mercredi 9 décembre 2015

Les trente-neuf Malo`khôth : Zôrah – Vanner

ב״ה

Les trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement

Zôrah – Vanner


Cet article peut être téléchargé ici.

  1. Introduction

Après la Malo`khoh de Dosh vient celle de זוֹרֶה « Zôrah ».

« Zôrah » signifie littéralement « vanner » ; c'est une séparation supplémentaire du grain de blé des parties non comestibles de la plante. (Ce processus a commencé par le battage, dont nous avons abondamment parlé dans la leçon précédente.) Pour vanner, on doit lancer en l'air le blé battu, et les parties les plus légères et inutilisables (la « balle ») seront emportées par le vent, tandis que les parties les plus lourdes (le grain) retombaient.

Zôrah est la première des trois Malo`khôth qui traitent de la séparation des parties d'un mélange. (Nous étudierons les deux autres, Bôrér et Maraqqédh, dans les deux prochaines leçons, Dieu voulant.) Même du temps du Talmoudh, les Sages se demandaient pourquoi nous avions trois Malo`khôth qui traitent essentiellement de la même activité.

La réponse est que, bien que toutes ces Malo`khôth mènent à un résultat similaire, la séparation s'effectue par des moyens différents. Comme nous le verrons :

  • Zôrah implique une séparation réalisée par l'intermédiaire du vent ou de l'air
  • Bôrér implique une séparation réalisée au moyen de la main
  • Maraqqédh implique une séparation réalisée par l'intermédiaire d'une passoire ou tout autre outil similaire.


Comme nous allons le voir à l'instant, il n'existe pas beaucoup d'applications pratiques de cette Malo`khoh.

  1. En pratique

Au-delà du vannage de céréale, quelles autres activités seraient couvertes par la Malo`khoh de Zôrah ? Toute activité par laquelle on sépare ce qui est inutilisable et/ou pas comestible de ce qui est utilisable et/ou comestible au moyen du vent est une transgression de la Malo`khoh de Zôrah. Et là encore, comme pour les Malo`khôth précédentes, cette Malo`khoh ne s'applique qu'à des produits de la terre.

Le Ramo''` ז״ל a tranché1 que répandre quoique ce soit par la force du vent est une transgression de la Malo`khoh de Zôrah, même lorsqu'on le fait dans un but autre qu'opérer une séparation. C'est ainsi que, d'après ceux qui suivent sa position, répandre au vent la poussière d'un livre ou secouer une nappe au vent pour se débarrasser de miettes de pain, seraient problématiques à Shabboth. Mais cela n'a aucun sens, car cette Malo`khoh (comme les deux autres que nous étudierons après elle) n'est transgressée que lorsqu'on opère un tri entre deux éléments naturels au moyen du vent. Lorsqu'on secoue une nappe au vent pour se débarrasser de miettes de pain, on n'a pas opéré un tri entre deux éléments naturels (les miettes de pain sont bien un élément naturel, mais la nappe ne l'est pas). Idem pour le fait de secouer au vent un livre pour en retirer la poussière.

D'autres rabbins contemporains sont allés encore plus loin dans le ridicule en arguant que devait être inclus dans cette Malo`khoh le fait de souffler avec sa bouche sur un biscuit pour en retirer le sucre qu'il y aurait en trop ou encore dépoussiérer une couverture, et d'autres choses similaires.2 Toutes ces bêtises ne sont mentionnées par aucune source halakhique authentique (Mishnoh, Gamoro`, écrits des Ga`ônim, et écrits des autres Ri`shônim). En fait, excepté le cas du vannage de céréales, ces sources ne donnent pratiquement jamais d'autres exemples concrets de l'application de cette Malo`khoh, tellement il est difficile de voir dans quel autre cas une telle Malo`khoh pourrait bien s'appliquer.

  1. En conclusion

La Malo`khoh de Zôrah à un nombre d'applications pratiques très limité, mais conceptuellement parlant elle forme un maillon important dans la chaîne d'activités nécessaires à la Siddouro` Dapath.

Dans le sens talmudique du terme, cette Malo`khoh ne se réfère exclusivement qu'à la séparation entre la balle et le grain au moyen du vent. On peut donc définir cette Malo`khoh comme étant toute séparation entre des éléments mélangés effectuée au moyen du vent qui permet de rendre comestible ou utilisable ce qui ne l'était pas avant que la séparation n'eut été opérée. Nous comprenons donc pourquoi il est ridicule de l'appliquer aux cas mentionnés par ceux qui s'appuient sur le Ramo''`.

1`ôrah Hayim 319:17

2Ces rabbins s'appuient sur le Moghén `avrohom 446:2, ainsi que Rabbénou Hanon`él sur Shabboth 74
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