mercredi 6 janvier 2016

Exposer les fausses notions : Quelles activités nécessitent un Minyon ?

ב״ה

Exposer les fausses notions

Quelles activités nécessitent un Minyon ?


Cet article peut être téléchargé ici.

Il existe une confusion concernant les activités religieuses nécessitant un Minyon (quorum de dix individus). Comme pour toute question, le point de départ doit être les enseignements des Sages du Sanhédhrin.

Tous les rituels religieux nécessitant la constitution d'un Minyon sont mentionnés dans la Mishnoh1 :

Ils ne morcellent pas le Shama´, ils ne passent pas devant l'Arche, ils n'élèvent pas leurs paumes, ils ne font pas la lecture de la Tôroh, ils ne concluent pas par un prophète, ils ne font pas les haltes [aux funérailles], ils ne disent pas la bénédiction des endeuillés ou la consolation des endeuillés, ni la bénédiction des mariés, et ils ne font pas le Zimmoun avec le Nom, sauf en présence de dix. Pour les biens sacrés qui sont rachetés, neuf [hommes] et un Kôhén [sont nécessaires]. Et de même pour un homme.
אין פורסין את שמע, ואין עוברין לפני התבה, ואין נושאין את כפיהם, ואין קורין בתורה, ואין מפטירין בנביא, ואין עושין מעמד ומושב, ואין אומרים ברכת אבלים ותנחומי אבלים וברכת חתנים, ואין מזמנין בשם, פחות מעשרה. ובקרקעות, תשעה וכהן. ואדם, כיוצא בהן

Il y a donc neuf rituels religieux qui nécessitent la présence d'un Minyon. Nous allons tous les expliquer, excepté le dernier qui n'a plus d'application pratique à notre époque, puisqu'il n'y a plus de Béth Hammiqdosh.

  1. Morceler le Shama´

Le premier des rituels mentionnés est le fait de morceler le Shama´. De quoi s'agit-il ?

Nous retrouvons dans la Tôroh un passage « étrange », lorsque les Bané Yisro`él traversèrent le Yam Souf, après leur sortie d'Égypte. Avant qu'ils n'entonnent le fameux « Cantique de la Mer », la Tôroh nous dit ceci2 :

Môshah et les Bané Yisro`él chanteront ce Cantique pour `adhônoy, et ils diront pour dire.
אָז יָשִׁיר-מֹשֶׁה וּבְנֵי יִשְׂרָאֵל אֶת-הַשִּׁירָה הַזֹּאת, לַה׳, וַיֹּאמְרוּ, לֵאמֹר

Le Talmoudh pose la question naturelle suivante : Pourquoi la Tôroh répète-t-elle וַיֹּאמְרוּ, לֵאמֹר « Wayyô`marou Lé`môr – et ils diront pour dire » ? Il nous explique alors ceci3 :

Nos rabbins ont enseigné : Ce jour-là, Rébbi ´aqivo` expliqua : « À l'époque où les Israélites remontèrent de la Mer, ils voulurent entonner un Cantique ; et comment l'ont-ils chanté ? Comme un adulte qui lit le Hallél et ils répondent après lui en répétant le début de l'introduction. Môshah a dit : ''Je chanterai pour HaShem'', et ils ont répondu : ''Je chanterai pour HaShem'' ; Môshah a dit : ''car Il a glorieusement triomphé'', et ils ont répondu : ''Je chanterai pour HaShem''4 ». Rébbi `ali´azar, le fils de Rébbi Yôsé le Galiléen, a dit : « Comme un mineur qui lit le Hallél, et ils répètent après lui tout ce qu'il dit. Môshah a dit : ''Je chanterai pour HaShem'', et ils ont répondu ''Je chanterai pour HaShem'' ; Môshah a dit : ''car Il a glorieusement triomphé'', et ils ont répondu : ''car Il a glorieusement triomphé'' ». Rébbi Nahamyoh a dit : « Comme un Scribe qui morcelle le Shama´ à la Synagogue : il commence en premier et ils répondent après lui ».
תנו רבנן בו ביום דרש רבי עקיבא בשעה שעלו ישראל מן הים נתנו עיניהם לומר שירה וכיצד אמרו שירה כגדול המקרא את הלל והן עונין אחריו ראשי פרקים משה אמר אשירה לה' והן אומרים אשירה לה' משה אמר כי גאה גאה והן אומרים אשירה לה' רבי אליעזר בנו של רבי יוסי הגלילי אומר כקטן המקרא את הלל והן עונין אחריו כל מה שהוא אומר משה אמר אשירה לה' והן אומרים אשירה לה' משה אמר כי גאה גאה והן אומרים כי גאה גאה רבי נחמיה אומר כסופר הפורס על שמע בבית הכנסת שהוא פותח תחילה והן עונין אחריו

Bien que le passage ci-dessus discute de la façon dont le Cantique de la Mer devait se chanter, il est fait mention du morcellement du Shama´. Ce passage talmudique est donc pertinent pour le sujet qui nous occupe.

Le Cantique de la Mer, qui était souvent inclut dans les Pasouqé Dazimroh (Versets de Cantique)5, pouvait se réciter de trois façons, toutes aussi valables les unes que les autres :

  • le meneur récite un verset et l'assemblée lui répond à chaque fois en répétant le premier mot ou la phrase d'introduction du Cantique. Cela équivaut à la façon dont on récite le Hallél lorsque le meneur est un adulte : il récite chaque verset un par un, et la communauté répète à chaque fois le premier mot ou la phrase d'introduction du chapitre du Hallél récité
  • le meneur récite un verset et l'assemblée lui répond à chaque fois en répétant le verset qu'il a récité. Cela équivaut à la façon dont on récite le Hallél lorsque le meneur est un mineur. En effet, étant donné qu'il n'est pas encore adulte, sa récitation du Hallél ne peut pas acquitter l'assemblée de son obligation de la réciter. Par conséquent, si on donne à un mineur le privilège de diriger le Hallél, chaque verset doit être récité après lui par l'assemblée
  • le meneur commence un verset et l'assemblée le termine avec lui, ou le meneur récite un verset entier et la communauté lui répond par un autre verset. Cela correspond à la façon dont le Shama´ est « morcelé » ou « fractionné » quand il est récité à la Synagogue par un Scribe.

Ce passage nous permet donc de comprendre que « morceler le Shama´ » fait référence à l'ancienne coutume consistant à partager le Shama´ entre le meneur et l'assemblée. Cela rend donc interactive la récitation du Shama´.

Mais la description faite par Rébbi Nahamyoh ז״ל est ambiguë et laisse planer le doute quant au fonctionnement concret du morcellement du Shama´, pour deux raisons :

  • il semble que la pratique ne peut se faire que si le Shaliah Sibbour (ministre officiant, qui dirige la prière) est un Scribe
  • il ne dit pas clairement comment cela fonctionne, car la description qu'il en fait peut être interprétée de deux façons : soit le meneur commence un verset et l'assemblée le termine avec lui, soit le meneur récite un verset entier et la communauté lui répond par le verset qui vient juste après.

C'est pourquoi, la Tôsafto` nous éclaire quant à la façon de comprendre ses propos6 :

Rébbi Nahamyoh dit : « Comme les fils de l'homme qui lisent le Shama´ à la Synagogue, car il est dit : ''Môshah [et les Bané Yisro`él] chanteront, etc.''. La Tôroh n'avait pas besoin de répéter [le verbe] ''dire''. Pourquoi la Tôroh l'a-t-il répété ? Pour t'apprendre que Môshah a commencé la première phrase et les Israélites ont répondu après lui en la complétant avec lui. Môshah a dit : ''[Môshah et les Bané Yisro`él] chanteront, etc.'', et les Israélites dirent : ''Je chanterai pour HaShem, car Il a glorieusement triomphé, etc.''7. Môshah a dit : ''Il est ma force et ma gloire, Yoh !, etc.'', et les Israélites dirent : ''C'est mon Dieu et je L'embellit, etc.''8. Môshah a dit : ''HaShem, maître du combat'', et les Israélites dirent : ''HaShem est Son Nom''9, etc. »
ר' נחמיה אומר [כבני אדם שקורין] שמע בבית הכנסת שנאמר אז ישיר משה וגו' שאין ת"ל לאמר [ולמה נאמר] מלמד שהיה משה פותח בדבר [תחלה] וישראל עונין אחריו וגומרין עמו משה אמר אז ישיר וישראל אמרו אשירה לה' כי גאה גאה [וגו'] משה אמר עזי וזמרת יה וישראל אמרו זה אלי ואנוהו משה אמר ה' איש מלחמה וישראל אמרו ה' שמו

Cette Tôsafto` rend donc les choses plus claires :

  • cette pratique ne s'applique pas que lorsque le Shaliah Sibbour est un Scribe, mais à tous les « fils de l'homme », c'est-à-dire n'importe qui dans l'assemblée, qui dirige la prière
  • le meneur récite la première partie de chaque verset du Shama´, et la communauté lui répond en récitant la deuxième partie du même verset.

Cette pratique du morcellement du Shama´ ne peut se faire que lorsqu'un Minyon est rassemblé.

  1. Passer devant l'arche

Le deuxième point mentionné par notre Mishnoh est le fait de passer devant l'Arche. Cette expression désigne l'acte du dirigeant de la prière qui, se tenant debout devant l'Arche Sainte, récite à voix haute la ´amidhoh pour toute l'assemblée, qui lui répond à la fin de chaque bénédiction. En l'absence d'un Minyon, il n'y a donc pas de récitation à voix haute de la ´amidhoh. Ainsi, sans Minyon, chacun fera sa propre ´amidhoh à voix basse.

C'est pourquoi le Ramba''m ז״ל écrit ceci dans son Mishnéh Tôroh10 :

Comment se déroule la prière communautaire ? L’un prie à voix haute, et tous écoutent. On ne peut pas faire cela à moins de dix [hommes] adultes et libres11, et le Shaliah Sibbour est l'un d'entre eux12.
וְכֵיצַד הִיא תְּפִלַּת הַצִּבּוּר--יִהְיֶה אֶחָד מִתְפַּלֵּל בְּקוֹל רָם, וְהַכֹּל שׁוֹמְעִין. וְאֵין עוֹשִׂין כֵּן בְּפָחוּת מֵעֲשָׂרָה גְּדוֹלִים וּבְנֵי חוֹרִין, וּשְׁלִיחַ צִבּוּר אֶחָד מֵהֶן

  1. Élever les paumes

Le troisième point mentionné dans notre Mishnoh est le fait d'élever les paumes. Ceci fait référence aux Kôhanim, qui doivent lever leurs paumes et placer leurs doigts d'une façon spécifique pour bénir la communauté par la Birkath Kôhanim (bénédiction sacerdotale). S'il y a moins de dix individus présents, les Kôhanim n'ont pas le droit d'élever leurs paumes pour réciter la Birkath Kôhanim. C'est pourquoi, le Ramba''m écrit ceci13 :

Comment se déroule l'élévation des paumes en dehors des limites [du Béth Hammiqdosh] ? Lorsque le Shaliah Sibbour atteint [la bénédiction de] ´avôdhoh14, lorsqu’il dit « Raséh », tous les Kôhanim qui se trouvent dans la synagogue quittent leur place, avancent, et montent sur l’estrade, où ils se tiennent, le visage face à l’arche, faisant dos aux fidèles, et les doigts repliés dans leurs paumes jusqu’à ce que le ministre officiant termine [la bénédiction de] « Môdhim »15. Ils se tournent alors vers les fidèles, étendent leurs doigts, et lèvent les mains au niveau de leurs épaules et commencent [la bénédiction] « Yavorakhakho ». Le Shaliah Sibbour leur récite [la bénédiction] mot-à-mot, et eux répètent, car il est dit16 : « dis-leur ». [Il leur fait réciter le texte de la bénédiction] jusqu'à ce qu'ils terminent le premier verset, et tout le monde répond « `omén ». Le Shaliah Sibbour leur récite le deuxième verset mot à mot, et ils répètent jusqu'à ce qu'ils aient terminé le deuxième verset, et tout le monde répond « `omén ». Et de même pour le troisième verset.
כֵּיצַד הִיא נְשִׂיאַת כַּפַּיִם בַּגְּבוּלִין: בָּעֵת שֶׁיַּגִּיעַ שְׁלִיחַ צִבּוּר לָעֲבוֹדָה, כְּשֶׁיֹּאמַר רְצֵה, כָּל הַכּוֹהֲנִים הָעוֹמְדִין בְּבֵית הַכְּנֶסֶת, נֶעְקָרִין מִמְּקוֹמָן וְהוֹלְכִין וְעוֹלִין לַדּוּכָן; וְעוֹמְדִין שָׁם, פְּנֵיהֶם לְמוּל הַהֵיכָל וַאֲחוֹרֵיהֶם כְּלַפֵּי הָעָם, וְאֶצְבְּעוֹתֵיהֶם כְּפוּפוֹת לְתוֹךְ כַּפֵּיהֶן, עַד שֶׁיַּשְׁלִים שְׁלִיחַ צִבּוּר הַהוֹדָיָה; מַחְזִירִין פְּנֵיהֶם כְּלִפְנֵי הָעָם, וּפוֹשְׁטִין אֶצְבְּעוֹתֵיהֶן, וּמַגְבִּיהִין יְדֵיהֶם כְּנֶגֶד כִּתְפֵיהֶן, וּמַתְחִילִין "יְבָרֶכְךָ"; וּשְׁלִיחַ צִבּוּר מְקַרֶּא אוֹתָם, מִלָּה מִלָּה, וְהֶם עוֹנִין, שֶׁנֶּאֱמָר "אָמוֹר, לָהֶם", עַד שֶׁמַּשְׁלִימִין פָּסוּק רִאשׁוֹן, וְכָל הָעָם עוֹנִין אָמֵן. וְחוֹזֵר שְׁלִיחַ צִבּוּר וּמְקַרֶּא אוֹתָם פָּסוּק שֵׁנִי מִלָּה מִלָּה, וְהֶם עוֹנִים, עַד שֶׁמַּשְׁלִימִין פָּסוּק שֵׁנִי, וְכָל הָעָם עוֹנִין אָמֵן. וְכֵן בְּפָסוּק שְׁלִישִׁי

Ce rite ne peut se faire sans un Minyon.

  1. Les autres rituels

Ensuite, la Mishnoh interdit de lire la Tôroh sans Minyon, c'est-à-dire, lire la Tôroh dans un rouleau avec les bénédictions spécifiques à la lecture de la Tôroh avec rouleau, ainsi que de lire la Haftoroh, là encore dans un rouleau (contrairement à notre époque, la Haftoroh était lue dans un rouleau, comme la Paroshoh). C'est ainsi que le Ramba''m écrit17 : וְכֵן... לֹא קוֹרְאִין בַּתּוֹרָה וּמְבָרֵךְ לְפָנֶיהָ וּלְאַחֲרֶיהָ, וְלֹא מַפְטִירִין בַּנְּבִיא, אֵלָא בַּעֲשָׂרָה « De même... on ne lit pas dans la Tôroh et on ne récite pas les bénédictions qui précèdent et suivent [la lecture de la Tôroh], et l'on ne conclut pas par un prophète, sauf en présence [d’un quorum] de dix ». Mais lire la Paroshoh ou la Haftoroh dans un texte imprimé, sans les bénédictions spécifiques à la lecture de la Tôroh, est permis sans Minyon.

On nous parle ensuite de faire les haltes aux funérailles. De quoi s'agit-il ? Lorsqu'on se rend au cimetière pour enterrer un mort, ainsi que lorsqu'on en repart, les gens doivent faire des haltes au cours du trajet durant lesquelles ils s'arrêtent pour réciter des éloges funèbres. Il y a un total de sept haltes. Mais cela ne peut se faire qu'en présence d'un quorum d'au moins dix individus.

Puis est mentionnée la bénédiction ou consolation des endeuillés. Contrairement à ce que l'on a inventé aujourd'hui, la bénédiction des endeuillés n'est absolument pas le Qaddish. On parle ici d'une bénédiction particulière récitée en plein air pour les endeuillés lorsqu'ils revenaient de l'enterrement. Cette bénédiction ne peut se réciter qu'en présence d'un Minyon. Ceux qui ont assisté aux funérailles forment deux rangées, les endeuillés passaient entre ces deux rangées et à leur passage leurs amis leur présentent leurs condoléances par la formule suivante : « Que l'Omniprésent vous consolent parmi les restes des endeuillés de Sion et de Jérusalem ».

La Mishnoh mentionne ensuite la bénédiction des mariés. Il s'agit là des sept bénédictions récitées sous la Houppoh lors de la cérémonie de mariage. Sans au moins dix individus présents, ces sept bénédictions ne peuvent pas être récitées. (Cela ne veut pas dire que le mariage ne sera pas valable ou qu'il ne pourra pas avoir lieu, mais juste qu'il faudra sauter ces bénédictions lors de la cérémonie.)

Enfin, la Mishnoh parle de la récitation du Zimmoun avec le Nom. Lorsqu'au moins dix individus ont mangé ensemble, la formule du Zimmoun employée, ainsi que la réponse des autres convives, doit inclure le Nom Divin. Mais lorsque moins de dix individus ont mangé ensemble, le Zimmoun ne peut jamais inclure la prononciation du Nom Divin. (Pour de plus amples informations concernant le Zimmoun et les Halokhôth qui s'y rapportent, vous pouvez lire le Chapitre 7 du traité Barokhôth, qui est téléchargeable dans la colonne de droite de ce blog, à la rubrique « Commentaire de la Mishnoh ».)

Ce sont là les seuls rites religieux nécessitant réellement un Minyon.

Notez que n'est pas incluse dans la liste la récitation des nombreux Qaddishin récités à la Synagogue durant les offices de prière. C'est tout à fait normal, puisque dans les temps talmudiques, le Qaddish ne faisait pas du tout partie des offices de prière, mais ne se faisaient dans les Bathé Midhroshim et synagogues qu'après les cours de Tôroh que donnaient les rabbins.

1Maghilloh 4:3
2Shamôth 15:1
3Sôtoh 30b
4Shamôth 15:1
5Des passages bibliques chantés en guise d'introduction à la prière
6Tôsafto`, Sôtoh 6:2
7Shamôth 15:1
8Ibid., verset 2
9Ibid., verset 3
10Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 8:4
11C'est-à-dire, qui ne sont pas des esclaves
12Il compte dans les dix
13Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 14:3
14La seizième des dix-huit bénédictions de la ´amidhoh
15La dix-septième des dix-huit bénédictions de la ´amidhoh.
16Bamidhbor 6:23

17Hilkôth Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 8:4
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