mercredi 4 mai 2016

Lois relatives à la cuisson de la viande dans le lait - Troisième Partie

ב״ה

הִלְכּוֹת בָּשָׂר בְּחָלָב
Hilkôth Bosor Baholov

Troisième Partie


Cet article peut être téléchargé ici.

Pour (re)lire :

Poursuivons et terminons l'exposition des lois relatives à la cuisson de la viande dans du lait telle qu'elles sont consignées par le Ramba''m ז״ל dans son Mishnéh Tôroh, au Chapitre 9 des Hilkôth Ma`akholôth `assourôth.

19. Une [viande] salée qui ne peut être consommée à cause de son sel est considérée comme si elle bouillait. Et si elle peut être consommée dans son état présent comme du Kouttoh, elle n'est pas considérée comme si elle bouillait.
יט  מָלִיחַ שְׁאֵינוּ נֶאֱכָל מֵחֲמַת מִלְחוֹ, הֲרֵי הוּא כְּרוֹתֵחַ; וְאִם נֶאֱכָל כְּמוֹת שְׁהוּא כְּמוֹ הַכֻּתָּח, אֵינוּ כְּרוֹתֵחַ
Une [viande] salée qui ne peut être consommée à cause de son sel : Dans les générations passées, avant l'avènement des réfrigérateurs, la viande était intensément salée pour la préserver. Par la suite, lorsqu'on désirait en consommer, on devait la tremper dans l'eau pour en retirer le sel.1

est considérée comme si elle bouillait : C'est-à-dire, nous supposons que la forte teneur en sel provoquera la décharge de substances qui pourraient ensuite être absorbées dans du lait, comme lorsqu'on cuit.

C'est uniquement une Houmroh rabbinique, comme le font remarquer les commentateurs.

Et si elle peut être consommée dans son état présent comme du Kouttoh : C'est-à-dire, froid, sans devoir être cuite à nouveau ou réchauffée.

Le Kouttoh est un mélange de lait, de miettes de pain, de sel et d'épices, et qui servait de condiment à Babylone. On y trempait ses aliments.

elle n'est pas considérée comme si elle bouillait : Il ne sera alors nécessaire que de frotter intensément la viande et/ou le lait avant consommation.
20. [Les règles suivantes s'appliquent dans le cas de la viande d']une volaille égorgée qui est tombée dans du lait ou du Kouttoh : si elle était crue, on la nettoie et elle est permise ; et si elle était rôtie, on retire sa surface ; et si elle contenait des trous ou qu'elle avait été saucée, et est tombée dans du lait ou du Kouttoh, elle est interdite.
כ  עוֹף שָׁחוּט שֶׁנָּפַל לֶחָלָב, אוֹ לְכֻתָּח שֶׁיֵּשׁ בּוֹ חָלָב--אִם חַי הוּא, מְדִיחוֹ וּמֻתָּר; וְאִם צֳלִי, קוֹלְפוֹ; וְאִם הָיוּ בּוֹ פְּלָחִים פְּלָחִים אוֹ שֶׁהָיָה מְתֻּבָּל בִּתְבָלִין, וְנָפַל לֶחָלָב אוֹ לְכֻתָּח--הֲרֵי זֶה אָסוּר
et si elle était rôtie, on retire sa surface : Il y a une divergence d'opinion quant à savoir si on parle d'une volaille rôtie qui est chaude, ou si cette règle s'applique également lorsqu'elle est froide. D'après la première opinion, ce n'est qu'en étant chaude que la surface pourrait absorber du lait, et par conséquent cela ne s'applique pas si la volaille rôtie était froide (auquel cas il suffira de nettoyer la surface). D'après la deuxième opinion, même si elle était froide, il faudra en retirer la surface, car elle est devenue tendre et perméable.

Le Shoulhon ´oroukh2 cite la première opinion, tandis que le Tour et le Ramo''` ז״ל citent la deuxième. De ce que le Ramba''m a écrit à la Halokhoh 17 (voir la deuxième partie de cette série d'articles), il est clair qu'il adhère à la première opinion.

et si elle contenait des trous : C'est-à-dire, au lieu d'être une surface solide, la surface de la viande se craque et laisse paraître des trous à quelques endroits.

ou qu'elle avait été saucée, et est tombée dans du lait ou du Kouttoh, elle est interdite : Parce que les fissures sur sa surface et la sauce lui feront absorber le lait dans une plus grande mesure que si elle n'avait pas de trou ou de sauce.

À noter que certaines autorités sont d'avis que l'on parle ici de volaille crue, et non cuite.3
21. Il est interdit de placer de la volaille avec du fromage sur la table sur laquelle on mange. C'est un décret [émis] parce que l'habitude [pourrait mener à] la faute. On craint qu'il ne consomme ceci avec cela, quand bien même [un mélange] de volaille avec du lait n'est interdite que Middivré Sôfrim. [La règle suivante s'applique dans le cas de] deux invités qui ne sont pas familiers l'un avec l'autre : ils peuvent manger sur la même table, celui-ci de la viande d'un animal domestique et celui-là du fromage, parce que celui-ci ne connaît pas suffisamment l'autre que pour manger avec lui.
כא  אָסוּר לְהַעֲלוֹת הָעוֹף עִם הַגְּבִנָּה עַל הַשֻּׁלְחָן שְׁהוּא אוֹכֵל עָלָיו--גְּזֵרָה מִשּׁוֹם הֶרְגֵּל עֲבֵרָה, שֶׁמֶּא יֹאכַל זֶה עִם זֶה: אַף עַל פִּי שֶׁהָעוֹף בְּחָלָב, אָסוּר מִדִּבְרֵי סוֹפְרִים. שְׁנֵי אַכְסְנָאִין שְׁאֵינָן מַכִּירִין זֶה אֶת זֶה--אוֹכְלִין עַל שֻׁלְחָן אֶחָד זֶה בְּשַׂר בְּהֵמָה וְזֶה גְּבִנָּה, מִפְּנֵי שְׁאֵין זֶה גַּס לִבּוֹ בְּזֶה כְּדֵי שֶׁיֹּאכַל עִמּוֹ
Il est interdit de placer de la volaille : Le Laham Mishnéh commente en disant qu'il est inutile de dire que cela s'applique aussi à la viande.

avec du fromage sur la table sur laquelle on mange : Mais ils peuvent être placés ensemble sur une table de service, c'est-à-dire, une table sur laquelle on plaçait les aliments et vers laquelle on se rendait pour se servir avant de retourner à sa placer pour manger.4

C'est un décret [émis] parce que l'habitude [pourrait mener à] la faute : Étant donné que les deux éléments sont permis et qu'ils sont servis sur la même table, on pourrait en arriver à les consommer ensemble.

On craint qu'il ne consomme ceci avec cela, quand bien même de la volaille avec du lait n'est interdite que Middivré Sôfrim : Voir le Shoulhon ´oroukh5 qui explique que si une distinction est faite, par exemple le lait est placé sur un napperon et que la viande est placée sur un autre napperon, il est permis de les placer tous les deux sur la même table.

parce que celui-ci ne connaît pas suffisamment l'autre que pour manger avec lui : Il y a donc très peu de chances que celui qui consomme de la volaille puisse en arriver à consommer en même temps le fromage de l'autre, et vice-versa.
22. Nous ne pétrissons pas du pain dans du lait. Et s'il a été pétri, tout le pain est interdit, parce que l'habitude mène à la faute. On craint qu'il ne le consomme avec de la viande. Nous ne tamponnons pas le four avec de la graisse animale. Et si on tamponne, tout pain est interdit tant que l'on n'aura pas chauffé le four. On craint qu'il ne le consomme avec du lait. Et si on a altéré l'apparence du pain au point qu'il devienne évident que l'on ne doit pas le consommer avec de la viande ou du lait, il est permis. [La règle suivante s'applique dans le cas] du pain qui a été préparé avec de [la viande] rôtie et du poisson qui a été rôti avec de la viande : il est interdit de les consommer avec du lait.
כב  אֵין לָשִׁין אֶת הָעִיסָה בְּחָלָב; וְאִם לָשׁ--כָּל הַפַּת אֲסוּרָה, מִפְּנֵי הֶרְגֵּל עֲבֵרָה: שֶׁמֶּא יֹאכַל בָּהּ בָּשָׂר. וְאֵין שָׁטִין אֶת הַתַּנּוּר בְּאַלְיָה; וְאִם שָׁט--כָּל הַפַּת אֲסוּרָה, עַד שֶׁיַּסִּיק אֶת הַתַּנּוּר: שֶׁמֶּא יֹאכַל בָּהּ חָלָב. וְאִם שִׁנָּה בְּצוּרַת הַפַּת עַד שֶׁתִּהְיֶה נִכֶּרֶת, כְּדֵי שֶׁלֹּא יֹאכַל בָּהּ לֹא בָשָׂר וְלֹא חָלָב--הֲרֵי זֶה מֻתָּר. פַּת שֶׁאֲפָיָהּ עִם הַצֳּלִי, וְדָגִים שֶׁצְּלָיָן עִם הַבָּשָׂר--אָסוּר לְאָכְלָן בְּחָלָב
Nous ne pétrissons pas du pain dans du lait. Et s'il a été pétri, tout le pain est interdit, parce que l'habitude mène à la faute. On craint qu'il ne le consomme avec de la viande : Le Ramba''m sous-entend ici que si on n'a aucune intention de consommer ce pain avec de la viande ce pain pétri dans du lait est alors permis à la consommation.

Nous ne tamponnons pas le four avec de la graisse animale. Et si on tamponne, tout pain est interdit : Car on craint que la graisse animale provenant du four ne soit absorbée dans le pain, provoquant donc ainsi une cuisson de viande dans du lait si du lait est préparé dans un tel four.

tant que l'on n'aura pas chauffé le four : Chauffer le four jusqu'à ce qu'il devienne rouge, et chaleur brûlera toute trace de graisse.

[La règle suivante s'applique dans le cas] du pain qui a été préparé avec de [la viande] rôtie et du poisson qui a été rôti avec de la viande : Même s'ils ne se touchent pas.

il est interdit de les consommer avec du lait : Parce que le goût de la viande s'absorbe dans le pain ou le poisson.
23. [La règle suivante s'applique dans le cas d']un bol dans lequel de la viande a été consommée et dans lequel des poissons ont ensuite été cuits : il est permis de consommer ces poissons avec du Kouttoh. [La règle suivante s'applique dans le cas d']un couteau avec lequel on a coupé de la viande rôtie et qui a servi ensuite à couper du radis et ce qui lui ressemble parmi les choses piquantes : il est interdit de les consommer avec du Kouttoh. Mais si [après avoir coupé de la viande rôtie] on [s'en est servi pour] couper une courgette ou une pastèque, on doit frotter l'endroit de l'incision, et on pourra manger le reste avec du lait.
כג  קְעָרָה שֶׁאָכְלוּ בָּהּ בָּשָׂר, וּבִשְּׁלוּ בָּהּ דָּגִים--אוֹתָן הַדָּגִים, מֻתָּר לְאָכְלָן בְּכֻתָּח. סַכִּין שֶׁחָתַךְ בָּהּ בָּשָׂר צֳלִי, וְחָזַר וְחָתַךְ בָּהּ צְנוֹן וְכַיּוֹצֶא בּוֹ מִדְּבָרִים חֲרִיפִין--אָסוּר לְאָכְלָן בְּכֻתָּח; אֲבָל אִם חָתַךְ בָּהּ קִישׁוּת אוֹ אֲבַטִּיחַ--גּוֹרֵד מְקוֹם הַחֲתָךְ, וְאוֹכֵל הַשְּׁאָר בְּחָלָב
[La règle suivante s'applique dans le cas d']un bol dans lequel de la viande a été consommée : Ou même cuite (Radba''z et Shoulhon ´oroukh6).

et dans lequel des poissons ont ensuite été cuits : il est permis de consommer ces poissons avec du Kouttoh : Bien que le Kouttoh contienne du lait.

La raison de cette permission est que bien que le goût de la viande ait été communiqué au bol, et que du bol il ait été communiqué aux poissons, néanmoins, puisqu'il est passé par ces deux étapes intermédiaires avant d'atteindre les poissons, on ne le considère plus comme étant significatif et n'amène pas les poissons à être « viande ». C'est uniquement dans le cas d'un transfert direct de goût que la Halokhoh l'interdit.

[La règle suivante s'applique dans le cas d']un couteau avec lequel on a coupé de la viande rôtie : La phraséologie du Ramba''m sous-entend que cette viande rôtie était chaude. Cette règle s'applique également à toute viande chaude qui a été préparée autrement que rôtie.

et qui a servi ensuite à couper du radis et ce qui lui ressemble parmi les choses piquantes : il est interdit de les consommer avec du Kouttoh : Rash''i ז״ל explique que la raison de cette interdiction est qu'il est probable qu'une petite quantité de graisse reste sur le couteau. De ce fait, lorsque le couteau sera ensuite utilisé pour couper des aliments piquants, son piquant amènera le goût de la graisse à s'imprégner dedans. Et si cet aliment était ensuite consommé avec un produit laitier, ce serait un mélange viande-lait. D'après cette approche, si le couteau a été nettoyé ou utilisé pour couper autre chose avant l'aliment piquant, cela n'amène pas le radis à être interdit à la consommation avec du lait.7 (Cette règle ne s'applique que s'il y a bien de la graisse sur le couteau. S'il n'y en a pas, il n'y aura alors aucun problème.)

Néanmoins, d'autres opinions8 affirment que cette règle s'applique même lorsque le couteau a été nettoyé. La raison à cela est que le goût piquant de l'aliment et la pression du couteau provoqueront une plus grande absorption de la graisse dans l'aliment.

Du point de vue du Ramba''m, il semble que même si le couteau ait été nettoyé, le radis est interdit à la consommation avec des produits laitiers. Mais le Shoulhon ´oroukh9 tranche qu'il suffit seulement d'en retirer un petit morceau de la largeur d'un doigt. Le Ramo''` n'est pas d'accord avec le Shoulhon ´oroukh et interdit catégoriquement la consommation de ce radis avec des produits laitiers.

Mais si [après avoir coupé de la viande rôtie] on [s'en est servi pour] couper une courgette ou une pastèque : C'est-à-dire, des aliments qui ne sont pas piquants, sont doux et contiennent une certaine humidité.
24. Nous ne plaçons pas de cruche de sel à côté d'une cruche de Kouttoh, parce qu'il aspirera son goût. On se retrouverait ainsi en train de cuire de la viande avec du sel qui a le goût du lait. Mais on peut placer une cruche de vinaigre à côté d'une cruche de Kouttoh, car le vinaigre ne l'aspire pas.
כד  אֵין מַנִּיחִין כַּד שֶׁלְּמֶלַח בְּצַד כַּד שֶׁלַּכָּמָךְ--מִפְּנֵי שֶׁשּׁוֹאֵב מִמֶּנּוּ, וְנִמְצָא מְבַשֵּׁל הַבָּשָׂר בְּמֶלַח זֶה שֶׁיֵּשׁ בּוֹ טַעַם הֶחָלָב; אֲבָל מַנִּיחַ כַּד הַחֹמֶץ בְּצַד כַּד הַכָּמָךְ, שְׁאֵין הַחֹמֶץ שׁוֹאֵב מִמֶּנּוּ
Nous ne plaçons pas de cruche de sel à côté d'une cruche de Kouttoh, parce qu'il aspirera son goût : Le Ra`ava''d ז״ל et le Radba''z font remarquer que le Ramba''m possédait apparemment une version légèrement différente de la Gamoro` de Houllin 112a, la source de cette Halokhoh, par rapport à la version standard. D'après le texte habituel que nous possédons aujourd'hui, le raison de cette interdiction est la crainte que certaines gouttes de Kouttoh tombent dans le sel.

Le Radba''z ajoute que d'après les mots employés par le Ramba''m, l'interdiction ne s'applique qu'aux cruches en argile. Mais s'ils sont en métal, le matériau sera si dense qu'il n'y aura pas de transfert de goût.

Mais on peut placer une cruche de vinaigre à côté d'une cruche de Kouttoh, car le vinaigre ne l'aspire pas : Si on se fit au texte standard du Talmoudh, la raison pour laquelle il est permis de les placer l'un à côté de l'autre est que si le Kouttoh tombe dans le vinaigre les deux éléments vont fusionner et le mélange pourra alors être annulé, tandis que dans le cas du Kouttoh tombé dans le sel il ne sera pas possible d'annuler ce mélange, car le lait et le sel resteront deux entité distinctes, ce qui ne permettra pas de savoir quel sel a été touché par du lait.10
25. Celui qui consomme du fromage ou du lait en premier, il lui est permis de consommer de la viande immédiatement après. Il est {toutefois} nécessaire qu'il lave ses mains et nettoie sa bouche entre le fromage et la viande. Et avec quoi nettoie-t-il sa bouche ? Avec du pain ou avec des fruits que l'on mâche, et ensuite on les avale ou les recrache. On peut se nettoyer la bouche avec n'importe quoi, sauf des dattes, de la farine, ou des légumes, car ils ne nettoient pas bien.
כה  מִי שֶׁאָכַל גְּבִנָּה אוֹ חָלָב תְּחִלָּה--מֻתָּר לֶאֱכֹל אַחֲרָיו בָּשָׂר מִיָּד, וְצָרִיךְ שֶׁיָּדִיחַ יָדָיו וִיקַנַּח פִּיו בֵּין הַגְּבִנָּה וּבֵין הַבָּשָׂר. וּבְמַה יְקַנַּח פִּיו--בְּפַת אוֹ בְּפֵרוֹת, שֶׁלּוֹעֲסָן וּבוֹלְעָן אוֹ פּוֹלְטָן; וּבַכֹּל מְקַנְּחִין אֶת הַפֶּה--חוּץ מִתְּמָרִים אוֹ קֶמַח אוֹ יְרָקוֹת, שְׁאֵין אֵלּוּ מְקַנְּחִין יָפֶה
Celui qui consomme du fromage ou du lait en premier, il lui est permis de consommer de la viande immédiatement après : Une période d'attente n'a jamais été exigée entre la consommation de produits laitiers et des produits carnés. (Pour de plus amples détails, voir l'article intitulé « Temps d'attente entre la consommation de la viande et du lait ».)

Il est [toutefois] nécessaire qu'il lave ses mains : Le Shoulhon ´oroukh11 tranche que si l'on voit que les mains sont propres il n'est pas nécessaire de les laver.

et nettoie sa bouche entre le fromage et la viande : Et il pourra alors immédiatement consommer de la viande après avoir consommé du fromage.

La phraséologie du Ramba''m sous-entend qu'il n'exige le lavage des mains et le nettoyage de la bouche que si on a consommé du fromage et que l'on compte consommer ensuite de la viande, mais pas si l'on a consommé du lait. Pour le lait, rien ne sera nécessaire et on pourra consommer de la viande tout de suite après.
26. Dans quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles ? Dans [le cas] d'une viande d'animal domestique ou sauvage. Mais si on a consommé de la viande de volaille après avoir consommé le fromage ou le lait, il ne lui est pas nécessaire de laver la bouche, ni de se laver les mains.
כו  בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים, בִּבְשַׂר בְּהֵמָה אוֹ חַיָּה; אֲבָל אִם אָכַל בְּשַׂר עוֹף אַחַר שֶׁאָכַל הַגְּבִנָּה אוֹ הֶחָלָב, אֵינוּ צָרִיךְ לֹא קִנּוּחַ הַפֶּה וְלֹא נְטִילַת יָדַיִם
Mais si on a consommé de la viande de volaille après avoir consommé le fromage ou le lait, il ne lui est pas nécessaire de laver la bouche, ni de se laver les mains : Étant donné que consommer de la volaille avec du lait n'est qu'une interdiction rabbinique, on n'a pas exigé la même rigueur que pour un mélange viande-lait.

Cela a amené des commentateurs à se demander pourquoi est-ce que la viande d'un animal sauvage est alors traitée comme celle d'un animal domestique, puisque d'un point de vue biblique l'interdiction de la viande et du lait ne concerne que la viande d'un animal domestique, alors que l'inclusion de la viande d'un animal sauvage n'est que rabbinique. Donc, en toute logique, il ne serait pas nécessaire de se laver les mains et de rincer sa bouche lorsqu'on compte consommer la viande d'un animal sauvage après avoir consommé du fromage. Mais pourquoi recommande-t-on de le faire ? Le Kasaf Mishnéh explique que c'est parce que la viande d'un animal domestique est semblable à celle d'un animal sauvage. Ne pouvant faire extérieurement la différence, nous traitons les deux viandes de la même manière à cet égard.
27. Celui qui consomme de la viande en premier, que ce soit de la viande d'un animal domestique ou celle d'une volaille, ne peut pas consommer après du lait tant qu'il n'aura pas laissé passer entre eux le temps qu'il faut pour passer à un autre repas, c'est-à-dire approximativement six heures, à cause de la viande qui est [coincée] entre les dents, qui ne se retire pas par le nettoyage [de la bouche].
כז  מִי שֶׁאָכַל בָּשָׂר בַּתְּחִלָּה, בֵּין בְּשַׂר בְּהֵמָה בֵּין בְּשַׂר עוֹף--לֹא יֹאכַל אַחֲרָיו חָלָב עַד שֶׁיִּשְׁהֶה בֵּינֵיהֶן כְּדֵי שֵׁעוּר סְעוֹדָה אַחֶרֶת, וְהוּא כְּמוֹ שֵׁשׁ שָׁעוֹת: מִפְּנֵי הַבָּשָׂר שֶׁלְּבֵין הַשִּׁנַּיִם, שְׁאֵינוּ סָר בְּקִנּוּחַ
Celui qui consomme de la viande en premier, que ce soit de la viande d'un animal domestique ou celle d'une volaille, ne peut pas consommer après du lait tant qu'il n'aura pas laissé passer entre eux le temps qu'il faut pour passer à un autre repas, c'est-à-dire approximativement six heures : C'est l'opinion qui est également rapportée dans le Shoulhon ´oroukh12, et c'est aussi la conclusion du Ramo''`, bien que ce dernier mentionne le fait qu'il existe des opinions moins strictes.

Pour de plus amples détails, se référer à l'article susmentionné, où nous avons démontré qu'attendre six heures n'est pas obligatoire.

à cause de la viande qui est [coincée] entre les dents, qui ne se retire pas par le nettoyage [de la bouche] : Le Tour13 donne une explication différente quant à la raison présumée pour laquelle il faudrait attendre six heures pour consommer du lait après avoir consommé de la viande : comme la viande est graisseuse, son goût persiste dans la bouche pour une longue période.

Là encore, pour de plus amples détails, se référer à l'article susmentionné.

Fin de l'exposition des règles relatives à la cuisson de la viande dans du lait !

1Rash''i, sur Houllin 112a
2Yôréh Dé´oh 91:7
3Sifathé Kôhén 91:21
4Talmoudh, Houllin 104b
5Yôréh Dé´oh 88:2
6Ibid. 95:1
7Ibid., 96:5
8Les Tosâfoth, le Sefer Hateroumoth, le Rama
9Yôréh Dé´oh 96:1
10Radba''z ; Touré Zohov 95:16
11Yôréh Dé´oh 89:2
12Ibid. 89:1
13Yôréh Dé´oh 89
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...