ב״ה
Pourquoi
écrivons-nous les Noms Divins lorsque nous rapportons des versets ?
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article peut-être téléchargé ici.
Certaines
personnes s'étonnent que lorsque nous rapportons des versets
bibliques dans nos articles, non seulement nous ne modifions pas les
Noms Divins qui apparaissent dans le texte Hébreu, mais nous les
traduisons en plus par « `adhônoy » ou « `alôhim »
au lieu de « HaShem » ou « Elokim ». La
question qui se pose donc est : pourquoi faisons-nous cela ?
Nous
pourrons obtenir la réponse en consultant le Shoulhon ´oroukh
Hammaqousér, qui est un commentaire sur le Qisour Shoulhon
´oroukh rapportant les pratiques des Témonim Baladhim, Sha`amim, et
Talmidhé HaRamba''m, et composé par le rabbin Yéménite Yishoq
Ras`ovi. Voici ce que nous pouvons lire au chapitre 6, qui
est intitulé הלכות
כוונת הברכות,
והזכרת
השם,
ועניית
אמן וברוך הוא וברוך שמו
« Lois
sur la concentration à avoir pour les bénédictions, sur la mention
du Nom, et sur le fait de répondre ''`omén'' et ''Boroukh Hou`
Ouvoroukh Shamô'' » :
5.
Celui qui étudie la
Gamoro`, les interprétations des décisionnaires, des
commentaires, ou toute chose semblable, et qu'il s'y trouve un
verset [entier] ou une partie [d'un verset], il n'y a là aucune
interdiction de lire les noms sur base de l'interdiction de
mentionner le nom des Cieux pour rien, et ce même s'il s'agit du
nom « `adhnouth ». Bien au contraire, certains disent
qu'il est même une Miswoh
de les mentionner tel qu'ils sont écrits. (Et lorsqu'il ne s'agit
pas d'un verset, il est également permis de les lire, à
l'exception du nom « `adhnouth » et du nom [qui
commence par]« YH », qu'il convient de prononcer
« `adhônoy » ou « Yoh ».) Dans la
formule d'une bénédiction c'est certainement interdit, et il
doit dire « Boroukh `attoh HaShem » à la place de
Hiyyowoh1.
Par contre, notre coutume consiste à lire « `alôhénou »
comme il est écrit, sans aucune modification. Et toutes ces
règles s'appliquent également à celui qui explique des sujets
de Tôroh aux gens.
|
ה]
הלומד
בגמרא ובמדרשים פוסקים ומפרשים וכיו"ב
והובא שם פסוק או מקצת ממנו,
אין
איסור כלל בקריאת השמות משום הזכרת
שם־שמים לבטלה,
ואפילו
בשם אַדְנוּת.
ואדרבה
יש אומרים שמצוה להזכירם ככתבם.
[וגם
כשאינו פסוק מותר לקרותם,
חוץ
מבשם אדנו"ת
ובשם יה,
שראוי
לומר באל"ף
דל"ת
נו"ן
יו"ד,
ביו"ד
ה"א].
אמנם
במטבע ברכה אסור,
ויאמר
ברוך אתה "השם"
במקום
הֲוִיָּ"ה,
אבל
אלהינו מנהגינו לקראו ככתיבתו בלי שום
שינוי.
והוא
הדין בכל זה להדורש ברבים בדברי תורה
|
Commentons
les points importants :
Celui
qui étudie la Gamoro`, les interprétations des décisionnaires, des
commentaires, ou toute chose semblable, et qu'il s'y trouve un verset
[entier] ou une partie [d'un verset] :
Dans lequel est mentionné le Nom Divin.
il
n'y a là aucune interdiction de lire les noms sur base de
l'interdiction de mentionner le nom des Cieux pour rien, et ce même
s'il s'agit du nom « `adhnouth » :
Alors que la plupart des « religieux » s'interdisent même
de prononcer « `adhônoy » lorsqu'ils tombent sur un
verset au cous de leur étude de la Tôroh, de la Gamoro`, de
commentaires, etc., mais remplacent systématiquement « `adhônoy »
par « HaShem ». Quant il s'agit de l'étude, on peut dire
« `adhônoy » et non « HaShem » lorsque le
Nom est mentionné dans un verset (entier ou partiel), puisqu'il est
évident que le Nom n'est pas prononcé en vain, mais pour l'étude,
qui est une activité sainte. C'est une fois de plus l'une des
Houmrôth
les plus inutiles du monde « religieux », comme s'il y
avait un problème à mentionner le nom de Dieu quand on étudie.
Bien
au contraire, certains disent qu'il est même une Miswoh
de les mentionner tel qu'ils sont écrits :
C'est-à-dire, sans les déformer (par exemple, en disant
« Eloqénou » au lieu de « `alôhénou »,
« Tsévakot »
au lieu de « Savo`ôth »,
ou encore « Amonay » au lieu de « `adhônoy »),
ni les remplacer par d'autres noms (par exemple, en disant « HaShem »
au lieu de « `adhônoy »).
Dans
la formule d'une bénédiction c'est certainement interdit :
C'est-à-dire qu'il sera interdit de prononcer « `adhônoy »
lorsqu'on voit ce nom apparaître dans la formule d'une bénédiction
que l'on était en train de lire durant son étude, car autrement
cela équivaudrait à prononcer une bénédiction pour rien.
Par
contre, notre coutume consiste à lire « `alôhénou »
comme il est écrit, sans aucune modification :
Contrairement à la pratique des `ashkanazim et des Hasidhim,
qui modifient également le nom « `alôhénou » en
« Elokénou » lorsqu'ils lisent la formule d'une
bénédiction apparaissant dans le livre qu'ils étudiaient.
Et
toutes ces règles s'appliquent également à celui qui explique des sujets de Tôroh aux gens :
En d'autres mots, celui qui donne un cours de Tôroh, de Halokhoh,
etc., aux gens, et qu'il doit citer ou lire des versets bibliques
dans lesquels se trouvent les noms de Dieu, il pourra (et selon un
avis, il devra) lire ou réciter les noms Divins tels qu'ils doivent
normalement être lus, sans les modifier ni les remplacer par
d'autres appellations. Par contre, si dans le cadre de son cours il
doit lire ou parler d'une bénédiction, il ne devra pas dire
« `adhônoy » mais « HaShem » pour ne pas
réciter une bénédiction en vain. Néanmoins, il pourra dire
« `alôhénou » et non « Elokénou ».
Nous
pouvons donc voir que ce n'est pas parce qu'il y a une interdiction
de prononcer le Nom Divin en vain ou pour rien que cela signifie que
l'on ne peut jamais le mentionner. Bien au contraire, il n'y a aucun
problème à le faire dans le cadre de l'étude ou lorsqu'on lit (ou
cite) un verset biblique. D'où notre pratique.
Mentionnons
également qu'historiquement parlant, les Safaradhim, les Témonim et
les Mizrahim
ont toujours été plus permissifs que les `ashkanazim et Hasidhim,
qui modifient systématiquement les Noms Divins quand ils en voient.
Cette « pudeur » envers les Noms Divins a vu le jour en
Europe de l'Est, et malheureusement, de plus en plus de Safaradhim se
font ashkénazifier et adoptent eux aussi, depuis récemment, bon
nombre d'us et coutumes ashkénazes au dépend de leur propre
héritage, qui est pourtant très riche.
Mais
cette permission d'employer les noms Divins sans les modifier ne
s'applique pas que dans les contextes de l'étude et de la prière,
mais également lorsqu'on chante des chants religieux. C'est ainsi
que le paragraphe suivant du Shoulhon ´oroukh Hammaqousér
déclare ceci :
6.
Dans des chants ou des
louanges, s'ils prononcent avec respect et crainte, et non avec
légèreté, il est permis de mentionner tous les noms tels qu'ils
sont, et aussi rentrer à la maison en chantant [est permis], et
telle est notre coutume.
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ו]
בשירות
ותושבחות,
אם
אומרים באימה וביראה ולא בקלות־ראש,
מותר
להזכיר כל השמות כמות שהן,
וגם
לחזור הבית כפי דרך השירים,
וכן
הוא מנהגינו
|
Comme
nous l'avions expliqué dans l'article intitulé « Prononcer
les Noms Divins »,
lorsqu'on chante mentionner les noms de Dieu tels qu'ils sont, sans
dire « HaShem » au lieu de « `adhônoy » ou
« Elokénou » au lieu de « `alôhénou » est
tout à fait permis, dès lors qu'on chante respectueusement et avec
crainte de Dieu, et non avec légèreté. Et même chanter en route
en mentionnant les noms de Dieu sans modification est permis, là
encore, tant que c'est fait avec respect et crainte de Dieu.
Vous
pouvez également voir l'article intitulé « La
pratique consistant à écrire ''B''H'' ou ''BS''D'' »
pour un sujet similaire.
1Le
Tétragramme