ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Zôrah
– Vanner
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- Introduction
Après la
Malo`khoh de Dosh vient celle de זוֹרֶה
« Zôrah ».
« Zôrah »
signifie littéralement « vanner » ; c'est une
séparation supplémentaire du grain de blé des parties non
comestibles de la plante. (Ce processus a commencé par le battage,
dont nous avons abondamment parlé dans la leçon précédente.) Pour
vanner, on doit lancer en l'air le blé battu, et les parties les
plus légères et inutilisables (la « balle ») seront
emportées par le vent, tandis que les parties les plus lourdes (le
grain) retombaient.
Zôrah est la
première des trois Malo`khôth qui traitent de la séparation des
parties d'un mélange. (Nous étudierons les deux autres, Bôrér et
Maraqqédh, dans les deux prochaines leçons, Dieu voulant.) Même du
temps du Talmoudh, les Sages se demandaient pourquoi nous avions
trois Malo`khôth qui traitent essentiellement de la même activité.
La réponse est
que, bien que toutes ces Malo`khôth mènent à un résultat
similaire, la séparation s'effectue par des moyens différents.
Comme nous le verrons :
- Zôrah implique une séparation réalisée par l'intermédiaire du vent ou de l'air
- Bôrér implique une séparation réalisée au moyen de la main
- Maraqqédh implique une séparation réalisée par l'intermédiaire d'une passoire ou tout autre outil similaire.
Comme nous allons
le voir à l'instant, il n'existe pas beaucoup d'applications
pratiques de cette Malo`khoh.
- En pratique
Au-delà du
vannage de céréale, quelles autres activités seraient couvertes
par la Malo`khoh de Zôrah ? Toute activité par laquelle on
sépare ce qui est inutilisable et/ou pas comestible de ce qui est
utilisable et/ou comestible au moyen du vent est une
transgression de la Malo`khoh de Zôrah. Et là encore, comme pour
les Malo`khôth précédentes, cette Malo`khoh ne s'applique qu'à
des produits de la terre.
Le Ramo''` ז״ל
a
tranché1
que répandre quoique ce soit par la force du vent est une
transgression de la Malo`khoh de Zôrah, même lorsqu'on le fait dans
un but autre qu'opérer une séparation. C'est ainsi que, d'après
ceux qui suivent sa position, répandre au vent la poussière d'un
livre ou secouer une nappe au vent pour se débarrasser de miettes de
pain, seraient problématiques à Shabboth. Mais cela n'a aucun sens,
car cette Malo`khoh (comme les deux autres que nous étudierons après
elle) n'est transgressée que lorsqu'on opère un tri entre deux
éléments naturels au moyen du vent. Lorsqu'on secoue une nappe au
vent pour se débarrasser de miettes de pain, on n'a pas opéré un
tri entre deux éléments naturels (les miettes de pain sont bien un
élément naturel, mais la nappe ne l'est pas). Idem pour le fait de
secouer au vent un livre pour en retirer la poussière.
D'autres rabbins
contemporains sont allés encore plus loin dans le ridicule en
arguant que devait être inclus dans cette Malo`khoh le fait de
souffler avec sa bouche sur un biscuit pour en retirer le sucre qu'il
y aurait en trop ou encore dépoussiérer une couverture, et d'autres
choses similaires.2
Toutes ces bêtises ne sont mentionnées par aucune source halakhique
authentique (Mishnoh, Gamoro`, écrits des Ga`ônim, et écrits des
autres Ri`shônim). En fait, excepté le cas du vannage de céréales,
ces sources ne donnent pratiquement jamais d'autres exemples concrets
de l'application de cette Malo`khoh, tellement il est difficile de
voir dans quel autre cas une telle Malo`khoh pourrait bien
s'appliquer.
- En conclusion
La Malo`khoh de
Zôrah à un nombre d'applications pratiques très limité, mais
conceptuellement parlant elle forme un maillon important dans la
chaîne d'activités nécessaires à la Siddouro` Dapath.
Dans le sens
talmudique du terme, cette Malo`khoh ne se réfère exclusivement
qu'à la séparation entre la balle et le grain au moyen du vent. On
peut donc définir cette Malo`khoh comme étant toute séparation
entre des éléments mélangés effectuée au moyen du vent qui
permet de rendre comestible ou utilisable ce qui ne l'était pas
avant que la séparation n'eut été opérée. Nous comprenons
donc pourquoi il est ridicule de l'appliquer aux cas mentionnés par
ceux qui s'appuient sur le Ramo''`.
1`ôrah
Hayim 319:17
2Ces
rabbins s'appuient sur le Moghén `avrohom 446:2, ainsi que
Rabbénou Hanon`él sur Shabboth 74