mercredi 10 février 2016

Lorsqu'on entre dans le mois de `adhor...

ב״ה

Lorsqu'on entre dans le mois de `adhor...


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Cette année étant embolismique, nous aurons droit à deux mois de `adhor. (Voir l'article intitulé « Pourquoi doublons-nous le mois de `adhor ? ».) Il est rapporté ceci dans la Gamoro`1 :

Rov Yahoudhoh, le fils de Rov Shamou`él bar Shilath, a dit au nom de Rov : « Tout comme lorsqu'entre [le mois de] `ov on diminue dans la joie, de même, lorsqu'entre [le mois de] `adhor on augmente dans la joie ».
אמר רב יהודה בריה דרב שמואל בר שילת משמיה דרב כשם שמשנכנס אב ממעטין בשמחה כך משנכנס אדר מרבין בשמחה

C'est une maxime bien connue du Talmoudh, mais peu la comprennent dans son sens réel. Pour comprendre ce que veut nous dire ici Rov Yahoudhoh ז״ל au nom de Rov ז״ל, nous devons d'abord comprendre le lien et la comparaison qui sont faits entre ces deux mois. C'est durant le mois de `ov que le peuple d'Israël fut envoyé vers l'exil dans lequel nous nous trouvons encore aujourd'hui. En outre, de nombreuses tragédies nationales se produisirent durant ce même mois (par exemple, c'est durant le mois de `ov qu'HaShem décida de nous punir en nous faisant errer quarante ans dans le désert). C'est la raison pour laquelle `ov est un mois de tristesse. Même aux époques où les Israélites ne sont pas oppressés et peuvent librement pratiquer leur foi, comme c'est le cas aujourd'hui, ce mois reste un mois de tristesse, où nous commémorons notre plus grande perte spirituelle : la destruction des deux Bathé Hammiqdosh de Jérusalem (puisse-t-il être rebâtit prochainement et de nos jours. `omén, Kén Yahi Rosôn !) Depuis le premier jour de ce mois jusqu'à ce que le jeûne du 9 `ov soit passé, nous minimisons notre joie, pas parce que nous portons le deuil de notre état physique d'exil, mais parce que nous reconnaissons la peine et la souffrance qu'expérimentent nos âmes à cause du fait que nous sommes en exil.

Durant le mois de `adhor, le peuple d'Israël fut sauvé de l'annihilation. Plus précisément, les Israélites qui étaient éparpillés dans les 127 provinces de l'Empire d'Assuérus (`ahashwarôsh, en Langue Sainte) étaient confrontés à une mort certaine. Par une tournure miraculeuse des événements, cette menace fut retirée et les Israélites victorieux. Il y eut des célébrations partout. En outre, à cette occasion, les Israélites renouvelèrent leur engagement à observer la Tôroh. C'était un temps de bonheur intense et de renouveau spirituel sans commune mesure. Durant le mois de `adhor, nous ne nous réjouissons pas parce que nous avons été sauvés de la mort, mais parce que nos âmes ont expérimenté une rédemption. Les Israélites firent confrontés à l'élimination à cause de leurs péchés, et parce qu'ils se sont repentis d'un cœur sincère, le décret de mort qui planait sur eux fut divinement annulé. Et ils se sont non seulement repentis, mais ont également relevée haut la bannière de la Tôroh et leur attachement à Dieu à des niveaux jamais égalés. Tout comme nous nous attristons durant le mois de `ov à cause de notre perte spirituelle, nous nous réjouissons en `adhor à cause de notre gain spirituel.

Le Hatho''m Sôfér ז״ל fait remarquer un fait étrange : le Ramba''m ז״ל rapporte bien dans son Mishnéh Tôroh la Halokhoh demandant de diminuer dans la joie en `ov2 (voir notamment dans l'article intitulé « La Halokhoh demande-t-elle trois semaines de deuil ? »), mais ne rapporte pas du tout celle exigeant d'augmenter dans notre joie en `adhor. Il explique que la raison à cela est qu'en `ov, il y a des manifestations physiques de notre deuil et tristesse. Nous n'organisons pas de mariage, nous ne construisons pas de nouveaux bâtiments, etc. Ces actions peuvent être codifiées. Mais l'augmentation de la joie que nous expérimentons durant `adhor n'a pas de manifestation prescrite. Nous sommes simplement supposés ressentir une grande joie dans nos cœurs durant le mois de adhor. C'est là l'étendue de cette Halokhoh, et cet appel à augmenter nos sentiments de joie ne peut être standardisé.

Durant ce mois de `adhor, nous devons chacun individuellement aspirer de ressentir cette joie, évaluer la qualité de notre attachement à HaShem ית׳, et trouver les moyens adéquats pour le renouveler de la manière la plus positive possible.

Que cela soit réellement un mois de joie pour nous et pour tout Yisro`él !

1Ta´anith 29a

2Mishnéh Tôroh, Hilkôth Ta´aniyôth 5:6
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