mercredi 29 juin 2016

Le Judaïsme est basé sur la preuve et non pas que sur la foi

ב״ה

Le Judaïsme est basé sur la preuve et non pas que sur la foi


Cet article peut être téléchargé ici.

Trop souvent, et principalement dans les milieux hassidiques, on donne au Judaïsme une impression incorrecte d'être une religion basée sur la foi à l'instar du christianisme. C'est une grave erreur ! Dès lors que le Judaïsme est déformé de cette manière, il perd sa nature rationnelle, vraie et unique, nous privant par la même occasion de tout argument pouvant justifier le fait de ne pas adhérer aux autres religions. Dans un tel cas, si le Judaïsme est semblable aux autres religions, en ce que lui aussi est basé sur la foi, pourquoi un Juif devrait-il absolument suivre le Judaïsme ? Car si la foi se voit octroyer une valeur et une place plus grande que la preuve, quelqu'un pourrait alors, à juste titre, déclarer : « J'ai une plus grande foi en Jésus qu'en Moïse » ou « J'ai une plus grande foi dans le Coran que dans la Torah », des positions auxquelles un Juif fidèle à la Tôroh ne pourrait apporter la moindre réponse.

Or, Môshah Rabbénou ע״ה nous a enseigné dans la Tôroh un tout autre Judaïsme, qui est non seulement une religion unique à laquelle aucune autre ne peut être comparée, mais qui, en plus, est principalement basée sur la preuve, ainsi qu'il est dit1 : אַתָּה הָרְאֵתָ לָדַעַת, כִּי יהוה הוּא הָאֱלֹהִים: אֵין עוֹד, מִלְּבַדּוֹ « Toi, tu as été initié à cette connaissance: que `adhônoy seul est Dieu, qu'il n'en est point d'autre en-dehors de Lui », et2 : וְיָדַעְתָּ הַיּוֹם, וַהֲשֵׁבֹתָ אֶל-לְבָבֶךָ, כִּי יהוה הוּא הָאֱלֹהִים, בַּשָּׁמַיִם מִמַּעַל וְעַל-הָאָרֶץ מִתָּחַת: אֵין, עוֹד « Et tu sauras aujourd'hui, et le graveras contre ton cœur, que `adhônoy seul est Dieu, dans les cieux en haut et sur la terre ici bas ; il n'en est point d'autre ! ». Le Juif ne doit pas seulement croire que Dieu existe et est l'Unique ; il doit également le savoir ! Le Judaïsme n'est pas une religion de croyances mais de connaissances solides, inaltérables et irréfutables. Môshah Rabbénou nous a enseigné que Dieu a orchestré la Révélation au Sinaï afin que nous possédions des « preuves », afin que nous basions nos croyances sur des vérités démontrées, et non sur une foi immature.

Un Judaïsme basé sur la foi uniquement ignore les paroles de Môshah Rabbénou, dépouille le Judaïsme de son âme (les gens font ceci ou cela parce qu'on leur a dit de le faire, mais ne savent pas, dans le fond, pourquoi) et désarme les Juifs face aux missionnaires de quelque autre religion que ce soit. Et l'une des raisons pour lesquelles certains Juifs font la promotion d'un Judaïsme basé sur la foi et non les preuves est qu'ils ne savent en réalité pas du tout démontrer la véracité du Judaïsme, car ils n'ont jamais vraiment pris la peine de concrètement utiliser leurs cerveaux et leur faculté de raisonnement pour creuser dans la Tôroh. Au contraire, on les a éduqués dans un culte qui leur enseigne à avoir une foi aveugle dans le Rebbe (qui est comme un demi dieu) et à avaler sans broncher ni réfléchir toutes les paroles qui seraient prononcées par un rabbin. Mais que l'on ne s'y trompe pas : un Judaïsme basé sur la foi uniquement n'est plus du Judaïsme, car Môshah Rabbénou a exigé que la foi soit soutenue par l'évidence, la raison et les preuves. Voilà pourquoi le Ramba''m ז״ל écrit ceci dans le tout dernier chapitre de son Guide des Égarés3 :

Les Sages disent encore qu'on exige de l'homme d'abord la connaissance de la Loi, ensuite l'acquisition de la sagesse, et enfin la connaissance de la tradition qui se rattache à la Loi, c'est-à-dire de savoir en tirer des règles pour sa conduite. Tel doit être l'ordre successif des études : d'abord on doit connaître les idées en question traditionnellement, ensuite on doit savoir les démontrer, et enfin on doit se rendre un compte exact des actions qui constituent une bonne conduite. Voici comment ils s'expriment sur les questions qui sont successivement adressées à l'homme au sujet de ces trois choses : « Lorsque l'homme se présente devant le tribunal (céleste), on lui demande d'abord : As-tu fixé certaines heures pour l'étude de la Loi ? As-tu discuté sur la sagesse ? As-tu appris à comprendre les sujets les uns par les autres ? »4 Il est donc évident que, selon eux, la connaissance de la Loi est une chose et la sagesse une chose à part ; celle-ci consiste à confirmer les vérités de la Loi au moyen de la spéculation vraie.

Voilà pourquoi toute communauté juive qui forme ses fidèles à devenir des robots privés de la faculté de raisonner, et les contraint à simplement accepter une parole ou une règle sur la seule base de la « foi » et confiance aveugle, est une communauté déviante n'ayant rien à voir avec le Judaïsme et qu'il est préférable de qualifier de secte. Et c'est d'eux dont parlent les versets suivants5 :

Le Seigneur a dit: Puisque ce peuple ne Me rend hommage que de bouche et ne M'honore que des lèvres, et qu'il tient son cœur éloigné de Moi, et que sa piété à Mon égard se borne à des préceptes d'hommes, à une leçon apprise, Je vais continuer à faire avec ce peuple des choses surprenantes, inouïes, où la sagesse de ses sages restera courte, où l'intelligence de ses gens d'esprit se voilera.
וַיֹּאמֶר אֲדֹנָי, יַעַן כִּי נִגַּשׁ הָעָם הַזֶּה, בְּפִיו וּבִשְׂפָתָיו כִּבְּדוּנִי, וְלִבּוֹ רִחַק מִמֶּנִּי--וַתְּהִי יִרְאָתָם אֹתִי, מִצְוַת אֲנָשִׁים מְלֻמָּדָה. לָכֵן, הִנְנִי יוֹסִף לְהַפְלִיא אֶת-הָעָם-הַזֶּה--הַפְלֵא וָפֶלֶא; וְאָבְדָה חָכְמַת חֲכָמָיו, וּבִינַת נְבֹנָיו תִּסְתַּתָּר

1Davorim 4:35
2Ibid., verset 39
3Môréh Navoukhim, Livre 3, Chapitre 54
4Talmoudh, Shabboth 31a

5Yasha´yohou 29:13-14
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...