בס״ד
Les
raisons et dangers d'une Houmroh
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Une
חֻמְרָה
« Houmroh »
est définie comme la pratique de la Halokhoh
d'une manière plus stricte que ce qui est absolument nécessaire.
Pourquoi quelqu'un agirait-il d'une manière plus stricte que
nécessaire ? Quelle est la place de la rigueur dans notre
pratique halakhique ? Nous trouvons plusieurs justifications à
une Houmroh
dans les enseignements de HaZa''l.
- Justification n°1 : Crainte d'en arriver à une ´avéroh
La
première Mishnoh de de la Masakhath `ovôth rapporte l'enseignement
suivant des `anshé Kanasath
Haggadhôloh :
וַעֲשׂוּ
סְיָג לַתּוֹרָה
« Et
faites une clôture autour de la Tôroh ».
La Mishnoh nous enseigne que l'on doit interdire même les actions
autorisées afin d'éviter les situations sujettes à l'erreur ou à
la tentation, qui pourraient nous amener à transgresser la Halokhoh
elle-même. La Gamoro`
applique ce principe dans un certain nombre de contextes, en
utilisant la formulation alternative suivante : « Va,
va, disons-nous à un Nozir. Ne t'approche pas du vignoble ! ».1
Ainsi,
une justification possible pour être plus rigoureux que nécessaire
est afin d'éviter de transgression la Halokhoh
de base. Si l'on sait que se livrer à une certaine activité crée
un risque de mener à une ´avéroh,
alors il faut certainement être Mahmir
et éviter cette activité.
- Justification n°2 : Prendre en compte une opinion halakhique plus stricte
La
plupart des Houmrôth
pratiquées de nos jours, cependant, ne sont pas basés sur la
Mishnoh susmentionnée, mais plutôt sur une Gamoro` qui apparaît
dans la Masakhath Shabboth2 :
Ribbi
Yôhonon suit [ici] son opinion générale. Car Ribbi
Yôhonon a dit : « Les chaussures sont comme
les Taphillin : tout comme
les Taphillin [sont attachées]
sur [le bras] gauche, de même, les chaussures [sont mises au
pied] gauche [en premier] ». Une objection a été
soulevée : [N'est-il pas enseigné que] lorsqu'on met ses
chaussures, on met d'abord la droite et puis la gauche ? Rov
Yôséph a dit : « Il a été enseigné ceci :
bien que Ribbi Yôhonon ait dit l'inverse,
celui qui agit d'une ou l'autre manière fait [bien] »3.
`abbayé lui a dit : « Mais peut-être que Ribbi
Yôhonon n'a pas entendu cette Barrayatho`,
mais s'il l'avait entendue il se serait rétracté ? Ou
peut-être qu'il l'a entendue mais soutenait que la Halokhoh
n'est quand même pas comme cette Mishnoh4 ? ».
Rov Nahmon bar Yishoq a dit : « Celui
qui craint les Cieux satisfait aux deux opinions ». Et
qui est-ce ? Mor le fils de Ravino`. Que faisait-il ? Il
mettait [la sandale] au pied droit, mais ne la laçait pas. Puis,
il mettait la [sandale] gauche et la laçait. Ensuite, il laçait
la [sandale] droite. Rov `ashi a dit : « J'ai vu que
Rov Kahano` n'était pas méticuleux5 ».
|
ואזדא
רבי יוחנן לטעמיה דאמר ר'
יוחנן
כתפילין כך מנעלין מה תפילין בשמאל אף
מנעלין בשמאל מיתיבי כשהוא נועל נועל
של ימין ואחר כך נועל של שמאל אמר רב
יוסף השתא דתניא הכי ואמר רבי יוחנן הכי
דעבד הכי עבד ודעבד הכי עבד אמר ליה אביי
דילמא רבי יוחנן הא מתני'
לא
הוה שמיע ליה ואי הוה שמיע ליה הוה הדר
ביה ואי נמי שמיע ליה וקסבר אין הלכה
כאותה משנה אמר רב נחמן בר יצחק ירא שמים
יוצא ידי שתיהן ומנו מר בריה דרבנא היכי
עביד סיים דימיניה ולא קטר וסיים דשמאליה
וקטר והדר קטר דימיניה אמר רב אשי חזינא
לרב כהנא דלא קפיד
|
Ni
R. Kahano` ז״ל
ni
R. Yôséph ז״ל
n'étaient
méticuleux quant à l'ordre de mettre des chaussures. Cela suit la
méthodologie halakhique standard ; l'une ou l'autre option
remplit l'une des deux opinions, et nous n'avons pas affaire à une
transgression grave qui pourrait nous obliger à nous prononcer
strictement en cas de doute pour l'une ou l'autre opinion. Néanmoins,
Mor le fils de Ravino` ז״ל,
craignant Hashshém ית׳,
était Mahmir
avec lui-même et s'efforçait de s'assurer qu'il était à l'abri de
toute possibilité de la moindre transgression en remplissant les
deux opinions.
De
même, dans une Gamoro`
de la Masakhath Houllin6
il est déduit d'un Posouq de Yahazqé`l7
ע״ה
qu'une
personne juste ne mangerait pas la viande si un doute se posait quant
à son admissibilité bien qu'elle ait été jugée Koshér par le
jugement d'un Rov. Bien que le Rov ait tranché avec indulgence et
que la viande est donc licite sur le plan halakhique, une personne
juste (un Saddiq)
soupçonnerait peut-être que la décision du Rov était erronée et
s'abstiendrait donc de manger un aliment qui renfermerait en lui la
moindre possibilité de transgression.
Nous
voyons à partir de ces deux sources qu'il est considéré comme
digne d'éloges d'être plus Mahmir
que nécessaire en guise qu'expression de Yir`ath Shomayim, la
crainte du Ciel. Bien que la Halokhoh
puisse trancher avec indulgence dans un cas douteux, la Houmroh
est encouragée afin d'éviter même la possibilité d'une
transgression.
- Justification n°3 : Amélioration de l'accomplissement d'une Miswoh
Mishnoh :
On peut manger et boire dans le cadre d'un repas occasionnel en
dehors de la Soukkoh ... Un incident s'est produit dans lequel ils
ont apporté un plat cuisiné à Rabban Yôhonon
ban Zakka`y pour qu'il le goûte, et à Rabban Gamli`él ils ont
apporté deux dates et un seau d'eau. Et ils ont chacun dit :
« Emmenez-les
à la Soukkoh et nous les mangerons là-bas ! ».
[En revanche,] quand ils ont donné à R. Sadhôq
moins que le volume d'un œuf de nourriture, il a pris la nourriture
dans un chiffon à des fins de propreté.9
Et il l'a mangée à l'extérieur de la Soukkoh et n'a pas récité
une Barokhoh
après l'avoir mangée.
Gamoro` :
[La Mishnoh cite-t-elle] un incident pour contredire [la Halokhoh
citée dans la Mishnoh précédente selon quoi on peut manger ou
boire dans le cadre d'un repas occasionnel en dehors de la Soukkoh] ?
[L'incident impliquant Rabban Yôhonon
ban Zakka`y et Rabban Gamli`él indique que l'on ne peut rien manger
en dehors de la Soukkoh. La Gamoro`
répond :] La Mishnoh est incomplète [car il manque un élément
significatif], et elle enseigne ce qui suit : Si l'on cherche à
s'imposer une Houmroh
et à ne rien manger en dehors de la Soukkoh, on peut être Mahmir,
et il n'y a pas d'élément d'arrogance [en adoptant cette Houmroh].
Et il y avait aussi un incident à l'appui de cette décision :
Ils ont apporté un plat cuisiné à Rabban Yôhonon
ban Zakka`y pour qu'il le goûte, et à Rabban Gamli`él ils ont
apporté deux dates et un seau d'eau et ils ont chacun dit :
« Emmenez-les
à la Soukkoh et nous les mangerons là-bas ! ».
Rabban
Yôhonon
ban Zakka`y ז״ל
et
Rabban Gamli`él ז״ל
ont
agi avec Houmroh
et sont entrés dans la Soukkoh même pour une petite collation, ce
qui est compris comme accordant une légitimité universelle à la
Houmroh
de manger même la plus petite collation dans la Soukkoh. Cette
Houmroh
a été assumée non par crainte que manger en dehors de la Soukkoh
puisse constituer une transgression, ce qui n'est clairement pas le
cas, ni même par crainte que cela puisse conduire à une
transgression, mais plutôt pour une raison positive. Bien que l'on
ne soit pas obligé de grignoter dans la Soukkoh, le faire constitue
un accomplissement supplémentaire de la Miswoh
de vivre dans la Soukkoh. Ces Hakhomim
ont été Mahmirim
afin d'améliorer leur accomplissement de la Miswoh
de résider dans la Soukkoh, par désir de maximiser leur ´avôdhath
Hashshém.
- Justification n°4 : Accomplissement de l'Esprit de la Loi
Une
quatrième justification à une Houmroh,
quelque peu similaire à la troisième, se trouve mentionnée en
thème général dans le commentaire du Rambo''n ז״ל
sur
la Tôroh. Le Rambo''n souligne à plusieurs endroits10
que la Tôroh comprend à la fois des commandements spécifiques et
des directives générales, car des commandements techniques et des
interdictions spécifiques peuvent toujours être contournés tout en
violant l'esprit de la loi. Une personne intelligente pourrait
techniquement accomplir tous les commandements interpersonnels, tout
en étant une personne cruelle et égoïste. Elle pourrait respecter
toutes les lois du Shabboth, et pourtant en faire une journée de
travail, et elle pourrait s'abstenir des actions qui sont
rituellement interdites et néanmoins mener une vie hédoniste et
profane. Par conséquent, la Tôroh nous ordonne d'être saints et
pas seulement de s'abstenir d'activités rituellement interdites,
d'être honnêtes et bons et pas seulement de s'abstenir de vol et de
péchés similaires, et de se reposer à Shabboth et pas seulement de
s'abstenir des Malo`khôth
interdites.
Alors
que le commandement de suivre l'esprit de la loi est contraignant et
pas seulement une Houmroh,
la mise en œuvre de ces directives peut être classée comme une
Houmroh
dans un certain sens, car elles exigent que chaque individu, en
fonction de sa situation unique, s'abstienne d'activités qui
pourraient être techniquement admissibles, et même appropriées,
dans différentes circonstances.11
Nous
pouvons donc conclure que le phénomène d'une Houmroh
est fermement enraciné dans la tradition halakhique. Il convient
d'être Mahmir
afin d'éviter des situations de tentation, afin de respecter
l'esprit de la loi ou de renforcer une Miswoh,
et d'éviter un acte douteux pouvant entraîner une transgression,
même si le processus halakhique le permet.
Il
convient de noter que même si la Houmroh
est considérée comme juste et louable, elle n'est pas
nécessairement nécessaire, même pour les grands Hakhomim
de la Tôroh, car R. Kahano` n'était pas Mahmir
concernant la façon de mettre ses chaussures et R. Sadhôq
n'était pas Mahmir
quant au fait de ne rien manger en-dehors de la Soukkoh.12
Cependant, de telles Houmrôth
sont certainement une expression valable et louable de la crainte et
de l'amour envers Hashshém lorsqu'elles sont assumées par celui qui
se sent inspiré à le faire.
- Est-ce une folie ou un acte de piété d'adopter une Houmroh ?
Maintenant
que nous avons établi une base solide pour la pratique de la
Houmroh,
il est surprenant de voir une décision dans le Shoulhon
´oroukh qui semble délégitimer cette pratique même. Le Shoulhon
´oroukh13
stipule que celui qui est exempté de la Miswoh
de la Soukkoh, et reste néanmoins dans la Soukkoh, ne reçoit aucune
récompense céleste pour sa Houmroh
et est plutôt considéré comme un idiot. Le Moghén `avrohom14
ז״ל
tranche
de la même manière en ce qui concerne celui qui est exempté de
l'obligation de s'accouder à la table du Sédhar de Pasah
et le fait néanmoins, et indique la source de cette décision dans
le Talmoudh Yaroushlami,
qui déclare que quiconque qui est exempté de quelque chose et le
fait néanmoins est considéré comme un idiot.15
Le Moghén `avrohom souligne cependant que cette déclaration ne peut
pas être prise à la lettre, car nous pratiquons de nombreuses
Houmrôth
qui sont considérées appropriées et même louables. Il est d'avis
que le Talmoudh Yaroushlami
doit certainement se référer à un sous-ensemble spécifique de
Houmrôth
qui sont inappropriées et contre-productives. Malheureusement, le
Moghén `avrohom ne définit pas la nature de ces Houmrôth
qui sont considérées comme stupides plutôt que pieuses.
Plusieurs
tentatives d'explications ont été entreprises pour clarifier cette
décision déroutante du Talmoudh Yaroushlami.
- Problème n°1 : Inventer une nouvelle religion
Ribbénou
Manahém
Hammé`iri ז״ל
explique
que le Yaroushlami
se réfère au cas de celui qui est Mahmir
d'une manière qui n'entraîne aucun accomplissement spirituel, car
la Houmroh
qu'il a adoptée n'amène à l'accomplissement d'aucune Miswoh,
ni ne stimule le développement intellectuel ou éthique.16
Celui qui invente un acte d'adoration inutile qui n'apporte aucun
avantage halakhique ou éthique mérite certainement d'être qualifié
d'imbécile. Bien que son intention soit sincère, il invente une
nouvelle religion au lieu d'améliorer son accomplissement du
judaïsme.
- Problème n°2 : Transgression d'une autre Halokhoh
Alors
que le Mé`iri a interprété la critique du Yaroushlami
comme dirigée contre celui dont le Houmroh
n'a pas de substance positive, la plupart des Maphôrashim
comprennent que le Yaroushlami
critique celui dont la Houmroh
pourrait contenir un élément positif tout en ayant également des
ramifications négatives qui l'emportent sur son avantage. Le
Shavouth
Ya´aqôv17
ז״ל
suggère
que ce principe est cité par le Shoulhon
´oroukh spécifiquement en ce qui concerne celui qui est assis dans
la Soukkoh sous la pluie parce que bien qu'une telle personne
améliore son accomplissement de la Miswoh
de résider sous la Soukkoh, il transgresse la Miswath
´aséh
de se réjouir de la fête, ainsi que le principe de la Tôroh selon
quoi דְּרָכֶיהָ
דַרְכֵי-נֹעַם
« ses
voies sont des voies de contentement ».18
De plus, le Shavouth
Ya´aqôv
cite la Mishnoh qui compare la chute de pluies durant Soukkôth à un
serviteur qui a préparé une coupe pour le roi et le roi l'a jetée
à son visage. Lorsque Hashshém fait pleuvoir pendant Soukkôth,
cela constitue un rejet explicite de notre Miswoh
de s'asseoir dans la Soukkoh, et donc celui qui continue de s'asseoir
dans la Soukkoh au mépris de ce message clair fait preuve de manque
de respect envers le Roi des rois.
Le
principe de la chose, selon le Shavouth
Ya´aqôv,
est facilement généralisable. Chaque fois qu'agir de manière
stricte concernant une Halokhoh
entraîne une transgression d'une autre Halokhoh,
une telle Houmroh
est clairement contre-productive, et nous pouvons à juste titre
attribuer la folie à celui qui la pratique.
- Problème n°3 : L'arrogance
Si
nous examinons cette citation du Yaroushlami
dans son contexte d'origine, nous constatons que le Yaroushlami
critique en effet celui dont la Houmroh
constitue une transgression d'une autre exigence halakhique.
Cependant, l'exigence halakhique concurrente ne réside pas dans le
domaine de Bén `odhom Lammoqôm, des Miswôth
entre l'homme et Hashshém, mais plutôt dans le domaine de Bén
`odhom Lahavérô,
entre l'homme et son prochain.
Le
Yaroushlami
introduit ce principe vers la fin d'une discussion complexe sur
l'interdiction de montrer sa religiosité. Le Yaroushlami
analyse un différend concernant la possibilité d'être Mahmir
d'une manière qui rend publique sa piété extraordinaire, en
distinguant entre la Houmroh
qui implique le sacrifice de soi et qui ne fait que susciter l'éloge,
et entre un Hokhom
ou dirigeant communautaire établi et un citoyen moyen. Au cours de
cette discussion, le Yaroushlami
rapporte une histoire19 :
R.
Za´iro`
a dit : « [Un
Talmidh des Hakhomim
peut suivre une ligne de conduite qui entraînera pour lui une
difficulté] uniquement s'il ne fait pas ridiculiser les autres ».
[L'histoire suivante illustre cela :] Une fois R. Mayasho`
et R. Shamou`él
bar R. Yishoq
étaient assis et mangeaient dans l'un des Botté Kanosiyôth
à l'étage, et il était temps de prier. R. Shamou`él
bar R. Yishoq
s'est levé et a prié [interrompant son repas]. R. Mayasho`
lui a dit : « Ribbi
n'a-t-il pas enseigné : ''S'ils ont commencé [à manger], ils
n'interrompent pas [leur repas pour prier]'' ? Et Hizqiyoh
[n'a-t-il pas] enseigné : ''Quiconque est exempté d'une
obligation et l'accomplit est appelé un simplet'' ? ».
Les
critiques de R. Mayasho`
ז״ל
à
l'encontre de R. Shamou`él
bar R. Yishoq
n'étaient pas simplement qu'il se livrait à la pratique d'une
Houmroh,
mais qu'il le faisait d'une manière qui pouvait être considérée
comme insultante pour ses collègues et pouvait être interprétée à
tort comme une expression d'arrogance et supériorité religieuse.
Le
Talmoudh Bavli considère également comme axiomatique qu'il est
interdit de se livrer à la pratique d'une Houmroh
si cette pratique donne une apparence d'arrogance, bien que les
détails de cette interdiction soient sujets à débat. À deux
endroits de la Mishnoh, Rabban Gamli`él ז״ל
et
les Hakhomim
se demandent s'il est permis de respecter une Houmroh
particulière. Ils discutent dans la Masakhath Barokhôth20
sur la permissivité pour un Hothon,
qui est exempté de l'obligation de réciter le Shama´,
de suivre la pratique de Rabban Gamli`él, qui a récité le Shama´
le soir de son mariage. Dans la Masakhath Pasohim21,
ils discutent de la permissivité pour Juif ignorant de s'abstenir de
travailler à Tish´oh Ba`ov,
comme c'était la coutume des Talmidhé Hakhomim.
La
Gamoro`
conclut que, fondamentalement, tout le monde convient que l'on ne
peut pas s'engager dans une Houmroh
qui pourrait sembler être une expression d'arrogance. Les débats ne
portent que sur les détails d'une telle interdiction. Lors d'un
mariage, si tous les invités récitent le Shama´
et que le Hothon
récite avec eux, il peut sembler arrogant parce qu'il récite le
Shama´
dans des circonstances où d'autres Hathonim
ne l'ont pas fait, mais peut-être qu'il ne semble pas arrogant,
parce qu'il agit comme tout le monde au mariage. En ce qui concerne
Tish´oh Ba`ov,
il est peut-être arrogant pour un Juif ignorant de prendre congé de
son travail et d'agir comme s'il était capable de passer une journée
entière à méditer sure la perte du Béth Hammiqdosh. D'un autre
côté, celui qui l'observe pourrait peut-être supposer que sa
journée de travail était courte ce jour-là et qu'il est rentré
plus tôt parce qu'il n'y avait pas de travail disponible.
Il
est clair, cependant, que HaZa''l
s'inquiétaient de la possibilité que quelqu'un en arrive à abuser
du concept de la Houmroh
afin de démontrer sa supériorité religieuse. Non seulement cela,
mais même une personne sincère ne pourrait pas agir d'une manière
qui pourrait être mal interprétée comme une expression
d'arrogance, et donc provoquer une discorde sociale ou engendrer du
cynisme à propos de la pratique religieuse.
- D'autres problèmes potentiels
Nous
trouvons également d'autres contextes dans lesquels HaZa''l
étaient sensibles aux dangers Bén `odhom Lahavérô
qui pouvaient découler de la pratique d'une Houmroh.
Un exemple simple se trouve dans une Gamoro`
de la Masakhath Sôtoh22.
La Mishnoh y déclare qu'un « piétiste
insensé »
provoque la destruction du monde. La Gamoro`
illustre le sens d'une piété folle en décrivant un homme qui voit
une femme se noyer dans la rivière mais s'abstient de la sauver
parce qu'il est inapproprié de regarder les femmes. Ceci est un
exemple évident d'une Houmroh
qui a mal tourné.
Un
exemple plus subtil se trouve dans la Tôsaphto`23,
qui stipule que l'on n'est pas autorisé à nous affliger par un
jeûne excessif, de peur qu'on ne nuise à notre santé et qu'on ne
puisse pas travailler, et que l'on devienne ainsi un fardeau pour la
communauté. Nous apprenons d'ici que la Houmroh
est encouragé au détriment de ses propres ressources financières,
mais pas si cela conduit les autres à s'occuper financièrement de
nous.
En
fait, dès le tout début de la Tôroh, on nous enseigne qu'il ne
faut pas s'engager dans une Houmroh
au détriment des autres. `avrohom `ovinou ע״ה,
après avoir conquis les quatre rois et acquis ainsi tout le butin
qu'ils avaient pris aux cinq rois conformément aux lois de la guerre
contemporaines, a décidé d'être Mahmir
et refusa de garder le butin de Sodome.24
Mais il savait que sa Houmroh
exercerait une pression sociale sur ses alliés païens, qui avaient
tout droit à leur part dans le butin de la guerre et seraient
poussés à renoncer à leurs parts afin de ne pas apparaître moins
droits que lui. `avrohom n'était pas disposé à faire pression sur
les autres pour qu'ils soient Mahmirim
s'ils ne voulaient pas sincèrement l'être de leur propre gré, et
il a donc explicitement stipulé qu'il n'était Mahmir
que pour son propre compte, mais pas pour les autres. Cela a établi
un précédent pour les pieux Juifs qui doivent Mahmirim
à leurs propres frais, tout en veillant à ne pas nuire ou gêner
les autres, ni à leur imposer leurs propres Houmrôth.
Or, beaucoup de personnes aujourd'hui qui ont pris sur elles
certaines Houmrôth se comportent avec arrogance et extrémisme, et
pensent qu'il est bien que les autres soient aussi Mahmirim
qu'elles-mêmes. Cela a pour conséquence de développer un
radicalisme idiot et des sentiments de supériorité qui amènent à
mépriser les autres qui sont moins Mahmirim.
Cela n'est pas la voie de la Tôroh ! Si quelqu'un veut être
Mahmir
dans un domaine, qu'il s'applique lui-même cette Houmroh
sans l'imposer à qui que ce soit d'autre, ni rabaisser ceux qui ne
seraient pas à son niveau de rigueur religieuse.
- Conclusion
Nous
avons vu plusieurs critiques de la pratique inappropriée d'une
Houmroh.
Le Mé`iri a critiqué la Houmroh
dépourvue de signification halakhique ou qui ne cause pas une
amélioration éthique. Le Shavouth
Ya´aqôv
a critiqué une Houmroh
adoptée au détriment de notre respect pour Hashshém, pour Ses
Miswôth
ou pour les principes généraux de la Tôroh. Et de nombreuses
sources ont critiqué la Houmroh
qui se fait au détriment des autres, qui affecte leurs vies, leurs
gagne-pains ou leurs sentiments. Il est clair que la pratique d'une
Houmroh,
bien que louable, requiert de l'intelligence et du jugement, afin de
s'assurer que son bénéfice n'est pas contrebalancé par
l'insensibilité aux autres valeurs de la Tôroh.
1Shabboth
14a, Pasohim
40b, Yavomôth 46a, Bavo` Masi´a`
92a, ´avôdhoh Zoroh 17a, 58b-59a. Un
Nozir a une interdiction Min Hattôroh de consommer des raisins, et
de ce fait, une Houmroh consiste à s'éloigner d'un vignoble afin
d'éviter la tentation.
261a
3Il
est laissé à l'appréciation de chacun de choisir de placer sa
chaussure droite ou sa chaussure gauche en premier, car d'un côté,
ceux qui mettent leur chaussure gauche en premier le font parce que
c'est du côté gauche que l'on attache les Taphillin
du bras, tandis que de l'autre côté, ceux qui mettent la chaussure
droite en premier le font parce que la règle générale veut qu'on
donne priorité au côté droit en toute chose.
4C'est-à-dire,
qu'elle n'est qu'une Barrayatho`, mais pas une
Mishnoh.
5C'est-à-dire,
parfois il commençait par mettre la chaussure droite, parfois il
commençait par mettre la chaussure gauche.
644b
74:14
826a-b
9Il
ne s'est pas lavé les mains au préalable, car d'après son opinion
on n'est pas obligé de se laver les mains pour de la nourriture
valant moins que le volume d'un œuf.
11De
plus, il est probable que dans ces Miswôth, selon le
Rambo''n, est incluse à la fois une obligation absolue de respecter
l'esprit de la loi et des encouragements à être Mahmir et à
la hauteur d'une version plus idéalisée de l'esprit de la loi, que
le Rambo''n appelle Parishouth.
12Il
semble cependant, d'après le passage de la Masakhath Houllin,
que chaque Hokhom devrait être Mahmir et éviter les
éléments douteux qui ont été autorisés uniquement par le
jugement subjectif du Rov local.
13`ôrah
Hayyim 639:7
14`ôrah
Hayyim 472:6
17Tashouvôth
Shavouth Ya´aqôv
3:45, cité dans le Sha´aré
Tashouvoh sur le Shoulhon
´oroukh, `ôrah Hayyim
639:5.
2016b
2154b
2221a
23Ta´nith
2:12
24Baré`shith
14:21-24