ב״ה
Exposer
les fausses notions
Les
Massôth doivent-elles être cuites en moins de dix-huit
minutes ?
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Le
peuple juif doit se rendre compte qu'il est guidé et dirigé par bon
nombre de personnes incompétentes, ignorantes des choses de la vie,
de la science et de la Halokhoh basique, au point de se demander ce
que ces gens qui se proclament « rabbin » ont réellement
étudié à la Yashivoh. Un exemple supplémentaire de cette
incompétence mêlée d'ignorance est la confection des Massôth
pour Pésah.
L'un
des mythes les plus répandues et enseignés par les rabbins
contemporains est que tout le processus de préparation et cuisson
des Massôth doit prendre au maximum dix-huit minutes. Depuis
le moment où la farine est en contact avec l'eau, en passant par le
pétrissage, la pression sous le rouleau à pâtisserie, et
l'enroulement de la pâte, et jusqu'à ce que les Massôth
soient enfournées, nous aurions dix-huit minutes, pas une seconde de
plus, pour faire tout cela !
À
première vue, c'est logique et normal pour la plupart des Juifs,
puisque c'est ce qu'ils se sont vus enseigner à l'école et parce
qu'on trouve une telle affirmation dans de nombreux ouvrages et sites
Internet juifs. Voir, par exemple, sur les sites de Lubavitch.lu,
Lamed.fr,
ou encore sur celui de Hamodia.fr.
Le
problème ne concerne pas le fait d'affirmer que dix-huit minutes est
le temps qu'il faut pour que la pâte devienne Homés,
mais plutôt le moment à partir duquel on doit commencer à compter
ces dix-huit minutes. D'après l'opinion populaire rapportée dans
les sources susmentionnées, le compte des dix-huit minutes
commencerait aussitôt que l'eau entre en contact avec la pâte. Dès
ce moment précis, nous n'aurions plus que dix-huit pour complètement
cuire la pâte et en faire de la Massoh, car autrement elle
deviendrait du Homés. Telle est la « Halokhoh »
qui est enseignée par la majorité des rabbins !
Sauf
que c'est totalement faux !
Le
Talmoudh énonce une règle très importante concernant la manière
dont la pâte peut devenir du Homés1 :
Il
a été enseigné par nos Rabbins : ayant pétri [la pâte],
elle lui donne une forme tandis que sa collègue pétrit à sa
place ; ayant donné une forme [à sa pâte] elle la cuit, et
sa collègue donne une forme [à sa propre pâte] à sa place,
tandis que la troisième [femme] pétrit. [La première] ayant
cuit [sa pâte], elle pétrit [à nouveau une autre pâte], et sa
collègue cuit [sa propre pâte] à sa place, tandis que la
troisième donne une forme [à sa pâte]. Et c'est ainsi que le
circuit fonctionne. Tant qu'elles sont
occupées [à travailler] la pâte, elle n'arrive pas à la
fermentation.
|
תנו
רבנן:
לשה,
היא
מקטפת וחבירתה לשה תחתיה.
מקטפת
– היא אופה וחבירתה מקטפת תחתיה,
והשלישית
לשה.
אופה
– היא לשה,
וחבירתה
אופה תחתיה,
והשלישית
מקטפת,
וחוזרת
חלילה.
כל
זמן שעוסקות בבצק אינו בא לידי חימוץ
|
Est-ce
que ces « rabbins » qui ont étudié à la Yashivoh
depuis l'âge de 13 ans ont même réellement déjà étudié le
Talmoudh ? Quiconque a étudié à la Yashivoh (comme moi) sait
que le Talmoudh n'est pas étudié, juste feuilleté ! Comment
s'appuyer sur des avis de personnes qui ne savent pas de quoi elles
parlent ? D'où les faussetés abondantes enseignées par les
rabbins contemporains ! Mais les gens leur font aveuglément
confiance, juste à cause du titre qu'ils portent, et aussi parce
qu'ils sont trop fainéants que pour étudier, vérifier ou réfléchir
eux-mêmes !
S'appuyant
sur la Halokhoh de nos Sages, le Ramba''m ז״ל
clarifie
dans son Mishnéh Tôroh ce que nous enseigne ce passage
talmudique2 :
Tant
que l’homme s’occupe de la pâte, même [si cela se prolonge]
toute la journée, elle n’arrive pas à la fermentation.
Et s’il a retiré sa main et l’a laissée, et que la pâte a
reposé au point qu’on entende un bruit quand on la tape de la
main, [cela est un signe qu’]elle a déjà fermenté et elle
sera brûlée immédiatement. Et
si on entend pas son bruit [quand on tape dessus], si elle a
reposé le temps [nécessaire à un homme pour] marcher un Mil,
elle a déjà fermenté et sera brûlée immédiatement.
De même, si elle a blanchi comme [le visage d’]un homme [qui
est pris d’une peur soudaine] dont les cheveux se dresse sur la
tête, il est interdit de la consommer mais on n’est pas
passible de Koréth.
|
כָּל
זְמָן שֶׁאָדָם עוֹסֵק בַּבָּצֵק,
אַפִלּוּ
כָּל הַיּוֹם כֻּלּוֹ--אֵינוּ
בָּא לִידֵי חִמּוּץ.
וְאִם
הִגְבִּיהַּ יָדוֹ וְהִנִּיחוֹ,
וְשָׁהָה
הַבָּצֵק עַד שֶׁהִגִּיעַ לְהַשְׁמִיעַ
הַקּוֹל בִּזְמָן שֶׁאָדָם מַכֶּה
בְּיָדוֹ עָלָיו--כְּבָר
הִחְמִיץ,
וְיִשָּׂרֵף
מִיָּד;
וְאִם
אֵין קוֹלוֹ נִשְׁמָע--אִם
שָׁהָה כְּדֵי שֶׁיְּהַלַּךְ אָדָם
מִיל--כְּבָר
הִחְמִיץ,
וְיִשָּׂרֵף
מִיָּד.
וְכֵן
אִם הִכְסִיפוּ פָּנָיו,
כְּאָדָם
שֶׁעָמְדוּ שְׂעָרוֹתָיו--הֲרֵי
זֶה אָסוּר לְאָכְלוֹ,
וְאֵין
חַיָּבִין עָלָיו כָּרֵת
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Ainsi,
une Massoh n'a absolument pas à être faite en dix-huit
minutes. Il n'y a en réalité aucune quantité de temps maximale
pour la faire. Même si on devait pétrir la pâte toute une
journée, cela ne cause aucun problème ! C'est
seulement si la pâte a été laissée au repos pendant dix-huit
minutes (le temps qu'il faut pour parcourir la distance d'un Mil)
qu'elle aura le temps de
fermenter ! Et c'est là que nos pseudos « rabbins »
se sont complètement égarés ! Ils ont confondu le temps qu'il
faut pour que la pâte fermente si on ne la travaille pas avec le
temps qu'il faudrait pour faire une Massoh, ce qui n'a
absolument rien à voir ! Et avec une telle ignorance, ils se
permettent de nous dire quoi faire et comment, à cause de leur titre
de « rabbin » ?
Même
le Shoulhon ´oroukh, qu'ils prétendent pourtant suivre, est
également très claire sur le sujet3 :
La
pâte ne doit pas être laissée sans que l'on ne s'en occupe,
même pour un instant, et tant que la
pâte est travaillée, même si c'est durant toute la journée,
elle n'arrive pas à la fermentation. Et si la pâte n'a pas été
travaillée le temps [qu'il faudrait pour marcher] un Mil, elle a
fermenté ! Et cette mesure d'un Mil correspond à un quart
d'heure plus une portion d'un vingtième dans une heure.
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לא
יניחו העיסה בלא עסק ואפילו רגע אחד.
וכל
זמן שמתעסקים בו,
אפילו
כל היום אינו מחמיץ;
ואם
הניחו בלא עסק שיעור מיל,
הוי
חמץ.
ושיעור
מיל הוי רביעית שעה וחלק מעשרים מן השעה
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Un
quart d'heure = 15 minutes ; 1/20ème d'une heure = 3 minutes.
15 minutes + 3 minutes = 18 minutes ! Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל,
comme le Ramba''m et le Talmoudh avant lui, nous informe donc que si
la pâte n'a pas été travaillée durant dix-huit minutes, c'est
seulement là qu'elle devient du Homés, et non pas
qu'il faudrait dix-huit minutes pour cuire une Massoh depuis
le moment où on a mélangé la pâte à l'eau. Ces gens qui se font
appeler « rabbin » n'étudient pas même le Shoulhon
´oroukh. En réalité, ils ne font que répéter comme des moutons
ce que leurs maîtres égarés leur ont transmis, perpétuant ainsi
les erreurs qui leur ont été enseignées à la Yashivoh, sans aucun
esprit d'analyse, ou critique ! J'ai souvent l'habitude de dire
que même ceux qui prétendent que l'on devrait suivre le Shoulhon
´oroukh ne connaissent même le tiers de ce qu'il contient !
Ils ne suivent ni le Talmoudh, ni le Mishnéh Tôroh, ni le Shoulhon
´oroukh, mais la religion d'hommes qu'on leur a vendue, qui n'a rien
à voir avec la religion Divine qu'est le Judaïsme.
Il
n'existe aucune contradiction, ni opinion divergente dans nos sources
traditionnelles sur ce sujet. Tous sont d'accord sur le fait que tant
qu'on s'occupe de la pâte, la pâte ne peut pas devenir Homés.
Les dix-huit minutes ne commencent pas lorsque l'eau est entrée en
contact avec la pâte, mais lorsque la pâte a été laissée au
repos, sans qu'on ne la travaille.
Pour
certaines personnes, cela pourrait sembler être une distinction
insignifiante. Je leur répondrais qu'elles sont tout autant
illégitimes que les rabbins qu'elles suivent, car ne pas voir en
quoi cette distinction est importante met à nu leur manque total de
connaissance sur le sujet. Cette distinction a des conséquences très
graves sur la façon dont les Massôth sont généralement
faites aujourd'hui. Quiconque a une expérience basique sur la
cuisine ou la cuisson sait qu'un aliment cuit plus intensément
lorsqu'il est chauffé à une température plus basse pour une plus
longue période de temps. Beaucoup de rabbins ayant ces connaissances
basiques déclarent d'ailleurs que ceux qui consomment certaines des
Massôth dures faites à la main de notre époque sont en
réalité plus susceptibles que n'importe qui d'autre de consommer du
Homés ! Certaines des Massôth dures
d'aujourd'hui (qui ne sont d'ailleurs pas celles que consommaient nos
ancêtres) sont cuites en quelques secondes à peine dans des fours
ultra chauffés. Extérieurement, elles ont donc l'apparence d'être
bien cuites, mais il se pourrait en réalité qu'elles soient Homés.
C'est pour cela que certains préconisent avec insistance de les
laisser cuire plus longtemps à des températures inférieures,
plutôt que de précipiter le processus de cuisson pour respecter un
délai qui n'est même pas halakhique et qui risque de nous faire
manger des Massôth qui ne sont en fait même pas totalement
cuites !
Cela
ajoute des arguments supplémentaires pour préférer consommer des
Massôth souples et épaisses plutôt que les biscottes dures
et sèches, que certains ont le toupet d'appeler « Massôth » !
Ceux
qui cuisent leurs propres Massôth, conformément à la
tradition, peuvent être rassurés et garder à l'esprit qu'ils n'ont
pas du tout à se presser quand ils le font.
1Pésahim
48b
2Hilkôth
Homés Oumassoh 5:13
3`ôrah
Hayim 459:2