jeudi 4 août 2016

La Halokhoh demande-t-elle trois semaine de deuil ?

ב״ה

La Tôroh et HaZa''l n'ont jamais demandé « Trois Semaines » de deuil entre le 17 Tammouz et le 9 `ov

Première Partie


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Ce soir, nous serons Rô`sh Hôdhash `ov, mois durant lequel nous observerons le jeûne annuel de Tish´oh Ba`ov (9 `ov). Dès ce soir, d'après la Halokhoh, certaines restrictions commenceront à s'appliquer. Mais la majorité des Juifs d'aujourd'hui s'imposent des restrictions déjà depuis le 17 Tammouz. Est-ce une pratique appropriée et soutenue par la Halokhoh authentique ?

Vous pouvez chercher dans tout le TaNa''Kh et le Talmoudh, ni HaShem ית׳ ni HaZa''l n'ont parlé d'une Halokhoh consistant à prendre le deuil durant les trois semaines entre le 17 Tammouz et le 9 `ov. En fait, c'est une pratique née chez les `ashkanazim qui a fini, avec le temps, par être adoptée par d'autres Israélites après eux. Que disent HaZa''l dans le Talmoudh ?

Dans la Mishnoh, nous lisons ceci1 :

La semaine durant laquelle tombe Tish´oh Ba`ov, il est défendu de se couper les cheveux et faire la lessive. Mais le jeudi c'est permis en raison de l'honneur du Shabboth. La veille de Tish´oh Ba`ov l'homme ne doit pas consommer deux plats cuits, ni consommer de la viande, ni boire du vin. Rabbon Shim´ôn ban Gamli`él dit : « On doit opérer des changements ». Rébbi Yahoudhoh oblige à retourner le lit2, mais les Sages n'ont pas consenti à cela.
שבת שחל תשעה באב להיות בתוכה--אסורים מלספר, ומלכבס; ובחמישי, מותרין מפני כבוד השבת. ערב תשעה באב לא יאכל אדם שני תבשילין, לא יאכל בשר, ולא ישתה יין; רבן שמעון בן גמליאל אומר, ישנה. רבי יהודה מחייב בכפיית המיטה, ולא הודו לו חכמים

De ce passage, nous apprenons que les pratiques de deuil relatives à la destruction du Béth Hammiqdosh ne sont pas en vigueur durant les trois semaines qui s'écoulent entre le 17 Tammouz et le 9 `ov, mais que certaines s'appliquent à partir de la semaine durant laquelle va tomber le jeûne du 9 `ov et d'autres la veille du 9 `ov. Et les interdictions mentionnées dans cette Mishnoh sont :

Durant la semaine dans laquelle tombe le 9 `ov :
  • ne pas se couper les cheveux (et non pas « ne pas se raser », comme traduisent certains)
  • ne pas faire la lessive

(Ces interdictions sont levées le jeudi qui précède le jeûne du 9 `ov, par respect pour le Shabboth.)

La veille du jeûne du 9 `ov :
  • ne pas consommer deux plats cuits. C'est-à-dire que lors du dernier repas avant que le jeûne ne commence à la tombée de la nuit, on ne consommera qu'un seul plat cuit et non deux plats cuits différents. Par exemple, on ne consommera pas un plat de lentille suivi d'un plat de riz avec des légumes
  • ne pas consommer de la viande. Cela concerne toujours le dernier repas qui précède le jeûne
  • ne pas boire de vin. Là encore, lors du dernier repas qui précède le jeûne

La Mishnoh se conclut en mentionnant le fait que la veille du 9 `ov, on doit opérer des changements. Les Sages ont rejeté l'opinion de Rébbi Yahoudhoh ז״ל qui obligeait à changer l'orientation du lit la veille du 9 `ov en guise de changement. Pourquoi HaZa''l ont-ils rejeté son opinion ? Tout simplement parce que lorsqu'il est dit que l'on doit opérer des changements, cela concerne la façon de prendre son repas et sa façon de se tenir la veille du 9 `ov, par exemple en prenant son repas par terre et non assis sur une chaise.

Voilà pourquoi, dans son Mishnéh Tôroh, le Ramba''m ז״ל tranche ceci3 :

6. Lorsqu'entre [le mois de] `ov, nous réduisons notre joie. Et la semaine durant laquelle tombe Tish´oh Ba`ov, il est défendu de se couper les cheveux, faire la lessive et porter un vêtement repassé, même en lin, jusqu'à ce que le jeûne soit passé. Et même faire la lessive et réserver [les vêtements] pour après le jeûne est défendu. Les Israélites se sont déjà accoutumés à ne pas consommer de viande durant cette semaine, ni à se rendre aux maisons de bains, jusqu'à ce que le jeûne soit passé. Et il y a des endroits qui se sont accoutumés à ne pas faire d'abattage rituel depuis Rô`sh Hôdhash jusqu'au jeûne.
ו  מִשֶּׁיִּכָּנֵס אָב, מְמַעֲטִין בַּשִּׂמְחָה. וְשַׁבָּת שֶׁחָל תִּשְׁעָה בְּאָב לִהְיוֹת בְּתוֹכָהּ, אָסוּר לְסַפַּר וּלְכַבַּס וְלִלְבֹּשׁ כְּלִי מְגֹהָץ, אַפִלּוּ כְּלִי פִּשְׁתָּן, עַד שֶׁיַּעֲבֹר הַתַּעְנִית; וְאַפִלּוּ לְכַבַּס וּלְהַנִּיחַ לְאַחַר הַתַּעְנִית, אָסוּר. וּכְבָר נָהֲגוּ יִשְׂרָאֵל, שֶׁלֹּא לֶאֱכֹל בָּשָׂר בְּשַׁבָּת זוֹ, וְלֹא יִכָּנְסוּ לְמֶרְחֵץ, עַד שֶׁיַּעֲבֹר הַתַּעְנִית; וְיֵשׁ מְקוֹמוֹת שֶׁנָּהֲגוּ לְבַטַּל הַשְּׁחִיטָה מֵרֹאשׁ הַחֹדֶשׁ, עַד הַתַּעְנִית
Lorsqu'entre [le mois de] `ov, nous réduisons notre joie : Conformément au Talmoudh, le Ramba''m ne mentionne pas une seule fois la moindre restriction entrant en vigueur dès le 17 Tammouz. Or, en opposition avec le Talmoudh, le Minhogh majoritaire des Juifs d'aujourd'hui consiste à respecter toute une série de restrictions sans fondement halakhique à partir déjà du 17 Tammouz, comme par exemple les interdictions de se marier, de réciter la bénédiction de « Shahahayonou », de ne pas écouter de la musique, ne pas acheter de vêtements neufs, ne pas se raser ou encore ne pas se couper les cheveux.4 Et à partir de Rô`sh Hôdhash `ov, ils ajoutent d'autres restrictions.

Et la semaine durant laquelle tombe Tish´oh Ba`ov : C'est-à-dire à partir du dernier Môso`é Shabboth (samedi soir) qui précède le jeûne.

faire la lessive : Même si on lave des vêtements que l'on ne comptera porter qu'après que le jeûne soit passé.

et porter un vêtement repassé, même en lin : Les vêtements en lin ne sont pas aussi présentables que les autres sortes de matières lorsqu'on les repasse. Ainsi, bien que leur qualité va diminuer si on les repassait, il sera défendu de les repasser.

Les Israélites se sont déjà accoutumés à ne pas consommer de viande durant cette semaine : Bien que le Talmoudh ne l'interdise que la veille du jeûne.

Il convient de signaler que chaque fois que le Ramba''m déclare וּכְבָר נָהֲגוּ יִשְׂרָאֵל « Et les Israélites se sont déjà accoutumés », cela ne constitue en rien une approbation. Il ne fait que rapporter la coutume que se sont imposés les gens. Comme cela se verra à la Halokhoh 7, il est d'avis, comme cela est dit dans le Talmoudh, que l'interdiction de la consommation de viande ne s'applique que lors du dernier repas avant l'entrée du jeûne, et non durant toute la semaine dans laquelle tombe le jeûne.

ni à se rendre aux maisons de bains, jusqu'à ce que le jeûne soit passé : Cela ne concerne que le fait de se laver pour le plaisir. Inutile de dire qu'un lavage associé à une Miswoh (par exemple, une femme qui se lave avant d'aller se tremper au Miqwah le soir de son immersion rituelle) ou pour des raisons hygiéniques est permis. Mais là encore, le Ramba''m ne fait que rapporter la coutume que beaucoup se sont imposés. Cela ne veut pas dire qu'il y souscrit. Nos Sages n'ont jamais interdit de se laver ou prendre un bain durant la semaine durant laquelle tombe le 9 `ov.

Et il y a des endroits qui se sont accoutumés à ne pas faire d'abattage rituel depuis Rô`sh Hôdhash jusqu'au jeûne : Mais cette pratique ne fut pas acceptée par tous.
7. Toute chose [interdite] à Tish´oh Ba`ov l'est autant la nuit que le jour. On ne mange que tant qu'il fait encore jour. Entre les soleils de ce jour-là, c'est interdit, comme à Yôm Hakkippourim. On ne doit pas manger de viande ni boire du vin durant le repas de séparation de ce jour-là. Mais boire du jus de raisin qui a été laissé durant trois jours ou moins et manger de la viande salée qui a trois jours ou plus est permis. On ne doit pas consommer deux plats cuits.
ז  תִּשְׁעָה בְּאָב--לֵילוֹ כְּיוֹמוֹ לְכָל דָּבָר, וְאֵין אוֹכְלִין אֵלָא מִבְּעוֹד יוֹם; וּבֵין הַשְּׁמָשׁוֹת שֶׁלּוֹ, אָסוּר כְּיוֹם הַכִּפּוּרִים. וְלֹא יֹאכַל בָּשָׂר וְלֹא יִשְׁתֶּה יַיִן, בִּסְעוֹדָה הַמַּפְסִיק בָּהּ; אֲבָל שׁוֹתֶה הוּא יַיִן מִגִּתּוֹ שֶׁיֵּשׁ לוֹ שְׁלוֹשָׁה יָמִים אוֹ פָּחוּת, וְאוֹכֵל בָּשָׂר מָלִיחַ שֶׁיֵּשׁ לוֹ שְׁלוֹשָׁה יָמִים אוֹ יָתֵר. וְלֹא יֹאכַל שְׁנֵי תַּבְשִׁילִין
Toute chose [interdite] à Tish´oh Ba`ov : À savoir5 :
  • se laver,
  • s'oindre d'huile/de parfum par plaisir,
  • porter des chaussures,
  • avoir des rapports sexuels,
  • lire le TaNa''Kh, ou étudier la Mishnoh, la Halokhoh, le Talmoudh ou les ouvrages `aggadiques. On ne peut lire et étudier que les livres de `iyôv et de `ékhoh, ainsi que les prophéties « négatives » contenues dans le livre de Yirmayohou, et
  • envoyer les enfants à l'école.

(Le Ramba''m mentionne aussi une interdiction qui ne concerne que les Talmidhé Hakhomim : l'interdiction pour eux de saluer les gens. Mais si quelqu'un qui n'est pas un Talmidh Hokhom les salue, ils doivent répondre, mais faiblement et d'une voix sombre.)

l'est autant la nuit que le jour : Contrairement aux jeûnes du 3 Tishri, du 10 Tévéth et du 17 Tammouz, où les interdictions ne s'appliquent que durant la journée du jeûne et non à partir de la veille au soir.

On ne mange que tant qu'il fait encore jour : Le jour précédent le jeûne.

De même, si quelqu'un a résolu d'accepter le jeûne plus tôt, avant le coucher du soleil, il lui sera interdit de manger.6

Entre les soleils de ce jour-là, c'est interdit : C'est-à-dire entre le moment où le soleil est passé sous la ligne d'horizon et la tombée de la nuit, il est défendu de manger, car il y a un doute quant à savoir si cette période fait partie du jour qui s'achève ou du jour qui commence.

On ne doit pas manger de viande, ni boire du vin, durant le repas de séparation de ce jour-là : C'est-à-dire lors du dernier repas qui précède l'entrée du jeûne.

Mais boire du jus de raisin qui a été laissé durant trois jours ou moins : Et qui n'a pas fermenté.

et manger de la viande salée qui a trois jours ou plus est permis : Nos Sages ont interdit la consommation de viande la veille du jeûne du 9 `ov en raison du fait que lorsque le Béth Hammiqdosh fut détruit, les sacrifices ont cessé. Puisqu'aucune viande sacrificielle ne pouvait être consommée une fois que trois jours étaient passés depuis l'abattage rituel, l'interdiction de consommer de la viande la veille du 9 `ov ne s'applique pas à de la viande qui a été abattue et salée au moins trois jours avant le jeûne.

On ne doit pas consommer deux plats cuits : Nos Sages ont institué cette restriction parce que lorsque deux plats cuits ou plus sont servis, on considère que c'est un repas important et conséquent, et jouir d'un tel repas est inapproprié alors qu'on s'apprête dans quelques instants à commémorer la destruction du Béth Hammiqdosh.
8. Dans quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles ? Lorsqu'on mange la veille de la Tish´oh Ba`ov après la mi-journée. Mais si on prend un repas avant la mi-journée, quand bien même ce serait [notre repas de] séparation pour ce jour-là, on peut manger tout ce que l'on désire. Et la veille de Tish´oh Ba`ov qui tombe un Shabboth on peut manger et boire tout ce dont on a besoin et remplir sa table même d'une manière similaire au repas de Shalômôh. De même lorsque Tish´oh Ba`ov lui-même tombe un Shabboth, on ne doit pas du tout se restreindre.
ח  בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים, שֶׁאָכַל עֶרֶב תִּשְׁעָה בְּאָב אַחַר חֲצוֹת; אֲבָל אִם סָעַד קֹדֶם חֲצוֹת--אַף עַל פִּי שְׁהוּא מַפְסִיק בָּהּ, אוֹכֵל כָּל מַה שֶׁיִּרְצֶה. וְעֶרֶב תִּשְׁעָה בְּאָב שֶׁחָל לִהְיוֹת בַּשַּׁבָּת--אוֹכֵל וְשׁוֹתֶה כָּל צָרְכּוֹ, וּמַעֲלֶה עַל שֻׁלְחָנוֹ אַפִלּוּ כִּסְעוֹדַת שְׁלֹמֹה; וְכֵן תִּשְׁעָה בְּאָב עַצְמוֹ שֶׁחָל לִהְיוֹת בַּשַּׁבָּת, אֵינוּ מְחַסֵּר כְּלוּם
Dans quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles : À savoir les interdictions de consommer de la viande, boire du vin et consommer deux plats cuits.

Lorsqu'on mange la veille de Tish´oh Ba`ov après la mi-journée : Le repas qui précède le jeûne du 9 `ov, contrairement à celui qui précède le jeûne de Yôm Hakkippourim, est de nature sombre (triste) à cause de la destruction du Béth Hammiqdosh que nous y commémorons. L'atmosphère de deuil qui prévaut tout au long de ce jeûne a commencé. Par conséquent, il est déplacé de consommer un repas normal.

Mais si on prend un repas avant la mi-journée, quand bien même ce serait [notre repas de] séparation pour ce jour-là, on peut manger tout ce que l'on désire : Car avant la mi-journée, on est encore trop loin du jeûne en lui-même.

Et la veille de Tish´oh Ba`ov qui tombe un Shabboth, on peut manger et boire tout ce dont on a besoin, et remplir sa table même d'une manière similaire au repas de Shalômôh : On parle ici du cas où le 9 `ov tombe un samedi soir. Le repas du samedi après-midi pourra être copieux et on pourra manger tout ce qu'on veut dans la quantité que l'on désire, car l'obligation d'honorer le Shabboth surpasse la nécessité de commémorer la destruction du Béth Hammiqdosh.

De même lorsque Tish´oh Ba`ov lui-même tombe un Shabboth : C'est-à-dire, un vendredi soir.

on ne doit pas du tout se restreindre : Contrairement au Minhogh des `ashkanazim qui consiste à appliquer certaines restrictions.7
9. C'est le comportement de tous les gens qui ne peuvent supporter plus que cela. Mais les pieux d'autrefois se comportaient de la façon suivante : la veille de Tish´oh Ba`ov, on apportait à l'homme se trouvant seul du pain sec avec du sel, et il le trempait dans l'eau en s'asseyant entre le four et les plaques de cuisson et mangeait. Et il buvait une cruche d'eau avec inquiétude, tristesse et des larmes, comme si son mort était couché devant lui. Et c'est ce que devrait faire les sages, ou du moins se rapprocher de cela. De nos jours, nous ne consommons pas la veille de Tish´oh Ba`ov de plat cuit, même un plat cuit de lentilles, à moins que ce ne soit le Shabboth.
ט  זוֹ הִיא מִדַּת כָּל הָעָם, שְׁאֵינָן יְכוּלִין לִסְבֹּל יוֹתֵר מִדַּי. אֲבָל חֲסִידִים הָרִאשׁוֹנִים, כָּךְ הָיְתָה מִדָּתָן--עֶרֶב תִּשְׁעָה בְּאָב מְבִיאִין לוֹ לָאָדָם לְבַדּוֹ פַּת חֲרֵבָה בְּמֶלַח, וְשׁוֹרָהּ בַּמַּיִם וְיוֹשֵׁב בֵּין תַּנּוּר לְכִירַיִם וְאוֹכְלָהּ; וְשׁוֹתֶה עָלֶיהָ קִתּוֹן שֶׁלְּמַיִם בִּדְאָגָה וּבְשִׁמָּמוֹן וּבְכִיָּה, כְּמִי שֶׁמֵּתוֹ מֻטָּל לְפָנָיו. וּכְזֶה רָאוּי לַחֲכָמִים לַעֲשׂוֹת, אוֹ קָרוֹב מִזֶּה; וּמִיָּמֵינוּ לֹא אָכַלְנוּ עֶרֶב תִּשְׁעָה בְּאָב תַּבְשִׁיל, אַפִלּוּ תַּבְשִׁיל שֶׁלַּעֲדָשִׁים, אֵלָא אִם כֵּן הָיָה בַּשַּׁבָּת
Mais les pieux d'autrefois se comportaient de la façon suivante : la description donnée ici par le Ramba''m est rapportée dans le Talmoudh.8

Et c'est ce que devrait faire les sages, ou du moins se rapprocher de cela : Ce sont de telles pratiques que visait la Mishnoh lorsqu'il a été tranché que l'on devait opérer des changements la veille du jeûne du 9 `ov.

De nos jours, nous ne consommons pas la veille du neuf `ov de plat cuit, même un plat cuit de lentilles : C'est une autre manière d'opérer des changements la veille du jeûne du 9 `ov.

Nous voyons donc que le Ramba''m reste fidèle à ce que tranche la Mishnoh ! Et il convient de signaler que le Shoulhon ´oroukh également ne parle jamais d'une période de trois semaines de deuil, mais seulement de restrictions entrant en vigueur durant la semaine dans laquelle tombera le jeûne du 9 `ov, ainsi que la veille du jeûne du 9 `ov. Ce ne sont, à la base, que les `ashkanazim qui avaient la coutume de respecter trois semaines de deuil.

Dans la Gamoro`, d'autres restrictions sont mentionnées. Voici ce que nous lisons dans le traité Yavomôth9 :

Il a été enseigné : « La semaine durant laquelle tombe Tish´oh Ba`ov, il est défendu de se couper les cheveux et faire la lessive. Mais le jeudi c'est permis en raison de l'honneur du Shabboth ». Et il a été enseigné [par rapport à cette Mishnoh] : Avant ce moment10, les gens doivent restreindre leurs occupations dans le commerce, la construction et les plantations, mais il est permis de se fiancer mais pas de se marier. On ne doit pas non plus organiser un repas de fiançailles ! Cela fut enseigné par rapport au temps qui précède ce temps.11
תנן שבת שחל תשעה באב בתוכה אסור לספר ולכבס ובחמישי מותר מפני כבוד השבת ותניא קודם הזמן הזה העם ממעטין בעסקיהם מלישא ומליתן מלבנות ולנטוע ומארסין אבל לא כונסין ואין עושין סעודת אירוסין כי תניא ההיא קודם דקודם

Comme vous l'aurez remarqué, cette Gamoro` cite la Mishnoh par laquelle nous avons commencé notre article, et ajoute que durant la semaine dans laquelle tombera le jeûne du 9 `ov les gens doivent limiter leurs activités commerciales, leurs travaux de construction, ainsi que leurs plantations (ceux qui possèdent un jardin ou un champ). On apprend également qu'avant la semaine durant laquelle tombera le 9 `ov, il est permis de se fiancer mais pas de se marier. La raison de l'interdiction du mariage provient du fait que le mariage est suivi de sept jours de réjouissance. Se marier peu de temps avant que l'on arrive à la semaine durant laquelle tombe le 9 `ov est inapproprié. Mais bien que se fiancer avant d'arriver à cette période soit permis, aucun repas de fiançailles ne devra être organisé. Par contre, se fiancer durant la semaine dans laquelle tombe le 9 `ov sera défendu.

Ce sont-là toutes les interdictions talmudiques et authentiques concernant cette période !

La période que l'on appelle communément de nos jours « période des Trois Semaines », avec de nombreuses restrictions allant du 17 Tammouz au 9 `ov, n'a aucun fondement halakhique. Nos Sages n'ont parlé que de restrictions entrant en vigueur à partir de la semaine durant laquelle tombe le jeûne du 9 `ov, ainsi que de certaines restrictions à appliquer la veille du jeûne du 9 `ov, mais jamais de trois semaines de deuil.

Dans une deuxième partie, nous verrons que les Sapharadhim n'avaient pas non plus, jusqu'à récemment, la pratique générale de garder trois semaines de deuil, mais qu'ils ont malheureusement copié cela sur les `ashkanazim.

1Ta´anith 4:6 (4:7 dans certaines éditions)
2C'est-à-dire, l'orienter différemment de la façon ordinaire dont il est orienté, en faisant de la tête le pied et le pied la tête
3Hilkôth Ta´niyôth 5:6-9
4Le Ramo''`, `ôrah Hayim 551:1-2, 4 ; Qisour Shoulhon ´oroukh 122:1-3
5Mishnéh Tôroh, Hilkôth Ta´niyôth 5:10-11
6Commentaire du Ramba''m sur la Mishnoh de Ta´anith 4:6
7Le Ramo''`, `ôrah Hayim 554:19
8Ta´anith 30a-b
943a-b
10C'est-à-dire, avant le 9 `ov, mais durant la semaine dans laquelle tombe le 9 `ov

11Cette phrase concerne les fiançailles : les fiançailles n'ont été permises qu'avant la semaine durant laquelle tombe le 9 `ov, lorsque faire la lessive est également permis. Mais durant la semaine en elle-même, se fiancer, tout comme laver ses vêtements, est défendu
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