ב״ה
L'évolution
est-elle compatible avec la Tôroh ?
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S'il
vous plaît Yéhouda, croyez-vous à la théorie' de l'évolution ?
Pensez-vous
que les espèces du passé ont évolué vers des espèces modernes
dans un processus d'adaptation ? Et si ce processus d'adaptation
a existé, a-t-il été totalement géré par Dieu ?
Il
s'agit là de questions très intéressantes. Étant donné que
j'appartiens à l'école des rationalistes, je considère, comme bon
nombre d'illustres rabbins des générations passées, qu'il existe
une harmonie quasiment totale entre la science et la Tôroh. Par
conséquent, idéologiquement parlant, l'évolution n'est pas en
elle-même contradictoire avec la Tôroh.
L'évolution
est considérée comme une hérésie par bon nombre de Juifs, plus
particulièrement dans les milieux Harédhim, mais est-ce
réellement le cas ? Tout comme pour le sujet des dinosaures
(voir l'article intitulé « Les
dinosaures ont-il existé ? »), les personnes
religieuses qui s'opposent à l'évolution répondent par des
arguments sans consistance, pour la simple raison qu'elles ne se sont
en réalité jamais penchées sur le sujet, mais répètent ce qu'on
leur a appris depuis l'enfance, à savoir, que la science dit
n'importe quoi, et qu'elle est en opposition quasiment totale avec la
religion.
Il
existe certains points qui posent problème dans l'esprit du religion
et l'amènent à rejeter l'évolution. Nous allons tous les
parcourir.
Remarque :
Le but de cet article n'est pas de convaincre qui que ce soit du bien
fondé de l'évolution, mais montrer qu'il n'y a pas nécessairement
de contradiction entre l'évolution et la religion. Après, libre à
chacun de croire ce qu'il désire, car croire ou ne pas croire en
l'évolution ne fait pas partie des principes de foi du Judaïsme.
Néanmoins, lorsque quelqu'un soutient quelque chose, il doit pouvoir
se défendre, et force est de constater que la plupart des religieux
qui rejettent l'évolution sont incapables de défendre
rationnellement et avec des arguments probants leur rejet.
Voici
à présent les objections religieuses communément avancées contre
l'évolution :
- On dit généralement que l'évolution s'est produite sur des millions d'années. Mais la Tôroh n'enseigne-t-elle pas que l'univers ne fut créée qu'il y a quelques milliers d'années seulement ?
Cette
objection est basée sur une double supposition. La première est
qu'il y aurait une contradiction entre le fait de dire que l'univers
a des milliards d'années et la datation traditionnelle du Judaïsme
(selon laquelle nous sommes cette année en 5776). Or, nous avions
expliqué dans l'article susmentionné, sur les dinosaures, qu'il n'y
avait aucune contradiction entre les deux datations. La science nous
parle de l'âge de l'univers, tandis que notre calendrier commence à
partir de la création du monde tel que nous le connaissons
aujourd'hui. D'ailleurs, la science ne s'oppose pas du tout à cela,
puisque les scientifiques estiment que c'est au moment du
développement de l'écriture que prend fin la préhistoire. Or,
l'écriture est née il y a approximativement 6000 ans, ce qui
correspond au passage de l'histoire qui est la nôtre, le début de
la civilisation comme disent les scientifiques. Les +/- 6000 ans de
notre calendrier et les milliards d'année de l'univers concernent
deux datations différentes complémentaires, et non contradictoires.
La
deuxième supposition sur laquelle se fonde cette objection est que
le texte biblique de la création devrait être compris
littéralement. Or, il existe une forte tradition, quoique pas
universelle, dans le Judaïsme selon laquelle « le récit de la
création n'est pas du tout à prendre littéralement », pour
citer le Ramba''m ז״ל.
Même le Rov Dowidh Savi Hoffman (1843-1921), qui fut un membre du
Conseil des Sages de la `aghoudhath Yisro`él (bien avant que cette
organisation ne devienne sioniste), avança que les six jours de la
création étaient en réalité de très longues ères plutôt que
des périodes de 24 heures. En outre, de nombreux Midhroshim
sous-entendent que Dieu créa de nombreux mondes sur cette Planète
Terre avant de créer le nôtre. Donc, il existe clairement des
sources anciennes pouvant être utilisées pour soutenir que les six
jours de la création ne sont pas à prendre au sens littéral, ou
encore qu'il n'existait rien d'antérieur au monde tel que nous le
connaissons. D'ailleurs, le Ramba''m lui-même, comme le révèlent
les commentateurs sur son Guide des Égarés (Môréh Navoukhim),
soutenait l'opinion que les six jours représentent un récit
conceptuel de la création plutôt qu'un récit historique.
Par
conséquent, cette première objection peut être levée.
- Pourquoi devrions-nous accepter l'évolution ? L'évolution n'est-elle pas juste une théorie, et non un fait ?
Le
terme « évolution » est en fait vecteur de confusion,
parce qu'il couvre deux concepts totalement différents. Le premier
est ce que l'on appelle « l’ascendance commune », le
concept selon lequel toute la vie animale s'est développée à
partir d'un ancêtre commun ; de simples organismes ont donné
des poissons, les poissons ont donné amphibiens, les amphibiens ont
donné des reptiles, les reptiles ont donné des oiseaux et des
mammifères (nous n'allons pas développé ici comment cela aurait pu
se produire). Ce concept est soutenu par une variété de' preuves
convergentes accompagnées de prédictions testables. L'ascendance
commune est considérée par tous les scientifiques (exceptés
certains qui sont très « religieux ») comme étant aussi
certaine que de nombreux autres faits historiques, et est souvent
décrite par l'expression « le fait de l'évolution ». Ce
concept est d'une grande aide pour comprendre le monde naturel. Par
exemple, elle nous permet de comprendre pourquoi les baleines et les
chauves-souris partagent des similitudes anatomiques avec des
mammifères, en dépit de leur ressemblance superficielle avec les
poissons et les oiseaux.
Illustration :
le squelette d'une chauve-souris
Le
deuxième concept, qui est très différent du premier, est le
mécanisme à travers lequel une espèce se transforme en une autre.
C'est ce concept-là que l'on appelle la « théorie » de
l'évolution. Mais il est important d'avoir à l'esprit que le mot
« théorie » a une signification totalement différente
en science que dans le langage courant. C'est comme le terme
« inceste ». En Hébreu, l'inceste consiste à avoir des
rapports sexuels avec des femmes qui nous sont interdites (par
exemple, sa mère, la femme de son frère, la femme d'un autre homme,
l'épouse de son père, la sœur de sa femme, une femme qui est dans
son état de Niddoh, etc.), qu'il y ait un lien de sang ou pas, alors
qu'en Français, l'inceste désigne une relation sexuelle entre
membres d'une même famille. C'est ainsi que les relations entre
cousins sont considérés incestueuses dans la définition française
du terme, alors qu'elles sont permises par la Tôroh (les cousins ne
sont pas inclus dans la liste des relations illicites). Ce n'est donc
pas parce qu'un mot est défini d'une certaine façon dans un type de
langage qu'il conserve cette définition dans tous les autres types
de langage. Ceux qui emploient l'objection de la « théorie »
pour soutenir que l'évolution n'est pas un fait, tombent justement
dans ce piège-là. Dans le langage scientifique, une théorie ne se
réfère pas à une idée spéculative, mais plutôt à un mécanisme
explicatif. La majorité des biologistes (mais pas tous) croient que
les mutations aléatoires, couplées à la sélection naturelle,
suffisent amplement pour expliquer ce mécanisme. Cependant, cela n'a
aucune importance religieuse, comme nous l’expliquerons dans la
réponse à l'objection suivante.
- Comment peut-on accepter des explications scientifiques sur le développement de la vie animale ? C'est Dieu qui a tout créé !
Cette
objection est basée sur un argument erroné selon lequel croire
qu'il y a eu une évolution contredit la croyance dans le fait que
Dieu est l'auteur de tout, ce qui est un fondement de la foi
israélite. Mais il n'y a pas de contradiction !
Nous
avons une science de la météorologie, mais en quoi cela nous
empêche-t-il de dire chaque jour dans les Shamônah ´asréh que
Dieuמַשִּׁיב
הָרוּחַ וּמורִיד הַגָּשֶּׁם
« fait
souffler le vent et fait descendre la pluie » ? Nous avons
une science de la médecine, mais en quoi cela nous empêche-t-il de
dire chaque jour dans les Shamônah ´asréh que Dieu רוֹפֵא
חוֹלִים
« guérit
les malades » ? Nous avons des documents historiques sur
le fait que les Israélites défirent les Syro-Grecs, mais en quoi
cela nous empêcherait-il de dire que c'est Dieu qui nous a
miraculeusement donné la victoire sur nos ennemis ?
Dieu
peut agir à travers la météorologie, à travers la médecine, à
travers les guerres historiques, et donc également à travers une
biologie du développement. Voilà pourquoi l'évolution n'est en
rien contradictoire avec la religion, et aussi pourquoi cela n'a pas
d'importance que l'explication néo-Darwinienne du mécanisme de
l'évolution soit vraie ou pas.
- La Tôroh ne dit-elle pas que les animaux et l'homme furent créés à partir de la poussière du sol, et non à partir de créatures antérieures ?
C'est
effectivement ce que dit la Tôroh ! Mais là n'est pas la
question. La question qui se pose est : que veut dire la Tôroh
par-là ? Par exemple, avant de consommer du pain nous disons :
בָּרוּךְ
אַתָּה ה'
אֱלֹהֵינוּ
מֶלֶךְ הָעוֹלָם,
הַמּוֹצִיא
לֶחֶם מִן הָאָרֶץ
« Béni
Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'Univers, Qui fait sortir le pain de
la terre ». Or, ce qui s'est réellement passé est que Dieu a
créé les céréales, que l'homme a semées, la nature les a fait
pousser, et l'homme les a transformées en pain. Le pain ne sort pas
tout droit de la terre ! Néanmoins, la bénédiction que nous
faisons avant de manger du pain simplifie toutes ces étapes en
décrivant Dieu comme étant Celui qui fait sortir le pain de la
terre. De même, la description de la Tôroh selon laquelle Dieu a
créé la vie animale de la poussière de la terre se réfère au
fait qu'Il créa le matériel brut de la nature et le processus
naturel qui mène à la formation de la vie animale.
En
outre, il est un fait largement reconnu aujourd'hui que nous ne
devons pas apprendre la science à partir du sens littéral de la
Tôroh. Après tout, la Tôroh décrit le ciel comme un dôme, le
lièvre comme ruminant sa nourriture (alors que le lièvre ne rumine
pas. Or, ce n'est pas littéral. La Tôroh veut nous dire que le
lièvre est doté d'un estomac qui fonctionne de la même façon que
celui des ruminants, bien que son estomac soit différent de celui
des ruminants, ce qui est reconnu par la science elle-même, qui ne
désigne pas ce phénomène par le terme de « rumination »
mais celui de « caecotroph ».
Là encore, il n'y a aucune contradiction entre la science et la
Tôroh lorsque la Tôroh décrit le lièvre comme en train de
« ruminer ». Il suffit juste d'aller au-delà des mots et
comprendre ce que veut nous dire le texte), ou encore les reins et le
cœur comme étant les sièges de l'esprit (qui pourrait croire que
c'est littéral ?).
- La notion de hasard dans l'évolution ne contredit-elle pas l'idée d'une création voulue et organisée directement par Dieu ?
C'est
un peu, en substance, la deuxième question posée par mon ami.
Le
Judaïsme a toujours reconnu (et vous pouvez le voir aussi bien dans
le TaNa''Kh, que le Talmoudh, ou encore dans le Midhrosh) qu'il
existe des événements qui, dans le monde physique, sembles être
aléatoires ou dus au hasard. Mais le Judaïsme soutient que cette
impression n'élimine absolument pas le rôle que Dieu joue en
coulisse. En fait, c'est le message même de toute l'histoire de
Pourim ! Dieu est derrière TOUT
ce qui se passe. Il n'y a pas de hasard. C'est juste que dans notre
monde physique, avec nos yeux humains, on croit que quelque chose
s'est produit fortuitement, aléatoirement, par hasard. Comme le dit
Shalômôh Hammalakh ע״ה
lui-même1 :
בַּחֵיק,
יוּטַל
אֶת-הַגּוֹרָל;
וּמֵיְהוָה,
כָּל-מִשְׁפָּטוֹ
« On
agite le sort dans l'urne mais tout le jugement qu'il prononce vient
de `adhônoy ».
Ainsi, même le jugement d'un « tirage au sort » provient
de Dieu Lui-même. Comme l'ont dit nos Sages2 :
« Tout
est entre les mains de Dieu, sauf la crainte de Dieu ».
La seule chose que Dieu ne peut pas déterminer à l'avance est si on
Lui obéira ou pas, si on Le servira ou pas.
Le
fait donc que les scientifiques parlent de « hasard »
n'est d'aucune importance, d'autant plus qu'au fond d'eux, bon nombre
de scientifiques savent que la création n'est pas due à un hasard.
C'est juste que comme ils ne croient pas en Dieu, ils ne veulent pas
ouvertement parler d'un Créateur intelligent derrière tout cela. De
ce fait, l'évolution ne contredit en rien le fait que Dieu soit
derrière le phénomène qui l'a causée, car Il est l'auteur de
tout, même lorsque quelque chose semble se produire « par
hasard ».
- La notion biblique selon laquelle l'homme a été créé à l'image de Dieu ne contredit-elle pas la notion selon laquelle l'homme proviendrait des animaux ?
Absolument
pas ! Bien au contraire ! Le Judaïsme traditionnel a
longtemps soutenu que l'homme n'est pas qualitativement différent
des animaux sur le plan physique. En outre, si vous lisez la
description faite par la Tôroh de la création des animaux et celle
faite de la description de l'homme, excepté le fait que l'homme a
été doté de l'image de Dieu, ce qui n'est pas le cas des animaux,
vous verrez que leur mode de création est identique ! Dieu les
a tous les deux créés « à partir de la poussière de la
terre ». La nature unique de l'être humain est son âme
spirituelle, et non son corps physique, et encore moins son origine
physique (qui est la même que l'animal, d'après la Tôroh). Les
Ri`shônim (les grands rabbins et érudits de la période médiévale)
soutenaient que l'homme fut créé physiquement comme un animal, mais
a été doté du potentiel spirituel lui permettant de s'élever
au-dessus de ce niveau (alors qu'un animal agira toujours comme un
animal, car il n'a pas été doté du potentiel de s'élever
au-dessus de ce niveau). La Mishnoh fait remarquer qu'à un niveau
individuel, nous provenons tous d'une « goutte [de sperme]
putride », ce qui est même moins qu'un animal ; mais nous
ne sommes pas définis par d'où nous venons, mais plutôt par ce que
nous devenons !
- La majorité des rabbins ne déclarent-ils pas que l'évolution est une hérésie ?
Très
peu de rabbins influents ont étudié les sciences et ne se sont même
penchés sérieusement sur la question, et les rabbins du monde
Harédhi
considèrent, de toute façon, toutes les sciences comme des
hérésies, alors qu'ils ne les ont jamais étudiées. Ils font
croire que cela fut toujours la position du Judaïsme, alors que
c'est faux. Le Ramba''m et les grands Ri`shônim d'Espagne étudiaient
les sciences et étaient de grands connaisseurs dans ces domaines.
C'était le cas de plusieurs autres rabbins des générations
passées. En fait, c'est la position Harédhi
qui est une hérésie et une déviation de la tradition, qui n'a
jamais vu de contradiction ou de problème à étudier la science et
à en accepter les conclusions. Tous les rabbins plus ou moins
rationalistes qui se sont penchés sérieusement sur le sujet, comme
le Rov
Gadhalyoh Nadel
(qui fut l'un des plus influents disciples du Hozzôn
ish ז״ל),
le Rov
`aryéh Carmell,
et d'autres, ont conclu que l'évolution est compatible avec le
Judaïsme. Même le Rov
Samson Raphaël Hirsch
ז״ל,
qui était personnellement sceptique sur l'évolution, a néanmoins
conclu qu'elle ne causait aucun problème théologique. Il déclara
que si cette notion était complètement acceptée dans le monde
scientifique, les Juifs devraient l'accepter en masse. Signalons donc
qu'à son époque, les découvertes sur l'évolution n'étaient
quasiment qu'à leurs débuts. Il ne fait donc aucun doute que s'il
avait vécu à notre époque, il l'aurait acceptée sans problème !
Voir
à cet effet l'article intitulé « Qui
est plus proche de Dieu : un scientifique ou un expert de la
Halokhoh sans connaissances scientifiques ? ».
Signalons
aussi que l'argument de la majorité ne veut absolument rien dire.
Comme l'explique le Ramba''m, lorsque la Tôroh ordonne de suivre la
majorité, c'est uniquement s'agissant du Sanhédhrin et des avis
halakhiques de nos Sages. Cela ne signifie absolument que nous
devrions suivre les opinions majoritaires de notre époque, et encore
moins lorsqu'elles ne concernent pas la Halokhoh ou les principes de
la foi. De ce fait, cela n'a aucune importance que la majorité des
rabbins rejettent l'évolution. Si on devait suivre cet argument,
nous devrions conclure que tous les Juifs doivent être sionistes,
parce que l'écrasante majorité des rabbins actuels le sont !
De même, la majorité des rabbins d'aujourd'hui ne condamnent plus
ouvertement l'homosexualité (cela ne veut pas dire qu'ils
l'acceptent. Mais c'est une perversion qu'ils ne combattent plus).
Devrions-nous en conclure que nous avons alors une obligation de ne
plus condamner cette déviance ?
- L'évolution ne va-t-elle pas contre la Tradition ?
Pas
plus que de croire que la Terre tourne autour du Soleil. En effet, de
nombreux rabbins influents depuis l'époque de Copernic et jusqu'à
nos jours (oui, vous avez bien lu) rejette cette notion ! Et
pourtant, la majorité des Juifs d'aujourd'hui l'acceptent sans
problème comme étant une vérité ! Donc, qu'est-ce qui rend
une position « traditionnelle » ? Le fait que X ou Y
rabbins l'acceptent ? Si c'est cela le critère de ce qui est
traditionnel, nous ne sommes alors pas sorti de l'auberge. De
nombreux rabbins acceptent que les femmes portent la perruque, alors
que ce n'est pas traditionnel ! D'autres demandent aux femmes de
leurs communautés de se raser la tête, alors que ce n'est pas
traditionnel. D'autres obligent tous les cheveux de la femme à être
couvert, alors que ce n'est pas traditionnel. Va-t-on dire que
s'habiller avec un chapeau, un long manteau noir et un shtreimel est
traditionnel ?
Ce
ne sont pas les rabbins ou les pratiques des communautés qui
déterminent ce qui est traditionnel ou pas, mais la Tôroh et le
Talmoudh ! Et nous avons montré à travers divers points que
l'évolution n'est donc pas contradictoire avec la tradition.
- Mais n'y a-t-il pas de nombreux évolutionnistes athées qui utilisent l'évolution pour attaquer les principes religieux ?
Malheureusement,
il y a ! Mais il ne s'agit là que d'un abus de la science ;
cela ne se reflète pas sur la science de l'évolution elle-même.
Voilà pourquoi il incombe à chacun d'étudier lui-même l'évolution
pour la comprendre correctement, plutôt que de se baser sur ce que
les gens en disent. De la même manière, le Judaïsme est utilisé
de façon tordue par certaines personnes, qui justifient leur
terrorisme, leur xénophobie, leur mauvaise image des femmes, leur
haine des autres, etc., au nom de la religion. Devrions-nous donc
dire qu'à cause de ces voyous et égarés, nous devons discréditer
et abandonner le Judaïsme ? Bien sûr que non, car toute
personne qui se penche objectivement sur cette religion, en ne
prenant pas en compte ces égarés, mais simplement les textes,
comprendra que le Judaïsme n'a rien à voir avec ces gens. De même,
la science de l'évolution ne doit pas être jugée sur base de ceux
qui l'utilisent pour soutenir leur agenda athéiste. Einstein était
un scientifique, et pourtant il a déclaré s'intéresser à la
science, car il ne désirait qu'une seule chose : comprendre la
pensée de Dieu ! C'est cela qui doit nous animer à notre tour
lorsque nous nous penchons sur ces sujets, indépendamment de ce que
les gens en font !
Ce
sont là les principales objections anti-évolutionnalistes existant
dans le milieu juif religieux. Au final, chacun croira ce qu'il veut.
Mais il n'est pas honnête de rejeter un concept sans l'avoir analysé
personnellement, et lorsqu'on n'a pas d'arguments solides pour le
rejeter. Et nous avons vu, avec des arguments concrets, que
l'évolution est parfaitement compatible avec le Judaïsme. Par
conséquent, celui qui y croit n'est en rien un hérétique. Mais la
charge de la preuve incombe maintenant à celui qui n'y croit pas ! Libre à vous donc d'apporter vos arguments ! Je les recevrai volontiers !
1Mishlé
16:33
2Talmoudh,
Barokhôth 33b