ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Qôsér
– Moissonner
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- Introduction
La troisième
Malo`khoh dans la Siddouro` Dapath est celle de קוֹצֵר
« Qôsér ».
Ce terme se traduit littéralement par « moissonnage » ou
« récolte », et consiste à arracher de sa source
naturelle une chose qui pousse. Un exemple simple serait le fait de
cueillir une pomme d'un arbre.
- Les principaux aspects de Qôsér
Chaque fois que
vous arrachez de sa source de croissance quelque chose qui pousse
vous accomplissez un acte de Qôsér. Cela s'applique à toute
chose qui pousse : des fruits, des légumes, des graines, des
céréales, du bois, etc.
La chose qui
pousse n'a pas nécessairement à être attachée à la terre ;
elle peut pousser dans un autre milieu. Ainsi, par exemple, les
champignons ou encore les fongus, qui ne poussent pas dans le sol,
sont inclus dans la Malo`khoh de Qôsér. De même, les germes
de haricots qui ont pris racine ne peuvent être retirées de leur
environnement de croissance.
Une illustration
intéressante de ce concept est une plante en pot. Au niveau de la
Halokhoh, une plante qui pousse dans un pot perforé (que l'on
appelle עַצִיץ
נַקוּב « ´asis
Naqouv ») est considérée comme étant connectée à la terre
dans certains cas. (Les perforations dans le pot doivent être
suffisamment larges que pour qu'une petite racine puisse passer à
travers.) Étant donné que le pot a des trous, la plante peut
absorber des nutriments du sol sur laquelle elle est placée ou
au-dessus du sol. C'est la raison pour laquelle on dit de la plante
qu'elle est « connectée » à la terre. Ainsi, si vous
possédez une telle plante, et qu'elle a été placée sur la
terre/le sol, vous ne pouvez pas la retirer de là à Shabboth.
La Malo`khoh de
Qôsér s'applique également lorsqu'une croissance
supplémentaire n'est plus du tout possible. Disons, par exemple, que
notre ami `aharôn possède un arbre fruitier dans sa cour, et il
remarque quelques fruits pleinement ouverts sur l'arbre. (En d'autres
mots, les fruits ne tirent plus de nourriture de l'arbre.) Il ne lui
sera pas permis d'arracher ces fruits à Shabboth.
Voici ce que nous
avons vu jusqu'à présent : la Malo`khoh de Qôsér
implique :
- de détacher de sa source de croissance une chose qui pousse
- même si cette source de croissance n'est pas la terre
- et même si la chose qui pousse a en fait achevé sa croissance.
- D'autres scénarios : manger vos légumes
- Des légumes frais vendus avec leurs racines attachées
C'est une réelle
bénédiction de pouvoir régulièrement acheter des produits frais.
Ces légumes pourraient être vendus avec leurs racines encore
attachées, et quelques fois même avec un peu de terre aussi.
Suivant les idées
que nous avons développées plus haut, vous devrez retirer les
racines ou la terre avant Shabboth si vous désirez consommer ces
légumes à Shabboth. Ici, bien que les racines ne soient connectées
à rien, la plante est encore attachée aux racines et pourrait en
tirer de la nourriture. Séparer la plante des racines constituerait
alors un acte de Qôsér.
- Des légumes poussant dans un environnement humide ou stockés dans le sol
Certains légumes
(tels que les carottes, les oignions et les pommes de terre) sont
souvent stockés dans une zone froide et humide après avoir été
récoltés. Disons que vous avez quelques oignons dans votre grenier,
et lorsque vous vous y rendez pour les utiliser à Shabboth, vous
vous apercevez qu'ils ont germé. Cette sorte de germination se
produit en raison des conditions dans lesquelles les oignons ont été
stockés. Cela signifie-t-il que si vous les retirez du grenier vous
aurez transgressé la Malo`khoh de Qôsér ?
En fait, non !
L'interdiction de Qôsér ne s'applique pas lorsque la
croissance ou germination se produit d'une façon anormale. Ici, la
croissance n'était pas « normale », étant donné que la
plante n'était pas physiquement connectée à quelque source de
croissance que ce soit.
- Un bref détour
Avant de
continuer, arrêtons-nous un peu pour réfléchir au sens de cette
Malo`khoh. Si nous revenons à l'idée d'ouvrage créateur (dont nous
avions parlée dans la première
leçon), nous pourrions mieux comprendre ce qui se cache
derrière Qôsér.
Lorsque nous
séparons de sa source une chose qui pousse, nous avons, dans le
fond, créer une entité nouvelle : une fois que la chose qui
pousse est déconnectée, elle n'est plus une plante, mais quelque
chose prêt à un usage humain. Dans ce sens, c'est un nouvel
« objet », et par conséquent l'acte du moissonnage ou de
la récolte est un acte créateur.
À présent,
poursuivons avec d'autres applications de cette Malo`khoh.
- Prolongations rabbiniques de Qôsér
Souvent, nos Sages
de mémoire bénie ont étendu la Halokhoh en mettant en place des
mesures appelées גְּזֵירוֹת
« Gazérôth »
(nous en avions fait mention dans la première leçon). Dans le cas
de Qôsér, il existe un nombre de Gazérôth importantes à
connaître.
- Faire usage d'un arbre
Les Sages ont
décidé qu'on ne devrait pas faire usage d'un arbre à Shabboth.
Étant donné que cueillir un fruit, casser une branche, et d'autres
activités similaires sont considérées être du Qôsér, les
Sages ont déterminé qu'interdire l'usage des arbres aiderait à
éviter cette Malo`khoh.
Que signifie ici
« faire usage » d'un arbre ? Tout ce qui implique de
faire bouger l'arbre, comme par exemple :
- se pencher sur un arbre
- grimper à un arbre
- secouer une branche.
La Gazéroh contre
le fait d'utiliser des arbres s'étend également aux choses qui sont
directement connectées à un arbre. Par exemple, si notre ami
`aharôn avait placé sa veste sur une branche d'arbre, il ne
pourrait la récupérer qu'une fois le Shabboth terminé. Mais il est
permis de faire usage de quelque chose qui n'est qu'indirectement
attaché à un arbre. Par exemple, il est permis de se coucher dans
un hamac, dès lors qu'il n'est pas directement attaché à l'arbre,
mais est, par exemple, attaché à des crochets, qui eux sont
attachés à l'arbre. (Il va de soi que le hamac et les crochets
doivent avoir été placés avant l'entrée du Shabboth, et l'arbre
doit être suffisamment solide que pour ne pas bouger à cause des
mouvements de balancement du hamac.)
Il est intéressant
de constater que les Sages n'ont pas fait de distinction entre des
arbres vivants et des arbres morts. Néanmoins, ils ont inclus une
exception pour les souches d'arbres faisant moins de 30 centimètres
de haut. Vous pourrez vous asseoir dessus ou vous tenir debout dessus
à Shabboth, étant donné que personne ne considérerait cela comme
entrant dans la même catégorie qu'un vrai arbre.
- Sentir des fruits attachés à un arbre
Il pourrait
sembler logique que vous ne devriez pas respirer un fruit attaché à
un arbre, étant donné que vous pourriez oublier que c'est Shabboth
et arracher le fruit à cause de son odeur et son aspect appétissant,
ce qui constituerait alors le cas classique de Qôsér. Nos
Sages le pensaient également, et cet acte n'est par conséquent pas
autorisé.
Cependant, cette
Gazéroh ne concernait que les fruits des arbres. De ce fait, il vous
est permis de respirer des fleurs, même celles qui sont encore
attachées au sol.
- Faire usage des animaux
Imaginez ceci :
vous êtes sur votre cheval à Shabboth, et vous passez sous un
arbre. Certaines branches sont sur votre chemin, et vous les écartez
du bras, en cassant certains au passage. Ou, vous avez besoin d'une
branche pour donner de petits coups au cheval afin qu'il avance, et
vous en arrachez un.
Comme nous l'avons
appris, arracher une branche constituerait un acte de Qôsér.
Afin d'éviter ce scénario, les Sages décidèrent d'interdire de
monter quelque animal que ce soit à Shabboth.
À première vue,
cela pourrait sembler être une interdiction exagérée. Après tout,
ce ne sont pas tous les animaux qui peuvent être montés. Mais nous
devons regarder au-delà du simple problème technique de casser une
branche. Les animaux jouaient un rôle majeur dans la vie quotidienne
des temps passés, et à certains endroits du globe c'est encore le
cas aujourd'hui. En interdisant l'usage des animaux à Shabboth, les
Sages faisaient une autre distinction significative entre notre
comportement à Shabboth et celui que nous avons les autres jours de
la semaine. Ce n'est donc pas qu'à cause de la Malo`khoh de Qôsér
et l'éventualité d'en arriver à arracher une branche que les Sages
l'ont interdit.
En outre, la Tôroh
déclare explicitement que le Shabboth s'applique aussi à nos
animaux. Eux aussi ont le droit de se reposer ce jour-là. Par
conséquent, monter un animal à Shabboth équivaut à le faire
travailler, puisqu'on l'utilise dans le but précis de vouloir se
déplacer. De ce fait, ne pas monter un animal à Shabboth est
logique au vue du fait que Shabboth est aussi un jour de repos pour
les animaux possédés par des Israélites.
Ceux qui ont des
animaux domestiques devraient consulter une autorité compétente
pour savoir comment s'occuper d'eux à Shabboth.