ב״ה
Sonner
du Shôphor lorsque Rô`sh Hashonoh tombe un Shabboth
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Poursuivons
notre analyse des lois, pratiques et coutumes relatives aux fêtes de
Tishri.
Dans
le Shoulhon
´oroukh de Rabbi Yôséph Qa`rô ז״ל,
nous lisons ceci1 :
יום
טוב של ראש השנה שחל להיות בשבת,
אין
תוקעין בשופר « S'il
arrive qu'un Yôm Tôv de Rô`sh Hashonoh tombe un Shabboth, on ne
sonne pas le Shôphor. »
Commentant cette décision du Shoulhon
´oroukh, le Ramo''` ז״ל
ajoute
ceci : ואסור
לטלטלו אם לא לצורך גופו ומקומו
« Et
il est défendu de le déplacer, à moins que ce soit pour une
nécessité physique ou [parce qu'on a besoin] de sa place [pour un
autre objet]. »
Le Ramo''` s'appuie en cela sur le `ôr Zoroua´ et le Haghohôth
`ashré. Ainsi, il serait non seulement défendu de sonner du Shôphor
l'un des jours de Rô`sh Hashonoh qui tomberait un Shabboth, mais le
Shôphor en lui-même aurait un statut d'objet « Mouqsah »
que l'on ne pourrait pas manipuler un jour de Rô`sh Hashonoh qui
tomberait un Shabboth. La majorité des gens croient que sonner du
Shôphor est donc strictement interdit par la Halokhoh lorsqu'un Yôm
Tôv de Rô`sh Hashonoh tombe un Shabboth. Mais en est-il réellement
ainsi d'après la Halokhoh authentique de nos Sages, et que tranche
le Ramba''m ז״ל
à
ce sujet ?
Voici
ce qui est rapporté dans la Mishnoh2 :
1. S'il
arrivait qu'un Yôm Tôv de Rô`sh Hashonoh tombait un Shabboth,
ils sonnaient [du Shôphor] dans le Sanctuaire mais pas dans le
Pays. Depuis que le Béth Hammiqdosh fut détruit, Rabban Yôhonon
ban Zakka`y décréta qu'on devait sonner en
tout lieu où il y a un Béth Din.
Ribbi `ali´azar a dit : « Lorsque
Rabban Yôhonon
ban Zakka`y décréta qu'on devait sonner, il ne le décréta qu'à
Yavnéh. » Ils3
lui dirent : « [Cela
s'applique] aussi bien à Yavnéh qu'en tout lieu où il y a un
Béth Din. »
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א
יום
טוב של ראש השנה שחל להיות בשבת,
במקדש
היו תוקעין;
אבל
לא במדינה.
משחרב
בית המקדש,
התקין
רבן יוחנן בן זכאי,
שיהו
תוקעין בכל
מקום שיש בו בית דין.
אמר
רבי אליעזר,
כשהתקין
רבן יוחנן בן זכאי שיהו תוקעין,
לא
התקין אלא ביבנה;
אמרו
לו,
אחד
יבנה ואחד כל מקום שיש בו בית דין
|
2. En
outre, Yarousholayim était supérieure à Yavnéh, car toute
ville à partir de laquelle elle était visible, [d'où le son du
Shôphor était] audible, qui était proche d'elle et d'où il
était possible de s'y rendre, on y sonnait [le Shôphor], alors
qu'à Yavnéh on y sonnait uniquement que dans le Béth Din.
|
ב
ועוד זאת הייתה
ירושלים יתרה על יבנה--שכל
עיר שהייתה רואה ושומעת וקרובה ויכולה
לבוא,
תוקעין
בה;
וביבנה,
לא
היו תוקעין אלא בבית דין בלבד
|
Nous
voyons donc clairement qu'il n'est pas strictement interdit de sonner
du Shôphor un jour de Rô`sh Hashonoh qui tomberait un Shabboth. À
Yarousholayim, il était d'office permis de le faire. Quant aux
autres villes, si Yarousholayim est visible de ces villes, qu'il est
possible d'entendre de ces villes le Shôphor sonné à
Yarousholayim, que ces villes sont proches de Yarousholayim, et qu'en
plus il est possible de se rendre de ces villes jusqu'à
Yarousholayim, il est alors également permis de sonner le Shôphor
dans ces villes un jour de Rô`sh Hashonoh qui tomberait un Shabboth.
Mais si ces critères ne sont pas remplis, sonner le Shôphor ne sera
autorisé que si on le sonne au siège du Béth Din de ces villes.
Reprenant
ces Mishnoyôth susmentionnées, le Ramba''m tranche ceci dans son
Mishnéh Tôroh4,
conformément à la Halokhoh de nos Sages :
6.
S'il arrive qu'un Yôm Tôv de Rô`sh Hashonoh tombe un Shabboth,
on ne sonne pas le Shôphor en tout lieu, bien que [l'interdiction
de] sonner [le Shabboth] relève de Shavouth, et que la lettre de
la loi aurait voulu que l'on sonne, puisqu'un commandement positif
de la Tôroh repousse une [interdiction de] Shavouth émise par
leurs paroles5.
Pourquoi ne sonne-t-on pas ? Ceci est un décret, de crainte
qu'on le prenne dans la main et qu'on l'emmène chez une personne
qui sonnera pour soi, et qu'on le porte quatre `ammôth dans le
domaine public, ou qu'on le déplace d'un domaine à un autre; on
en viendrait alors à [réaliser] un interdit passible de
lapidation. Car tout le monde est astreint à la Miswoh de
sonner [le Shôphor] mais tous ne savent pas sonner [comme il se
doit]
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ו יוֹם
טוֹב שֶׁלְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה שֶׁחָל
לִהְיוֹת בַּשַּׁבָּת,
אֵין
תּוֹקְעִין בַּשּׁוֹפָר בְּכָל מָקוֹם:
אַף
עַל פִּי שֶׁהַתְּקִיעָה,
מִשּׁוֹם
שְׁבֹת;
וּמִן
הַדִּין הָיָה,
שֶׁתּוֹקְעִין--יָבוֹא
עֲשֵׂה שֶׁלַּתּוֹרָה,
וְיִדְחֶה
שְׁבֹת שֶׁלְּדִבְרֵיהֶם.
וְלָמָּה
אֵין תּוֹקְעִין:
גְּזֵרָה
שֶׁמֶּא יִטְּלֶנּוּ בְּיָדוֹ,
וְיוֹלִיכוֹ
לְמִי שֶׁיִּתְקַע לוֹ,
וְיַעְבִירֶנּוּ
אַרְבַּע אַמּוֹת בִּרְשׁוּת הָרַבִּים
אוֹ מוֹצִיאוֹ מֵרְשׁוּת לִרְשׁוּת,
וְיָבוֹא
לִידֵי אִסּוּר סְקֵלָה--שֶׁהַכֹּל
חַיָּבִים בַּתְּקִיעָה,
וְאֵין
הַכֹּל בְּקִיאִין לִתְקֹעַ
|
8.
Quand
ils ont décrété de ne pas sonner [le Shôphor] le Shabboth, ils
n'ont appliqué ce décret que pour un endroit où ne se trouve
pas de Béth Din.
Cependant, lorsque le Sanctuaire existait, et que le Béth Din
Haggodhôl se trouvait à Yarousholayim, tous sonnaient [le
Shôphor] à Yarousholayim le Shabboth, tant que le Béth Din y
siégeait. Et [cela ne s'appliquait] pas seulement à ceux qui se
trouvaient à Yarousholayim, mais chaque ville située dans les
limites extérieures de Yarousholayim, de laquelle on pouvait voir
Yarousholayim, [c'est-à-dire] qui ne se trouvait pas dans un
oued, [et de laquelle on pouvait] entendre le son [du Shôphor]
sonné à Yarousholayim, [c'est-à-dire] qui ne se trouvait pas
sur le sommet d'une montagne, [et de laquelle on pouvait] venir à
Yarousholayim, [c'est-à-dire qui] n'était pas séparée par un
fleuve, les habitants de cette ville sonnaient [le Shôphor] le
Shabboth comme à Yarousholayim. Par contre, dans les autres
villes d'Israël, on ne sonnait pas [le Shôphor un jour de
Shabboth].
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ח כְּשֶׁגָּזְרוּ
שֶׁלֹּא לִתְקֹעַ בַּשַּׁבָּת,
לֹא
גָזְרוּ אֵלָא בִּמְקוֹם שְׁאֵין בּוֹ
בֵּית דִּין;
אֲבָל
בִּזְמָן שֶׁהָיָה הַמִּקְדָּשׁ קַיָּם,
וְהָיָה
בֵּית דִּין הַגָּדוֹל בִּירוּשָׁלַיִם,
הָיוּ
הַכֹּל תּוֹקְעִין בִּירוּשָׁלַיִם
בַּשַּׁבָּת,
כָּל
זְמָן שֶׁבֵּית דִּין יוֹשְׁבִין.
וְלֹא
אַנְשֵׁי יְרוּשָׁלַיִם בִּלְבָד,
אֵלָא
כָּל עִיר שֶׁהָיְתָה בְּתוֹךְ תְּחוּם
יְרוּשָׁלַיִם,
וְהָיְתָה
רוֹאָה יְרוּשָׁלַיִם לֹא שֶׁתִּהְיֶה
בְּתוֹךְ הַנַּחַל,
וְהָיְתָה
שׁוֹמַעַת קוֹל תְּקִיעַת יְרוּשָׁלַיִם
לֹא שֶׁתִּהְיֶה בְּרֹאשׁ הָהָר,
וְהָיְתָה
יְכוּלָה לָבוֹא לִירוּשָׁלַיִם לֹא
שֶׁיִּהְיֶה נָהָר מַפְסִיק
בֵּינֵיהֶם--אַנְשֵׁי
אוֹתָהּ הָעִיר הָיוּ תּוֹקְעִים
בַּשַּׁבָּת כִּירוּשָׁלַיִם;
אֲבָל
בִּשְׁאָר עָרֵי יִשְׂרָאֵל,
לֹא
הָיוּ תּוֹקְעִין
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9.
À
l'époque actuelle, alors que le Sanctuaire a été détruit, on
sonne [le Shôphor
un jour de fête qui tombe] le Shabboth en tout lieu où se trouve
un Béth Din fixe ayant reçu l'ordination en `aras
[Yisro`él]. On y sonne le Shabboth qu'en présence d'un Béth Din
qui a sanctifié la nouvelle lunaison. Par contre, en présence
d'autres [types de] Botté Dinim, on ne sonne pas, même s'ils ont
reçu une ordination [rabbinique].
Et le Shôphor n'est sonné qu'en présence du Béth Din [de la
ville], tant que [ses juges] siègent. Même s'ils se préparent à
se lever [pour partir], mais ne se lèvent pas, on peut sonner
devant eux. Par contre, [même dans les villes précédemment
citées,] on ne sonne pas à l'extérieur du Béth Din. Pourquoi
doit-on sonner devant le Béth Din ? Puisque que le Béth Din
est minutieux [quant à l'observance des commandements]; ceux qui
sonnent [le Shôphor] ne le transporteront pas dans le domaine
public en leur présence, car le Béth Din met en garde le peuple
et l'informe.
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ט וּבַזְּמָן
הַזֶּה שֶׁחָרַב הַמִּקְדָּשׁ,
כָּל
מָקוֹם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ בֵּית דִּין
קָבוּעַ--וְהוּא,
שֶׁיִּהְיֶה
סָמוּךְ בָּאָרֶץ--תּוֹקְעִין
בּוֹ בַּשַּׁבָּת.
וְאֵין
תּוֹקְעִין בַּשַּׁבָּת,
אֵלָא
בְּבֵית דִּין שֶׁקִּדְּשׁוּ אֶת
הַחֹדֶשׁ;
אֲבָל
שְׁאָר בָּתֵּי דִּינִין,
אֵין
תּוֹקְעִין בָּהֶן אַף עַל פִּי שְׁהֶן
סְמוּכִין.
וְאֵין
תּוֹקְעִין אֵלָא בִּפְנֵי בֵּית דִּין
בִּלְבָד,
כָּל
זְמָן שְׁהֶן יוֹשְׁבִין,
וְאַפִלּוּ
נִנְעֲרוּ לַעֲמֹד וְלֹא עָמְדוּ,
תּוֹקְעִין
בִּפְנֵיהֶם;
אֲבָל
חוּץ לְבֵית דִּין,
אֵין
תּוֹקְעִין.
וְלָמָּה
תּוֹקְעִין בִּפְנֵי בֵּית דִּין--מִפְּנֵי
שֶׁבֵּית דִּין זְרִיזִין הֶן,
וְלֹא
יָבוֹאוּ הַתּוֹקְעִין לְהַעְבִיר
הַשּׁוֹפָר בִּפְנֵיהֶם בִּרְשׁוּת
הָרַבִּים,
שֶׁבֵּית
דִּין מַזְהִירִין אֶת הָעָם,
וּמוֹדִיעִין
אוֹתָן
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10.
À l'époque actuelle, alors que l'on pratique deux jours de fête,
on sonne [le Shôphor] le second [jour de fête] comme l'on sonne
le premier. Et si le premier jour [de la fête] tombe un Shabboth,
et qu'il n'y a pas, en cet endroit, de Béth Din approprié pour
sonner, on sonne seulement le second jour [de fête].
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י בַּזְּמָן
הַזֶּה,
שֶׁאָנוּ
עוֹשִׂין שְׁנֵי יָמִים בַּגָּלִיּוֹת,
כְּדֶרֶךְ
שֶׁתּוֹקְעִין בָּרִאשׁוֹן,
תּוֹקְעִין
בַּשֵּׁנִי;
וְאִם
חָל יוֹם רִאשׁוֹן לִהְיוֹת בַּשַּׁבָּת
וְלֹא הָיָה בַּמָּקוֹם בֵּית דִּין
הָרְאוּיִין לִתְקֹעַ,
תּוֹקְעִין
בַּשֵּׁנִי בִּלְבָד
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Le
Ramba''m élucide et rend plus clair les Mishnoyôth susmentionnées :
- Quand nos Sages permettent de sonner en-dehors de Yarousholayim, dans des villes d'où Yarousholayim est visible, qui sont proches de Yarousholayim, d'où il est possible d'entendre le Shôphor sonné à Yarousholayim, et d'où il est possible de se rendre jusqu'à Yarousholayim, ils ne le permettent que si on sonne dans les Botté Dinim de ces villes.
- Les villes ne remplissant pas ces critères peuvent sonner du Shôphor un jour de Yôm Tôv de Rô`sh Hashonoh qui tomberait un Shabboth que si cela se fait au siège du Béth Din local.
- Il n'est permis de sonner au siège d'un Béth Din que si ces juges siègent et durant tout le temps qu'ils siégeront. Dès lors que les juges auront quitté le siège du Béth Din, il deviendra défendu de sonner le Shôphor.
- Pour pouvoir sonner au siège d'un Béth Din un Shabboth, les juges composant le Béth Din où l'on désire sonner du Shôphor doivent avoir reçu leur Samikhoh (ordination rabbinique) en `aras Yisro`él. En outre, ce Béth Din doit également être un Béth Din dont les juges sanctifient chaque mois Rô`sh Hôdhash. Si un Béth Din et ses juges ne remplissent pas ces critères, il sera alors défendu de sonner du Shôphor dans ces villes à Shabboth.
- Il est précisé qu'à notre époque où nous célébrons deux jours de Rô`sh Hashonoh, si le premier jour de Rô`sh Hashonoh tombe un Shabboth et que l'on n'a pas un Béth Din et des juges remplissant les critères susmentionnés pour pouvoir sonner du Shôphor à Shabboth, on ne sonnera alors du Shôphor que le deuxième jour de Rô`sh Hashonoh.
1`ôrah
Hayim 588:5
2Rô`sh
Hashonoh 4:1-2
3Les
autres Sages
4Hilkôth
Shôphor Wasoukkoh Walôlov 2:6-10
5Les
paroles des Sages