vendredi 11 mars 2016

Les trente-neuf Malo`khôth : Les Malo`khôth du tissage

ב״ה

Les trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement

Les Malo`khôth du tissage


Cet article peut être téléchargé ici.

  1. Introduction

Une fois que des fils ont été obtenus de la laine, la prochaine étape consiste à les tisser ensemble. C'est évidemment la raison pour laquelle les fils avaient été faits.

Il y a quatre Malo`khôth associées au processus du tissage. Étant donné qu'elles sont étroitement liées, nous les étudierons comme si elles constituaient une seule unité. En dehors du tissage, il n'existe pratiquement aucune autre application de ces Malo`khôth.

Qu'est-ce que le tissage, pour commencer ? Quelles sont les actions qu'implique cette activité ?

Très simplement, le tissage est la combinaison de fils dans le but de former un tissu, une étoffe. Même dans les temps talmudiques, le tissage se faisait au moyen d'un métier à tisser, qui est une machine à commande manuelle permettant à de nombreux fils d'être combinés en même temps.

Voici ci-dessous un métier à tisser :


  1. Comment cela fonctionne-t-il ?

Vous commencez par installer les fils verticaux (que l'on appelle « fils de chaîne »). Nous les appelons « verticaux », car ils montent et descendent selon la vue du tisserand ou tisseur. Pour les installer, vous devez les tendre autour de deux poutres qui sont parallèles l'une par rapport à l'autre. Ces fils serviront de « base » pour les fils horizontaux que l'on ajoutera par la suite.

Ce montage, ou « habillage du métier à tisser », est la première de nos quatre Malo`khôth, est appelée מֵסֵךְ « Mésékh ».

Ensuite, les fils de chaîne doivent être préparés à « recevoir » les fils horizontaux (appelés « fils de trame »). Pour se faire, deux cadres carrés, appelés « harnais », sont montés au milieu du métier à tisser, perpendiculairement aux deux poutres. Chaque harnais tient des ficelles allant du haut vers le bas, et chaque ficelle possède une boucle au milieu. Le tisseur ou tisserand fait passer les fils de chaîne par ces boucles, afin de les préparer à être combinés aux fils de trame. Ces boucles sont appelées dans la terminologie du tissage des « lices » (ou « lisses ». Les deux orthographes existent), tandis qu'on les appelle dans la terminologie halakhique des בָּתֵּי נִירִין « Botté Nirin ». Créer ces boucles est la Malo`khoh que l'on appelle עוֹשֶׂה שְׁתֵי בָּתֵּי נִירִין « ´ôsah Shathé Botté Nirin » (littéralement, « faire deux lices »).

À ce moment-ci, le tisseur ou tisserand est prêt à passer au tissage en tant que tel. Cela nécessite de faire passer les fils de trame par chacun des deux ensembles de fils de trame. Le fil de trame est d'abord enroulé autour d'une broche. Le tisseur ou tisserand utilise ensuite une pédale pour soulever un harnais, et pousse, ou « navette », la broche du fil de trame dans les fils de trame de ce harnais. Il répète le même processus avec le deuxième harnais.


Combiner la trame et la chaîne crée littéralement le tissage du tissu, et cette action constitue la Malo`khoh de אוֹרֵג « `ôrégh » (tisser).

Enfin, le tisseur ou tisserand utilise un objet ressemblant à un bâton pour battre les fils en place. Cela garantit que le tissage sera régulier. Étant donné que ce battage complète l'acte du tissage, il tombe également dans la catégorie de `ôrégh.

À présent que le tissu est tissé, quelques touches finales sont nécessaires.

Après avoir retiré le tissu achevé du métier à tisser, le tisseur ou tisserand doit s'occuper des extrémités lâches, c'est-à-dire, des derniers fils de chaque côté du tissu. Une façon de le faire consiste à « détisser » quelques-uns des fils et les retisser ensuite afin que tout le tissu soit soigneusement terminé. Le faire est ce qu'on appelle la Malo`khoh de פּוֹצֵעַ « Pôséa´ » (détisser, détricoter).

(Il convient de noter que l'activité décrite ici semble être un acte destructeur, et normalement seuls les actes constructifs sont considérés comme des Malo`khôth. Pourquoi Pôséa´ est-il donc compté comme une Malo`khoh ? Tout simplement parce que le détissage est réalisé afin de permettre au tissu d'être retissé d'une meilleure façon ; c'est-à-dire que l'acte destructeur est au service d'un nouvel acte constructeur.)

  1. Applications pratiques

À présent que nous avons une compréhension de base du fonctionnement du tissage, nous pouvons comprendre quelques rares applications de ces Malo`khôth :

  • Des travaux plus ou moins similaires : Jusqu'à présent, nous ne nous étions focalisés que sur l'emploi d'un métier à tisser. Mais le même processus a lieu lorsqu'on fait un ouvrage au crochet, de la broderie, de la tapisserie à l'aiguille, de la vannerie, du tricotage, et d'autres choses du genre. Par conséquent, on ne peut réaliser aucune de ces activités à Shabboth.
  • Des fils lâches ou qui ont fait un accroc : Souvent, il arrive que le fil d'un vêtement tissé devient lâche, par exemple votre pull s'est accroché à un clou et certains fils se sont échappés du vêtement. Réparer cela en ramenant les fils dans le pull est halakhiquement un acte de tissage (« `ôrégh »), car l'effet de votre action est de « réaligner les fils ».

En outre, retirer un tel fil lâche du vêtement constitue un acte de Pôséa´, parce qu'en détissant une partie du tissu vous donnez une meilleure apparence à l'ensemble du vêtement.


Comprendre ces Malo`khôth est plus simple si vous les voyez être réalisées dans la vraie vie (ou au moins sur des photographies). Si vous le pouvez, trouvez l'occasion d'observer quelqu'un utiliser un métier à tisser.
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