jeudi 26 novembre 2015

Les trente-neuf Malo`khôth : Zôréa´ - Semer

ב״ה

Les trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement

Zôréa´ - Semer


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  1. Introduction

Dans la leçon précédente, nous avons analysé la Malo`khoh de Hôrésh (labourer), la première des trente-neuf Malo`khôth de Shabboth. Comme nous l'avions mentionné, Hôrésh est également la première Malo`khoh dans le groupe des Malo`khôth connu sous l’appellation de סִידּוּרָא דְּפַּת « Siddouro` Dapath » (l'Ordre du Pain). Ce groupe inclut, dans l'ordre logique, chacune des activités nécessaires à la préparation du pain. Ainsi, dans cette leçon, nous passons à l'ensemencement des graines, qui était la deuxième étape une fois que l'on avait labouré un champ.

  1. Les fondamentaux de Zôréa´

Le cas classique de la Malo`khoh de semer (que l'on appelle en Langue Sainte זוֹרֵעַ « Zôréa´ ») consiste à planter une graine là où elle sera capable de pousser. Si vous placez la graine dans une zone où il est improbable qu'elle pousse, vous n'avez accompli aucune Malo`khoh. Un exemple serait de planter une graine dans du sable ou une zone désertique (ou dans quelque autre type de terre non arable). Un exemple moins évident serait le fait de planter une graine à un endroit doté d'une bonne terre mais qui est fréquemment utilisé par les gens ou les animaux. Bien que les conditions puissent être bonnes pour la croissance de la graine, le trafic constant empêchera la graine de se développer. Par conséquent, celui qui plante une graine dans un tel endroit n'a accomplit aucune Malo`khoh.


Cependant, Zôréa´ va bien au-delà de la plantation. Cette Malo`khoh inclut tout ce qui pourrait favoriser ou améliorer la croissance d'une plante ou d'une graine. Cela inclut donc des activités agricoles telles que :

  • arroser (par exemple, une pelouse)
  • élaguer une plante ou un arbre
  • greffer ensemble deux plantes
  • placer une couverture au-dessus d'un arbre afin de le protéger du froid

Cela semble, à première vue, très simple : si nous nous abstenons de tout travail lié au jardinage à Shabboth, nous devrions aisément savoir respecter l'interdiction de Zôréa´. C'est vrai jusqu'à un certain point. Mais il existe d'autres applications de la Malo`khoh de Zôréa´ sur lesquelles nous devons nous pencher.

  1. Les problèmes à l'extérieur

De nombreuses maisons ont des zones extérieures qui contiennent de l'herbe et d'autres choses qui poussent dans la terre. Donc, à Shabboth, nous devons veiller à ne pas verser de l'eau (ou d'autres liquides) dans ces zones-là. C'est plus particulièrement vrai durant la période de Soukkôth, où nous mangeons et accomplissons d'autres activités en extérieur.

Revenons à notre ami `aharôn. Au cours de leur repas de Shabboth dans son arrière-cour, lui et ses invités auront besoin de se laver les mains avant de consommer le pain. Sur la base de ce que nous avons appris, ils ne doivent pas se laver les mains directement au-dessus de l'herbe, ni verser l'eau qui resterait sur l'herbe ou la terre. Cela constituerait du Zôréa´, puisque cela aide l'herbe à mieux pousser.


De même, et cela pourrait paraître moins évident, nous devrons également dire à `aharôn et ses convives de faire attention en mangeant leur pastèque juteuse au moment du dessert. Ces graines sont glissantes, et les faire tomber dans le sol en terre constituerait une transgression rabbinique (mais pas toranique) de Zôréa´.

S'il a plu la nuit de Vendredi, `aharôn pourrait être tenté de débarrasser les chaises de l'eau qui s'y trouvent avant de les utiliser. Déverser volontairement l'eau sur l'herbe constituerait clairement du Zôréa´ sur la base de ce que nous avons appris.

Un cas similaire se produit souvent durant la fête de Soukkôth. Certaines personnes, pour garder leurs Soukkôth sèches, ont l'habitude de placer au-dessus une espèce de bâche lorsque la Soukkoh n'est pas utilisée. S'il pleut, la bâche collectera de l'eau, et lorsque vous la retirerait, à l'évidence, de l'eau en tombera.

Comment donc agir dans de telles situations ?

La Halokhoh distingue entre :

  1. un cas où l'eau coulera directement sur l'herbe, et
  2. un cas où l'eau va d'abord se répandre sur une surface solide (par exemple, une plate-forme) et seulement après couler sur l’herbe.

Dans le cas A), vous ne pourrez pas déverser l'eau, tandis que dans le cas B), vous le pourrez. Les cas sont différents, car l'action est moins directe dans le cas B). (C'est basé sur quelques-unes des conditions que nous avons vues dans la leçon 2.)

Vous pourrez également déverser de l'eau si le sol est complètement saturé (ce qui se produit immédiatement après une pluie). La raison à cela est qu'un ajout d'eau n'aidera pas l'herbe à pousser puisqu'elle est déjà trempée et, comme nous l'avons dit, la Malo`khoh de Zôréa´ ne s'applique que lorsque votre acte améliorera la croissance d'une plante. C'est-à-dire que si vous n'aviez pas fait cet acte, la plante la croissance de la plante n'aurait pas été favorisée ou améliorée. Or, puisqu'ici il y a déjà de l'eau, ajouter davantage d'eau n'est d'aucune conséquence, car l'herbe avait déjà bénéficié de l'eau de pluie. C'est donc l'eau de pluie qui est considérée comme étant celle qui va favoriser sa croissance et non l'eau supplémentaire que l'on a déversée ensuite.

  1. Les problèmes à l'intérieur

  1. Prendre soin des plantes d'intérieur

Tout ce dont nous avons traité jusqu'à présent concernait des plantes enracinées dans le sol. Cela pourrait surprendre, mais Zôréa´ et d'autres Malo`khôth de Shabboth s'appliquent également aux plantes d'intérieur. Ainsi, nous ne pouvons pas arroser nos plantes d'intérieur à Shabboth.

Mais n'oubliez pas que toute amélioration ou ce qui favorise la croissance est inclus dans Zôréa´. Cela signifie donc que nous ne pouvons pas faire entrer de la lumière dans la pièce (en ouvrant, par exemple, les rideaux) expressément pour le bien de nos plantes d'intérieur. En effet, cela favorisera leur croissance. Cependant, cela ne veut pas dire que nous devons rester dans l'obscurité à Shabboth. Nous pouvons ouvrir les rideaux si c'est afin d'éclairer la pièce, ou ouvrir les fenêtres si c'est pour avoir de l'air frais. Nous ne pouvons juste pas le faire si cela est expressément fait pour le bien des plantes.

Mais attendez une seconde ! Si nous ouvrons les rideaux pour éclairer la pièce, et que nous avons des plantes dans la pièce, il est presque certains que les plantes tireront profit de la lumière entrant dans la pièce. Donc, comment la Halokhoh peut-elle permettre qu'on fasse entrer de la lumière ?

Là encore, nous devons faire un retour en arrière vers la leçon n°2 et les conditions dont nous avions discutées. À Shabboth, l'intention de nos actes fait toute la différence (en plus du fait qu'il s'agit ici d'un profit « indirect »). De ce fait, ici, lorsque nous faisons entrer de la lumière dans la pièce avec l'intention que cela nous profite (afin de ne pas rester dans l'obscurité, bien voir, etc.), nous n'avons pas à nous soucier du fait que cette lumière profitera également aux plantes.

  1. Les fleurs

Souvent, les gens ont des fleurs coupées à la maison pour Shabboth. Supposons que les fleurs ont déjà fleuri, elles ne vont, à l'évidence, plus pousser davantage. De ce fait, la majorité des problèmes de Zôréa´ ne s'appliquent pas à elles. Mais si elles n'ont pas encore fleuri, accomplir quoi que ce soit qui aidera à ce qu'elles soient en fleur constituera du Zôréa´.

Une question qui se pose est s'il nous est permis de placer des fleurs dans un vase d'eau à Shabboth, ou les y remettre après qu'on les en ait retirées.

La Halokhoh a tranché que placer des fleurs dans un vase d'eau pour la première fois est considéré comme du טִרְחָא « Tirho` », un effort qui n'est pas en phase avec l'esprit du Shabboth et ne devrait donc pas être réalisé à Shabboth. (Notez que l'on ne dit pas que c'est interdit. Juste qu'il serait préférable de ne pas le faire.) D'autres disent aussi que c'est un acte qui est trop ressemblant à du vrai Zôréa´. (Là encore, on ne dit pas que c'est une transgression de Zôréa´, mais que cela ressemble fortement à du Zôréa´, et, par conséquent, il serait préférable de s'en abstenir.) Ainsi, au niveau pratique, nous ne le faisons généralement pas à Shabboth. Et pour les mêmes raisons, nous ne changeons pas à Shabboth l'eau d'un vase contenant des fleurs.

Qu'en est-il du fait de remettre dans un vase des fleurs pleinement ouvertes qui étaient déjà dans l'eau si on les a retirées ? Cela est permis dans un cas de nécessité (comme par exemple, pour empêcher les fleurs de faner). Ici, il n'y a pas de notion de Tirho`, et les fleurs ne peuvent de toute façon plus pousser. De ce fait, il n'y a aucune raison de l'interdire.


  1. Des choses qui poussent dans l'eau (l'hydroponique)

Puisque le principe sous-jacent de Zôréa´ est d'améliorer ou favoriser la croissance d'une plante, cela s'applique également aux plantes qui ne poussent pas dans le sol. De ce fait, prendre un noyau d'avocat et le faire germer dans l'eau est considéré être un acte de Zôréa´. Il en est de même du fait de placer des germes de soja, des haricots de Lima, ou des choses similaires, dans de l'eau ou toute autre matériau humidifié. Nous réalisons ces activités afin de faire pousser les plantes, et elles sont, par conséquent, inclues dans la Malo`khoh de Zôréa´.

  1. En résumé

Nous avons appris que tout acte qui a pour intention d'améliorer ou favoriser la croissance d'une plante (ou d'un arbre, etc.) est considéré comme le fait de « semer une graine » (Zôréa´) à Shabboth.

Cette Malo`khoh de Zôréa´ s'applique autant aux choses qui poussent à l'extérieur qu'à celles qui poussent en intérieur.

Les exemples courants de Zôréa´ incluent le fait :


  • d'arroser une plante
  • de déverser de l'eau sur un sol en terre ou de l'herbe
  • de lancer des graines sur un sol en terre
  • d'ouvrir les rideaux pour faire entrer de la lumière naturelle au profit d'une plante d'intérieur
  • placer des fleurs non ouvertes dans de l'eau
  • faire pousser quelque chose dans de l'eau (même sans terre).
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