mardi 22 décembre 2015

Lois relatives à la conversion et l'acceptation des Miswôth : Troisième Partie

ב״ה

Lois relatives à la conversion et l'acceptation des Miswôth

Troisième Partie


Cet article peut être téléchargé ici.

Nous pouvons à présent passer à la procédure concrète à suivre pour les conversions, que le Ramba''m ז״ל explique au Chapitre 14.

Lois relatives aux relations illicites Chapitre 14
הִלְכּוֹת אִסּוּרֵי בִּיאָה פֵּרֶק יד

  1. Quand accepte-t-on d'instruire un candidat à la conversion ?

1. Comment accepte-t-on les convertis intègres ? Lorsque quelqu'un se présente pour se convertir, nous vérifions ses motivations, et si nous ne trouvons pas de motif ultérieur, nous lui disons1 : « Qu'as-tu vu pour venir te convertir ? Ne sais-tu pas qu'en ce temps, les Israélites sont méprisés, écrasés, assujettis, affligés et que des souffrances s'abattent sur eux ? ». S'il dit : « Je le sais ! Mais cela en vaut la peine ! », nous l'acceptons immédiatement.
א  כֵּיצַד מְקַבְּלִין גֵּרֵי הַצֶּדֶק: כְּשֶׁיָּבוֹא לְהִתְגַּיַר, וְיִבְדְּקוּ אַחֲרָיו וְלֹא יִמְצְאוּ עִלָּה--אוֹמְרִים לוֹ, מַה רָאִיתָ שֶׁבָּאתָ לְהִתְגַּיַר, אֵי אַתָּה יוֹדֵעַ שֶׁיִּשְׂרָאֵל בַּזְּמָן הַזֶּה דּוֹוִים דְּחוּפִים וּמְסֻחָפִין וּמְטֹרָפִין, וְיִסּוּרִין בָּאִין עֲלֵיהֶן; אָמַר אֲנִי יוֹדֵעַ, וַאֲנִי כְּדַאי--מְקַבְּלִין אוֹתוֹ מִיָּד
Comment accepte-t-on les convertis intègres ? Lorsque quelqu'un se présente pour se convertir, nous vérifions ses motivations : Voir les Halokhôth 10 et 11 du Chapitre 13, que nous avions rapportées dans la Deuxième Partie de cette série d'articles.

et si nous ne trouvons pas de motif ultérieur, nous lui disons : « Qu'as-tu vu pour venir te convertir ? Ne sais-tu pas qu'en ce temps, les Israélites sont méprisés, écrasés, assujettis, affligés et que des souffrances s'abattent sur eux ? ». S'il dit : « Je le sais ! Mais cela en vaut la peine ! » : Cette Halokhoh et les suivantes se retrouvent dans le Talmoudh2, et le Ramba''m les recopie d'une manière extrêmement fidèle et précise.

nous l'acceptons immédiatement : C'est-à-dire qu'une fois que nous sommes convaincus de la sincérité de sa démarche et son envie de faire partie de notre peuple, en dépit de nos tentatives de dissuasion, sans plus tarder nous commençons à l'instruire sur certains préceptes du culte israélite (comme cela sera expliqué dans la Halokhoh suivante).

Il n'est donc pas nécessaire de trop faire tarder les choses, contrairement à ce que font certains rabbins aujourd'hui, lorsque quelqu'un se présente à nous pour se convertir et que l'on a acquis une conviction sur la sincérité de ses motivations.

  1. Que doit-on apprendre au candidat à la conversion, une fois qu'on a accepté de s'en occuper ?

2. Nous lui faisons connaître les fondements de la religion, c'est à dire l'unicité d'HaShem et l'interdiction d'adorer de l’idolâtrie, et nous nous étendons sur ces sujets. Nous lui faisons connaître certaines Miswôth légères et certaines Miswôth lourdes, mais nous ne nous étendons pas sur ces sujets. Nous lui faisons connaître les transgressions relatives au Laqat, à la Shikhahoh et à la Pé`oh, ainsi que [le sujet de] la dîme des pauvres. Et nous lui faisons connaître les punitions encourues pour [la transgression] des Miswôth.
ב  וּמוֹדִיעִין אוֹתוֹ עִיקָרֵי הַדָּת, שְׁהוּא יֵחוּד הַשֵּׁם וְאִסּוּר עֲבוֹדָה זָרָה; וּמַאֲרִיכִין, בְּדָבָר זֶה. וּמוֹדִיעִין אוֹתוֹ מִקְצַת מִצְווֹת קַלּוֹת, וּמִקְצַת מִצְווֹת חֲמוּרוֹת; וְאֵין מַאֲרִיכִין, בְּדָבָר זֶה. וּמוֹדִיעִין אוֹתוֹ עָווֹן לֶקֶט שִׁכְחָה וּפֵאָה, וּמַעְשַׂר עָנִי. וּמוֹדִיעִין אוֹתוֹ עָנְשָׁן שֶׁלַּמִּצְווֹת
Nous lui faisons connaître les fondements de la religion, c'est à dire l'unicité d'HaShem et l'interdiction d'adorer de l’idolâtrie : Ces deux sujets sont traités en abondance par le Ramba''m dans les Hilkôth Yasôdhé Hattôroh (lois relatives aux fondements de la Tôroh) et dans les Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth Haggôyim (lois relatives à l'idolâtrie et aux pratiques des Gôyim).

et nous nous étendons sur ces sujets : C'est-à-dire qu'il faudra donc bien étudier les lois relatives à ces deux sujets avec le futur converti. Le Moggidh Mishnéh ז״ל explique : « Car ce sont les fondements de notre foi. Il est donc important qu'il les maîtrise ».

Nous lui faisons connaître certaines Miswôth légères et certaines Miswôth lourdes : Les Miswôth « légères » sont celles qui sont faciles à accomplir, tandis que les « lourdes » sont celles qui sont plus compliquées.

mais nous ne nous étendons pas sur ces sujets : Cette Halokhoh talmudique est également reprise dans le Shoulhon ´oroukh.3

Cela nous montre donc que le converti n'a pas à connaître ou maîtriser toutes les minuties de toutes les Miswôth d'un coup, mais qu'une déclaration générale selon laquelle il s'engage à respecter toutes les Miswôth suffit. On lui expliquera en gros, mais pas en détails, certaines Miswôth faciles et certaines Miswôth plus difficiles, juste de façon à ce qu'il ait un aperçu globale de la pratique israélite.

C'est à l'opposé totale de ce qui se fait aujourd'hui dans la majorité des Bathé Dinim, principalement consistoriaux,, où les rabbins insistent sur le fait que le futur converti sache TOUS les détails de TOUTES les Miswôth et Halokhôth avant sa conversion, ce qui fait perdre du temps et a souvent pour effet de refroidir l’entrain et l'envie du futur converti. Cela peut même aller jusqu'au dégoût et la renonciation totale. Certains attendent quasiment cinq ans, voire dix, si pas plus, pour voir leurs dossiers enfin bouclés, tout ça parce que les rabbins estiment qu'ils doivent tout connaître et maîtriser.

N'oubliez pas que nos Sages ont affirmé qu'il était un grand avantage de se convertir. Et par conséquent, nous devons faciliter le processus. Le converti doit connaître minutieusement les fondements de notre foi, mais seulement dans les grandes lignes quelques-unes des Miswôth les plus faciles et quelques-unes des plus difficiles, et faire ensuite une déclaration selon laquelle il s'engagera à respecter toute la Tôroh. Une fois qu'il a fait cette déclaration, on le converti, et il continuera à étudier la Tôroh et la Halokhoh après sa conversion pour se perfectionner dans sa pratique. C'est ainsi que les choses doivent être faites.

Nous lui faisons connaître les transgressions relatives au Laqat, à la Shikhahoh et à la Pé`oh : Voici une brève description de ces trois termes :

  1. לֶקֶט « Laqat » (glanure) : se réfère aux épis de blé tombés pendant la récolte.
  2. שִׁכְחָה « Shikhahoh » (javelle oubliée) : se réfère aux céréales et aux fruits encore attachés à leur source.
  3. פֵאָה « Pé`oh » (coin) : au minimum 1/60ème des produits de son champ, sa vigne, son olivier, ou son verger.


Ces trois termes font références aux différentes obligations relatives aux céréales et produits de la terre qui doivent être laissés pour les pauvres, lorsqu'on possède un champ.


Le Ramba''m développe ces sujets au Chapitre 1 des Hilkôth Mattanôth ´aniyim.


ainsi que [le sujet de] la dîme des pauvres : La raison pour laquelle on doit lui parler des Miswôth se rapportant aux produits de la terre et céréales qui reviennent aux pauvres, ainsi que de la dîme qu'on leur doit, est afin que le futur converti puisse se rendre compte que la foi israélite a aussi des règles et lois très techniques. Là encore, c'est pour tester son engagement et sa volonté d'aller jusqu'au bout, malgré ces lois assez complexes et qui pourraient ne pas s'appliquer à tous, voir être d'un autre temps. Va-t-il être refroidi, ou est-ce qu'au contraire, le fait d'avoir connaissance de telles lois n’altérera en rien sa volonté de faire partie de notre peuple ?

Et nous lui faisons connaître les punitions encourues pour [la transgression] des Miswôth : À savoir, des amendes, des compensations financières, l'apport d'un Qorbon, l'excommunication, la lapidation, la mort par le feu, la pendaison, la décapitation, la flagellation, le Koréth, ainsi que la mort par les mains des Cieux. Ce sont-là les diverses sanctions possibles, en fonction des Miswôth que l'on aurait transgressées.

Comme cela sera expliqué dans la Halokhoh suivante, les sanctions en cas de transgression de la Tôroh lui seront expliquées de façon générale, et non détaillée.
3. Comment ça ? Nous lui disons : « Saches que tant que tu ne fais pas partie de cette religion, si tu as consommé de la graisse, tu n'es pas passible de Koréth. Si tu as profané le Shabboth, tu n'es pas passible de lapidation à mort. Désormais, une fois que tu auras été converti, si tu consommais de la graisse, tu serais passible de Koréth. Si tu profanais le Shabboth, tu serais passible de lapidation ». On ne [s'étend] pas beaucoup là-dessus, et on ne détaille pas ces choses, car sinon cela pourrait le décourager et le détourner d'un bon sentier vers un mauvais sentier. Car dès le début, nous ne devons attirer les gens qu'avec des paroles plaisantes et douces. Et voici ce qu'Il dit4 : « Je les ai attirés avec des cordes d'humanité », et tout de suite après, [Il poursuit en disant) : « avec les liens de l'amour ».
ג  כֵּיצַד: אוֹמְרִים לוֹ, הֱוֵי יוֹדֵעַ שֶׁעַד שֶׁלֹּא בָאתָ לְדָת זוֹ--אִם אָכַלְתָּ חֵלֶב, אֵי אַתָּה עָנוּשׁ כָּרֵת, אִם חִלַּלְתָּ שַׁבָּת, אֵי אַתָּה עָנוּשׁ סְקֵלָה; וְעַכְשָׁו אַחַר שֶׁתִּתְגַּיַּר--אִם אָכַלְתָּ חֵלֶב, אַתָּה עָנוּשׁ כָּרֵת, אִם חִלַּלְתָּ שַׁבָּת, אַתָּה עָנוּשׁ סְקֵלָה. וְאֵין מַרְבִּין עָלָיו, וְאֵין מְדַקְדְּקִין עָלָיו--שֶׁמֶּא יִגְרֹם לְטָרְדוֹ וּלְהַטּוֹתוֹ מִדֶּרֶךְ טוֹבָה, לְדֶרֶךְ רָעָה: שֶׁבַּתְּחִלָּה, אֵין מוֹשְׁכִין אֶת הָאָדָם אֵלָא בְּדִבְרֵי רָצוֹן רַכִּים; וְכֵן הוּא אוֹמֵר "בְּחַבְלֵי אָדָם אֶמְשְׁכֵם", וְאַחַר כָּךְ: בַּעֲבֹתוֹת אַהֲבָה
Comment ça ? Nous lui disons : « Saches que tant que tu ne fais pas partie de cette religion, si tu as consommé de la graisse, tu n'es pas passible de Koréth. Si tu as profané le Shabboth, tu n'es pas passible de lapidation à mort. Désormais, une fois que tu auras été converti, si tu consommais de la graisse, tu serais passible de Koréth. Si tu profanais le Shabboth, tu serais passible de lapidation » : On lui fait donc comprendre que devenir Israélite sera un changement de vie radical, et que certaines choses ne pourront plus être faites une foi converti. En outre, nous lui faisons comprendre qu'il existe des sanctions pour certaines transgressions de préceptes qu'il a, pour l'instant, le droit de ne pas respecter.

Il est évident que nous lui disons cela pour le faire réfléchir sur la question de savoir s'il désire vraiment renoncer à ces « libertés-là » pour se soumettre pleinement à HaShem et Sa Tôroh, en sachant qu'il pourrait encourir des sanctions pour la transgression des Miswôth.

On ne [s'étend] pas beaucoup là-dessus, et on ne détaille pas ces choses, car sinon cela pourrait le décourager et le détourner d'un bon sentier vers un mauvais sentier : Se convertir est un avantage. Pourquoi donc rendre la chose trop difficile ? Par conséquent, nous ne devons pas trop décourager les candidats à la conversion en leur imposant de connaître trop de choses.

De ce fait, nous ne leur présentons que quelques exemples seulement de choses qu'ils ne pourront plus faire une fois convertis et les sanctions qu'ils pourraient encourir en cas de transgression, et même là, nous ne donnons pas trop de détails. C'est une image globale de toutes les facettes de notre foi qu'il faut leur donner. Il n'y a que sur les principes fondamentaux de l'unicité de Dieu et l'interdiction de l’idolâtrie que l'on doit insister et sur lesquels s'étendre en détails.

Le but n'est pas de dégoûter les candidats à la conversion, car sinon ils se tourneraient alors vers d'autres religions, alors que la seule vraie religion est celle d'Israël. Malheureusement, à cause de la rigidité excessive de bon nombre de rabbins des Bathé Dinim traditionnels, des gens sincères sont empêchés de se convertir et optent pour l'Islam (une religion proche de la nôtre) ou mènent toutes leurs vies comme des Gôyim alors qu'ils se sentent profondément Israélites. D'autres sont tellement écœurés qu'ils en arrivent à des actes regrettables.

Lorsque nous suivons le programme institué par nos Sages, une conversion est possible en quelques mois à peine. C'est ainsi que les conversions étaient très faciles et rapides durant tous les temps talmudiques, ainsi que dans les ères des Ga`ônim et des Ri`shônim. Nous devons tester les candidats à la conversion, mais il y a des limites indécentes à ne pas dépasser. La plupart des rabbins d'aujourd'hui commettent un Hilloul HaShem terrible et causent des souffrances sans nom à des milliers de personnes à travers le monde. Cette situation doit prendre fin immédiatement !
4. Tout comme on lui fait connaître les punitions [pour la désobéissance] des Miswôth, de même, on lui fait connaître que l'application de ces Miswôth lui fera mériter la vie du Monde-à-Venir, car il n'est d'homme complètement intègre que celui qui est un maître de la sagesse, qui met en pratique ces Miswôth et les connait. Nous lui disons : « Sache que le Monde-à-Venir n'est caché que pour les Justes, qui sont les Israélites. Le fait que tu vois actuellement Yisro`él souffrir durement dans ce Monde-ci [reflète] le bien qui a été caché pour eux. Car ils ne peuvent pas recevoir une abondance de bien dans ce Monde-ci, à l'inverse des Gôyim. Car sinon leurs cœurs pourraient s'enorgueillir et il s'égareraient et perdraient la récompense du Monde-à-Venir, car il est dit5 : ''Et Yashouroun devint gras et se rebella''. Le Saint, béni Soit-Il, ne leur fait subir une abondance de punitions qu'afin qu'ils ne périssent pas. Mais tous les autres peuples périront et ils [les Israélites] se maintiendront ». Nous nous étendons sur ce concept afin qu'ils se sentent chéris.
ד  וּכְשֵׁם שֶׁמּוֹדִיעִין אוֹתוֹ עָנְשָׁן שֶׁלַּמִּצְווֹת, כָּךְ מוֹדִיעִין אוֹתוֹ שְׂכָרָן שֶׁלַּמִּצְווֹת; וּמוֹדִיעִין אוֹתוֹ שֶׁבַּעֲשִׂיַּת מִצְווֹת אֵלּוּ, יִזְכֶּה לְחַיֵּי הָעוֹלָם הַבָּא, וּשְׁאֵין שָׁם צַדִּיק גָּמוּר אֵלָא בַּעַל חָכְמָה שֶׁעוֹשֶׂה מִצְווֹת אֵלּוּ, וְיוֹדְעָן. וְאוֹמְרִים לוֹ, הֱוֵי יוֹדֵעַ שֶׁהָעוֹלָם הַבָּא אֵינוּ צָפוֹן אֵלָא לַצַּדִּיקִים, וְהֶם יִשְׂרָאֵל; וְזֶה שֶׁתִּרְאֶה יִשְׂרָאֵל בְּצַעַר בָּעוֹלָם הַזֶּה, טוֹבָה צְפוּנָה הִיא לָהֶם, שְׁאֵינָן יְכוּלִין לְקַבַּל רֹב טוֹבָה בָּעוֹלָם הַזֶּה, כָּאֻמּוֹת--שֶׁמֶּא יָרוּם לִבָּם וְיִתְעוּ וְיַפְסִידוּ שְׂכַר הָעוֹלָם הַבָּא, כְּעִנְיַן שֶׁנֶּאֱמָר "וַיִּשְׁמַן יְשֻׁרוּן וַיִּבְעָט". וְאֵין הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מֵבִיא עֲלֵיהֶן רֹב פֻּרְעָנוּת, כְּדֵי שֶׁלֹּא יֹאבְדוּ, אֵלָא כָּל הָאֻמּוֹת כָּלִין, וְהֶן עוֹמְדִין; וּמַאֲרִיכִין בְּדָבָר זֶה, כְּדֵי לְחַבְּבוֹ
Tout comme on lui fait connaître les punitions [pour la désobéissance] des Miswôth, de même, on lui fait connaître que l'application de ces Miswôth lui fera mériter la vie du Monde-à-Venir, car il n'est d'homme complètement intègre que celui qui est un maître de la sagesse, qui met en pratique ces Miswôth et les connait : Puisque le but est d'être honnête et lui présenter une image globale de notre foi, nous n'abordons pas que les sujets « négatifs », mais également les bonnes choses.

Nous lui disons : « Sache que le Monde-à-Venir n'est caché que pour les Justes, qui sont les Israélites : Cela ne signifie pas que les Gôyim n'auront pas droit au Monde-à-Venir, puisque le Ramba''m a déjà affirmé dans les Hilkôth Tashouvoh et ailleurs que les justes parmi les Nations auront droit au Monde-à-Venir.

La phrase suivante signifie plutôt que de par leur soumission à la Tôroh et le fait qu'elle leur a été donnée en héritage, les Israélites ont une part automatique dans le Monde-à-Venir (nous parlons précisément des Israélites soumis à la Tôroh), alors que cela est beaucoup plus difficile pour un Gôy, qui n'a pas cette connexion, ni des directives claires sur la bonne façon de mener sa vie, et doit se battre plus qu'un Israélite pour avoir sa part dans le Monde-à-Venir.

Le fait que tu vois actuellement Yisro`él souffrir durement dans ce Monde-ci [reflète] le bien qui a été caché pour eux. Car ils ne peuvent pas recevoir une abondance de bien dans ce Monde-ci, à l'inverse des Gôyim. Car sinon leurs cœurs pourraient s'enorgueillir et il s'égareraient et perdraient la récompense du Monde-à-Venir : En d'autres mots, il ne faut pas penser que si les Israélites souffrent dans ce Monde-ci, c'est parce qu'ils ne sont pas aimés de Dieu. Les Israélites sont un peuple au cou raide, et HaShem sait que s'ils dominent dans ce Monde-ci, ils atteindront un orgueil qu'aucun autre peuple ne pourrait atteindre. Par conséquent, c'est par les souffrances que connait ce peuple dans ce Monde-ci qu'il se raffine et se soumet à HaShem pour recevoir le Monde-à-Venir. Ainsi, même ces souffrances abondantes sont une marque de l'amour immense d'HaShem envers nous.

Mais tous les autres peuples périront et ils [les Israélites] se maintiendront » : Cela signifie qu'à la fin, il n'y a aura que la religion d'Israël qui prévaudra, et la Tôroh sera la constitution de l'humanité.

Nous nous étendons sur ce concept afin qu'ils se sentent chéris : C'est-à-dire, fiers de vouloir appartenir à notre peuple.

En résumé, après avoir été convaincu de la sincérité d'un Gôy, qui désire se convertir en dépit de nos tentatives de l'en dissuader, et qu'on accepte ainsi de l'instruire pour sa conversion, voici ce qu'on doit lui apprendre :

  • les fondements essentiels de la foi israélites, qui sont l'unicité de Dieu et l'interdiction de l’idolâtrie. Cela doit être fait en détails ;
  • quelques-unes des Miswôth faciles et quelques-unes des Miswôth les plus difficiles, mais sans trop entrer dans les détails ;
  • les sanctions qu'il encoure en cas de transgression des Miswôth, mais sans trop multiplier les exemple et de façon générale ;
  • les lois relatives à la solidarité et générosité israélite envers les pauvres, de façon générale ; et
  • les avantages qu'il y a à être Israélite (connaître la Tôroh, accomplir la volonté Divine, que la foi israélite est la seule véritable foi, celle qui prévaudra en fin de compte, etc.). On doit s'étendre sur ces sujets.

  1. Que fait-on une fois qu'on a passé en revue ces sujets avec lui ?

5. S'il se rétracte et ne désire pas accepter [le joug des Miswôth], il poursuit son chemin. S'il accepte [le joug des Miswôth], nous ne le faisons pas attendre, mais le faisons circoncire immédiatement. S'il était déjà circoncis, nous faisons couler de lui le sang de l'Alliance. Nous attendons qu'il guérisse complètement, et ensuite nous le faisons s'immerger. Trois [juges] se tiennent au-dessus de lui et lui font connaître quelques-unes des Miswôth légères et de quelques-unes des Miswôth lourdes pendant qu'il se trouve dans l'eau.
ה  אִם חָזַר בּוֹ, וְלֹא רָצָה לְקַבַּל--הוֹלֵךְ לְדַרְכּוֹ. וְאִם קִבַּל--אֵין מַשְׁהִין אוֹתוֹ, אֵלָא מָלִין אוֹתוֹ מִיָּד; וְאִם הָיָה מָהוּל, מַטִּיפִין מִמֶּנּוּ דַּם בְּרִית. וּמַשְׁהִים אוֹתוֹ עַד שֶׁיִּתְרַפָּא רְפוּאָה שְׁלֵמָה, וְאַחַר כָּךְ מַטְבִּילִין אוֹתוֹ. וּשְׁלוֹשָׁה עוֹמְדִין עַל גַּבָּיו; וּמוֹדִיעִין אוֹתוֹ מִקְצַת מִצְווֹת קַלּוֹת וּמִקְצַת מִצְווֹת חֲמוּרוֹת פַּעַם שְׁנִיָּה, וְהוּא עוֹמֵד בַּמָּיִם
S'il se rétracte et ne désire pas accepter [le joug des Miswôth] : Parce que c'est trop difficile pour lui, ou parce qu'il rejette certaines Miswôth, ou parce qu'il ne se sent plus prêt à abandonner la vie qu'il mène actuellement, ou pour toute autre raison.

il poursuit son chemin : Et on ne le retient pas. Après tout, il n'a pris aucun engagement contraignant vis-à-vis des Miswôth. Par conséquent, on le laisse reprendre son ancienne vie s'il le désire, et on met ainsi fin au processus.

S'il accepte [le joug des Miswôth], nous ne le faisons pas attendre, mais le faisons circoncire immédiatement : C'est-à-dire le jour-même où, à la fin des leçons que nous lui avons donnés sur la foi et pratique israélite, il a pris l'engagement formel d'accepter sur lui le joug des Miswôth.

La raison pour laquelle on le circoncit le jour-même est que la Halokhoh interdit de repousser l'accomplissement d'une Miswoh. Puisqu'il est à présent prêt à les accomplir, on le convertit sur le champ.

S'il était déjà circoncis, nous faisons couler de lui le sang de l'Alliance : C'est-à-dire qu'on fait couler de son pénis une petite goutte de sang, afin de le faire entrer dans l'Alliance de `avrohom `ovinou ע״ה.

La raison à cela est que lorsqu'il s'est fait circoncire dans le passé, cette circoncision ne fut pas réalisée dans l'intention explicite d'entrer dans l'Alliance de `avrohom `ovinou, mais pour des raisons médicales ou traditionnelles (si l'on vient, par exemple, d'une tribu africaine où la coutume est de faire circoncire tous les garçons).

À noter que l'expression « le sang de l'Alliance » est tirée de Shamôth 24:8. Voir aussi Zakharyoh 9:11.

Nous attendons qu'il guérisse complètement, et ensuite nous le faisons s'immerger : La source de cette Halokhoh est la Gamoro` de Yavomôth 47b.

Les commentateurs se demandent : Pourquoi ne le faisons-nous pas s'immerger d'abord, et seulement ensuite procéder à la circoncision ? Cela n'aurait-il pas été plus logique, d'autant plus que cela empêche la conversion d'être rapportée ?

En effet, s'il se fait immerger d'abord, il pourra être circoncis le jour-même de son immersion et compléter ainsi sa conversion le jour-même, alors que lorsqu'on commence par la circoncision, il ne pourra s'immerger et devenir pleinement Israélite que quelques jours plus tard, lorsqu'il aura complètement cicatrisé. Pourquoi faisons-nous donc l'inverse si le but est de ne pas retarder sa conversion ?

Le Touré Zohov6 ז״ל cite le Ramba''n ז״ל, qui a déclaré : « C'est parce que nous craignons qu'il puisse refuser de se faire circoncire [après l'immersion] ». Et cela pourrait alors être très problématique si l'immersion avait lieu en premier, car c'est l'immersion qui conclut en fait le processus de conversion, et non la circoncision. C'est pour cela que nous le faisons circoncire en premier, avant que la conversion ne soit irréversible.

Trois [juges] se tiennent au-dessus de lui et lui font connaître quelques-unes des Miswôth légères et de quelques-unes des Miswôth lourdes pendant qu'il se trouve dans l'eau : Rash''i7 ז״ל explique qu'étant donné que l'immersion met un point final à la conversion, le converti doit accepter une seconde fois le Joug des Miswôth, en présence de trois témoins ou juges, tandis qu'il se trouve dans le Miqwah, et avant qu'il ne s'immerge.

Contrairement à ce qui se fait dans les Bathé Dinim consistoriaux, il n'y a aucun examen écrit ou oral à passer pour être converti.
6. Et s'il s'agit d'une femme, des femmes la positionnent dans l'eau jusqu'à [ce que l'eau atteigne] son cou pendant que les juges sont à l'extérieur [du Miqwah]. Ils [les juges] lui font connaître quelques-unes des Miswôth légères et quelques-unes des Miswôth lourdes pendant qu'elle se trouve dans l'eau. Ensuite, elle s'immerge en leur présence. Puis, ils détournent leurs visages et s'en vont afin de ne pas la voir lorsqu'elle émerge de l'eau.
ו  וְאִם הָיְתָה אִשָּׁה--נָשִׁים מוֹשִׁיבוֹת אוֹתָהּ בַּמַּיִם עַד צַוָּארָהּ, וְהַדַּיָּנִין מִבַּחוּץ. וּמוֹדִיעִין אוֹתָהּ מִקְצַת מִצְווֹת קַלּוֹת וּמִקְצַת מִצְווֹת חֲמוּרוֹת, וְהִיא יוֹשֶׁבֶת בַּמָּיִם; וְאַחַר כָּךְ טוֹבֶלֶת בִּפְנֵיהֶם, וְהֶן מַחְזִירִין פְּנֵיהֶן וְיוֹצְאִין, כְּדֵי שֶׁלֹּא יִרְאוּ אוֹתָהּ, כְּשֶׁתַּעֲלֶה מִן הַמָּיִם
Et s'il s'agit d'une femme, des femmes la positionnent dans l'eau : Puisque dans ce cas-ci, il est impudique qu'elle entre nue dans le Miqwah en présence des juges, qui sont des hommes.

jusqu'à [ce que l'eau atteigne] son cou : Ce qui fait que le reste de son corps est « couvert » dans l'eau, de sorte que les juges ne verront pas les parties de son corps qu'il est interdit de regarder.

Signalons que les Miqwôth des temps anciens n'étaient pas transparents comme ceux d'aujourd'hui. C'est pourquoi, on pouvait s'y immerger sans que le corps ne soit vu par les autres. À notre époque, si la conversion a lieu dans un Miqwah construit dans un bâtiment, les juges devront donc se tenir derrière la porte et non au bord du Miqwah ; l'eau étant transparent, le corps de la femme se voit, ce qui est indécent. Mais si l'immersion se fait dans un Miqwah naturel (océan, mer, fleuve, etc.), et que l'eau n'est pas trop lucide, ils pourront se tenir au bord.

Ensuite, elle s'immerge en leur présence. Puis, ils détournent leurs visages et s'en vont afin de ne pas la voir lorsqu'elle émerge de l'eau : En d'autres mots, aussitôt qu'elle s'est immergé, les juges détournent leurs visages et partent, de sorte qu'ils ne la verront pas émerger de l'eau, ce qui est indécent.

En résumé, une fois qu'on aura enseigné à un candidat à la conversion ce que la Halokhoh exige qu'il apprenne, on lui demandera formellement si, après tout ce qu'on lui a appris, il est à présent désireux d'accepter sur lui le joug des Miswôth et mener sa vie en Israélite. S'il répond par la négative, on le laisse alors reprendre sa vie de Gôy. S'il répond par l'affirmative, on le fait circoncire le jour-même. (S'il l'était déjà, on extrait alors seulement une petite goutte de sang de son pénis.) Et lorsqu'il se sera physiquement remis de sa circoncision, on le fera s'immerger dans le Miqwah en présence de trois juges ou témoins valables. Quand il sera dans l'eau, les juges ou témoins l'informeront une seconde fois de quelques-unes des Miswôth faciles et difficiles, et lui demanderont une seconde fois s'il s'engage à assumer le joug des Miswôth. S'il répond par l'affirmative, il s'immerge dans l'eau, et lorsqu'il en ressort il est un Israélite de plein droit.

La procédure est la même pour une femme, à deux exceptions près :

  1. elle ne se fait pas circoncire ;
  2. les mesures adéquates devront être prises pour que la nudité de la femme ne soit pas vue par les juges ou témoins masculins, préservant ainsi la pudeur de la convertie.

Comme vous avez pu le voir, la conversion est beaucoup plus aisée et accessible lorsqu'elle est faite suivant les règles précises de nos Sages par comparaison à ce qui se fait aujourd'hui dans les Bathé Dinim consistoriaux. À cause de nos péchés qui nous ont envoyé en exil, nous nous sommes éloignés de la Halokhoh authentique. Il appartient à chacun de nous d'y retourner au plus vite, afin que notre Tashouvoh puisse être complète, et que nous puissions réaliser l'enseignement du Talmoudh selon lequel : « Le peuple d'Israël ne fut envoyé en exil que pour que de nombreux convertis se rajoutent à eux ».8

Suivons la Halokhoh pure telle qu'elle a été tranchée et pratiquée par HaZa''l, et codifiée dans le Mishnéh Tôroh. C'est seulement ainsi que nous accomplirons notre vocation et mission d'être une Lumière pour les Gôyim.

1Cette Halokhoh est mentionnée dans le Talmud, Yavomôth 47a. Déjà à l'époque Talmudique, c'est de cette façon-là que l'on testait la sincérité et les intentions du converti potentiel.
2Yavomôth 47a-b
3Yôréh Dé´oh 268:2
4Hôshéa´ 11:4
5Davorim 32:15
6268:4
7Sur Yavomôth 47b

8Pésahim 87b
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