vendredi 6 mai 2016

Les trente-neuf Malo`khôth : Shôhét – Abattre

ב״ה

Les trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement

Shôhét – Abattre



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  1. Introduction

La Malo`khoh de וֹחֵט « Shôhét » partage le même nom que l'abatteur rituel. Mais dans le contexte du Shabboth, ce terme se réfère à tout acte qui mène à la mort d'un être vivant.1

Cette Malo`khoh est la deuxième dans l' « Ordre des peaux », c'est—à-dire les Malo`khôth nécessaires à la confection des peaux (nous avions déjà étudié les Malo`khôth nécessaires à la confection du pain ainsi que celles nécessaires à la confection des tissus). Une fois que vous avez capturé un animal, vous avez besoin de le tuer si vous désirez en faire un repas ou tout autre usage.

Bien que la majorité d'entre nous ne vivons pas dans des communautés agricoles, la Malo`khoh de Shôhét continue à s'appliquer à notre époque. Parmi les activités qui y sont inclues, citons par exemple le fait de tuer des animaux que l'on pourrait retrouver dans nos maisons tels que les cafards, des fournis, des souris, etc., que ce soit physiquement ou par des insecticides ou des poisons2, ou encore le fait de tuer des moustiques ou d'autres insectes qui nous dérangent à l'extérieur.

Quelle est la Halokhoh si on ne tue pas soi-même l'animal mais qu'on le place dans une situation qui le fera mourir, comme par exemple pêcher un poisson ? C'est également interdit ! Un exemple classique : si vous trouver une fourmi dans votre évier, vous ne pouvez pas la jeter dans la cuve des toilettes et tirer la chasse. Bien que vous n'ayez pas l'intention de la tuer, étant donné qu'il est inévitable qu'elle meurt par le simple fait de tirer la chasse, cela en fait un acte prohibé.

  1. Les créatures dangereuses

Comme nous l'avions brièvement mentionné dans le cadre de la Malo`khoh précédente (« Sôdh – Piéger »), il existe des exceptions à la règle de base de Shôhét : lorsqu'on est confronté à une créature dangereuse (ou potentiellement dangereuse), il pourrait être permis de la tuer.

Nous pouvons classer ces créatures dans quatre catégories, suivant l'ordre décroissant du danger qu'elles représentent :

  1. Danger pour la vie

Un exemple classique : vous vous retrouvez près d'un scorpion, d'un serpent venimeux, d'une araignée venimeuse ou d'un animal enragé.


Dans de telles situations il sera permis de tuer l'animal. Il n'est pas nécessaire d'attendre qu'il tente de vous faire mal. Le seul fait qu'il ait le potentiel de vous nuire suffit pour que l'interdiction de Shôhét soit suspendue.

  1. Énorme douleur

Qu'en serait-il si vous vous retrouviez face à un animal qui n'est pas particulièrement dangereux pour la vie mais auquel vous êtes sensible et qui pourrait vous causer une grande douleur s'il vous piquait ou mordait ? Imaginons que vous soyez allergique aux piqûres d'abeille. Là, il sera d'abord préférable de tenter de piéger l'insecte. Si vous ne pouvez pas le piéger sans le tuer, vous pouvez alors le tuer.

Dans le cas d'une allergie aux piqûres d'abeille si grave que la vie peut être menacée, l'abeille pourra alors être tuée immédiatement, sans d'abord chercher à la piéger, car elle est alors considérée comme appartenant à la catégorie A plus haut.


  1. Juste douloureux

Qu'en serait-il si l'animal peut causer un mal qui ne menace pas la vie mais est sérieux et/ou douloureux ? Un exemple classique est la piqûre d'une abeille ou d'une guêpe (pour quelqu'un qui n'est pas allergique), ou encore la morsure d'un serpent non venimeux. La règle à suivre est celle-ci : si la créature ne vous poursuit pas, il ne nous est pas permis de la piéger. Si elle s'avance vers vous, vous pouvez la tuer.

  1. Ennuyant

La piqûre d'une mouche ou d'un moustique n'est pas considérée être suffisamment douloureuse que pour permettre de piéger de telles créatures (ce qui signifie qu'on ne peut pas les tuer, à moins d'avoir toutes les raisons de soupçonner qu'elles sont porteuses de graves maladies, comme le paludisme, le virus du Nil occidental, etc.).

Dans tous les cas susmentionnés, lorsqu'on parle de « tuer un animal », la Halokhoh préfère que ce soit fait d'une manière non évidente (à moins, évidemment, que la nature du danger soit telle que l'animal doive être tué aussi vite et directement que possible). Et qu'entend-t-on par une « manière non évidente » et pourquoi est-ce nécessaire ?

HaZa''l s'inquiétaient de la possibilité de tuer un animal d'une manière trop visible, comme par exemple en le piétinant ou l'assommant avec un objet lourd. Leur inquiétude était basée sur le fait que si ce comportement était vu par des gens qui ne connaissent pas les détails de la Halokhoh, ces derniers pourraient en conclure qu'il n'y a aucun problème en général à tuer des animaux à Shabboth. Par conséquent, les Sages de mémoire bénie nous ont ordonné d'être plus discrets. Par exemple, vous pourriez marcher là où se trouve l'insecte et le piétiner comme si de rien n'était, donnant ainsi l'impression à ceux qui vous observent que vous ne faisiez que marcher par-là. Le Talmoudh3 donne à cette approche le nom de לְפִי תוּמוֹ « Lafi Thoumô », qui signifie littéralement « tu as marché dessus innocemment ». il va de soi que cette approche n'est pas toujours possible et que cela dépendra des circonstances.

Pour résumer : Il ne nous est pas permis de tuer quoique ce soit à Shabboth, à moins qu'il y ait une possibilité que la créature nuise à quelqu'un. En fait, la Halokhoh exige de nous que nous respections la vie des animaux et d'autres créatures tout le temps, et pas qu'à Shabboth.4

  1. Faire saigner

La Malo`khoh de Shôhét inclut également d'autres activités.

Il ne nous est pas permis de faire saigner quelqu'un ou causer une contusion. Ces deux actes libèrent du sang (avec une contusion, le sang reste en-dessous de la peau), qui est considéré par la Tôroh comme étant la « vie » d'un être vivant. De ce fait, c'est une forme de Shôhét, bien que la personne reste en vie après qu'on l'ait blessée. Un autre exemple serait le fait de gratter une croûte, puisque cela peut occasionner un saignement.

Il va sans dire que lorsqu'il peut y avoir des problèmes pour la santé ou l'intégrité physique, les interdictions du Shabboth sont suspendues.

1Mishnéh Tôroh, Hilkôth Shabboth 11:1
2Ibid.
3Shabboth 121b

4Talmoudh, Bavo` Masia´ 32b
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