vendredi 10 juin 2016

Shovou´ôth : Traiter nos frères Israélites comme des rois

ב״ה

Shovou´ôth

Traiter nos frères Israélites comme des rois


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La Maghillath Routh (que nous lisons à l'occasion de Shovou´ôth) raconte l'histoire inspirante de Routh ע״ה, qui refusa de permettre à No´omi ע״ה de retourner seule en `aras Yisro`él et insista plutôt pour se joindre à elle en dépit de sa grande pauvreté. Après être arrivée à Béth Laham, Routh alla ramasser des céréales qui avaient été laissées durant la moisson, que la Tôroh exige de laisser pour les pauvres. Il se trouve que ce champ dans lequel elle collectait les céréales appartenait à Bô´az ע״ה, qui était de la famille du défunt mari de No´omi. Bô´az prit soin de Routh et finit par l'épouser.

Tout en rapportant cette histoire chargée d'émotions, la Maghilloh insère une brève conversation qui semble à première vue totalement inutile, puisqu'elle n'a aucune incidence ou effet sur la suite des événements. Elle nous dit que lorsque Bô´az arriva dans son champ pour superviser la moisson, il s'approcha de ses employés et les salua par les mots suivants : יהוה עִמָּכֶם « `adhônoy ´immokham – Que le Seigneur soit avec vous ! ». Les employés répondirent : יְבָרֶכְךָ יהוה « Yavorakhakho `adhônoy – Que le Seigneur te bénisse ! ».1 La question naturelle qui se pose est celle-ci : Pourquoi la Maghilloh trouve-t-elle nécessaire d'ajouter ce bref récit ? En quoi est-ce important pour nous de savoir comment Bô´az saluait ses employés et comment ces derniers répondaient à sa salutation ?

Le Midhrosh rapporte que Bô´az, qui était le chef des Sages de cette génération, avait émis un décret stipulant que les Israélites devaient se saluer les uns les autres en employant le nom d'HaShem ית׳. C'était une époque de grandes épreuves et de malheurs, une famine ravageait le pays, et `élimalakh ע״ה, l'homme le plus riche de ce temps-là et vers lequel tout le monde se tournait en cas de besoin, avait abandonné sa nation et s'en était allé vivre dans le pays voisin et ennemi de Mô`ov. Les gens étaient anxieux et abattus. Afin de leur remonter le moral et les renforcer spirituellement, Bô`az ordonna que chacun salue son prochain avec chaleur et respect, en employant le nom d'HaShem. Il désirait que les gens, en se saluant de la sorte, fassent sentir à celui qu'ils saluaient qu'il était quelqu'un de digne, quelqu'un de valeur, au point que le nom d'HaShem lui soit associé.

La façon de relever ceux qui passent par des difficultés consiste à les respecter et les traiter avec importance, leur faire sentir que nous avons une grande estime pour eux. C'est pour cela que le texte de la Maghilloh nous décrit la salutation de Bô´az à l'adresse de ses employés. Il traitait ses ouvriers avec respect et dignité, et prononçait même le nom d'HaShem en les saluant, afin qu'ils se sentent importants et leur remonter ainsi le moral. Il convient de noter que bon nombre de Safaradhim continuent à se saluer en employant le nom d'HaShem ou ajoutent le nom d'HaShem devant le nom de la personne à qui ils s'adressent. Par exemple, s'ils s'adressent à Binyomin, ils diront « Yah Binyomin ». C'est une pratique qui remonte aux temps anciens, déjà du temps du Talmoudh. On trouve encore cette pratique chez les Juifs marocains et syriens.

L'histoire de Routh se termine par son mariage avec Bô`az et l'enfant qu'ils eurent ensemble, ´ôvédh ע״ה, dont le petit-fils fut Dowidh Hammalakh ע״ה, de qui descendra le Moshiah (puisse-t-il paraître prochainement et de nos jours. `omén !). La racine de la rédemption est le fait de respecter les autres et les traiter avec honneur et dignité. Nos Sages ont dit que le Béth Hammiqdosh fut détruit à cause de la haine gratuite (Sinath Hinom) entre les Israélites et que, par conséquent, nous serons délivrés de notre exil en faisant preuve d'un amour gratuit (`ahavath Hinom) les uns envers les autres.

La Gamoro` cite une série de questions qui nous seront posées lorsque nous quitterons ce monde (qu'HaShem nous accorde une longue et bonne vie. `omén !) pour l'au-delà. L'une de ces questions sera המלכת את חברך « Himlakhto `ath Havérakho – As-tu couronné ton coreligionnaire ? ». C'est-à-dire que l'on nous demandera si, lorsque nous étions en vie, nous avons traité les autres Israélites comme des rois, des gens importants et distingués, dignes de respect en vertu de leur statut de « fils du Roi » (le Roi étant, évidemment, HaShem). Nous devons nous rappeler que tous les Israélites sont dignes de notre respect et considération, car nous les enfants particuliers d'd'HaShem et devons donc traiter chacun en conséquence (c'est pour cela que les Safaradhim se saluent avec le nom d'HaShem, car saluer un Israélite et le traiter avec respect, c'est saluer la Divinité et La traiter avec respect, d'où le « Yah » avant de mentionner le nom de la personne à laquelle on s'adresse. Mépriser le fils d'un roi ou son émissaire équivaut à mépriser le roi lui-même). C'est à travers ce genre de comportement interpersonnel que nous nous rendrons dignes d'accueillir Dowidh Malko` Mashiho (David, le Roi-Messie) et connaître l'arrivée du Messie tant attendu pour la rédemption complète et véritable, prochainement et de nos jours. `omén, Kén Yahi Rosôn !


1Routh 2:4
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