בס״ד
Emission de semence en vain : Une approche
rationaliste
Les bases talmudiques sur le gaspillage de
semence et le processus halakhique
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Maintenant que le
décor a été planté, nous pouvons enfin entrer dans le vif du sujet. Inutile de
dire qu'il y a tellement de sources connexes qu’il est nécessaire de faire une
sélection sérieuse sur la façon d'aborder chaque étape de cette analyse. Le
plus important, bien sûr, est de tout centrer autour du Ṭalmoudh, et de
reprendre un à un tout ce qu’il rapporte sur le sujet de Hôṣo`ath Zara´
Labbattoloh. Cela va former la base de notre analyse halakhique, car le Ṭalmoudh
est évidemment la base de la Halokhoh. Tout ce que nous dirons à
partir de ce moment devra en quelque sorte se rapporter aux discussions
talmudiques que nous allons analyser ici.
Il convient
également, en guise de préambule, de lancer l’avertissement suivant. Il a été
réitéré de nombreuses fois auparavant sur ce blog. L’avertissement est le
suivant : Je suis pleinement conscient que souvent mon analyse ne
reflètera pas l'analyse et la compréhension qui ont été faites par la majorité
des commentateurs et des décisionnaires halakhiques au cours des siècles. Je
déclare donc ouvertement que si un lecteur de ce blog critiquera mon analyse
sur la base de « la plupart des Posaqim tranchent que, etc »,
alors gardez votre critique pour vous, et rendez-vous sur un autre blog. Je ne
fais pas partie de ceux qui font la promotion des soi-disant « Grands de
la Génération » et qui les écoutent même quand ce qu’ils préconisent va à
l’encontre du Ṭalmoudh et la pratique et compréhension de nos ancêtres. Comme
le Rambo’’m ז״ל l’explique magistralement bien en introduction de son
Mishnéh Ṭôroh, tout rabbin, aussi illustre qu’il soit, venu après l’ère
talmudique n’a pas autorité sur tout Israël en matière halakhique, car toute la
Halokhoh est exclusivement contenue dans le Ṭalmoudh. Par conséquent, dit le
Rambo’’m, peu importe ce que dirait un Go`ôn (sage venu après le Ṭalmoudh) ou
tout autre grand rabbin, d’ès lors qu’il est démontrable par le Ṭalmoudh qu’il
a tort, nous ne sommes pas tenus de l’écouter. Et telle a toujours été
l’approche de ce blog. Cela ne sert donc à rien de me signaler que Rov
Kanievsky, que Rov Belsky, etc., disent différemment que moi ; passez
simplement votre route !
D'un autre côté, si
vous êtes intéressé par une lecture d'une Soughyoh talmudique particulière qui
est à la fois valable halakhiquement ET conforme aux principes rationalistes,
alors continuez et lisez cet article et les suivants sur cette série ici. C'est
mon objectif. J'essaie de me pencher sur cette Soughyoh et de la comprendre
d'une manière rationaliste ET halakhiquement valable. Seront donc rapportées
des opinions halakhiquement valables mais qui seraient parfois minoritaires dans
le judaïsme contemporain, qui nous aideront à comprendre la Soughyoh
parfaitement bien. Car une opinion, même minoritaire, si elle n’a pas été
explicitement rejetée par le Ṭalmoudh, reste valable ! Et souvent, une
opinion minoritaire AUJOURD’HUI était en réalité majoritaire et la Halokhoh
d’après le Ṭalmoudh. (Par exemple : le judaïsme contemporain, là encore en
raison de l’influence de la Qabboloh, interdit toute une série d’actes sexuels
entre un homme et sa femme, alors que le Ṭalmoudh et le Mishnéh Ṭôroh sont sans
équivoque qu’un couple fait ce qu’il veut en matière sexuelle, dès lors qu’ils
sont consentants. Il n’y a pas de tabou talmudique, et même biblique, à ce
sujet.)
Maintenant,
commençons ! La référence la plus importante sur la question de la
masturbation dans le Ṭalmoudh se trouve dans la Masakhath Niddoh 13a-13b.
Le texte est évidemment
trop long pour être cité ici, et je vous recommande donc très fortement d'aller
vous procurer une Gamoro` de NIddoh et d’étudier vous-même la Soughyoh.
Voici mon résumé de
la Soughyoh.
Premièrement, la Mishnoh
déclare qu'un homme qui « se vérifie » trop souvent devrait
« se faire couper la main » (évidemment pas littéralement. Mais
cela signifie que c'est une mauvaise habitude à abandonner). La Gamoro`
explique alors que puisque l'homme est « sensible », il ne
devrait pas se vérifier car cela peut conduire à l'excitation. La Gamoro`
explique alors que dans certaines circonstances, cela ne poserait aucun
problème, comme par exemple si l’homme utilise un chiffon ou un autre objet
pour se vérifier ou se nettoyer.
La deuxième partie
de la Soughyoh rapporte une discussion entre Ribbi `ali´azar ז״ל et les Ḥakhomim ז״ל. Ribbi `ali´azar
déclare que quiconque tient en main son organe sexuel cause un « Mabboul »
dans le monde. L'hypothèse est que cela conduira à répandre en vain de la
semence et que c'était l'un des péchés de la génération du déluge. Les Ḥakhomim
étaient préoccupés par le fait que quelqu'un ne tienne pas en main son pénis en
urinant parce que s'il ne le faisait pas, son urine se répandrait partout sur
lui et les gens penseraient qu'il est un כְּרוּת
שָׁפְכָה « Karouth
Shophakhoh », c’est-à-dire que son urètre était endommagé
et par conséquent que ses enfants n'étaient pas vraiment les siens, car un Karouth
Shophakhoh ne peut pas engendrer d'enfants. Ribbi `ali´azar
a estimé qu'il serait préférable de douter de la légitimité de ses enfants que
de commettre un péché si terrible en se provoquant lui-même une érection qui
pourrait conduire à commettre le péché de répandre la semence.
La Gamoro`
poursuit en clarifiant cette interdiction de Ribbi `ali´azar par quelques
exemples où se tenir soi-même serait autorisé. Ces exemples seraient des cas où
l'on est près de son maître, debout dans un endroit élevé où on a besoin de
maintenir son équilibre, ou une personne qui a suffisamment de Yir`ath Shomayim
pour ne pas avoir à s'inquiéter de se stimuler s’il tenait son membre en main.
La Gamoro` déclare également que cette interdiction de Ribbi `ali´azar
ne fait pas référence à un homme marié, car même s'il a été stimulé, il a des
moyens autorisés pour soulager ses pulsions sexuelles (sa femme), et qu’elle se
réfère uniquement au fait de tenir au bout du pénis mais pas à la tige.
La Gamoro`
rapporte plusieurs déclarations sur l'extrême gravité de ce péché, le comparant
aux « grands péchés de l'idolâtrie et du meurtre » et déclare
que celui qui commet ce péché mérite la peine de mort.
La dernière partie
de la Gamoro` (principalement sur la page 13b) continue
d'apporter davantage d'avertissements connexes, critiquant celui qui se stimule
intentionnellement au point d'avoir une érection, et elle décrit comment
fonctionne le Yéṣar Hora´ : d'abord il vous fait vous stimuler, et puis
finalement il vous fait commettre des péchés plus graves. La Gamoro`
se termine en critiquant les personnes qui « commettent l'adultère avec
les mains et les pieds » et celles qui « jouent avec les enfants ».
Cette Gamoro`
est la source la plus explicite et la plus importante de l'idée que répandre de
la semence en vain est un péché et même un grave péché. Analysez-la donc attentivement
par vous-même.
Sans citer tous les
longs passages de l'opinion du Rambo’’m et de la manière dont il interprète
cette Gamoro`, je vais me contenter de résumer son approche le plus
clairement possible. Le Rambo’’m inclut les lois relatives au fait de « répandre
la semence » dans les Hilkôth `issouré Bi`oh, c’est-à-dire les lois
relatives aux interdictions sexuelles, comme l’adultère, l’inceste et d’autres
types de relations sexuelles interdites. Selon le Rambo’’m, il y a deux
problèmes avec le fait de « répandre de la semence ». Un
problème est que cela peut être une méthode pour empêcher une personne
d'accomplir la Miṣwoh de la procréation. C'était le péché de ´ér et `ônon, qui
ont délibérément répandu de la semence afin d'empêcher leur femme de concevoir
un enfant, comme cela a été expliqué dans la deuxième
partie. Le second problème est qu'en se stimulant au point de se
masturber, on se rapproche de l'acte des relations réellement interdites, car
l’excitation fréquente pourrait amener à avoir des relations sexuelles avec des
´aroyôth. Quand on est marié et que cela n'interfère pas avec la Miṣwoh
de procréation, il n'y aurait alors aucune interdiction des types d'activités
sexuelles qui ne conduisent pas à la conception.
Les
déclarations talmudiques effrayantes concernant le péché de répandre de la
semence sont donc, selon le Rambo’’m, destinées à nous éloigner des activités interdites
qui pourraient conduire à des transgressions bien pires. Elles sont destinées à
nous garder saints et impliqués dans des activités plus saintes. Quand on regarde la Gamoro` de cette
façon, tout cela a beaucoup de sens et devient plus clair :
1.
Ne pas se tenir le membre d'une manière qui pourrait vous exciter, sauf
si les circonstances sont telles qu'il est peu probable que cela mène à
l'excitation ;
2.
Ne pas s’exciter intentionnellement sexuellement ;
3.
Ne pas penser intentionnellement à des pensées excitantes sexuellement ;
4.
Ne pas commettre d'adultère « avec la main » ;
5.
Ne pas « jouer » avec les enfants d'une manière
excitante sexuellement.
Celui qui fait l’une
de ces cinq choses se rapproche de la frontière de ce qui le sépare des actes
sexuels interdits et crée un environnement qui peut conduire au péché. Cela
explique pourquoi cela était pertinent pour la génération du Mabboul. Ce
n'était pas la « semence répandue » en soi qui était le problème,
mais l'environnement impie qui a été créé par leur attitude qui a conduit à une
génération pleine de comportements immoraux.
Le plus intéressant
est l'interprétation du Rambo’’m sur l’expression talmudique de « commettre
l'adultère avec la main et le pied ». L’orthodoxie a émis une
hypothèse de base que cela se réfère à la masturbation. Cela semble être la
façon dont la plupart des Posaqim comprennent cette partie de la Gamoro`.
Par masturbation, j'entends une personne qui se stimule avec ses propres mains
pour atteindre l'orgasme et l'éjaculation. Ce n'était cependant pas du tout ce
que le Rambo’’m avait compris.
Voici les paroles du
Rambo’’m dans son commentaire sur la Mishnoh de Sanhédhrin 7: 4 :
Celui qui a des relations sexuelles avec
l'une des ´aroyôth ..... ou s'il caresse ou touche l'un des organes d’une femme
´arwoh afin d'en tirer du plaisir, quelle que soit la partie de son corps qu'il
touche, par exemple il se frotte contre son bras ou sa jambe, ce type
d'abomination est ce que les Ḥakhomim appellent « l'adultère
de la main ou du pied ».
Ceci est tout à fait
différent de la compréhension « conventionnelle » de « l'adultère
de la main ou du pied » qui a été si fortement condamnée par ḤaZa’’l.
C'est très différent de ce que le Qiṣour Shoulḥon ´oroukh a condamné dans la
citation que nous avons rapportée dans le dernier
article. Mais c'est aussi l’explication la plus précise et fidèle de
l’expression נִאוּף בְּיָד « Ni`ouph Bayodh – adultère par la
main ». La façon dont le Rambo’’m a compris la Gamoro` a
tellement de sens ! Le Gamoro` commence par des avertissements
de ne pas se toucher d'une manière qui pourrait provoquer l'excitation (même dans
des circonstances où on n'a pas l'intention de s’exciter car on se tient le
membre seulement pour uriner), puis continue avec des avertissements de ne pas
penser à des pensées excitantes, puis continue avec des avertissements de ne
pas provoquer intentionnellement une érection, puis continue d'avertir que
toucher une femme (évidemment sans faire référence à son épouse !) d'une
manière qui provoque l'excitation ou même l'éjaculation est un péché terrible
qui conduira souvent à des rapports sexuels interdits réels, puis continue de
mettre en garde contre le fait de toucher les enfants d'une manière qui mène à
l'excitation (Ḥos Washolôm).
Lorsque nous mettons
tout cela bout à bout et dans son contexte, nous avons donc maintenant une
compréhension complètement différente de la Soughyoh. L'interdiction de « répandre de la semence »
n'est pas un problème en soi. C'est plutôt une barrière de protection érigée
par les Ḥakhomim contre l'implication dans des péchés de
conséquences bien pires. Les déclarations sévères sur la gravité du
péché sont destinées à nous faire fuir les activités qui peuvent nous conduire
sur une mauvaise voie. Elles ne sont pas destinées à dire littéralement que
celui qui se masturbe s'apparente en fait à un meurtrier. Il existe des
myriades d'exemples talmudiques où ḤaZa’’l ont utilisé des termes similaires
pour désigner les péchés comme étant beaucoup plus horribles qu'ils ne le sont
en réalité, et inversement, des Miṣwôth relativement mineures dont l’importance
a été volontairement exagérée par ḤaZa’’l afin de nous faire comprendre à quel
point elles sont spéciales bien que mineures.
Comment le Rambo’’m
conseillerait-il un jeune homme qui a été stimulé sexuellement par quelque
chose qu'il a vu, quelque chose qu'il a lu, quelque chose dont il rêvait, etc.,
puis a eu une érection et s'est masturbé ? De toute évidence, je n'ai
aucun droit de parler au nom du Rambo’’m. Cependant, je suppose qu'il lui
conseillerait de faire ce que le Rambo’’m lui-même déclare dans son Mishnéh Ṭôroh :
Et de même, il s’habituera
à s’éloigner de la plaisanterie, de l'ivresse et des choses excitantes, car
ce sont de grands influenceurs et des étapes [menant] aux ´aroyôth.
Et un homme ne demeurera pas sans femme, car cette pratique conduit à une
grande pureté.
Et ils ont dit quelque chose de plus grand encore que cela : « Il se tournera
et sa pensée sera pour des sujets de Ṭôroh, et il élargira sa connaissance en
sagesse, car la pensée des ´aroyôth ne se renforce que dans un
cœur vide de sagesse ». Et concernant la sagesse il dit : « C'est une
biche bien-aimée, suscitant la faveur. Ses seins te satisferont à tout
moment. Tu seras constamment obsédé par son amour ».
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וְכֵן יִנְהֹג לְהִתְרַחַק מִן הַשְּׂחוֹק, וּמִן
הַשִּׁכְרוּת, וּמִדִּבְרֵי עֲגָבִים--שֶׁאֵלּוּ גּוֹרְמִין גְּדוֹלִים הֶם,
וְהֶם מַעֲלוֹת שֶׁלָּעֲרָיוֹת; וְלֹא יֵשֵׁב בְּלֹא אִשָּׁה, שֶׁמִּנְהָג זֶה
גּוֹרֵם לְטַהְרָה גְּדוּלָה. יְתֵרָה מִכָּל זֹאת אָמְרוּ, יַפְנֶה
עַצְמוֹ וּמַחְשַׁבְתּוֹ לְדִבְרֵי תּוֹרָה, וְיַרְחִיב דַּעְתּוֹ
בַּחָכְמָה--שְׁאֵין מַחְשֶׁבֶת עֲרָיוֹת מִתְגַּבֶּרֶת, אֵלָא בְּלֵב פָּנוּי
מִן הַחָכְמָה, וּבַחָכְמָה הוּא אוֹמֵר "אַיֶּלֶת אֲהָבִים,
וְיַעֲלַת-חֵן: דַּדֶּיהָ, יְרַוֻּךָ בְכָל-עֵת; בְּאַהֲבָתָהּ,
תִּשְׁגֶּה תָמִיד" (משלי ה,יט(.
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Suivant
les propos du Rambo’’m, nous pouvons déduire que le Rambo’’m conseillerait ceci
à ce jeune homme : Essaye de concentrer tes pensées sur des sujets plus
sacrés. Ne t’excite jamais intentionnellement. Il lui dirait alors de trouver
une épouse pour qu'il puisse satisfaire ses pulsions sexuelles d'une manière
autorisée. Il ne lui dirait certainement pas qu'il est passible de mort et
comparable à un meurtrier pour avoir répandu sa semence.
Il y a bien plus à
dire, bien sûr. Cependant, je ne vais pas prétendre avoir expliqué la Soughyoh
selon l’approche de chaque Ri`shôn et `aḥarôn. Je vous dis seulement
comment le Rambo’’m a compris la Soughyoh et la manière la plus lisible,
claire, précise et rationaliste de comprendre la Gamoro`.
Dans mon prochain
article, je prévois d'analyser plusieurs autres Soughyôth dans le Ṭalmoudh qui
démontrent que « répandre la semence » en soi n'est pas un
péché, tant que cela n'est pas fait intentionnellement pour s’exciter
sexuellement d'une manière qui pourrait conduire à un péché avec des ´aroyôth.
En d'autres termes, cela peut se faire d'une manière que le Ṭalmoudh ne
considérerait pas être un péché d’après la compréhension du Rambo’’m et l’école
rationaliste du judaïsme.