ב״ה
Rô`sh
Hashonoh
Les
trois clefs pour une année favorable
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Lorsque
nous réfléchissons à la signification de Rô`sh Hashonoh (que tout
ce qui se passera durant la nouvelle année est déterminé ce
jour-là), nous pourrions, et devrions, avoir peur. Mais nos Sages,
de mémoire bénie, nous ont enseigné que les trois clefs pour avoir
un jugement favorable sont :
- קול « Qôl »,
- צום « Sôm » et
- ממון « Mamôn. »
Le
mot קוֹל
« Qôl »,
qui signifie « voix »,
se réfère à l'obéissance à HaShem ית׳.
Nous nous purifions des effets négatifs du péché par le fait de
nous soumettre à Lui, comme il est écrit1 :
כִּי
הוּא אֱלֹהֵינוּ--
וַאֲנַחְנוּ
עַם מַרְעִיתוֹ,
וְצֹאן
יָדוֹ:
הַיּוֹם,
אִם-בְּקֹלוֹ
תִשְׁמָעוּ « Car
Il est notre Dieu et nous sommes le peuple dont Il est le berger et
le troupeau que dirige Sa main. Aujourd'hui, si seulement nous
écoutions Sa voix ! »
Le
mot צוֹם
« Sôm »
signifie « jeûne. »
Lorsque quelqu'un jeûne, il perd un peu de la graisse de son corps,
et cette perte est un acte qui est considéré comme s'il avait placé
cette graisse sur l'autel du Béth Hammiqdosh, comme un sacrifice.
Il
existe un Minhogh suivi par certaines personnes consistant à jeûner
à ´arav Rô`sh Hashonoh. Ce Minhogh est notamment mentionné dans
le Shoulhon ´oroukh2 :
Il
est de coutume de jeûner à ´arav Rô`sh Hashonoh.
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נוהגין
להתענות ערב ראש השנה
|
Le
Ramo''` ז״ל
commente
ce passage de la façon suivante :
Et
les plus stricts sont accoutumés à ce que tout le monde jeûne
durant les dix jours3,
et c'est ce qu'il convient de faire. Et tous ceux qui jeûnent
n'ont pas l'obligation de compléter [leur jeûne].4
Nous ne lisons pas ces [jours-là le passage de] « Wayahal »5,
même à ´arav Rô`sh Hashonoh.6
Mais si une Barith Miloh tombe à ´arav Rô`sh Hashonoh, ils7
peuvent manger. La majorité [des `ashkanazim] sont accoutumés à
manger à ´arav Rô`sh Hashonoh avant l'aube à cause des Darakhé
Ho`amôri8,
qui ont la coutume de jeûner la veille de leurs fêtes. Nous
pouvons nous lever pour manger même sans condition.9
Depuis lors, telle est notre coutume.
|
והמדקדקים
נהגו שכל אחד מתענה עשרה ימים,
וכן
נכון לעשות.
וכל
אלו התעניות,
אין
צריכין להשלים ואין קורין בהם ויחל,
אפילו
ערב ראש השנה.
ואם
חל ברית מילה בערב ראש השנה,
יכולים
לאכול.
ורבים
נוהגין לאכול בערב ראש השנה קודם עלות
השחר,
משום
דרכי האמורי,
שהיו
נוהגים להתענות בערב חגיהם.
ויכולין
לאכול בלא תנאי,
אחר
שכן נהגו
|
La
source de ce Minhogh est un passage du Midhrosh Tanhoumo`10,
cité par le Tour ז״ל,
qui raconte la parabole d'un pays dont les citoyens devaient une
énorme somme d'argent en taxes impayées qu'ils n'avaient pas les
moyens de s'acquitter. Ils décidèrent d'envoyer une petite
délégation au roi, qui accepta d'annuler un tiers de la dette. Mais
alors qu'approchait le jour où ils étaient sensés payer, les
habitants se rendirent compte qu'ils étaient encore très loin de
pouvoir rassembler la somme due au roi. C'est pourquoi, ils lui
envoyèrent une délégation plus importante que la précédente afin
de plaider leur cause. Une fois encore, le roi lâcha du lest et
annula un deuxième tiers de la dette. Le jour vint où ils devaient
s'acquitter du dernier tiers, mais les habitants se retrouvèrent à
nouveau en incapacité de payer. Tous les citoyens, hommes, femmes et
enfants, s'en allèrent à la rencontre du roi avec des larmes et des
suppliques, et le roi accepta leurs requêtes et annula l'intégralité
de la dette. De même, nous dit le Midhrosh, à ´arav Rô`sh
Hashonoh, lorsque nous nous rendons compte que nous sommes incapables
de « payer notre dette » envers le Tout-Puissant,
une minorité d'individus d'une grande piété jeûnent
volontairement et supplient HaShem, qui annule alors un tiers de
notre « dette. » Puis, durant les dix jours de
repentance, entre Rô`sh Hashonoh et Yôm Hakkippourim, alors que
nous nous rapprochons davantage du moment où HaShem scellera notre
sort pour l'année qui a commencé, un plus grand nombre d'individus
se présentent devant HaShem en jeûnant et Lui demandent d'avoir
pitié de nous, et c'est ainsi qu'un autre tiers de notre « dette »
est levé. Enfin, à Yôm Hakkippourim, nous jeûnons TOUS et
HaShem nous accorde alors un pardon total.
C'est
pourquoi, il est approprié que toute personne qui en soit capable
prenne sur elle d'observer ce jeûne à ´arav Rô`sh Hashonoh, afin
de pouvoir faire partie de la toute première « délégation »
qui se présente devant HaShem afin de Lui demander pardon. Il est
inutile de dire que ceux qui ont la santé faible ou qui sont très
âgés, ainsi que ceux qui ont du mal à jeûner correctement, ne
doivent en aucun cas observer ce jeûne, étant donné que ce
n'est qu'un Minhogh qui n'est pas requis par le Din.
Dans
les générations passées, les gens observaient de nombreux jeûnes
pour expier leurs fautes. Même le Baba Salé ז״ל,
qui a vécu récemment, jeûnaient régulièrement du Dimanche au
Vendredi, ne mangeant que la nuit. À notre époque, certains jeûnent
la veille de chaque Rô`sh Hôdhash,
d'autres tous les lundis et jeudis, d'autres tous les jours depuis
Rô`sh Hôdhash
`aloul jusqu'à ´arav Rô`sh Hashonoh pour se préparer à Rô`sh
Hashonoh, tandis que d'autres le feront uniquement à ´arav Rô`sh
Hashonoh, et d'autres encore durant toute la période des dix jours
de repentance. À ces jeûnes volontaires s'ajoutent le jeûne de Yôm
Hakkippourim, de Tish´oh Ba`ov et des trois jeûnes mineurs.
La
dernière clef est מַמוֹן
« Mamôn »,
qui signifie littéralement « argent »,
et se réfère aux dons charitables que nous faisons. La Sadhoqoh
doit être notre seconde nature, car si nous avons compassion des
autres et les aidons avec altruisme en leur donnant notre argent,
HaShem Lui-même sera enclins à nous traiter avec compassion, car,
comme nous l'ont enseigné nos Sages11 :
במידה
שאדם מודד,
בה
מודדין לו
« Par
la mesure dont quelqu'un mesure [les autres] il sera lui-aussi
mesuré. »
Ces
trois mots, « Qôl », « Sôm »
et « Mamôn », ont exactement la même valeur
numérique, à savoir 136 ! Cela nous enseigne que ces trois
points ont exactement la même importance et sont toutes aussi
vitales l'un que l'autre. Personne ne doit penser qu'il peut juste
faire un don et mériter ainsi d'avoir une année couronnée de
succès, ni penser que jeûner est indépendamment suffisant, ou
encore qu'il suffit seulement d'être minutieux dans
l'accomplissement des Miswôth verticales (tout en ne faisant
pas du bien à son prochain par la Sadhoqoh et d'autres
Miswôth horizontales). Nous devons prendre un engagement
ferme à exceller dans tous ces trois domaines à la fois
(l'obéissance à HaShem, le jeûne et la charité) dans le cadre des
efforts que nous consentons à faire pour éveiller la compassion
d'HaShem au moment où nous nous tiendrons devant Lui en jugement.
Ce
sont là les trois clefs pour la compassion, la grâce et la
miséricorde d'HaShem, et nous devons en faire usage tout au long de
l’année, à chaque étape de nos vies, mais plus particulièrement
en cette période de l'année, alors que nous supplions le
Tout-Puissant de nous accorder une année remplie de bénédictions,
de joie, et de prospérité pour nous, nos familles, nos communautés
et l'ensemble du peuple d'Israël.
1Tahillim
95:7
2`ôrah
Hayim 581:2
3De
Rô`sh Hashonoh à Yôm Hakkippourim.
4C'est-à-dire,
ils peuvent l'interrompre à n'importe quel moment avant le coucher
du soleil
5Shamôth
32:11-14 et 34:1-10.
C'est un passage qui est lu lors de trois des quatre jeûnes publics
(3 Tishri, 10 Tévéth et 17 Tammouz)
6Puisque
jeûner durant les dix jours n'a pas le même statut que jeûner
lors des trois jeûnes publics susmentionnés, ce passage n'est pas
lu
7Ceux
qui assistent à la Barith Miloh
8Les
pratiques des idolâtres
9Normalement,
lorsqu'on va se coucher la nuit qui précède un jeûne qui
commencera le matin suivant, on ne peut pas se lever pour manger
avant le lever du soleil, à moins d'avoir énoncé cette condition
avant d'être allé se coucher la nuit précédente. C'est parce
qu'au moment où nous sommes allés nous coucher, nous avons accepté
sur nous que la journée précédente est terminée et que lorsqu'on
se réveillera le matin suivant la nouvelle journée aura commencé,
et le jeûne avec. Par contre, si on a émis une condition mentale
selon quoi lorsque nous sommes allés nous coucher nous n'avons pas
encore accepté sur nous le jeûne, on pourra alors se lever avant
le lever du soleil et manger. Mais étant donné que les jeûnes de
´arav Rô`sh Hashonoh et des dix jours n'ont pas le même statut
que les autres jeûnes publics, une telle « condition »
n 'est pas nécessaire
10Parashath
`amôr 22
11Mishnoh,
Sôtoh 1:7 ; Gamoro`, Sanhédhrin 100a