיָה בֵּינוֹ וּבֵין הַמַּיִם אַרְבָּעָה מִילִין, שְׁהֶן שְׁמוֹנַת אֲלָפִים אַמָּה--הוֹלֵךְ עַד מְקוֹם הַמַּיִם וְרוֹחֵץ, וְאַחַר כָּךְ מִתְפַּלֵּל; הָיָה בֵּינוֹ וּבֵין הַמַּיִם יָתֵר מִכָּאן--מְקַנֵּחַ יָדָיו בִּצְרוֹר אוֹ בְּעָפָר אוֹ בְּקוֹרָה, וּמִתְפַּלֵּל
La pureté des mains : Comment [s'applique-t-elle] ? On lave ses mains avec de l'eau jusqu'à l'articulation : Du poignet et du bras.

et ensuite on prie : En ayant fait au préalable la bénédiction sur le lavage des mains.

Si on se trouvait en chemin et qu'est arrivée le moment de la prière : C'est-à-dire, le moment le plus tôt que pour pouvoir prier et qu'on ne suite pas prier plus tard.

En effet, bien qu'il y ait une plage horaire pour chaque prière, l'idéal consiste à prier dès l'instant où l'on entre dans la plage horaire de chaque prière, de façon à prier le plus tôt possible, sur la base du principe qui veut que l'on ne repousse pas à plus tard une Miswoh que l'on est en capacité d'accomplir tout de suite.

mais que l'on n'a pas d'eau, s'il y a entre soi-même et l'eau [une distance de] quatre Milin, c'est-à-dire huit mille `ammoh : Une `ammoh vaut 45 centimètres. 8000 `ammoh valent donc 3,6 km.

on se rend jusqu'au lieu [où se trouve] l'eau et on se lave [les mains], et après cela on prie : À l'endroit où on s'est lavé les mains.

Mais s'il y a entre soi-même et l'eau plus que cela, on nettoie ses mains avec une pierre, de la terre ou une poutre, et on prie : La Halokhoh n'exige pas d'aller au-delà d'une distance de 3,6 km pour trouver de l'eau, car cela nous ferait perdre trop de temps. Dans ce cas, on se nettoiera les mains avec quelque agent nettoyant que ce soit. Les frotter contre un tissue est également valable.

Beaucoup pourraient se demander : s'il est nécessaire d'avoir les mains propres avant de pouvoir prier, comment se fait-il que l'on pourrait les nettoyer avec de la terre ? Ne va-t-on pas plutôt les salir ? C'est là que nous voyons que le lavage des mains avant la prière n'a rien à voir avec l'hygiène, mais sert juste de préparation à la prière, indépendamment de l'état de propreté supposée ou réelle des mains.
3. Dans quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles ? Devant soi. Et si le lieu de l'eau se trouve derrière soi, on est astreint à ne revenir sur ses pas que jusqu'à un Mil. Mais si on a dépassé l'eau de plus d'un Mil, on n'a pas l'obligation de revenir [sur ses pas]. Plutôt, on nettoie ses mains et on prie. Dans quel cas les paroles selon lesquelles on ne doit purifier pour la prière que ses mains s'appliquent-elles ? Dans le cas de toutes les prières, excepté la Tafillath Shahrith. Mais à Shahrith, on lave son visage, ses mains et ses pieds, et ensuite on prie. Et si on était éloigné de l'eau, on nettoie ses mains uniquement, et on prie.
ג  בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים, לְפָנָיו; אֲבָל אִם הָיָה מְקוֹם הַמַּיִם לְאַחֲרָיו, אֵין מְחַיְּבִין אוֹתוֹ לַחְזֹר לְאַחֲרָיו אֵלָא עַד מִיל. אֲבָל אִם עָבַר מִן הַמַּיִם יָתֵר מִמִּיל, אֵינוּ חַיָּב לַחְזֹר, אֵלָא מְקַנֵּחַ יָדָיו, וּמִתְפַּלֵּל. בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים, שְׁאֵינוּ מְטַהֵר לִתְפִלָּה אֵלָא יָדָיו בִּלְבָד--בִּשְׁאָר תְּפִלּוֹת, חוּץ מִתְּפִלַּת שַׁחְרִית; אֲבָל בַּשַּׁחְרִית--רוֹחֵץ פָּנָיו יָדָיו וְרַגְלָיו, וְאַחַר כָּךְ יִתְפַּלַּל. וְאִם הָיָה רָחוֹק מִן הַמַּיִם--מְקַנֵּחַ יָדָיו בִּלְבָד, וּמִתְפַּלֵּל
Dans quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles : C'est-à-dire, quand dit-on qu'il faut parcourir maximum 360 mètres pour trouver de l'eau, se laver les mains et prier ?

Devant soi : C'est-à-dire, lorsqu'on poursuit sa route sans dévier.

Et si le lieu de l'eau se trouve derrière soi, on est astreint à ne revenir sur ses pas que jusqu'à un Mil : Un Mil équivaut à 2000 `ammoh, c'est-à-dire 900 mètres.

Mais si on a dépassé l'eau de plus d'un Mil, on n'a pas l'obligation de revenir [sur ses pas]. Plutôt, on nettoie ses mains et on prie : Voici de quoi il s'agit, car beaucoup ignorent complètement ce que veut dire cette Halokhoh, qui est pourtant très clairement expliquée dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh : Si quelqu'un était en chemin et que l'heure de la prière est arrivée, s'il pense pouvoir trouver de l'eau tout en poursuivant son trajet initial d'ici à 3,6 km, il doit alors poursuivre sa route pour trouver de l'eau, se laver les mains et prier. Par contre, s'il ne pense pas ou sait qu'il ne pourra pas trouver de l'eau sur le chemin qu'il était censé emprunter mais qu'il devra faire demi-tour, la distance maximale de son demi-tour pour trouver de l'eau sera de 900 mètres, afin de ne pas trop le retarder lorsqu'après s'être lavé les mains et prié il se remettra en route vers sa destination initiale. Mais s'il a dû revenir sur ses pas, et qu'après 900 mètres il n'a toujours pas trouvé de l'eau, il s'arrête de chercher de l'eau, se nettoie les mains de la manière indiquée dans la Halokhoh précédente (avec une pierre, etc.), puis il prie à cet endroit, et ensuite il revient sur ses pas et poursuit son déplacement.

Dans quel cas les paroles selon lesquelles on ne doit purifier pour la prière que ses mains s'appliquent-elles ? Dans le cas de toutes les prières, excepté la Tafillath Shahrith. Mais à Shahrith, on lave son visage, ses mains et ses pieds, et ensuite on prie : Ainsi, d'après le Ramba''m, à la différence de toutes les autres prières où il suffit simplement de se laver les mains avant de prier, la prière de Shahrith est précédée d'une triple ablution : l'ablution du visage, l'ablution des mains, et l'ablution des pieds, tout comme chaque matin les Kôhanim se lavaient ces trois parties du corps avant la ´avôdhoh du matin.

Il convient de signaler que la source de cette Halokhoh est une Barayatho` rapportée dans la Gamoro` de Shabboth 50b, et voici ce qu'elle nous dit : תניא רוחץ אדם פניו ידיו ורגליו בכל יום בשביל קונו « Il a été enseigné : Un homme doit laver son visage, ses mains et ses pieds chaque jour en l'honneur de son Créateur ». Ce passage indique que cela doit être fait au moins une fois par jour. Mais il ne spécifie pas pour quelle prière cela doit être fait, ni si cela est nécessaire pour toutes les prières. En raison de cette ambiguïté, et se basant sur le principe qui veut que lorsqu'il y a un doute sur une prescription rabbinique on doit aller vers l'indulgence, le Ramba''m ne rend obligatoire cette triple ablution que pour la prière de Shahrith.

Mais cela ne veut pas dire que l'on ne doit pas faire cette triple ablution avant les autres prières, mais juste qu'il n'y a pas une obligation en soi de le faire, tant qu'on l'aura fait au moins pour la prière du matin. Notre approche consiste à le recommander avant n'importe quelle prière, et nous consacrerons un bref article sur ce sujet séparément, Dieu voulant.

Signalons également que le Ramba''m et cette Barayatho` ne disent pas que l'on doive laver ses trois parties du corps dans cet ordre-là, c'est-à-dire d'abord le visage, puis les mains et ensuite les pieds. Ils disent simplement que ces trois parties du corps doivent être lavées avant la prière. En fait, l'ordre correct est :

  1. on se lave le visage, puis on fait la bénédiction du lavage du visage
  2. ensuite, on se lave les pieds (en commençant par le pied droit)
  3. et enfin, on se lave les mains, et on fait la bénédiction du lavage des mains.

Vous pouvez voir cela dans la vidéo ci-dessous, du Béth Midhrosh `ôhél Môshah (entre 55 secondes et 1 minute 37 secondes dans la vidéo) :


Et si on était éloigné de l'eau, on nettoie ses mains uniquement, et on prie : Et ceci s'applique à tous les cas où de l'eau n'est pas disponible ou se trouve au-delà des limites susmentionnées. Il suffira simplement de se frotter ou nettoyer les mains dans n'importe quoi, et on pourra alors prier.

  1. Que doivent faire, au niveau des ablutions préparatoires à la prière, les personnes rituellement impures, ainsi que celles qui ont eu une émission séminale ?

4. Tous [ceux qui sont rituellement] impurs lavent leurs mains uniquement, comme ceux qui sont [rituellement] purs, et prient. Même s'il leur est possible de s'immerger et se débarrasser de leur impureté, l'immersion n'empêche pas [la prière]. Et nous avions déjà expliqué que ´azro` a décrété que seul un Ba´al Qari ne pouvait pas réciter des paroles de Tôroh tant qu'il ne s'était pas immergé. Et le Béth Din qui lui a succédé a également décrété qu'il en était de même pour la prière, de sorte que seul un Ba´al Qari ne peut pas prier tant qu'il ne s'est pas immergé. Mais ce n'est pas pour des considérations liées au contexte de l'impureté et de la pureté rituelle qu'ils demandèrent cela, mais afin que les Talmidhé Hakhomim ne soient pas avec leurs femmes comme des coqs. C'est pour cela qu'ils ne décrétèrent une immersion que pour le Ba´al Qari et l'exclurent du reste des personnes impures.
ד  כָּל הַטְּמֵאִים--רוֹחֲצִין יְדֵיהֶן בִּלְבָד כַּטְּהוֹרִין, וּמִתְפַּלְּלִין: אַף עַל פִּי שֶׁאִפְשָׁר לָהֶן לִטְבֹּל וְלַעֲלוֹת מִטֻּמְאָתָן, אֵין הַטְּבִילָה מְעַכֶּבֶת. וּכְבָר בֵּאַרְנוּ שֶׁעֶזְרָא תִּקַּן שֶׁלֹּא יִקְרָא בַּעַל קֶרִי בִּלְבָד דִּבְרֵי תּוֹרָה, עַד שֶׁיִּטְבֹּל. וּבֵית דִּין שֶׁעָמְדוּ אַחֲרֵי כֵן, הִתְקִינוּ אַף לַתְּפִלָּה, שֶׁלֹּא יִתְפַּלַּל בַּעַל קֶרִי בִּלְבָד, עַד שֶׁיִּטְבֹּל. וְלֹא מִפְּנֵי טֻמְאָה וְטַהְרָה נָגְעוּ בָּהּ, אֵלָא כְּדֵי שֶׁלֹּא יִהְיוּ תַּלְמִידֵי חֲכָמִים מְצוּיִין אֵצֶל נְשׁוֹתֵיהֶן כְּתֻרְנְגוֹלִין; וּמִפְּנֵי זֶה תִּקְּנוּ טְבִילָה לְבַעַל קֶרִי לְבַדּוֹ, וְהוֹצִיאוּהוּ מִכְּלָל הַטְּמֵאִים
Tous [ceux qui sont rituellement] impurs lavent leurs mains uniquement, comme ceux qui sont [rituellement] purs, et prient. Même s'il leur est possible de s'immerger et se débarrasser de leur impureté, l'immersion n'empêche pas [la prière] : Cela signifie tout simplement que lorsque quelqu'un est rituellement impur, il ne doit pas croire que tant qu'il ne s'est pas immergé au Miqwah, il ne lui sera pas permis de prier. Au contraire, il lui suffira simplement de se' laver les mains comme les autres Israélites qui sont rituellement purs, et il pourra alors faire sa prière.

Et nous avions déjà expliqué : Dans les Hilkôth Qiryath Shama´ Chapitre 4.

que ´azro` a décrété que seul un Ba´al Qari ne pouvait pas réciter des paroles de Tôroh tant qu'il ne s'était pas immergé : Ce fut l'un des dix décrets institués par le Béth Din de ´azro` Hassôfér d'après le Talmoudh.9

Un Ba´al Qari est un homme ayant eu une émission séminale à la suite d'un rapport sexuel ou d'une éjaculation nocturne.

Et le Béth Din qui lui a succédé a également décrété qu'il en était de même pour la prière, de sorte que seul un Ba´al Qari ne peut pas prier tant qu'il ne s'est pas immergé. Mais ce n'est pas pour des considérations liées au contexte de l'impureté et de la pureté rituelle qu'ils demandèrent cela, mais afin que les Talmidhé Hakhomim ne soient pas avec leurs femmes comme des coqs : C'est ce qui est expliqué dans le Talmoudh.10

Ainsi, pour que les hommes n'aient pas de relations sexuelles trop fréquentes avec leurs épouses, un décret fut émis, les obligeant à devoir se rendre au Miqwah chaque fois qu'ils avaient eu des rapports sexuels, avant de pouvoir étudier ou prier.

C'est pour cela qu'ils ne décrétèrent une immersion que pour le Ba´al Qari et l'exclurent du reste des personnes impures : De ce fait, alors que toutes les personnes impures peuvent simplement faire les ablutions des mains pour pouvoir prier, le Ba´al Qari doit se rendre au Miqwah avant de pouvoir prier.
5. C'est pourquoi, à l'époque de ce décret, ils ont dit que même un Zov qui a expérimenté une émission séminale, une Niddoh qui a rejeté de la matière séminale, et une femme ayant vu [le sang de] menstruation après avoir eu des rapports, nécessitent une immersion pour la récitation du Shama´, ainsi que pour la prière, à cause de la matière séminale, même s'ils vont rester rituellement impurs. Cela est logique, puisque cette immersion n'a pas [été demandé] pour des raisons de pureté, mais en raison d'un décret servant à empêcher qu'ils ne soient constamment avec leurs femmes. Mais ce décret pour la prière fut également annulé, car il ne fut pas accepté par tous les Israélites et la communauté ne pouvait s'y tenir.
ה  לְפִיכָּךְ הָיוּ אוֹמְרִין בִּזְמָן תַּקָּנָה זוֹ, שֶׁאַפִלּוּ זָב שֶׁרָאָה קֶרִי וְנִדָּה שֶׁפָּלְטָה שִׁכְבַת זֶרַע וְהַמְּשַׁמֶּשֶׁת שֶׁרָאָת נִדָּה, צְרִיכִין טְבִילָה לְקִרְיַת שְׁמַע וְכֵן לִתְפִלָּה מִפְּנֵי הַקֶּרִי, אַף עַל פִּי שְׁהֶן טְמֵאִין. וְכֵן הַדִּין נוֹתֵן, שְׁאֵין טְבִילָה זוֹ מִפְּנֵי הַטַּהְרָה, אֵלָא מִפְּנֵי הַגְּזֵרָה, שֶׁלֹּא יִהְיוּ מְצוּיִין אֵצֶל נְשׁוֹתֵיהֶן תָּמִיד. וּכְבָר בָּטְלָה גַּם תַּקָּנָה זוֹ שֶׁלַּתְּפִלָּה, לְפִי שֶׁלֹּא פָשְׁטָה בְּכָל יִשְׂרָאֵל, וְלֹא הָיָה כּוֹחַ בַּצִּבּוּר לַעֲמֹד בָּהּ
C'est pourquoi, à l'époque de ce décret, ils ont dit que même un Zov qui a expérimenté une émission séminale : Un Zov est un homme frappé d'une maladie ou d'un dysfonctionnement de ses parties génitales qui fait qu'un liquide et de la semence s'en extrait.

une Niddoh qui a rejeté de la matière séminale : Dans les trois jours qui ont suivi son dernier rapport sexuel.

Le sperme est capable de survivre jusqu'à trois jours dans une femme après un rapport sexuel, et il arrive que durant cette période de trois jours elle rejette de la matière séminale.

nécessitent une immersion pour la récitation du Shama´, ainsi que pour la prière, à cause de la matière séminale, même s'ils vont rester rituellement impurs : Puisque dans le cas du Zov et de la Niddoh, leur état d'impureté rituelle durera sept jours. Nous ne disons donc pas qu'ils doivent attendre que leur sept jours d'impureté rituelle soient passés avant de pouvoir s'immerger au Miqwah et prier. L'immersion nécessaire avant de prier et celle qui est nécessaire avant de recouvrer sa pureté rituelle sont deux immersions différentes. De ce fait, être impur pour sept jours n'empêche pas de s'immerger au Miqwah pour prier, lorsqu'on a eu une émission séminale ou un rejet de semence.

Mais ce décret pour la prière fut également annulé, car il ne fut pas accepté par tous les Israélites et la communauté ne pouvait s'y tenir : Comme cela est rapporté dans le Talmoudh. Ainsi, un Ba´al Qari, une Niddoh qui a rejeté de la matière séminale et une femme ayant remarqué du sang de menstruation après un rapport sexuel n'ont plus l'obligation de s'immerger au Miqwah avant de pouvoir prier. Nous avions déjà mentionné ce décret et son abolition dans l'article intitulé « Les lois de Niddoh : La femme Niddoh, la Synagogue et les rituels religieux – Première Partie ».

Mais signalons toutefois que bien qu'il n'y ait plus d'obligation de s'immerger au Miqwah dans ces situations, il reste néanmoins interdit de réciter des paroles de Tôroh ou prier lorsqu'il y a des traces de sperme sur le corps. Par conséquent, on nettoiera d'abord la partie du corps sur laquelle on a vu du sperme, puis on se lavera les mains, et ainsi on pourra prier.
6. La coutume universelle à Saforadh et à Shin´or est qu'un Ba´al Qari ne peut prier tant qu'il n'aura pas baigné tout son corps dans l'eau en raison [du verset qui déclare11 :] « Prépare-toi, ô Israël, à rencontrer ton Dieu ». Dans quel cas ces dites paroles s'appliquent-elles ? Dans le cas d'une personne en bonne santé ou d'un malade qui a eu un rapport. Mais un malade qui a expérimenté une émission séminale par accident est exempt du bain. Et il n'y a à ce niveau aucune coutume. De même en est-il du cas d'un Zov qui a expérimenté une émission séminale, ou d'une Niddoh qui a rejeté de la matière séminale ; il n'y a là aucune coutume. Plutôt, ils se nettoient, lavent leurs mains, et prient.
ו  מִנְהָג פָּשׁוּט בִּסְפָרַד וּבְשִׁנְעָר, שְׁאֵין בַּעַל קֶרִי מִתְפַּלֵּל עַד שְׁהוּא רוֹחֵץ כָּל בְּשָׂרוֹ בַּמַּיִם, מִשּׁוֹם "הִכּוֹן לִקְרַאת-אֱלֹהֶיךָ יִשְׂרָאֵל". בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים, בְּבָרִיא אוֹ חוֹלֶה שֶׁבָּעַל; אֲבָל חוֹלֶה שֶׁרָאָה קֶרִי לְאֻנְסוֹ--פָּטוּר מִן הָרְחִיצָה, וְאֵין בְּזֶה מִנְהָג. וְכֵן זָב שֶׁרָאָה קֶרִי וְנִדָּה שֶׁפָּלְטָה שִׁכְבַת זֶרַע, אֵין בָּהֶן מִנְהָג, אֵלָא מְקַנְּחִין עַצְמָן וְרוֹחֲצִין יְדֵיהֶן, וּמִתְפַּלְּלִין
La coutume universelle à Saforadh et à Shin´or : Saforadh désigne l’Espagne, tandis que Shin´or désigne la Babylonie.

est qu'un Ba´al Qari ne peut prier tant qu'il n'aura pas baigné tout son corps dans l'eau : C'est-à-dire, tant qu'il n'aura pas pris un bain ou une douche. On ne parle pas ici d'une immersion dans un Miqwah.

Notons que le fait de rapporter ce Minhogh n'implique pas du tout que le Ramba''m l'approuve ou y adhère. Notons également qu'il ne s'agit que d'une coutume et non d'une obligation.

en raison [du verset qui déclare12 :] « Prépare-toi, ô Israël, à rencontrer ton Dieu » : Voir ce que nous avions dit de ce verset au tout début de cet article.

Dans quel cas ces dites paroles s'appliquent-elles : C'est-à-dire, dans quel cas un Ba´al Qari à Saforadh et à Shin´or prenaient-ils un bain ou une douche pour e préparer à prier ?

Mais un malade qui a expérimenté une émission séminale par accident est exempt du bain. Et il n'y a à ce niveau aucune coutume. De même en est-il du cas d'un Zov qui a expérimenté une émission séminale, ou d'une Niddoh qui a rejeté de la matière séminale ; il n'y a là aucune coutume : En d'autres mots, ce n'est que si une émission séminale survient à la suite d'un rapport sexuel que les gens de Saforadh et de Shin´or avant la pratique de prendre un bain avant de prier. Mais si l'émission séminale a été causée par autre chose, ou que la matière séminale qu'une femme expulse provenait d'une relation antérieure, un bain n'était pas nécessaire avant de prier.

Plutôt, ils se nettoient : C'est-à-dire qu'ils nettoient la/les parties du corps sur lesquelles du sperme a été retrouvé.

En résumé, lorsque quelqu'un est rituellement impur (comme par exemple après avoir touché un cadavre), il doit procéder aux ablutions de la même manière qu'une personne rituellement pure lorsqu'il souhaite prier, quand bien même son impureté rituelle se poursuivra.

Quant aux hommes ayant eu des émissions séminales, ou aux femmes qui rejetteraient de la matière séminale de leurs maris, il faudra d'abord nettoyer les parties du corps sur lesquelles du sperme a été retrouvé, puis procéder aux ablutions et enfin prier.

1Barokhôth 14b-15a
2Tahillim 26:6
3´omôs 4:12
4Barokhôth 23a, Shabboth 10a
5Shamôth 30:17-21
6Barokhôth 24b-25a
7Ibid.
8Ibid.
9Bavo` Qammo` 82a
10Bavli, Barokhôth 22a ; Yarousholmi, Barokhôth 3:4
11´omôs 4:12

12´omôs 4:12

vendredi 29 janvier 2016

Exposer les fausses notions : Les objets ou les personnes ont-ils un pouvoir intrinsèque ?

ב״ה

Exposer les fausses notions

Les objets ou les personnes ont-ils un pouvoir intrinsèque ?

Des Hasidhim de Sanz-Klausenburg attendant avec anxiété que leur Rébbé lance des pommes

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Dans le monde hassidique et kabbaliste ont fréquemment cours des actes et pratiques que l'on peut réellement qualifier de fétichisme et de culte de la personnalité. Ils croient que leurs Rébbé`im ont des pouvoirs intrinsèques, qu'ils sont omniscients, infaillibles, capables de lire dans les pensées de leurs Hasidhim, qu'ils peuvent prédire l'avenir, etc. En plus de rendre un culte à leurs Rébbé`im, ils vénèrent tout ce qui a été touché par eux et croient pouvoir en tirer des bénédictions pour avoir des enfants, une prospérité matérielle, se marier, vivre longtemps, etc. C'est ainsi qu'à certains rassemblements, des Hasidhim prennent soin de boire un peu de vin se la coupe de leur Rébbé, pratique qu'ils appellent כּוֹס שֶׁל בְּרָכָה « Kôs Shal Barokhoh » (la coupe de la bénédiction). Puisque le vin a été béni par le Rébbé, le simple fait de boire de cette coupe ou verser dans sa propre coupe quelques gouttes de vin provenant de la coupe du Rébbé garantie la bénédiction dans quelque domaine dans lequel les Hasidhim en auraient besoin ! Lorsque le Rébbé de Tosh (dont la secte est basée au Canada) est décédé peu de temps avant les fêtes de Tishri de cette année, la communauté n'a pas nettoyé le Miqwah dans lequel la dépouille du Rébbé avait été lavée, et a proposé aux Hasidhim qui le souhaitaient, sous versement d'une certaine somme élevée, de s'immerger dans ce même Miqwah avant les fêtes pour jouir de toute une série de bénédictions (au mépris ds règles d'hygiène et de la Halokhoh). À la sortie de chaque Yôm Tôv, les Hasidhim de la secte Sanz-Klausenburg (basée à New York) ont une cérémonie au cours de laquelle le Rébbé lance des pommes à ses Hasidhim, qui se battent littéralement pour les attraper. Ces pommes, ayant été touchées par le Rébbé, leur confèrent des bénédictions en abondance. Voir les vidéos ci-dessous.




Comme on dit, heureusement que le ridicule ne tue pas, et on peut se demander si eux-mêmes n'ont pas un peu honte de ce qu'ils font, tout ça pour des pommes ! Lorsque les Hasidhim expérimentent des malheurs et des tragédies, ils se mettent à vérifier tous les parchemins de leurs Mazouzôth et des Tafillin, croyant qu'il y a une relation de cause à effet, et que si les parchemins étaient valides ces malheurs ou tragédies ne seraient pas produits. D'autres encore proposent de toucher des épées magiques qui résoudront tous vos problèmes financiers !

Et la liste des pratiques fétichistes des Hasidhim est très longue. Nous pourrions y consacrer des dizaines d'articles. Parmi elles, citons notamment la pratique consistant à vider une tombe du cadavre qu'elle contenait, et de s'y coucher quelques instants dans l'espoir de gagner par là une plus longue vie :

Photo prise par Yaakov Naumi, un photographe hassidique. Vous pouvez retrouver d'autres de ses photos sur certains rites étranges des Hasidhim ici.

Toutes ces pratiques sont de pures mécréances et idolâtries qui ne sont que le résultat logique des hérésies de la Qabboloh ! Les Hasidhim font partie d'une autre religion que le Judaïsme !

L'idée selon laquelle les objets possèdent des pouvoirs surnaturels est totalement contraire à la Tôroh. La Tôroh explique clairement que la nature fonctionne suivant des lois fixes. Ainsi, les objets ne possèdent que les propriétés naturelles qui leur furent conférées à leur origine. Chaque fois que quelque chose se produit en-dehors du cadre des lois naturelles, la seule cause est la Volonté Divine, c'est-à-dire ce que nous appelons la הַשְׁגָחָה פְּרָטִית « Hashghohoh Parotith » (Divine Providence).

La Tôroh nous dit que dans la guerre contre la nation de ´amoléq, lorsque Môshah Rabbénou ע״ה levait les mains vers le ciel, les Israélites avaient le dessus, et lorsqu'il les baissait, les ´amoléqim prenaient le dessus.1 Sur ce verset, Rash''i ז״ל pose très justement la question suivante : וְכִי יָדָיו שֶׁל מֹשֶׁה נוֹצְחוֹת הָיוּ הַמִּלְחָמָה « Est-ce que ce sont les mains de Môshah qui ont gagné la guerre ? ». De même, dans le cas de l'histoire du serpent en cuivre, il nous est dit que ceux qui avaient été mordu par des serpents dans le désert, lorsqu'ils jetaient leurs regards vers le serpent de cuivre qu'avait façonné Môshah Rabbénou, ils guérissaient.2 Diriez-vous que le serpent de cuivre possédait un pouvoir spécial de guérison ? Or, là encore, Rash''i demande : וְאָמְרוּ רַבּוֹתֵינוּ: וְכִי נָחָשׁ מֵמִית אוֹ מְחַיֶּה « Et nos Rabbins ont dit : ''Un serpent peut-il donc faire mourir ou faire vivre ?'' », puis, citant le Talmoudh3, il nous explique ceci : אֶלָּא, בִּזְמַן שֶׁהָיוּ יִשְׂרָאֵל מִסְתַּכְּלִין כְּלַפֵּי מַעְלָה וּמְשַׁעְבְּדִין אֶת לִבָּם לַאֲבִיהֶם שֶׁבַּשָּׁמַיִם, הָיוּ מִתְרַפְּאִים וְאִם לָאו הָיוּ נִמּוֹקִים « Cela veut dire que lorsque les enfants d’Israël regardaient vers le haut et soumettaient leur cœur à leur Père dans le ciel ils étaient guéris, et sinon ils dépérissaient ». Ce même passage talmudique nous informe qu'il en était de même avec les mains de Môshah Rabbénou. À partir de la question de Rash''i, nous pouvons clairement déduire qu'il rejette catégoriquement la notion consistant à attribuer des pouvoirs surnaturels aux objets physiques. Il est important de noter que le TaNa''Kh rapporte que Hizqiyohou Hammalakh ע״ה fit détruire le serpent de cuivre fabriqué par Môshah Rabbénou lorsque le peuple commença à lui attribuer des pouvoirs.4 C'est pour la même raison que la jarre de manne et d'autres objets similaires (comme le bâton de `aharôn, ou encore l'Arche Sainte, par exemple) furent cachés. De même, lorsque nous voyons ce que les Hasidhim font lorsqu'ils vont visiter les tombes de leurs Rébbé`im, allant carrément jusqu'à se coucher et se prosterner dessus, nous comprenons d'autant mieux pourquoi HaShem ית׳ a refusé de dévoiler dans la Tôroh les lieux où furent enterrés quelques-uns des plus grands hommes de l'histoire de l'humanité, comme Môshah Rabbénou par exemple.

Un Breslever couché sur la tombe de Rabbi Yisro`él Odesser, considéré par bon nombre d'entre eux comme étant la réincarnation de Rébbé Nahmon de Breslev et le Messie lui-même

Dieu ne nous a donné aucun objet par lesquels guérir, ni avec lesquels résoudre nos problèmes. Il nous a plutôt dit que notre sort serait exclusivement déterminé par la qualité de notre foi, de notre obéissance envers Sa volonté, et de notre niveau de raffinement personnel. Si les pierres du אֵפוֹד « `éfôdh » (le pectoral que portait le Kôhén Godhôl) avaient le pouvoir de faire tomber enceinte une femme stérile, pourquoi Hannoh ע״ה (qui deviendra la mère du Prophète Shamou`él ע״ה) s'est-elle donnée tant de peine à prier HaShem et Lui promettre, dans les pleurs, que s'Il lui accordait un enfant, elle le Lui consacrerait toute sa vie ? Pourquoi y avait-il même de nombreuses femmes stériles dans le TaNa''Kh ? N'était-il pas plus simple de se rendre au Mishkon, toucher le `éfôdh, et attendre que la grossesse s'enclenche par miracle ? Et pourtant, ces femmes firent le choix de s'en remettre exclusivement à HaShem, et pas des objets, car elles comprenaient que seul HaShem a le pouvoir intrinsèque d'accomplir des merveilles !

L'attitude des Hasidhim et kabbalistes constitue une distorsion et un travestissement total du Judaïsme, des Miswôth et des objets rituels, comme ceux qui récitent des Tahillim pour guérir, prennent la Mazouzoh pour une amulette ou placent un Séfar Tôroh sur le corps d'un enfant pour qu'il n'ait pas peur la nuit !

(Re)voir les articles intitulés « La foi et la superstition » : 1ère et 2ème parties.

1Shamôth 17:11
2Bamidhbor 21:1-9
3Rô`sh Hashonoh 29a

42 Malokhim 18:4