lundi 7 mars 2016

La Miswoh de la lecture de la Maghilloh : Première Partie

ב״ה

La Miswoh de la lecture de la Maghilloh


Première Partie

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Nous avions parlé de la Miswoh de Mishlôah Monôth à Pourim. Intéressons-nous à présent à celle de la lecture de la Maghilloh, qui est la principale Miswoh de la fête.

Le Ramba''m ז״ל expose les Halokhôth relatives à la lecture de la Maghilloh aux chapitres 1 et 2 des Hilkôth Maghilloh Wahanoukkoh de son Mishnéh Tôroh. Nous allons les parcourir une à une et les expliquer sur base de leurs sources talmudiques.

Hilkôth Maghilloh Wahanoukkoh Chapitre 1

1. La lecture de la Maghilloh en son temps est une Miswoh positive émanant des paroles des Scribes, et la chose est bien connue qu'elle fut décrétée par les Prophètes. Tous ont l'obligation de la lire : les hommes, les femmes, les convertis, et les esclaves affranchis. On doit éduquer les mineurs à la lire. Même les Kôhanim en fonction doivent négliger leur service et aller écouter la lecture de la Maghilloh. De même, on doit négliger l'étude de la Tôroh pour la lecture de la Maghilloh ; à combien plus forte raison pour les autres Miswôth de la Tôroh. Toutes sont mises de côté devant la lecture de la Maghilloh. Rien n'a priorité sur la lecture de la Maghilloh, à l'exception d'un mort qui n'a personne pour l'enterrer, car celui qui le rencontre doit d'abord l'enterrer et après cela lire.
א  קְרִיאַת הַמְּגִלָּה בִּזְמַנָּהּ, מִצְוַת עֲשֵׂה מִדִּבְרֵי סוֹפְרִים; וְהַדְּבָרִים יְדוּעִים, שְׁהִיא תַּקָּנַת נְבִיאִים. וְהַכֹּל חַיָּבִים בִּקְרִיאָתָהּ--אֲנָשִׁים, וְנָשִׁים, וְגֵרִים, וַעֲבָדִים מְשֻׁחְרָרִים; וּמְחַנְּכִין אֶת הַקְּטַנִּים לִקְרוֹתָהּ. וְאַפִלּוּ כּוֹהֲנִים בַּעֲבוֹדָתָן, מְבַטְּלִין עֲבוֹדָתָן וּבָאִין לִשְׁמֹעַ מִקְרָא מְגִלָּה; וְכֵן מְבַטְּלִים תַּלְמוּד תּוֹרָה לְמִקְרָא מְגִלָּה--קַל וְחֹמֶר לִשְׁאָר מִצְווֹת שֶׁלַּתּוֹרָה, כֻּלָּן נִדְחִין מִפְּנֵי מִקְרָא מְגִלָּה. וְאֵין לָךְ דָּבָר שֶׁנִּדְחֶה מִקְרָא מְגִלָּה מִפָּנָיו, חוּץ מִמֵּת שְׁאֵין לוֹ קוֹבְרִין: שֶׁהַפּוֹגֵעַ בּוֹ--קוֹבְרוֹ תְּחִלָּה, וְאַחַר כָּךְ קוֹרֶא
La lecture de la Maghilloh en son temps est une Miswoh positive émanant des paroles des Scribes, et la chose est bien connue qu'elle fut décrétée par les Prophètes : Le Talmoudh1 nous informe quarante-huit Prophètes et sept Prophétesses furent envoyés à Yisro`él, et aucun n'ajouta, ni ne retira rien de ce qui était écrit dans la Tôroh, excepté concernant la lecture de la Maghilloh. En d'autres mots, durant la période biblique, la Miswoh de Pourim fut la seule à avoir été ajoutée aux 613 Miswôth de la Tôroh. Ainsi, cette Miswoh a ceci d'unique qu'elle fut instituée par les Prophètes et élevée au rang d'obligation par le Sanhédhrin.

Tous ont l'obligation de la lire : les hommes, les femmes : Une question naturelle se pose : la lecture de la Maghilloh est une Miswoh dont l'accomplissement dépend d'une période bien déterminée. Les femmes ne devraient-elles pas en être exemptes, comme c'est le cas pour toutes les Miswôth de ce genre ? Le Talmoudh2 répond en disant que la raison pour laquelle les femmes sont néanmoins astreints à cette Miswoh, exactement comme les hommes, est qu'elles ont elles aussi profité du miracle qui a été réalisé du temps de Mordokhay ע״ה et `astér ע״ה.

Puisque les femmes ont exactement le même degré d'obligation que les hommes dans cette Miswoh, une femme peut tout à fait lire la Maghilloh pour un homme et l'acquitter ainsi par sa lecture.

les convertis : On aurait pu croire qu'étant donné que dans l'une des bénédictions qui précèdent la lecture de la Maghilloh nous bénissons HaShem ית׳ qui a accompli des miracles pour nos ancêtres, c'est que les convertis sont exempts de cette Miswoh, puisqu'ils ne sont pas biologiquement des descendants de `avrohom `ovinou ע״ה. Mais il n'en est pas ainsi ! Dès lors qu'ils se sont convertis, ils sont en tous points comme les autres Israélites, et reçoivent tout l'héritage de nos ancêtres. Comme le dit la Tôroh à de nombreuses reprises, la même loi sera pour l'Israélite de naissance et le converti. (Voir notamment l'article intitulé « Lettre du Ramba''m à ´ôvadhyoh le Converti ».)

et les esclaves affranchis : ce qui implique que tant qu'ils ne sont pas affranchis, ils ne sont pas astreints à la Miswoh de lire la Maghilloh. En effet, cette Miswoh étant liée à un temps d'accomplissement bien déterminé, une catégorie de Miswôth dont ils sont exempts, et n'ayant pas bénéficié du miracle, contrairement aux femmes, les esclaves non affranchis sont exempts de la lecture de la Maghilloh.

On doit éduquer les mineurs à la lire : C'est-à-dire que bien que les mineurs soient exempts de la Miswoh de lire la Maghilloh, il est un devoir pour les adultes de leur apprendre à la lire correctement.

De même, on doit négliger l'étude de la Tôroh pour la lecture de la Maghilloh ; à combien plus forte raison pour les autres Miswôth de la Tôroh : En principe, aucune Miswoh n'est supérieure à l'étude de la Tôroh, comme nous le voyons dans la première Mishnoh du traité Pé`oh, ainsi que dans les Hilkôth Talmoudh Tôroh du Mishnéh Tôroh. Mais la lecture de la Maghilloh fait partie des rares exceptions de Miswôth qui ont priorité sur l'étude de la Tôroh, ce qui est une caractéristique particulière supplémentaire de cette fête.

La raison pour laquelle la fête de Pourim compte tant d'exceptions et que nos Sages ont tant insisté sur la Miswoh de lire la Maghilloh, est que l'observance de Pourim fait une distinction très claire entre ceux qui croient dans les Prophètes du TaNa''Kh et les directives de HaZa''l, d'un côté, et ceux qui n'y croient pas, de l'autre côté. Les Sadducéens, par exemple, ne croyaient que dans les cinq livres de la Tôroh, et rejetaient les enseignements des Sages. Par conséquent, ils ne célébraient pas Pourim. De même en est-il des Samaritains, qui n'observent que les fêtes mentionnées dans les cinq livres de la Tôroh, ou encore des Karaïtes, qui clébèrent Pourim, mais pas toujours aux mêmes dates que nous. En effet, étant donné qu'ils ne rajoutent jamais un treizième mois durant les années embolismiques, il existe un décalage entre leurs dates et les nôtres. Ainsi, en veillant à observer Pourim conformément à la Halokhoh, et en prenant soin de lire la Maghilloh en son temps exact, nous démontrons par-là tout notre attachement au TaNa''Kh (dont nous reconnaissons tous les Prophètes) et aux paroles de nos Sages de mémoire bénie. C'est pour cela qu'il y a autant d'insistance sur les Miswôth relatives à cette fête.

Rien n'a priorité sur la lecture de la Maghilloh, à l'exception d'un mort qui n'a personne pour l'enterrer, car celui qui le rencontre doit d'abord l'enterrer et après cela lire : Les Israélites ont une obligation, chaque fois qu'ils tombent sur un cadavre n'ayant pas été enterré, qu'il s'agisse du cadavre d'un Israélite ou d'un Gôy, de l'enterrer dignement si personne d'autre ne peut le faire à ce moment-là. Il convient de signaler que s'il n'est pas possible de l'enterrer, l'Israélite n'a pas le droit de partir et laisser le cadavre là, comme si de rien n'était. Il aura alors plutôt l'obligation de s'occuper du cadavre, c'est-à-dire, de le recouvrir (par exemple, avec un drap), ou encore de surveiller le corps en attendant qu'une ambulance arrive. Ainsi, si quelqu'un se rendait à la synagogue ou rentrait chez lui pour lire la Maghilloh, et qu'il tombe en chemin sur un corps mort, il doit au moins chercher à couvrir le corps, par respect. Même si le temps qu'il trouve de quoi couvrir le corps il ratera la lecture faite à la synagogue, il doit donner priorité au cadavre. Cette Miswoh de s'occuper d'un mort a priorité sur toutes les Miswôth de la Tôroh.

Toutes règles de priorité entre les Miswôth rapportées ici par le Ramba''m sont mentionnées dans le Talmoudh.3

2. Si quelqu'un lit et qu'un autre écoute le lecteur, il s'est acquitté de son devoir. Et c'est à la condition qu'il ait écouté de quelqu'un qui avait l'obligation de la lire. Par conséquent, si le lecteur est un mineur ou un fou, celui qui l'a écouté n'est pas quitte.
ב  אֶחָד הַקּוֹרֶא, וְאֶחָד הַשּׁוֹמֵעַ מִן הַקּוֹרֶא--יָצָא יְדֵי חוֹבָתוֹ: וְהוּא, שֶׁיִּשְׁמַע מִמִּי שְׁהוּא חַיָּב בִּקְרִיאָתָהּ; לְפִיכָּךְ אִם הָיָה הַקּוֹרֶא קָטָן אוֹ שׁוֹטֶה, הַשׁוֹמֵעַ מִמֶּנּוּ לֹא יָצָא
Si quelqu'un lit et qu'un autre écoute le lecteur, il s'est acquitté de son devoir : Bien que la Miswoh soit de lire la Maghilloh, tout le monde n'est pas forcément capable de le faire. Par conséquent, comme pour toutes les autres Miswôth, on peut se faire acquitter par quelqu'un d'autre qui accomplira la Miswoh pour nous, dès lors qu'on l'écoute attentivement.

Et c'est à la condition qu'il ait écouté de quelqu'un qui avait l'obligation de la lire. Par conséquent, si le lecteur est un mineur ou un fou, celui qui l'a écouté n'est pas quitte : Puisqu'un mineur, tout comme un fou, n'est pas astreint à la Miswoh. De ce fait, il ne peut acquitter celui qui l'écoute. De même, un Israélite ne peut pas s'acquitter de son devoir en écoutant la lecture de la Maghilloh faite pour lui par un Gôy. Par contre, comme cela a été dit plus haut, un homme peut, par exemple, se faire acquitter par une femme, étant donné que les femmes sont elles aussi astreints à cette Miswoh.

3. Il est une Miswoh de la lire intégralement, et une Miswoh de la lire durant la nuit et durant la journée. Toute la nuit est valable pour la lecture de la nuit, et toute la journée est valable pour la lecture de la journée. On bénit avant de la lire durant la nuit trois bénédictions : « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné la lecture de la Maghilloh », « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, Qui a accompli des miracles en faveur de nos ancêtres en ces jours-là, en cette époque-ci », « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, Qui nous a fait vivre, nous a préservés, et nous a fait atteindre ce moment-ci ». Et durant la journée, on ne bénit pas à nouveau « Shahahayonou ». Là où on est accoutumé à bénir après elle, on doit bénir : « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, le Dieu Qui livre nos combats, Qui exécute le jugement en notre faveur, Qui venge la vengeance déployée contre nous, Qui prélève des paiements en notre faveur de la part de nos ennemis, et rétribue pleinement tous ceux qui en veulent à nos vies. Béni Tu es HaShem, le Dieu Qui prélève des paiements en faveur de Son peuple Yisro`él de tous leurs adversaires, le Dieu Qui sauve ».
ג  מִצְוָה לִקְרוֹת אֶת כֻּלָּהּ. וּמִצְוָה לִקְרוֹתָהּ בַּלַּיְלָה, וּבַיּוֹם; וְכָל הַלַּיְלָה כָּשֵׁר לִקְרִיאַת הַלַּיְלָה, וְכָל הַיּוֹם כָּשֵׁר לִקְרִיאַת הַיּוֹם. וּמְבָרֵךְ קֹדֶם קְרִיאָתָהּ בַּלַּיְלָה, שָׁלוֹשׁ בְּרָכוֹת: בָּרוּךְ אַתָּה ה' אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְווֹתָיו וְצִוָּנוּ עַל מִקְרָא מְגִלָּה; בָּרוּךְ אַתָּה ה' אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, שֶׁעָשָׂה נִסִּים לַאֲבוֹתֵינוּ בַּיָּמִים הָהֵם בַּזְּמָן הַזֶּה; בָּרוּךְ אַתָּה ה' אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, שֶׁהֶחֱיָנוּ וְקִיְּמָנוּ וְהִגִּיעָנוּ לַזְּמָן הַזֶּה. וּבַיּוֹם, אֵינוּ חוֹזֵר וּמְבָרֵךְ שֶׁהֶחֱיָנוּ. וּמְקוֹם שֶׁנָּהֲגוּ לְבָרַךְ אַחֲרֶיהָ, מְבָרֵךְ: בָּרוּךְ אַתָּה ה' אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, הָאֵל הַרָּב אֶת רִיבֵנוּ וְהַדָּן אֶת דִּינֵנוּ, וְהַנּוֹקֵם אֶת נִקְמָתֵנוּ וְהַנִּפְרָע לָנוּ מִצָּרֵינוּ, וְהַמְּשַׁלֵּם גְּמוּל לְכָל אוֹיְבֵי נַפְשֵׁנוּ; בָּרוּךְ אַתָּה ה', הָאֵל הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל מִכָּל צָרֵיהֶם, הָאֵל הַמּוֹשִׁיעַ
Il est une Miswoh de la lire intégralement, et une Miswoh de la lire durant la nuit et durant la journée. Toute la nuit est valable pour la lecture de la nuit : C'est-à-dire qu'on peut la lire la nuit n'importe quand, entre la tombée de la nuit et l'aube.

et toute la journée est valable pour la lecture de la journée : C'est-à-dire qu'on peut la lire la journée n'importe quand, entre l'aube et le coucher du soleil.

Voir toutefois l'article intitulé « Y a-t-il en soi une obligation de lire deux fois la Maghilloh ? ».

On bénit avant de la lire durant la nuit trois bénédictions : « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné la lecture de la Maghilloh », « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, Qui a accompli des miracles en faveur de nos ancêtres en ces jours-là, en cette époque-ci », « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, Qui nous a fait vivre, nous a préservés, et nous a fait atteindre ce moment-ci » : Ces bénédictions sont mentionnées dans le Talmoudh.4

Et durant la journée, on ne bénit pas à nouveau « Shahahayonou » : Car cette bénédiction ne se réalise que lorsqu'on accomplit une Miswoh « nouvelle ». Or, puisque la Maghilloh avait déjà été lue la veille durant la nuit, la lecture de la journée n'est donc plus une Miswoh « nouvelle » et ne nécessite donc pas cette bénédiction-ci (mais les deux autres seront faites).

Voir cependant la fin de l'article susmentionné, où nous avions expliqué que le Talmoudh ne fait aucune différence entre la lecture faite de nuit et celle faite en journée, pour la simple raison que la Maghilloh n'était lue qu'une seule fois. Puisqu'elle n'était lue qu'en journée, la bénédiction de « Shahahayonou » n'était faite que lors de la lecture en journée. De ce fait, si quelqu'un ne lit la Maghilloh qu'en journée, il inclura cette bénédiction, tandis que s'il lit la Maghilloh la nuit et le jour, il ne prononcera cette bénédiction que lors de la lecture nocturne.

Là où on est accoutumé à bénir après elle : Il n'y a en effet aucune obligation de bénir après avoir lu la Maghilloh. Mais comme le tranche la Mishnoh5, dans une communauté où la coutume est de faire une bénédiction après la lecture, on a l'obligation de la faire, tandis que dans une communauté où cela n'est pas la pratique, on ne doit pas faire de bénédiction.

on doit bénir : « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'univers, le Dieu Qui livre nos combats, Qui exécute le jugement en notre faveur, Qui venge la vengeance déployée contre nous, Qui prélève des paiements en notre faveur de la part de nos ennemis, et rétribue pleinement tous ceux qui en veulent à nos vies. Béni Tu es HaShem, le Dieu Qui prélève des paiements en faveur de Son peuple Yisro`él de tous leurs adversaires, le Dieu Qui sauve » : Le Talmoudh6 rapporte deux conclusions possibles à cette bénédiction : une version la conclut par « Béni Tu es HaShem, Qui prélève des paiements en faveur de Yisro`él de tous leurs adversaires », et une deuxième version (de Ravo` ז״ל), qui la conclut plutôt par « Béni Tu es HaShem, le Dieu Qui sauve ». En raison de cette divergence, Rov Pappo` ז״ל recommanda de faire une combinaison des deux, à savoir, conclure cette bénédiction de la façon suivante : « Béni Tu es HaShem, le Dieu Qui prélève des paiements en faveur de Yisro`él de tous leurs adversaires, le Dieu Qui sauve ».

4. Quand est le moment de sa lecture ? Ils ont décrété pour elle de nombreux moments, car il est dit7 : « en leurs temps ». Et voici les moments de sa lecture : toute ville qui était entourée d'une muraille durant les jours de Yahôshoua´ bin Noun, que ce soit dans le Pays ou en dehors du Pays, même si elle n'aurait plus actuellement de muraille, on lit le quinze du [mois de] `adhor. Une telle ville est appelée « Karokh ». Et toute ville qui n'était pas entourée d'une muraille aux jours de Yahôshoua´, même si elle est à présent entourée d'une muraille, on lit le quatorze. Une telle ville est appelée « ´ir ».
ד  אֵיזֶה הוּא זְמָן קְרִיאָתָהּ--זְמַנִּים הַרְבֵּה תִּקְּנוּ לָהּ, שֶׁנֶּאֱמָר "בִּזְמַנֵּיהֶם"; וְאֵלּוּ הֶן, זְמַנֵּי קְרִיאָתָהּ: כָּל מְדִינָה שֶׁהָיְתָה מֻקֶּפֶת חוֹמָה בִּימֵי יְהוֹשׁוּעַ בִּן נוּן, בֵּין בָּאָרֶץ בֵּין בְּחוּצָה לָאָרֶץ--אַף עַל פִּי שְׁאֵין לָהּ עַכְשָׁו חוֹמָה, קוֹרִין בַּחֲמִשָּׁה עָשָׂר לַאֲדָר; וּמְדִינָה זוֹ, הִיא הַנִּקְרֵאת כְּרָךְ. וְכָל מְדִינָה שֶׁלֹּא הָיְתָה מֻקֶּפֶת חוֹמָה בִּימוֹת יְהוֹשׁוּעַ, וְאַף עַל פִּי שְׁהִיא מֻקֶּפֶת חוֹמָה עַתָּה--קוֹרְאִין בְּאַרְבָּעָה עָשָׂר; וּמְדִינָה זוֹ, הִיא הַנִּקְרֵאת עִיר
Quand est le moment de sa lecture ? Ils ont décrété pour elle de nombreux moments, car il est dit : « en leurs temps » : Ce verset nous indique que lorsque la fête de Pourim fut instituée dans les temps bibliques, les Sages de cette époque exigèrent qu'elle soit célébrée à des dates différentes en fonction de la ville où on vivait, et en fonction du moment où les Juifs d'une ville furent délivrés de leurs ennemis. C'est là encore une autre particularité de cette fête. En effet, toutes les autres fêtes se déroulent aux mêmes dates partout, mais la date de l'accomplissement de la Miswoh de la lecture de la Maghilloh varie d'une ville à l'autre.

Et voici les moments de sa lecture : toute ville qui était entourée d'une muraille durant les jours de Yahôshoua´ bin Noun, que ce soit dans le Pays ou en dehors du Pays : C'est-à-dire, peu importe que cette ville soit en `aras Yisro`él ou en diaspora.

Et toute ville qui n'était pas entourée d'une muraille aux jours de Yahôshoua´ : Le Ramba''m expliquera à la Halokhoh suivante pourquoi les Sages de l'époque de Mordokhay et `astér firent dépendre la date de la lecture de la Maghilloh à la présence ou absence de muraille aux temps de Yahôshoua´ bin Noun ע״ה.

Toutes les Halokhôth relatives aux dates de la lecture de la Maghilloh que le Ramba''m rapporte ici et dans les Halokhôth suivantes sont explicitement mentionnées dans la Mishnoh.8

5. [À] la forteresse de Shoushan, bien qu'elle n'était pas entourée de muraille durant les jours de Yahôshoua´ bin Noun, on lit le quinze, car c'est ce jour-là que le miracle se produisit [là-bas], car il est dit9 : « et ils s'y reposèrent le quinze ». Et pourquoi ont-ils fait dépendre la chose aux jours de Yahôshoua´ ? Afin d'accorder de l'honneur à `aras Yisro`él qui était détruite à cette époque-là, afin qu'elles puissent lire comme les habitants de Shoushon et être considérées comme des Kirokhin entourés [d'une muraille], bien qu'elles soient actuellement détruites, étant donné qu'elles étaient entourées [d'une muraille] durant les jours de Yahôshoua´. Dans ce miracle est donc inclus un souvenir pour `aras Yisro`él.
ה  שׁוּשַׁן הַבִּירָה--אַף עַל פִּי שֶׁלֹּא הָיְתָה מֻקֶּפֶת חוֹמָה בִּימֵי יְהוֹשׁוּעַ בִּן נוּן, קוֹרְאִין בַּחֲמִשָּׁה עָשָׂר: שֶׁבָּהּ הָיָה הַנֵּס, שֶׁנֶּאֱמָר "וְנוֹחַ, בַּחֲמִשָּׁה עָשָׂר בּוֹ". וְלָמָּה תָּלוּ הַדָּבָר בִּימֵי יְהוֹשׁוּעַ--כְּדֵי לַחְלֹק כָּבוֹד לְאֶרֶץ יִשְׂרָאֵל שֶׁהָיְתָה חֲרֵבָה בְּאוֹתוֹ הַזְּמָן, כְּדֵי שֶׁיִּהְיוּ קוֹרְאִין כִּבְנֵי שׁוּשָׁן וְיֵחָשְׁבוּ כְּאִלּוּ הֶן כְּרָכִין מֻקָּפִין, אַף עַל פִּי שְׁהֶן עַתָּה חֲרֵבִין, הוֹאִיל וְהָיוּ מֻקָּפִין בִּימֵי יְהוֹשׁוּעַ; וְיִהְיֶה זִכָּרוֹן לְאֶרֶץ יִשְׂרָאֵל בְּנֵס זֶה
[À] la forteresse de Shoushan : Qui est à distinguer de la ville-même de Shoushon, comme nous l'avons démontré dans l'article intitulé « Shoushon et Shoushan Habbiroh ne sont pas le même endroit ». Néanmoins, cette forteresse étant rattachée à la ville de Shoushon, les Juifs qui vivent aujourd'hui à Shoushon (Suse) ne célèbrent Pourim que le 15 `adhor, et non le 14, tout comme ceux qui se trouveraient sur le site de la forteresse de Shoushan, car c'est le 15 `adhor que les Juifs de ces deux endroits furent délivrés de leurs ennemis, comme le déclare la Maghilloh.

Et pourquoi ont-ils fait dépendre la chose aux jours de Yahôshoua´ ? Afin d'accorder de l'honneur à `aras Yisro`él qui était détruite à cette époque-là... Dans ce miracle est donc inclus un souvenir pour `aras Yisro`él : Toutes les fêtes de notre calendrier ont un lien avec la Terre Sainte : lors des trois fêtes de Pésah, Shovou´ôth et Soukkôth, on devait faire un pèlerinage à Jérusalem ; les fêtes de l'automne étaient liées au cycle agricole de la Terre Sainte (voir l'article intitulé « Arguments Karaïtes »), et des rites particuliers se déroulaient à l'intérieur du Béth Hammiqdosh ; et les événements de Hanoukkoh ont eu lieu en Terre Sainte. Pourim est la seule exception, puisque les événements de cette fête se sont déroulés en Perse. Nos Sages estimèrent donc que pour l'honneur de la Terre Sainte, qui doit être le sujet premier de notre joie, il convenait de lier la célébration de Pourim à la Terre Sainte. Ils établirent donc comme critère pour les dates de célébration la situation des villes à l'époque de Yahôshoua´ bin Noun, lorsque celui-ci lança et accomplit la conquête de la Terre Sainte. Et la déduction se fait de la manière suivante : Nous lisons ceci dans la Maghilloh10 : עַל-כֵּן הַיְּהוּדִים הפרוזים (הַפְּרָזִים), הַיֹּשְׁבִים בְּעָרֵי הַפְּרָזוֹת--עֹשִׂים אֵת יוֹם אַרְבָּעָה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ אֲדָר, שִׂמְחָה וּמִשְׁתֶּה וְיוֹם טוֹב « C'est pourquoi les Juifs des campagnes qui résidaient dans des ´oré Happarozôth (villes non fortifiées), font du quatorzième jour du mois de `adhor un jour de joie, de festin, et de fête solennelle... », indiquant par-là que ceux qui résident dans des villes fortifiées lisent le quinze. Le mot פְּרָזוֹת « Parozôth » (villes non fortifiées) est également utilisé dans le verset qui décrit la conquête de certaines parties de `aras Yisro`él11 : וַנִּלְכֹּד אֶת-כָּל-עָרָיו, בָּעֵת הַהִוא...כָּל-אֵלֶּה עָרִים בְּצֻרֹת, חוֹמָה גְבֹהָה...לְבַד מֵעָרֵי הַפְּרָזִי, הַרְבֵּה מְאֹד « Et nous conquîmes toutes les villes à l'époque... Toutes ces villes étaient fortifiées par de hautes murailles... en plus des ´oré Happarozi (villes non fortifiées), très nombreuses ». Nous déduisons donc que tout comme פְּרָזִי « Parozi » se réfère à des villes qui existaient du temps de Yahôshoua´, de même, le terme « Parozôth » employé dans la Maghilloh se réfère à des villes qui existaient du temps de Yahôshoua´. Et même si les murailles de telles villes pourraient ne plus exister, nous continuons à honorer leur souvenir et à les traiter comme si leurs murailles existaient encore, et la Maghilloh y est donc lue le quinze.

6. [Concernant] les habitants de villages qui ne se rassemblent dans les synagogues que les lundis et les jeudis, ils décrétèrent pour eux qu'ils devaient anticiper et lire le jour du rassemblement. Comment ça ? Si le quatorze [`adhor] tombe un lundi ou un jeudi, ils la lisent ce jour-là. Et si c'est un autre jour qu'un lundi ou un jeudi, ils anticipent et lisent le lundi ou jeudi qui est le plus proche du quatorze.
ו  בְּנֵי הַכְּפָרִים שְׁאֵינָם מִתְקַבְּצִים בְּבָתֵּי כְּנָסִיּוֹת אֵלָא בַּשֵּׁנִי וּבַחֲמִישִׁי, תִּקְּנוּ לָהֶם שֶׁיִּהְיוּ מַקְדִּימִין וְקוֹרְאִים בְּיוֹם הַכְּנִיסָה. כֵּיצַד: אִם חָל אַרְבָּעָה עָשָׂר לִהְיוֹת בַּשֵּׁנִי אוֹ בַּחֲמִישִׁי, קוֹרְאִין בּוֹ בַּיּוֹם; וְאִם חָל לִהְיוֹת בְּיוֹם אַחֵר חוּץ מִשֵּׁנִי וַחֲמִישִׁי, מַקְדִּימִין וְקוֹרְאִין בַּשֵּׁנִי אוֹ בַּחֲמִישִׁי הַסָּמוּךְ לְאַרְבָּעָה עָשָׂר
[Concernant] les habitants de villages qui ne se rassemblent dans les synagogues que les lundis et les jeudis : Qui sont les jours de la lecture publique de la Tôroh.

Il convient de signaler que dans le contexte halakhique, comme le rappellera le Ramba''m à la Halokhoh 8, un « village » est un endroit qui ne compte pas même au moins dix Israélites capables de se rassembler à tout moment de la semaine pour former un Minyon nécessaire à certains rites religieux. À l'inverse, une « ville » est un endroit où au moins dix Israélites peuvent se rassembler à tout moment de la semaine pour former un Minyon.

Ainsi, dix Israélites qui vivaient isolés les uns des autres (et ne pouvaient donc se rassembler tous les jours pour former un Minyon régulier, prenaient soin de se rassembler à la synagogue au moins les lundis et jeudis pour écouter ensemble la lecture publique de la Tôroh.

ils décrétèrent pour eux qu'ils devaient anticiper et lire le jour du rassemblement : Car il est préférable de la lire en communauté plutôt que seul. En outre, peut-être qu'il y a des gens incapables de lire la Maghilloh par eux-mêmes. Par conséquent, en se rassemblant, ils pourront s'acquitter de leur devoir en écoutant la lecture de la Maghilloh faite à la synagogue par quelqu'un d'autre.

Comment ça ? Si le quatorze [`adhor] tombe un lundi ou un jeudi, ils la lisent ce jour-là. Et si c'est un autre jour qu'un lundi ou un jeudi, ils anticipent et lisent le lundi ou jeudi qui est le plus proche du quatorze : Le Ramba''m va illustrer cela concrètement à la Halokhoh suivante.

7. Comment ça ? Si le quatorze [`adhor] tombe le premier jour de la semaine, ils anticipent et lisent le jeudi, qui est le onze [`adhor]. S'il tombe le troisième [jour de la semaine], ils lisent le lundi, qui est le treize [`adhor]. S'il tombe le quatrième [jour de la semaine], ils lisent le lundi, qui est le douze [`adhor]. Tous ceux qui anticipent et lisent avant le quatorze [`adhor], ne peuvent pas la lire en étant moins de dix [individus].
ז  כֵּיצַד: חָל אַרְבָּעָה עָשָׂר לִהְיוֹת בְּאֶחָד בַּשַּׁבָּת--מַקְדִּימִין וְקוֹרְאִין בַּחֲמִישִׁי, שְׁהוּא יוֹם אֲחַד עָשָׂר; חָל לִהְיוֹת בַּשְּׁלִישִׁי--קוֹרְאִין בַּשֵּׁנִי, שְׁהוּא יוֹם שְׁלוֹשָׁה עָשָׂר; חָל לִהְיוֹת בָּרְבִיעִי--קוֹרְאִין בַּשֵּׁנִי, שְׁהוּא יוֹם שְׁנֵים עָשָׂר. וְכָל אֵלּוּ שֶׁמַּקְדִּימִין וְקוֹרְאִין קֹדֶם אַרְבָּעָה עָשָׂר, אֵין קוֹרְאִין אוֹתָהּ בְּפָחוּת מֵעֲשָׂרָה
Comment ça ? Si le quatorze [`adhor] tombe le premier jour de la semaine : C'est-à-dire, un dimanche.

ils anticipent et lisent le jeudi, qui est le onze [`adhor] : Donc, trois jours plus tôt, car c'est à ce moment-là qu'ils seront tous rassemblés.

S'il tombe le troisième [jour de la semaine] : C'est-à-dire, un mardi.

ils lisent le lundi, qui est le treize [`adhor] : Donc, le jour avant, puisque c'est là qu'ils seront tous rassemblés.

S'il tombe le quatrième [jour de la semaine] : C'est-à-dire, un mercredi.

ils lisent le lundi, qui est le douze [`adhor] : Donc, deux jours avant.

Tous ceux qui anticipent et lisent avant le quatorze [`adhor], ne peuvent pas la lire en étant moins de dix [individus] : En d'autres mots, il n'est permis de lire avant le 14 `adhor que si on est certain que la lecture se fera alors en présence d'au moins dix individus (un Minyon). Si ce n'est pas le cas, il est alors préférable de lire la Maghilloh tout seul le 14 `adhor.

Mais nous verrons à la Halokhoh 9 que ces règles de lecture anticipée ne s'appliquent plus de nos jours.

8. Un village dans lequel les gens ne se rassemblent pas les lundis et jeudis, ils ne la lisent que le quatorze. Une ville dans il n'y a pas dix [individus] disponibles constamment à la synagogue pour les besoins communautaires, est considérée comme un village. Ils doivent [donc] anticiper et lire le jour du rassemblement. S'il n'y a pas même dans une ville dix habitants, sa difficulté mène à sa solution : ils sont considérés comme les habitants d'une grande ville, et ils ne lisent que le quatorze [`adhor].
ח  כְּפָר שְׁאֵין נִכְנָסִין בּוֹ בַּשֵּׁנִי וּבַחֲמִישִׁי, אֵין קוֹרְאִין אוֹתָהּ אֵלָא בְּאַרְבָּעָה עָשָׂר. וְעִיר שְׁאֵין בָּהּ עֲשָׂרָה בַּטְלָנִין קְבוּעִין בְּבֵית הַכְּנֶסֶת לְצָרְכֵּי צִבּוּר--הֲרֵי הִיא כִּכְפָר, וּמַקְדִּימִין וְקוֹרְאִין בְּיוֹם הַכְּנִיסָה; וְאִם אֵין בָּעִיר עֲשָׂרָה בְּנֵי אָדָם, תַּקָּנָתוֹ קַלְקָלָתוֹ, וַהֲרֵי הֶם כְּאַנְשֵׁי עִיר גְּדוֹלָה, וְאֵין קוֹרְאִין אֵלָא בְּאַרְבָּעָה עָשָׂר

9. Dans quel cas les paroles susmentionnées, selon quoi on peut anticiper et lire au jour du rassemblement, s'appliquent-elles ? À une époque où les Israélites possèdent une souveraineté. Mais en cette époque-ci, on ne la lit qu'en son temps, c'est-à-dire le quatorze ou le quinze [`adhor]. Les habitants de villages et ceux des villes ouvertes lisent le quatorze, tandis que les habitants des Karokhin lisent le quinze.
ט  בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים שֶׁמַּקְדִּימִין וְקוֹרְאִין בְּיוֹם הַכְּנִיסָה, בִּזְמָן שֶׁיֵּשׁ לָהֶם לְיִשְׂרָאֵל מַלְכוּת. אֲבָל בַּזְּמָן הַזֶּה, אֵין קוֹרְאִין אוֹתָהּ אֵלָא בִּזְמַנָּהּ--שְׁהוּא יוֹם אַרְבָּעָה עָשָׂר, וְיוֹם חֲמִשָּׁה עָשָׂר: בְּנֵי כְּפָרִים וּבְנֵי עֲיָרוֹת, קוֹרְאִין בְּאַרְבָּעָה עָשָׂר; וּבְנֵי כְּרָכִין, קוֹרְאִין בַּחֲמִשָּׁה עָשָׂר
Mais en cette époque-ci : Qui est une période d'exil et de grande dispersion aux quatre coins du globe.

on ne la lit qu'en son temps, c'est-à-dire le quatorze ou le quinze [`adhor] : Les règles de lecture anticipée ne s'appliquent donc plus, pour l'instant, et la date de lecture de la Maghilloh ne dépendra uniquement que du seul facteur de la présence ou pas d'une muraille remontant aux temps de Yahôshoua´ bin Noun (avec comme seule exception, la ville de Shoushon qui, bien qu'elle ne possédait pas de muraille à l'époque de Yahôshoua´ bin Noun, célèbre Pourim le 15 `adhor, et non le 14, car c'est le 15 que les Juifs de Shoushon et Shoushan Habbiroh furent délivrés de leurs ennemis).

tandis que les habitants des Karokhin : Pluriel de « Karokh », c'est-à-dire les villes entourées d'une muraille.

À suivre...

1Maghilloh 14a
2Ibid., 16b
3Ibid., 3a-b
4Ibid., 21b
5Ibid., 4:1
6Ibid., 21b
7`astér 9:31
8Maghilloh 1:1-4
9`astér 9:18
10`astér 9:19

11Davorim 3:4-5
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