mercredi 21 décembre 2016

Qu'est-ce qui a mené aux événements de Hanoukkoh ?

ב״ה

Qu'est-ce qui a mené aux événements de Hanoukkoh ?


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Bien que l'histoire traditionnelle de Hanoukkoh présente les grecs comme de méchants tyrans qui ont désiré notre destruction et la culture grecque comme la forme ultime du mal, en creusant plus profondément l'histoire de cette période nous sommes ébahis par la face obscure, non pas des grecs, mais des dirigeants religieux et politiques Israélites de l'époque.

Lorsque Alexandre le Grand défit l'empire perse et devint l'empereur indiscuté de la région, son attitude envers les Israélites et leur foi fut à l'image ce que l'on avait connu avec les perses :

  • Les grecs, comme les perses, appréciaient la liberté de culte et l'expression religieuse.
  • Comme les prédécesseurs perses, les grecs soutinrent et encouragèrent même l'éducation israélite et le service du Béth Hammiqdosh.

Comment se fait-il donc que la politique grecque envers les Israélites changea si radicalement aux alentours de l'an 187 avant l’Ère Courante, sous le règne d'Antioche Épiphane IV, à peine moins de 150 ans après Alexandre ?

Flavie Joseph, le célèbre historien Israélite qui vécut au 1er siècle de l'E.C., décrit les luttes de pouvoir ayant eu lieu entre le Kôhén Godhôl, Hôniyô (Onias III) et les membres de la famille Touvyoh, à Jérusalem. Hôniyô avait un frère nommé Yahôshoua´, qui obtint la haute prêtrise en trahissant sa famille et son peuple. Yahôshoua´ renia son nom israélite, se fit appeler « Jason » et devint un helléniste (un Israélite adhérant à la philosophie grecque et qui tentait de rendre la Tôroh conforme à cette pensée). Jason pactisa avec le roi en lui donnant l'argent qu'il avait pris des coffres du Béth Hammiqdosh, et devint ainsi Kôhén Godhôl et pu jouir de la protection du roi. Voyant que la haute prêtrise pouvait s'acheter, Ménélaüs, un autre Kôhén, renversa Jason et fut intronisé Kôhén Godhôl à sa place. Lorsque Hôniyô, qui était le Kôhén Godhôl légitime, dénonça Ménélaüs, ce dernier le fit tuer. Jason, le précédent Kôhén Godhôl, organisa une armée et commença à massacrer les Israélites qui étaient loyaux envers Ménélaüs, et une guerre civile s'en suivit.

Antioche, qui livrait une guerre contre l’Égypte à ce moment-là, après avoir demandé des nouvelles de son empire, se fit informer des événements qui se déroulaient dans la ville sainte de Jérusalem. L'intégralité de l'empire était sous contrôle, sauf la Judée. On lui fit parvenir le message suivant : « Les Judéens ont une guerre civile. » Furieux et frustré, Antioche envoya des troupes vers Jérusalem et leur donna la permission de massacrer quiconque s'opposerait à l'installation d'une idole dans le Béth Hammiqdosh et interdit la pratique de la foi israélite. Le raisonnement était que si la foi israélite était incapable de rendre ces gens plus civilisés, la culture et la religion grecque allaient s'en charger ! Des autels païens furent construits et des rouleaux de la Tôroh brûlés. Il était décidé à ne pas laisser une bataille interne pour s'emparer de la haute prêtrise ébranler la quiétude de son empire, ni le détourner de sa mission d'étendre cet empire.

Cela dura dix années, jusqu'à ce que la famille de Mattithyohou, un Kôhén, parvienne à unir les Israélites sous la bannière de la Tôroh et à renverser les grecs. Ils se lancèrent également dans une campagne pour éradiquer l'influence de la culture et pensée grecque. Avec les fils de Mattithyohou, et Yahoudhoh Makkabbi à leur tête, les Israélites défirent les armées grecques et restaurèrent le service religieux du Béth Hammiqdosh. C'est à la suite de cette victoire militaire et de la redédicace du Béth Hammiqdosh que fut instituée la fête de Hanoukkoh.

L'histoire de Hanoukkoh ne concerne donc pas uniquement l'ennemi extérieur qui désire nous détruire, mais également et surtout l'ennemi de l'intérieur prêt à usurper une position et un titre qui ne lui revient pas de droit et qui pense pouvoir concilier la Tôroh avec des idéologies païennes et étrangères. Il incombe à chaque Israélite de s'opposer à ces ennemis de l'intérieur, et ne pas rester silencieux, de façon à élever haut la bannière de la Tôroh et sanctifier le Nom d'HaShem.

Malheureusement, avec les nombreux apostats, égarés et hérétiques faisant à notre époque partie de notre peuple ou qui prétendent l'être, qui ont usurpé le nom « Israël », et qui falsifient la Tôroh et notre foi, cette bataille de Hanoukkoh est encore actuelle. Puissions-nous avoir la force de la mener jusqu'au bout.

Quant à ceux qui désespèrent en se disant que nos ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur sont trop nombreux et que les Israélites qui restent réellement fidèles à la Tôroh sont une infime minorité, prenez à cœur les paroles de la prière de « ´al Hannissim » que nous faisons durant les huit jours de Hanoukkoh : מָסַרְתָּ גִּבּורִים בְּיַד חַלָּשִׁים. וְרַבִּים בְּיַד מְעַטִּים. וּרְשָׁעִים בְּיַד צַדִּיקִים. וּטְמֵאִים בְּיַד טְהורִים. וְזֵדִים בְּיַד עוסְקֵי תורָתֶךָ « Tu as livré les forts entre les mains des faibles, ceux qui sont nombreux entre les mains de ceux qui sont peu [en nombre], les impies entre les mains des justes, les impurs entre les mains des purs, et les rebelles entre les mains de ceux qui s'occupent de Ta Tôroh. »


Puissions-nous connaître prochainement et de nos jours la destruction de tous nos ennemis et des ennemis d'HaShem, qu'ils viennent de l'intérieur ou de l'extérieur, et puissions-nous voir de nos yeux la victoire de ceux qui gardent la Tôroh et ses Miswôth !
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