ב״ה
Qui
a écrit le « Zôhar » ? Certainement pas le
Rashb''i !
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Il
y a un livre communément appelé סֵפֶר
הַזּוֹהַר « Séfar
Hazzôhar » et qui est attribué à quelqu'un ayant vécu
il y a très longtemps, entre la fin du premier siècle et la
première moitié du deuxième siècle de l’Ère Courante. Le Zôhar
est un livre de mysticisme qui aurait prétendument été rédigé au
deuxième siècle par Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y1
ז״ל
(que
nous abrégerons en « Rashb''i »), et qui se serait
transmis en secret, de maître à disciple, jusqu'à ce que
finalement, au 13ème siècle, Rabbi Môshah de Léon ne décide de
le rendre public en Espagne.
Dès
le départ, des questions ont été soulevées sur l'authenticité et
la paternité du Zôhar. Rabbénou
Yishoq d'Acre ז״ל,
un mystique et contemporain du Ramba''n ז״ל,
rencontra la veuve de Rabbi Môshah de Léon, passa en revue le
manuscrit, et en arriva à la conclusion que le Zôhar était bien
une œuvre rédigée de la main même de Rabbi Môshah de Léon.2
La
conclusion de Rabbénou Yishoq d'Acre fut soutenue et
approfondie par de nombreux autres savants et rabbins ultérieurs,
parmi lesquels Élie
del Medigo ז״ל,
ou encore Horov
Ya´aqôv de Emden ז״ל.
Ils ont fait remarquer que le Zôhar :
- contient des noms de rabbins qui sont pourtant nés après la mort du Rashb''i
- cite mal de nombreux passages de l’Écriture et comprend de travers plusieurs passages talmudiques
- fait mention de l'observance de rites qui furent institués par des autorités rabbiniques qui naquirent après la mort du Rashb''i
- contient plusieurs anachronismes
- fait une Daroshoh sur le mot אסנוגה « `ésnôgah », qui est un mot Hispano-Ladino pour désigner une « synagogue » (or, ni l'Espagnol ni le Ladino, n'existaient au deuxième siècle)
- donne une explication mystique des voyelles hébraïques. Or, les voyelles hébraïques ne furent inventées qu'à partir du 8ème siècle (et ne furent fixées qu'au 10ème siècle), lorsque les Massorètes entreprirent de vocaliser le texte du TaNa''Kh
- contient des traces douteuses d'Espagnol et de Ladino, ainsi que des phrases clairement construites selon la grammaire espagnole (et comme cela a été dit plus haut, l'Espagnol n'existait pas au deuxième siècle)
- est rédigé dans un Araméen rempli de fautes et d'erreurs.
Toute
personne qui fait fonctionner son cerveau quelques instants admettra
que le Zôhar ne peut être l’œuvre du Rashb''i. Cet ouvrage ne
peut donc être considéré « authentique ».
Une
nouvelle doctrine est née selon quoi quiconque rejette le Zôhar est
un hérétique. Or, ces gens ne semblent pas être au courant que
l'authenticité du Zôhar fut rejetée par d'éminents rabbins.
Le
Hatho''m
Sôfèr ז״ל
a
rejeté l'authenticité du Zôhar, alors qu'il n'était pas opposé
au mysticisme. Ses disciples rapportent qu'il a déclaré3 :
Sur
l'intégralité du Zôhar, seule une mince portion qui constituerait
un livre d'à peine quelques pages est attribuable à Rébbi Shim´ôn
ban Yôho`y
Qui
est le Juif qui oserait dire que le Hatho''m Sôfèr est un
hérétique ?
Dans
des termes plus forts encore, Horov `alî'azar Pilkloush ז״ל,
le plus brillant des disciples du Nôdha'
Biyhoudhoh
ז״ל,
et qui fut le Rov de Prague, a déclaré :
Je
jure par la Tôroh d'HaShem que dans le Zôhar il y a de nombreuses
falsifications et déclarations destructrices qui ont été ajoutées.
Une page de Talmoudh Bavli [contenant] les débats entre `abbayé et
Ravo` est plus sainte que l'intégralité du Zôhar ! Le sceau
de Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y n'est pas apposé sur elles4.
Quiconque est doté de la moitié d'un cerveau doit l'admettre, car
un certain nombre de Tanno`im et de `ammôro`im y sont mentionnés,
alors qu'ils ont vécu de nombreuses années après Rébbi Shim´ôn
ban Yôho`y... [Cela a été] expliqué par le Go`ôn Rabbi
Ya´aqôv Emden, qui a déclaré que des mains [non identifiées] ont
été à l’œuvre5.
Quel
Juif oserait dire que le Nôdha'
Biyhoudhoh et ses disciples étaient des hérétiques ? Quel
Juif oserait dire que Horov Ya´aqôv de Emden, qui a rédigé un
livre entier pour réfuter l'authenticité du Zôhar, était un
hérétique ?
Le
Riva''sh
ז״ל
a
écrit que le Zôhar enseignait certains concepts qui étaient
clairement de l’idolâtrie, et contenait des enseignements pouvant
s'apparenter au dualisme, c'est-à-dire, en la croyance en deux
divinités ou plus. Il compare d'ailleurs certains enseignements du
Zôhar a la doctrine de la Trinité chrétienne ! (En fait, de
nombreux Chrétiens se basent justement sur le Zôhar afin de
soutenir leur hérésie.) Qui est le Juif qui oserait dire que le
Riva''sh était un hérétique pour avoir rejeté le Zôhar ?
Un
Juif ne devient hérétique qu'à partir du moment où il rejette la
Tôroh et le Talmoudh. Le Zôhar n'est ni l'un ni l'autre ! Et
il n'a certainement pas été écrit par le Rashb''i, tandis que nous
savons qui a écrit la Tôroh et qui nous a donné le Talmoudh !
1Il
n'est jamais appelé « bar Yôho`y » dans le
Talmoudh, mais « ban Yôho`y »
2Voir
le Séfar Hayyouhasîn, par le Rov `avrohom Zacouto
(1425-1515), dans lequel la veuve de Rabbi Môshah de Léon admet la
fraude
3Mé
Manohôth 43b
4C'est-à-dire,
il ne peut être l'auteur des paroles contenues dans le Zôhar
5Pour
composer le Zôhar