ב״ה
Exposer
les fausses notions
Minhagh
Yisro`él Tôroh Hi`
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À
travers l'histoire, de nombreux rabbins ont défendu les Minhoghim
développés au fur et à mesure du temps par des phrases telles que
מִנְהַג
יִשְׂרָאֵל תּוֹרָה הִיא « Minhagh
Yisro`él Tôroh Hi` - la coutume d'Israël est la Tôroh »1
ou מִנְהַג
אֲבוֹתֵינוּ תּוֹרָה הִיא
« Minhagh
`avôthénou Tôroh Hi` - la coutume de nos ancêtres est la
Tôroh »2,
et toutes leurs variantes. Par-là, toute pratique défendue par les
rabbins d'aujourd'hui est élevé au rang de « Tôroh »
et doit être observée. Autant dire que bon nombre de personnes
usent d'une telle rhétorique comme un argument d’autorité très
simple pour défendre leurs propres coutumes, quelles qu'elles
soient.
Il
est vrai que de telles expressions sont employées dans le Talmoudh3,
mais elles ont été complètement dévoyées. Si n'importe quel
rabbin avait le pouvoir d'instituer de nouvelles coutumes, le
Judaïsme se détruirait lui-même. S'il suffisait qu'une certaine
pratique soit suivie depuis des générations pour devoir être
considérée comme la Tôroh (et qu'à l'inverse, qu'une certaine
pratique ne soit plus suivie depuis des générations pour ne plus
devoir être considérée comme la Tôroh), cela créerait des
contradictions et incohérences dans le Judaïsme (ce qui est
effectivement le cas). Que veut-on dire, donc, par l'expression
מִנְהַג
יִשְׂרָאֵל תּוֹרָה הִיא ?
Les
coutumes dont parle le Talmoudh sont celles qui ont été développées
et/ou approuvées par le Sanhédhrin de Jérusalem, auquel nous avons
une obligation biblique de nous soumettre. Et tout ce qui est né
après le démantèlement du Sanhédhrin n'est que communautaire,
mais n'a pas le niveau d'une pratique approuvée par la Tôroh et les
Sages. En d'autres mots, elle n'a pas de valeur contraignante sur
l'ensemble du peuple d'Israël, et celui qui ne désire pas
l'appliquer ou se l'imposer a le droit de la rejeter. Tout cela, le
Ramba''m ז״ל
l'a
clairement expliqué dans son Mishnéh Tôroh, d'abord dans son
introduction,
où il écrit :
24.
Le but des deux Talmoudhin
est de commenter les paroles de la Mishnoh, d'expliquer ses
[leçons] profondes et les choses qui ont été développées dans
chaque tribunal depuis les jours de Rabbénou Haqqodhôsh jusqu'à
la composition du Talmoudh. Des deux Talmoudhin, de la Tôsafto`,
du Sifro`, du Sifré et des Tôsaftôth4,
de tout cela sont déduits l'illicite et le licite, l'impur et le
pur, le coupable et l'innocent, le valable et l'invalide,
conformément à ce qui s'est transmis oralement d'un homme à un
autre, depuis la bouche de Môshah au Sinaï.
|
כד וְעִנְיַן
שְׁנֵי הַתַּלְמוּדִין--הוּא
פֵּרוּשׁ דִּבְרֵי הַמִּשְׁנָה וּבֵאוּר
עֲמוּקוֹתֶיהָ,
וּדְבָרִים
שֶׁנִּתְחַדְּשׁוּ בְּכָל בֵּית דִּין
וּבֵית דִּין מִיְּמוֹת רַבֵּנוּ
הַקָּדוֹשׁ וְעַד חִבּוּר הַתַּלְמוּד.
וּמִשְּׁנֵי
הַתַּלְמוּדִין,
וּמִן
הַתּוֹסֶפְתָּא,
וּמִסִּפְרָא
וּמִסִּפְרֵי,
וּמִן
הַתּוֹסֶפְתּוֹת--מִכֻּלָּם
יִתְבָּאַר הָאָסוּר וְהַמֻּתָּר,
וְהַטָּמֵא
וְהַטָּהוֹר,
וְהַחַיָּב
וְהַפָּטוּר,
וְהַכָּשֵׁר
וְהַפָּסוּל,
כְּמוֹ
שֶׁהִעְתִּיקוּ אִישׁ מִפִּי אִישׁ
מִפִּי מֹשֶׁה מִסִּינַי
|
25.
Sont également déduites
d'elles5
les choses que décrétèrent les sages et prophètes dans chaque
génération afin de faire une haie protectrice à la Tôroh,
conformément à l'explication qui a été entendue de Môshah
Rabbénou [sur le verset suivant6] :
« et vous garderez Mes préceptes »,
qui veut dire : « Faites des sauvegardes à
Mes préceptes »7
|
כה גַּם
יִתְבָּאַר מֵהֶם דְּבָרִים שֶׁגָּזְרוּ
חֲכָמִים וּנְבִיאִים שֶׁבְּכָל דּוֹר
וָדוֹר,
לַעֲשׂוֹת
סְיָג לַתּוֹרָה,
כְּמוֹ
שֶׁשָּׁמְעוּ מִמֹּשֶׁה בְּפֵרוּשׁ
"וּשְׁמַרְתֶּם
אֶת-מִשְׁמַרְתִּי",
שֶׁאָמַר
עֲשׂוּ מִשְׁמֶרֶת לְמִשְׁמַרְתִּי
|
26.
De même, il peut être
déduit d'elles les Minhoghôth8
et les Taqqonôth9
qui furent décrétées ou pratiquées dans chaque génération,
selon ce qui a été observé du tribunal de cette génération.
Il est interdit de dévier d'elles10,
car il est dit11 :
« Ne t'écarte de toute parole qu'ils
t'énonceront, ni à droite, ni à gauche ».
|
כו וְכֵן
יִתְבָּאַר מֵהֶם הַמִּנְהָגוֹת
וְהַתַּקָּנוֹת שֶׁהִתְקִינוּ אוֹ
שֶׁנָּהֲגוּ בְּכָל דּוֹר וָדוֹר,
כְּמוֹ
שֶׁרָאוּ בֵּית דִּין שֶׁלְּאוֹתוֹ
הַדּוֹר,
לְפִי
שֶׁאָסוּר לָסוּר מֵהֶם,
שֶׁנֶּאֱמָר:
לֹא
תָסוּר,
מִכָּל
הַדָּבָר אֲשֶׁר-יַגִּידוּ
לְךָ--יָמִין
וּשְׂמֹאל
|
27.
De même, [elles incluent]
des jugements et des règles merveilleuses qui ne furent pas reçus
de Môshah, mais qui furent tranchés par le Grand Tribunal12
de cette génération au moyen des principes d'exégèse qui y
sont exposés. Les Anciens les tranchèrent et conclurent que
c'était la règle. Tout ce que Rov `ashi a inclus dans le
Talmoudh provient des temps de Môshah jusqu'à son époque.
|
כז וְכֵן
מִשְׁפָּטִים וְדִינִין פִּלְאִיִּים
שֶׁלֹּא קִבְּלוּ אוֹתָן מִמֹּשֶׁה,
וְדָנוּ
בָּהֶן בֵּית דִּין הַגָּדוֹל שֶׁלְּאוֹתוֹ
הַדּוֹר בַּמִּדּוֹת שֶׁהַתּוֹרָה
נִדְרֶשֶׁת בָּהֶן,
וּפָסְקוּ
אוֹתָן הַזְּקֵנִים,
וְגָמְרוּ
שֶׁהַדִּין כָּךְ הוּא.
הַכֹּל
חִבַּר רָב אַשֵׁי בַּתַּלְמוּד,
מִיְּמוֹת
מֹשֶׁה וְעַד יָמָיו
|
29.
Il ressort [donc que]
Rabbino`, Rov `ashi et leurs compagnons sont la fin des grands
Sages [du peuple] d'Israël qui transmirent la Loi Orale et qui
décrétèrent des Gazérôth13,
ordonnèrent des Taqqonôth et instituèrent des Minhoghôth. Ces
Gazérôth, Taqqonôth et Minhoghôth se répandirent dans tout
[le peuple d']Israël, dans tous les endroits où ils s'étaient
installés.
|
כט נִמְצָא
רַבִּינָא וְרָב אַשֵׁי וְחַבְרֵיהֶם,
סוֹף
גְּדוֹלֵי חַכְמֵי יִשְׂרָאֵל
הַמַּעְתִּיקִים תּוֹרָה שֶׁבְּעַל
פֶּה,
וְשֶׁגָּזְרוּ
גְּזֵרוֹת וְהִתְקִינוּ תַּקָּנוֹת
וְהִנְהִיגוּ מִנְהָגוֹת וּפָשְׁטוּ
גְּזֵרוֹתָם וְתַקָּנוֹתָם וּמִנְהֲגוֹתָם
בְּכָל יִשְׂרָאֵל,
בְּכָל
מְקוֹמוֹת מוֹשְׁבוֹתֵיהֶם
|
32.
Chaque tribunal qui fut
établi après le Talmoudh, dans chaque pays, émit des décrets,
des ordonnances ou des coutumes pour les habitants de son pays ou
pour les habitants de [plusieurs pays]. Ces pratiques n'étaient
pas adoptées par tous les Israélites, en raison de la distance
entre leurs [lieux de] résidence et l'interruption des
communications [entre eux], et [parce que] le tribunal d'un
certain pays était individuel et que le Grand Tribunal de 70
[juges] avait été aboli plusieurs années avant la rédaction du
Talmoudh.
|
לב וְכָל
בֵּית דִּין שֶׁעָמַד אַחַר הַתַּלְמוּד
בְּכָל מְדִינָה וּמְדִינָה וְגָזַר
אוֹ הִתְקִין אוֹ הִנְהִיג לִבְנֵי
מְדִינָתוֹ,
אוֹ
לִבְנֵי מְדִינוֹת--לֹא
פָשְׁטוּ מַעֲשָׂיו בְּכָל יִשְׂרָאֵל:
מִפְּנֵי
רֹחַק מוֹשְׁבוֹתֵיהֶם,
וְשִׁבּוּשׁ
הַדְּרָכִים;
וֶהֱיוֹת
בֵּית דִּין שֶׁלְּאוֹתָהּ הַמְּדִינָה
יְחִידִים,
וּבֵית
דִּין הַגָּדוֹל שֶׁלְּשִׁבְעִים
בָּטַל מִכַּמָּה שָׁנִים קֹדֶם חִבּוּר
הַתַּלְמוּד
|
33.
C'est pourquoi, les
habitants d'un pays ne sont pas contraints d'adopter la pratique
de [ceux d']un autre pays, et on ne demande pas à un tribunal
d'approuver un décret qui aurait été émis par le tribunal d'un
pays différent du sien. De même, si l'un des Ga`ônim dit que la
voie du jugement est comme-ci ou comme-ça, alors qu'un tribunal
établit juste après eux interprète que ce n'est pas la voie du
jugement qui est consignée dans le Talmoudh, nous ne sommes pas
contraints d'écouter la première [opinion]. Plutôt, chacun
[agira] selon ce qui lui semblera être le plus exact entre leurs
paroles, que ce soit la première [opinion] ou la dernière.
|
לג לְפִיכָּךְ
אֵין כּוֹפִין אַנְשֵׁי מְדִינָה זוֹ
לִנְהֹג בְּמִנְהַג מְדִינָה אַחֶרֶת,
וְאֵין
אוֹמְרִין לְבֵית דִּין זֶה לִגְזֹר
גְּזֵרָה שֶׁגְּזָרָהּ בֵּית דִּין
אַחֵר בִּמְדִינָתוֹ.
וְכֵן
אִם לִמַּד אֶחָד מִן הַגְּאוֹנִים
שֶׁדֶּרֶךְ הַמִּשְׁפָּט כָּךְ הוּא,
וְנִתְבָּאַר
לְבֵית דִּין אַחֵר שֶׁעָמַד אַחֲרָיו
שְׁאֵין זֶה דֶּרֶךְ הַמִּשְׁפָּט
הַכָּתוּב בַּתַּלְמוּד--אֵין
שׁוֹמְעִין לָרִאשׁוֹן,
אֵלָא
לְמִי שֶׁהַדַּעַת נוֹטָה לִדְבָרָיו,
בֵּין
רִאשׁוֹן,
בֵּין
אַחֲרוֹן
|
34.
Ces paroles14
[ne] s'appliquent [qu']aux Dinim15,
Gazérôth, Taqqonôth et Minhoghôth qui ont été développés
après la rédaction du Talmoudh. Mais toutes les choses qui se
trouvent dans le Talmoudh Bavli, tous les Israélites ont
l'obligation d'y adhérer. Nous devons contraindre chaque ville et
chaque pays à adhérer à toutes les pratiques qui ont été
pratiquées par les Sages qui sont [mentionnés] dans le Talmoudh,
émettre des décrets qui [ressemblent] à leurs décrets, et
marcher dans leurs ordonnances.
|
לד וּדְבָרִים
הַלָּלוּ,
בְּדִינִים
וּגְזֵרוֹת וְתַקָּנוֹת וּמִנְהָגוֹת
שֶׁנִּתְחַדְּשׁוּ אַחַר חִבּוּר
הַתַּלְמוּד.
אֲבָל
כָּל הַדְּבָרִים שֶׁבַּתַּלְמוּד
הַבַּבְלִי,
חַיָּבִין
כָּל בֵּית יִשְׂרָאֵל לָלֶכֶת בָּהֶם;
וְכוֹפִין
כָּל עִיר וְעִיר וְכָל מְדִינָה
וּמְדִינָה לִנְהֹג בְּכָל הַמִּנְהָגוֹת
שֶׁנָּהֲגוּ חֲכָמִים שֶׁבַּתַּלְמוּד,
וְלִגְזֹר
גְּזֵרוֹתָם וְלָלֶכֶת בְּתַקָּנוֹתָם
|
35.
C'est parce que toutes les
choses contenues dans le Talmoudh furent acceptées par tous les
Israélites. Et ces Sages qui ont émis des ordonnances, ou des
décrets, ou des coutumes, ou des règles, et ont enseigné le
jugement de telle ou telle situation, représentaient tous les
sages d'Israël, ou [du moins,] leur majorité. Ils ont reçu la
Qabboloh16
concernant les fondements de l'intégralité de la Tôroh, chaque
homme de la bouche d'un [autre homme], jusqu'à Môshah Rabbénou.
|
לה הוֹאִיל
וְכָל אוֹתָן הַדְּבָרִים שֶׁבַּתַּלְמוּד
הִסְכִּימוּ עֲלֵיהֶם כָּל יִשְׂרָאֵל,
וְאוֹתָן
הַחֲכָמִים שֶׁהִתְקִינוּ אוֹ שֶׁגָּזְרוּ
אוֹ שֶׁהִנְהִיגוּ אוֹ שֶׁדָּנוּ דִּין
וְלִמְּדוּ שֶׁהַמִּשְׁפָּט כָּךְ
הוּא הֶם כָּל חַכְמֵי יִשְׂרָאֵל אוֹ
רֻבָּן,
וְהֶם
שֶׁשָּׁמְעוּ הַקַּבָּלָה בְּעִיקְרֵי
הַתּוֹרָה כֻּלָּהּ,
אִישׁ
מִפִּי אִישׁ עַד מֹשֶׁה רַבֵּנוּ
|
Puis,
une seconde fois dans les Hilkôth Mamrim Chapitre 1, où il
écrit :
1.
Le
grand tribunal de Jérusalem est la base de la Tôroh orale. [Ses
membres] sont les piliers de l’instruction, et c’est d’eux
que sont issus les statuts et les jugements pour tous les
Israélites. La Tôroh [nous a enjoint de] leur faire confiance,
car il est dit17 :
« Selon la
Tôroh qu’ils t’enseigneront, et selon le jugement qu'ils te
diront, tu feras » ;
ceci est un commandement positif. Qui a foi en Môshah Rabbénou
et en sa Tôroh a l’obligation de suivre [leurs directives] dans
la pratique religieuse et de s’en remettre à eux [quant à
l’interprétation des versets].
|
א בֵּית
דִּין הַגָּדוֹל שֶׁבִּירוּשָׁלַיִם--הֶם
עִיקַר תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה,
וְהֶם
עַמּוּד הַהוֹרָאָה,
וּמֵהֶם
חֹק וּמִשְׁפָּט יוֹצֶא לְכָל יִשְׂרָאֵל,
וַעֲלֵיהֶם
הִבְטִיחָה תּוֹרָה:
שֶׁנֶּאֱמָר
"עַל-פִּי
הַתּוֹרָה אֲשֶׁר יוֹרוּךָ,
וְעַל-הַמִּשְׁפָּט
אֲשֶׁר-יֹאמְרוּ
לְךָ--תַּעֲשֶׂה",
זוֹ
מִצְוַת עֲשֵׂה.
וְכָל
הַמַּאֲמִין בְּמֹשֶׁה רַבֵּנוּ
וּבְתוֹרָתוֹ--חַיָּב
לִסְמֹךְ מַעֲשֵׂה הַדָּת אֲלֵיהֶם,
וּלְהִשָּׁעֵן
עֲלֵיהֶן
|
3.
[Cela
concerne aussi bien] les règles qu’ils ont apprises par
tradition orale, qui constituent la Tôroh orale, les règles
qu’ils ont déduites d’eux-mêmes par l’une des règles
d’herméneutique de la Tôroh – [règle] qui leur a paru
correcte –, et les mesures qu’ils ont instituées comme
haie protectrice à la
Tôroh, pour répondre aux besoins du moment, qui comprennent les
décrets, les ordonnances, et les coutumes, dans chacune de ces
trois catégories, il est un commandement positif d’obéir [à
leurs directives]. Celui qui néglige l’une d’elles
transgresse un commandement négatif.
|
ג אֶחָד
דְּבָרִים שֶׁלָּמְדוּ אוֹתָן מִפִּי
שְׁמוּעָה,
וְהֶם
תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה,
וְאֶחָד
דְּבָרִים שֶׁלָּמְדוּ אוֹתָן מִפִּי
דַּעְתָּן בְּאַחַת מִן הַמִּדּוֹת
שֶׁהַתּוֹרָה נִדְרֶשֶׁת בָּהֶן
וְנִרְאֶה בְּעֵינֵיהֶם שֶׁהַדִּין
בְּדָבָר זֶה כָּךְ הוּא,
וְאֶחָד
דְּבָרִים שֶׁעָשׂוּ אוֹתָן סְיָג
לַתּוֹרָה וּלְפִי מַה שֶׁהַשָּׁעָה
צְרִיכָה,
וְהֶם
הַגְּזֵרוֹת וְהַתַּקָּנוֹת
וְהַמִּנְהָגוֹת--בְּכָל
אֶחָד וְאֶחָד מִשְּׁלוֹשָׁה דְּבָרִים
אֵלּוּ,
מִצְוַת
עֲשֵׂה לִשְׁמֹעַ לָהֶן,
וְהָעוֹבֵר
עַל כָּל אַחַת מֵהֶן,
עוֹבֵר
בְּלֹא תַעֲשֶׂה
|
4.
Voici ce qu'Il dit :
« Selon
la Tôroh qu’ils t’enseigneront » ;
cela fait référence aux ordonnances, aux décrets, et aux
coutumes qu’ils promulguent pour renforcer la pratique
religieuse et stabiliser le monde18.
[Il est dit :] « Et
selon le jugement qu’ils te diront » ;
ce sont les règles qu’ils apprennent par l’une des règles
d’herméneutique de la Tôroh. « [Ne
t’écarte pas] de ce qu’ils te diront » ;
cela fait référence à la tradition orale qui leur a été
transmise [par les précédentes générations] de l’un à
l’autre19.
|
ד הֲרֵי
הוּא אוֹמֵר "עַל-פִּי
הַתּוֹרָה אֲשֶׁר יוֹרוּךָ",
אֵלּוּ
הַגְּזֵרוֹת וְהַתַּקָּנוֹת
וְהַמִּנְהָגוֹת שֶׁיּוֹרוּ בָּהֶם
לָרַבִּים כְּדֵי לְחַזַּק הַדָּת
וּלְתַקַּן הָעוֹלָם;
"וְעַל-הַמִּשְׁפָּט
אֲשֶׁר-יֹאמְרוּ
לְךָ--תַּעֲשֶׂה"
(שם),
אֵלּוּ
דְּבָרִים שֶׁלָּמְדוּ אוֹתָן מִן
הַדִּין בְּאַחַת מִן הַמִּדּוֹת
שֶׁהַתּוֹרָה נִדְרֶשֶׁת בָּהֶם;
"מִכָּל
הַדָּבָר אֲשֶׁר-יַגִּידוּ
לְךָ"
(ראה
שם),
זוֹ
הַקַּבָּלָה שֶׁקִּבְּלוּ אִישׁ מִפִּי
אִישׁ
|
Ainsi,
affirmer, par exemple, que porter un שייטל
« sheytl »
(perruque), ou pratiquer les כַּפָּרוֹת
« Kapporôth »
entre Rô`sh Hashonoh et Yôm Hakkippourim, ou jouer au דרײדל
« dreydl »
à Hanoukkoh, ou ne pas dormir de toute la nuit de Shovou´ôth,
est la Tôroh (voire pire encore, que ces pratiques remontent au
Sinaï) est non seulement une distorsion de la vérité, une
contribution au déracinement des fondements de la Tôroh, et quelque
chose qui tombe sous le coup de l'interdiction de בַּל
תּוֹסִיף « Bal
Tôsif » (ajouter quoi que ce soit à la Tôroh).
Une
chose doit être claire : la Tôroh n'a jamais exigé de suivre
les rabbins (et encore moins, lorsqu'il est évident qu'ils se
trompent ou vont à l'encontre de la Tôroh et la Halokhoh), mais
plutôt HaZa''l, comme nous l'avons notamment vu dans les
passages susmentionnés du Mishnéh Tôroh. Grâce à Rébbi
Yahoudhoh Hannosi` ז״ל,
le Judaïsme n'est pas confiné aux opinions des rabbins
post-talmudiques. En d'autres mots, la Tôroh orale est désormais
accessibles à n'importe qui aujourd'hui, à travers l'étude de la
Mishnoh. Vous pouvez aisément savoir ce qu'est le Judaïsme et ce
qu'il n'est pas, ce qui est permis et ce qui ne l'est pas, ce qui est
un Minhogh sanctionné par nos Sages et ce qui est de la pure
invention post-talmudique. Lorsqu'on questionne un rabbin, c'est
uniquement pour obtenir son opinion. Après, il incombe à chacun
d'analyser si ce qu'on lui a dit a du sens, est rationnel, et basé
sur le Talmoudh. Si, par ses recherches, il découvre que ce n'est
pas le cas, il n'a pas à écouter ce rabbin, et le principe de
מִנְהַג
יִשְׂרָאֵל תּוֹרָה הִיא ou
מִנְהַג
אֲבוֹתֵינוּ תּוֹרָה הִיא ne
s'applique pas. C'est aussi simple que cela ! עֲשֵׂה
לְךָ רַב « Fais-toi
un maître »20
ne signifie pas que votre maître devient un intermédiaire entre
vous et le Judaïsme ! Il ne vous dispense pas d'étudier et
d'user de votre raison et réflexion.
En
résumé, aucun Minhogh post-talmudique n'a de valeur contraignante ;
seuls ceux qui ont été sanctionnés ou développés par nos Sages
du Sanhédhrin de Jérusalem en ont une. De ce fait, si, jusqu'à
présent, vous suiviez certains Minhoghim qui s'avèrent ne pas tirer
leurs sources des textes composés par HaZa''l et sur lesquels
on ne retrouve pas le sceau du Sanhédhrin (comme par exemple la
« Qabbalath Shabboth » du Vendredi soir), sachez que vous
pouvez les abandonner dès maintenant, et ce, même sans devoir faire
l'annulation de quelque vœu que ce soit, car un Minhogh basé sur
une erreur, un malentendu ou une transgression d'une Halokhoh n'a pas
de valeur légale pour commencer.
1Le
Ramba''n sur Pésahim 7b ; le Matéh
`afroyim 610
2Les
Tôsofôth sur Manohôth 20b
3Sanhédhrin
20b, Shabboth 38b, ´érouvin 104b, ou encore
Ta´anith 28b
4Une
autre appellation des Baraytôth.
5Les
sources susmentionnées
6Wayyiqro`
18:30
7« Vous
garderez Mes préceptes » peut se comprendre par « Soyez
les gardiens de Mes préceptes », c'est-à-dire, ceux qui font
tout pour les préserver
8Coutumes
9Ordonnances
10De
ces Minhoghôth et Taqqonôth
11Davorim
17:11
12Le
Sanhédhrin de Jérusalem, la grande académie de Yavnah, et celle
de Shîn'or
13Décrets
14Mentionnées
dans le point précédent, selon quoi on n'a pas l'obligation de
suivre les avis d'une autre communauté, ni même d'adhérer à des
pratiques que l'on estime être contraires aux prescriptions du
Talmoudh.
15Règles.
16Ce
terme désigne la tradition orale. קַבָּלָה
« Qabboloh »
signifie littéralement « Ce qui a été reçu » des
Prophètes. Il convient de faire attention à ne pas le confondre
avec ce que l'on appelle de nos jours « Qabboloh »,
c'est-à-dire, les enseignements du Zôhar et autres livres dits
« kabbalistiques ».
17Davorim
17:11
18C'est-à-dire,
pour stabiliser l'ordre social
19C'est-à-dire,
de maître à élève
20Mishnoh,
`ovôth 1:6