jeudi 30 juillet 2020

Quelles sont les caractéristiques du Moshiaḥ ? II

בס״ד

 

Quelles sont les caractéristiques du Moshiaḥ ?

 

Deuxième Partie

 


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·        Introduction

 

Nous sommes aujourd’hui Ṭish´oh Ba`ov, un jour de jeûne commémorant un certain nombre de tragédies historiques pour le peuple juif, notamment la destruction des deux Boṭṭé Hammiqdoshim de Jérusalem. Il est bien connu que le jour même du Ḥôrban (destruction) Béth Hammiqdosh, Moshiaḥ est né. Cette déclaration ne doit pas être prise au pied de la lettre puisque le Béth Hammiqdosh a été détruit pour la dernière fois il y a près de deux millénaires et que Moshiaḥ n'est toujours pas venu. Certains croient que cela signifie que Moshiaḥ - qui qu'il soit - naîtra le 9 `ov. Cela aussi est problématique puisque, par exemple, le faux messie Shabbothay Ṣavi ימש״ו est né le 9 `ov et ce fut un fait que ses partisans eurent l'habitude d’utiliser pour « prouver » qu'il était Moshiaḥ. D’autres enfin disent que cela signifie que Moshiaḥ doit se révéler pour la première fois un Ṭish´oh Ba`ov. Mais en réalité, l'explication de cet enseignement selon quoi le Moshiaḥ est né le 9 `ov est simplement que le jour même où le Béth Hammiqdosh a été détruit, Hashshém ית׳ a fait naître le potentiel pour la venue de celui qui reconstruirait un jour le Béth Hammiqdosh. La destruction du Béth Hammiqdosh n'était pas du tout destinée à être permanente, et quand il a été détruit, les graines de sa reconstruction éventuelle ont été plantées. En d’autres mots, tant que le Béth Hammiqdosh existait, le Moshiaḥ ne pouvait pas venir. Cela nous indique ainsi que toute personne qui, avant la destruction du Béth Hammiqdosh, s’est autoproclamée Moshiaḥ ou a été considérée comme tel par ses disciples, ne pouvait pas véritablement être le Moshiaḥ !

 

Alors, qui est Moshiaḥ ? J’avais en partie répondu à cette question dans la première partie, où je m’étais focalisé principalement sur sa mission. Mais que savons-nous d'autre de lui à partir de nos sources anciennes authentiques ? Ce sont des questions extrêmement importantes parce que beaucoup des faux mouvements messianiques de l'histoire (de Jésus ימש״ו à Bar Kôkhavo`, en passant par Shabbothay Ṣavi, et jusqu'à nos jours) sont nés de l'ignorance de qui Moshiaḥ est censé être. Si plus de gens avaient été conscients des qualifications requises pour être Moshiaḥ, peut-être moins auraient été dupés par de tels mouvements. Un regard à travers nos sources anciennes révèle une grande quantité d’informations concernant l’identité de Moshiaḥ, son but et ce que nous devons attendre de l’œuvre de sa vie. Nous allons les parcourir ensemble.

 

·        Les tâches du Moshiaḥ

 

Si le prétendant messianique n'accomplit pas les tâches énumérées en détails dans la première partie - peu importe à quel point il est droit, charismatique, sage ou grand - il n'est pas le messie. Bien qu'il puisse y avoir une brève période de « dissimulation » du messie, il n'y a pas de précédent pour une « seconde venue » dans un avenir indéfini. Le messie doit venir une fois et réussir sa mission la première fois. Cela élimine immédiatement de la liste des candidats des gens comme Jésus, Shabbothay Ṣavi ou le dernier Rabbi de Loubavitch.

 

Outre les tâches clés énumérés dans la première partie, beaucoup croient que Moshiaḥ apportera la paix dans le monde entier. Cependant, il n’en est pas véritablement ainsi ; en réalité, Moshiaḥ n’est tenu d’apporter la paix qu’à Israël par rapport au monde, ce qui signifie que l’assujettissement d’Israël prendra fin. En d’autres, la paix mondiale qui se produira ne sera que la conséquence de la paix qui sera apportée à Israël. Le Rambo’’m ז״ל en discute également.[1] (au chapitre 12 des Hilkôth Malokhim Oumilḥomôth, dans son Mishnéh Ṭôroh).

 

Le Midhrosh déclare que Moshiaḥ doit restaurer le Sanhédhrin.[2] Dans la même source, nous lisons également que Moshiaḥ enseignera au monde une « Ṭôroh nouvelle ». Qu’est-ce que cela signifie ? Beaucoup, notamment dans les milieux missionnaires messianiques, croient que cela signifie que le Moshiaḥ nous enseignera des choses profondes que personne ne connaissait avant lui. Mais il n’en est pas ainsi ! Un autre Midhrosh[3] explique de manière intéressante que cela signifie que Moshiaḥ ajoutera 30 Miṣwôth à la Ṭôroh que nous avons déjà. Le même passage dit qu'il sera plus préoccupé par le fait d’enseigner la Ṭôroh aux Gôyim qu'aux Juifs (tout simplement parce que les Juifs connaissent déjà la Ṭôroh ; preuve qu’excepté ces 30 Miṣwôth nouvelles, la Ṭôroh qu’il enseignera sera exactement identique à celle que nous avons déjà). Un autre Midhrosh ajoute que Moshiaḥ aura la capacité de débattre de manière convaincante avec n'importe qui afin de les éveiller à la vérité.[4]

 

Moshiaḥ sera un grand musicien et enseignera au monde un chant « quadruple ». Ceci est basé sur le Ṭalmoudh qui enseigne que Moshiaḥ doit être un musicien ou un chanteur, comme Dowidh Hammalakh ע״ה avant lui.[5] En fait, le trait d'être un musicien est si important que le Ṭalmoudh déclare que le roi Ḥizqiyohou avait le potentiel pour être le Moshiaḥ, mais n'a finalement pas été choisi parce qu'il n'était pas assez musical ! Tout prétendant à la messianité devra être un fin connaisseur de la musique, en jouer et savoir chanter.

 

·        Le serviteur souffrant

 

De nombreuses sources anciennes parlent d’un Moshiaḥ souffrant terriblement en faveur d'Israël, prenant leurs péchés sur lui-même et les purifiant ainsi comme un Qôrbon. Bien que cela puisse ressembler à une croyance chrétienne, il s'agit en fait d'une croyance juive fondamentale (que les chrétiens, qui étaient initialement des Juifs en Israël, ont naturellement adoptée et corrompue). En outre, la nature de ses souffrances n’a rien à voir avec l’enseignement. Elles sont expliquées en détail tout au long du Midhrosh, dans des textes tels que le Pasiqṭo` Rabbothi et le Yalqout Shim´ôni, le Ma`amar Hagga`oulloh du Ramḥa’’l ז״ל, et même dans le Ṭalmoudh, qui déclare ceci :[6]

 

וְסָפְדָה הָאָרֶץ, מִשְׁפָּחוֹת מִשְׁפָּחוֹת לְבָד:  מִשְׁפַּחַת בֵּית-דָּוִיד לְבָד, וּנְשֵׁיהֶם לְבָד « Et le pays sera en deuil, chaque famille à part ; la famille de la maison de Dowidh à part, et leurs femmes à part, etc. ».[7] Quelle est la cause du deuil ? Ribbi Dôso` et nos Maîtres diffèrent sur ce point. L'un expliquait que la cause était la mort de Moshiaḥ ban Yôséph, et les autres expliquaient que la cause était la mise à mort du Yéṣar Hora´ (mauvais penchant). C’est bien d’après celui qui explique que la cause est la mort de Moshiaḥ ban Yôséph, puisque cela est en accord avec le verset :[8] וְהִבִּיטוּ אֵלַי, אֵת אֲשֶׁר-דָּקָרוּ; וְסָפְדוּ עָלָיו, כְּמִסְפֵּד עַל-הַיָּחִיד « Et ils Me regarderont parce qu'ils l’auront percé, et ils feront sur lui un éloge funèbre comme celui qui fait l’éloge funèbre pour [son] unique [enfant] ». Mais selon celui qui explique que la cause est la mort du mauvais penchant, est-ce une occasion de deuil ? N'est-ce pas plutôt une occasion de se réjouir ? Pourquoi pleureraient-ils alors ?

 

Ribbi Yahoudhoh a expliqué : « Dans les temps à venir, le Saint, béni soit-Il, apportera le mauvais penchant et le tuera en présence des Ṣaddiqim et des Rasho´im. Pour les Ṣaddiqim, il aura l'apparence d'une colline imposante, et pour les Rasho´im, il aura l'apparence d'un poil de cheveux. Les premiers et les seconds pleureront ; les Ṣaddiqim pleureront en disant : ’’Comment avons-nous pu surmonter une colline aussi imposante ?!’’ Les Rasho´im pleureront aussi en disant : ‘’Comment se fait-il que nous n’ayons pas pu dominer ce poil de cheveux ?!’’ »

 

Nos Maîtres ont enseigné : Le Saint, béni soit-Il, dira au Moshiaḥ ban Dowidh (Puisse-t-il se révéler rapidement, de nos jours !) : « Demande-Moi n'importe quoi, et Je te le donnerai », comme il est dit :[9] אֲסַפְּרָה, אֶל-חֹק... אֲנִי, הַיּוֹם יְלִדְתִּיךָ. שְׁאַל מִמֶּנִּי--וְאֶתְּנָה גוֹיִם, נַחֲלָתֶךָ « Je vais parler du décret… aujourd'hui Je t’ai engendré, demande-Moi et Je donnerai les nations pour ton héritage ». Mais quand il [Moshiaḥ ban Dowidh] verra que Moshiaḥ ban Yôséph sera tué, il Lui répondra : « Maître de l'univers, je ne Te demande que le don de la vie ». Hashshém lui répondra : « Quant à la vie, ton père Dowidh a déjà prophétisé ceci à ton sujet, comme il est dit :[10] חַיִּים, שָׁאַל מִמְּךָ--נָתַתָּה לּוֹ’Il T’a demandé la vie, Tu la lui as donnée’’ ».

 

Nous pouvons déjà voir de ce passage susmentionné que contrairement à la fable des chrétiens, Moshiaḥ ban Yôséph et Moshiaḥ ban Dowidh sont bien  deux personnages différents ! (Nous y reviendrons plus bas.) Les informations qui sont rapportées dans ce passages sont vitaux. Le Ṭalmoudh relie la mort de Moshiaḥ ban Yôséph à la mort du Mal lui-même. Le peuple pleurera à la fois pour la mort de Moshiaḥ ban Yôséph (également évoquée dans la Maghillath `ékhoh,[11] qui est lue à la veille de Ṭish´oh Ba`ov par beaucoup), ainsi que pour la mort du Yéṣar Hora´ qu'ils étaient jusqu'ici incapable de conquérir. Ensuite, Moshiaḥ ban Dowidh priera Hashshém pour que Moshiaḥ ban Yôséph revienne à la vie, et Hashshém accordera la demande !

 

C'est une ancienne source juive pour appuyer le concept de la mort de Moshiaḥ qui détruira le mal, et sa résurrection ultérieure (suivie de la résurrection finale de tous les morts Ṣaddiqim). Cet enseignement a été corrompu par les anciens architectes du christianisme, qui ne l’ont cité qu’en partie, alors qu’une fois lu dans son intégralité il est évident pour toute personne intelligente qu’il ne peut pas s’appliquer à Jésus. La mort de Jésus, bien sûr, n'a pas mis fin au mal (à bien des égards, elle a apporté plus de mort et de destruction que des événements inspirants), ni n'a été suivie par la résurrection prophétisée de tous les Ṣaddiqim morts. En outre, il ne s’est pas fait ressusciter par le Moshiaḥ ban Dowidh. Le Béth Hammiqdosh n'a pas été restauré (il a été, au contraire, détruit après lui !) Et l'exil n'a pas pris fin, mais s'est seulement intensifié. Et tous ces événements sont censés se produire en peu de temps, pas deux mille ans après sa prétendue « première venue ». Notons enfin que la mort de Moshiaḥ ban Yôséph aura lieu sur un champ de bataille, au cours d’une guerre. Et Jésus n’a jamais été un combattant (au contraire, il enseignait la soumission aux romains) et n’est pas mort en se battant.

 

·        Combien y aura-t-il de Mashiḥim ?

 

Les passages ci-dessus font la distinction entre un « Moshiaḥ ban Yôséph » et un « Moshiaḥ ban Dowidh ». Alors que Moshiaḥ est généralement décrit par les chrétiens comme une figure singulière, la tradition juive parle de deux messies, et parfois même plus. Ceci est basé sur quelques versets du ṬoNo’’Kh :[12] וְעָלוּ מוֹשִׁעִים בְּהַר צִיּוֹן, לִשְׁפֹּט אֶת-הַר עֵשָׂו; וְהָיְתָה לַיהוָה, הַמְּלוּכָה « Et des sauveurs monteront sur la montagne de Ṣiyôn pour juger la montagne de ´ésow ; et le royaume sera à `adhônoy ». Nous voyons ici ´ôvadhyoh Hannovi` ע״ה parler des sauveurs au pluriel. Mikhoh Hannovi` ע״ה, quant à lui, a déclaré :[13] וַהֲקֵמֹנוּ עָלָיו שִׁבְעָה רֹעִים, וּשְׁמֹנָה נְסִיכֵי אָדָם « … Alors nous ferons se lever contre lui sept bergers et huit princes d’homme ». Le Midhrosh commente :[14]

 

Il y a une grande Maḥlôqath (divergence) sur le nombre de Mashiḥim. Certains disent qu'il y en aura sept, comme il est dit « alors nous ferons se lever contre lui sept bergers… » Et certains disent qu'il y en aura huit, comme il est dit « et huit princes d’homme ». Et ce n'est ni l'un ni l'autre, mais en fait quatre, comme il est dit :[15] וַיַּרְאֵנִי יְהוָה, אַרְבָּעָה חָרָשִׁים « Et `adhônoy m'a montré quatre artisans…»

 

Et Dowidh est venu expliquer qui sont ces quatre artisans [dans les ahillim 60: 9 et 108: 9, où Hashshém déclare : לִי גִלְעָד, וְלִי מְנַשֶּׁה, וְאֶפְרַיִם, מָעוֹז רֹאשִׁי;    יְהוּדָה, מְחֹקְקִי « Gil´odh est à Moi, Manashshah est à Moi ; `aphrayim est aussi la défense de Ma tête ; Yahoudhoh est Mon sceptre »] : « Gil´odh est à Moi » se réfère à `éliyohou, qui est du pays de Gil´odh ; « Manashshah est à Moi » se réfère au Moshiaḥ qui vient de la tribu de Manashshah ; « `aphrayim est la défense de Ma tête » se réfère au Moshiaḥ guerrier qui vient de la tribu de `aphrayim ; « Yahoudhoh est Mon sceptre » se réfère au Grand Rédempteur, qui est un descendant de Dowidh.

 

Le Midhrosh conclut qu'il y aura quatre figures messianiques. Le Ṭalmoudh est d'accord et dit que quatre personnages viendront à la fin des temps :[16] « Moshiaḥ ban Dowidh, Moshiaḥ ban Yôséph, `éliyohou et le Kôhén Ṣaddiq ». Ceux-ci sont clairement parallèles aux quatre du Midhrosh ci-dessus (« Moshiaḥ ban Yôséph » étant « `aphrayim », qui était le fils de Yôséph), excepté le fait que les Ḥakhomim du Ṭalmoudh ont un « Kôhén Ṣaddiq » à la place du Moshiaḥ descendant de Manashshah. Ils font probablement référence à la même personne sous une autre appellation.

 

Ainsi, toute personne qui prétend être le Moshiaḥ mais n’est pas accompagnée des trois autres Mashiḥim ne peut pas être un candidat acceptable à la messianité !

 

·        Le lieu de naissance du Moshiaḥ

 

En raison de la propagande missionnaire, les gens supposent généralement que Moshiaḥ devrait naître à Béth Laḥam (« Bethléem »), sur la base de la prophétie de Mikhoh 5: 1. Pourtant, le Prophète ne déclare pas spécifiquement que Moshiaḥ doit y naître physiquement. Au contraire, cela signifie simplement que Moshiaḥ sera un descendant direct de Dowidh Hammalakh, né à Béth Laḥam `aphrothoh.

 

D’ailleurs, les missionnaires messianiques / nazaréens (qui croient en Jésus) ne vous diront jamais qu’en réalité le Midhrosh lui-même déclare que Moshiaḥ ne sera pas d'Israël. Par exemple, le Midhrosh Shamôth Rabboh 1:26 déclare : « La fille de Pharaon a élevé [Môshah] qui devait apporter le châtiment à son père. De même, le Roi-Messie, qui apportera le châtiment sur `adhôm, habite avec eux dans leur pays ». Le Midhrosh sous-entend que Moshiaḥ est originaire d'Edom ! Ceci est soutenu par le célèbre passage talmudique où Ribbi Yahôshoua´ ban Léwi ז״ל rencontre Moshiaḥ assis aux portes de la ville de Rome. L’identité possible d ’ « Edom » de nos jours fait l’objet de divergences. Certains pensent que cela se réfère à New York / Etats-Unis, tandis que d'autres insistent sur le fait que cela se réfère à Moscou / Russie, qui a un lien particulièrement fort avec la couleur rouge (c'est-à-dire Edom).

 

Quel que soit le pays dans lequel il est né, les sources mystiques s'accordent elles aussi à dire, comme le Midhrosh et le Ṭalmoudh, que Moshiaḥ ne naîtra pas dans un environnement saint, bien au contraire. S'il était né dans une maison Koshér, les « forces perverses » de la Création (la Sitro` `aḥro`) le poursuivraient constamment et l'empêcheraient d'atteindre l'âge adulte et de remplir sa mission. Ainsi, il doit naître dans un environnement « caché » où ces forces ne se donneraient même pas la peine de regarder, et devenir plus tard un Ba´al Ṭashouvoh lorsqu’il sera prêt à les affronter. (Pour une discussion plus approfondie sur ce sujet, voir Ma`amar HaItim de Ribbénou Manaḥém ´azaryoh de Fano, Simon 19.)

 

Cela disqualifie également Jésus qui, d’après les évangiles de Matthieu et Luc, serait né de parents qui étaient tous les deux des « Ṣaddiqim », et en plus en Israël !

 

·        Quel âge aura Moshiaḥ ?

 

Quel âge aura le Moshiaḥ lorsqu’il se révèlera ? Sera-ce un vieil homme ou un jeune guerrier ? Pour répondre à cette question, nous devons d'abord nous rappeler que les prototypes du Moshiaḥ sont Môshah Rabbénou ע״ה (le premier et le dernier rédempteur), Dowidh Hammalakh et Yôséph Haṣṣaddiq ע״ה. Une grande partie de ce que nous tirons de la vie de Moshiaḥ provient de ces trois personnages. En ce qui concerne l’âge de Moshiaḥ, nous devons de la même manière regarder la vie des trois prototypes pour trouver des indices.

 

Môshah Rabbénou avait 80 ans au moment de l'Exode et a continué à diriger le peuple pendant quarante ans. Dowidh Hammalakh avait 30 ans lorsqu'il devint roi et régna pendant quarante ans. Le Ṭalmoudh[17] déclare que Moshiaḥ régnera également pendant quarante ans. Yôséph, lui aussi, avait 30 ans lorsqu'il devint le dirigeant de facto de l'Égypte. De ceux-ci, nous pourrions déduire que Moshiaḥ peut se révéler à 80 ans, comme Môshah, ou à 30 ans, comme Dowidh et Yôséph.

 

Une autre possibilité est que Moshiaḥ se révélera à 20 ans. C'est parce que le Midhrosh déclare que `odhom Hori`shôn ע״ה a été créé à l'âge de 20 ans. Or, le Moshiaḥ partagera une partie de l’âme de `odhom et rectifiera son péché. Vingt est aussi l'âge, selon la Ṭôroh, où une personne devient un adulte à part entière et où, selon la Qabboloh, quelqu’un atteint finalement tous les niveaux de son âme. Selon une opinion, Môshah Rabbénou avait 20 ans lorsqu'il a fui l'Égypte pour la première fois et a commencé ses préparatifs pour devenir le Rédempteur. Il se pourrait fortement que Moshiaḥ lui-même prenne conscience de sa mission à l'âge de 20 ans, mais qu'il ne se révèle au monde qu'à un âge plus avancé.

 

·        Quand devrions-nous nous attendre à sa venue ?

 

Le Ṭalmoudh[18] déclare que pour que le Moshiaḥ vienne, les choses doivent être soit vraiment bonnes, soit vraiment mauvaises (là où il n'y a plus aucun espoir). Le Ṭalmoudh explique que c'est le sens des deux phrases apparemment contradictoires concernant l'arrivée du Moshiaḥ que l’on retrouve dans les Écritures : Dans Doniyé`l 7:13, nous lisons qu’il viendra avec les nuages ​​du ciel, alors que dans Zakharyoh 9: 9 nous lisons que Moshiaḥ vient humblement et monté sur un âne. Comment viendra-t-il alors ? Le Ṭalmoudh dit que cela dépend de nous : si la génération est méritoire, Moshiaḥ viendra sur les nuages; si la génération est mauvaise, alors il montera un âne.

 

La même page du Ṭalmoudh continue en déclarant que le roi perse Shappour (qui aimait souvent débattre avec les Ḥakhomim) se moquait de l'idée d'un messie humble sur un âne. Il a suggéré d'envoyer à Moshiaḥ son meilleur cheval. Les Ḥakhomim ont répondu que l’âne de Moshiaḥ n’était pas un âne ordinaire, mais une monture de « cent [ou mille] couleurs ».

 

La mention d'un cheval persan dans le passage talmudique ci-dessus n'est pas une coïncidence, car à travers les textes juifs, il y a une discussion sur la façon dont la Perse sera profondément impliquée dans les événements de la fin des temps. En fait, le grand Ribbi Shim´ôn ban Yôḥo`y ז״ל a enseigné :[19] « Quand vous voyez un cheval persan ligoté en terre d'Israël, attendez-vous aux pas du Moshiaḥ ». En d'autres termes, lorsque la Perse (l’Iran) sera « ligotée » militairement en Israël, on peut s'attendre à ce que la fin des temps soit proche.

 

Enfin, comme mentionné précédemment, certains soutiennent que Moshiaḥ se révélera d'abord un jour de Ṭish´oh Ba`ov, tandis que d'autres disent que ce sera au mois de Nison (puisque c'est à ce moment que Môshah Rabbénou, le premier et le dernier rédempteur, est apparu). Le Ṭalmoudh[20] rapporte une opinion selon laquelle Moshiaḥ viendra au mois de Ṭishri, tandis que d'autres sources suggèrent le mois de Maraḥshawon. Bien sûr, cela pourrait être à tout moment, comme nous le lisons dans le 12ème des 13 principes de foi du Rambo’’m, qui stipule qu’il est un devoir d’attendre l’arrivée du messie chaque jour. Prions pour que ce soit très bientôt !



[1] Mishnéh Ṭôroh, Hilkôth Malokhim Oumilḥomôth Chapitre 12

[2] Yalqout Shim´ôni, Yasha´yohou 429

[3] Baré`shith Rabboh 98 :9

[4] Yalqout Shim´ôni, Bamidhbor 776

[5] Sanhédhrin 94a

[6] Soukkoh 52a

[7] Zakharyoh 12 :12-14

[8] Ibid., 10

[9] ahillim 2 :7-8

[10] Ibid., 21 :5

[11] `ékhoh 4 :20

[12] ´ôvadhyoh 1 :21

[13] Mikhoh 5 :4

[14] Baré`shith Rabboh 14 :1

[15] Zakharyoh 2 :3

[16] Soukkoh 52b

[17] Sanhédhrin 99a

[18] Ibid., 98a

[19] Midhrosh `ékhoh Rabboh 1 :44

[20] Rô`sh Hashshonoh 11a


mardi 28 juillet 2020

L’âme après la mort

בס״ד

 

L’âme après la mort

 

 

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·        Introduction

 

C'est ce qu'on appelle « le dernier voyage », et ce qui s'y passe est une question que beaucoup se posent. Les philosophes, les scientifiques et les grands hommes ont exploré cette question depuis la nuit des temps. Qu'arrive-t-il à l'âme après la mort ? Nous ne ferons aucune spéculation mais n’allons rapporter ici que les choses que nous savons avec certitude de par nos sources traditionnelles. Cela ne répondra donc pas à toutes les questions que vous pourriez vous poser sur ce sujet, mais fournira déjà suffisamment d’indications et de bases.

 

Les sources de la Ṭôroh nous apprennent que l'âme est immortelle. C'est un fondement du judaïsme. Cela peut être vu à partir de l'accent mis sur le respect du Shabboth. Bien que nous respections le Shabboth principalement parce que la Ṭôroh nous ordonne de le faire, c'est aussi le fleuron de la croyance juive. Nous arrêtons toutes les formes d'actes créatifs parce que Hashshém ית׳ a cessé et renoncé aux actes créatifs et S'est délecté le septième jour. Avec notre repos aussi, nous déclarons au monde que nous croyons au Créateur, qu'Il est l'essence de tout ce qui est bon et qu'Il récompense le bien et punit le mal. Afin de recevoir cette récompense et cette punition, l'âme doit être immortelle.

 

La Nashomoh, ou âme, s'attache au Gouph, le corps, alors qu'elle est encore dans l'utérus. Le Ṭalmoudh[1] déduit cela du Posouq suivant :[2] בְּהִלּוֹ נֵרוֹ, עֲלֵי רֹאשִׁי;    לְאוֹרוֹ, אֵלֶךְ חֹשֶׁךְ « Quand Il a allumé Sa lampe au-dessus de ma tête ; par Sa lumière je traverserais l’obscurité ». Le Ṭalmoudh explique en outre que l'âme apprend toute la Ṭôroh pendant les neuf mois dans l'utérus et que ces jours sont remplis d'une bonté remarquable. (Pour une explication de cet enseignement midhrashique, voir l’article intitulé « Un ange dans le ventre ? ».)

 

L’âme est comparée à une lampe, comme cela est décrit dans le Posouq :[3] נֵר יְהוָה, נִשְׁמַת אָדָם « La lampe de `adhônoy est l’âme de l’humain » et :[4] כִּי-אַתָּה, תָּאִיר נֵרִי;    יְהוָה אֱלֹהַי, יַגִּיהַּ חָשְׁכִּי « Car tu fais luire ma lampe ; ô `adhônoy, mon `alôhim, illumine mon obscurité ! »

 

·        Le départ de l’âme

 

Il est expliqué que peu avant la mort de la personne, la Nashomoh commence à s’éteindre. Cependant, elle reste avec le corps jusqu'au moment de la mort, que l’on appelle יְצִיאַת הַנְּשָׁמָה « Yaṣi`ath Hannashomoh » (sortie / départ de l’âme). Quand l'âme s'en va, cela est comparé à l'extinction d'une lampe.[5]

 

La connexion qui lie l'âme au corps est assez forte. Le Ṭalmoudh[6] nous dit que pour rompre cette connexion, le Mal`akh Hammowath (l'Ange de la Mort) effraie à mort la personne, provoquant le détachement de l'âme du corps. Si la personne avait développé un lien étroit avec Hashshém au cours de sa vie, alors אֵין מַחְרִיד « `én Maḥridh » ; il n'y a rien du tout d’effrayant de la part du Mal`akh Hammowath. Au contraire, dans ce cas le départ de l'âme se produit à cause de son désir de s'attacher à la Shakhinoh, qui arrive également.

 

Parfois, la séparation du corps et de l’âme est douloureuse et parfois non, selon le niveau spirituel du défunt.[7]

 

Le moment où l'âme s'en va n'est pas insignifiant. Dans les Pirqé Dharibbi `ali´azar[8] il est dit que le son de la séparation est l’un des six sons qui résonne autour de l’univers mais n’est pas entendu.

 

·        Les cinq facettes de la Nashomoh

 

Le Midhrosh[9] se réfère à la Nashomoh générale par cinq noms ou forces : Naphash, âme ; Rouaḥ, esprit ; Nashomoh, souffle ; Ḥayyoh, force vitale ; et Yaḥidhoh, singularité unique. Les Maqoubbolim expliquent que les cinq noms de l’âme décrivent cinq dimensions de l’âme. Naphash est la force qui est le moteur de la vie physique. Rouaḥ est le soi émotionnel, imprégnant l'individu de personnalité. Nashomoh est le soi intellectuel. La Ḥayyoh est la force vitale qui imprègne la personne de volonté, d'engagement et de foi. La Yaḥidhoh se rapporte à l'essence de l'âme - son unité avec sa source, l'essence singulière de Hashshém.

 

·        Période de confusion

 

Immédiatement après la mort, la Nashomoh peut se trouver dans un état de confusion totale. C’est donc considéré comme un acte d’immense Ḥasadh (bonté) de rester avec une personne mourante, afin qu'elle ne meure pas seule et confuse.

 

Pendant ce temps, l'âme oublie souvent, par confusion et effroi, qui elle était. Le Shela’’h Haqqodhôsh ז״ל recommande donc de se familiariser avec un Posouq de la Ṭôroh qui fait allusion à son propre nom afin que l'âme puisse se calmer pendant cette période. Le Posouq fait allusion à son propre nom si la première et la dernière lettre du Posouq correspondent aux première et dernière lettres de son propre nom. Ces Pasouqim se retrouvent généralement dans les Siddourim soit après la ´amidhoh de Shaḥrith ou tout à la fin des Siddourim.

 

L'âme qui est maintenant détachée du corps est douloureusement consciente de toutes les choses qui entourent physiquement son corps. Cela est particulièrement vrai avant que le corps ne soit inhumé. L'âme peut également entendre des mots qui sont prononcés par d'autres personnes autour du corps. Le Ṭalmoudh[10] nous dit que l'âme elle-même pleure son corps pendant sept jours complets. Cela se voit dans le Posouq suivant :[11] וְנַפְשׁוֹ, עָלָיו תֶּאֱבָל « et son âme s’endeuille à son sujet ».

 

C'est pour cette raison que ceux qui exécutent le Tohôroh (lavage mortuaire) et ceux qui surveillent le corps avant qu'il ne soit inhumé devraient s'abstenir de toute conversation frivole afin que la Nashomoh ne soit pas davantage déconcertée par ce qui se passe.

 

·        Les douze premiers mois après la mort

 

Pendant les douze premiers mois après la mort, des parties de l'âme planent au-dessus du corps. Pour la plupart des Nashomôth, jusqu'à ce que le corps atteigne un certain niveau de décomposition, l'âme erre près du corps et n'a pas de lieu de repos permanent. C'est l'une des raisons de sa douleur et de son inconfort. L'âme plane ainsi au-dessus du corps. Pendant ce temps, l'âme est consciente et est peinée par les changements physiques qui se produisent dans son corps.

 

Le Ṭalmoudh[12] déclare donc :

 

Les vers sont aussi douloureux pour les morts que les aiguilles le sont pour la chair des vivants, comme il est dit :[13] « Toutefois, sa chair souffre le concernant ».

קשה רימה למת כמחט בבשר החי שנאמר אך בשרו עליו יכאב.

 

C’est ce que les Maqoubbolim appellent חִבּוּט הַקֶּבֶר « Ḥibbout Haqqavar – punition de la tombe ».

 

Pour certaines personnes, ce qui arrive au corps dans la tombe peut être encore plus douloureux que le Géhinnom lui-même !

 

·        Jugement

 

Au cours de cette première année après la mort, l'âme est d'abord jugée par le Béth Din céleste. En plus de ce jugement initial, les âmes des impies sont en outre réprouvées pendant 12 mois après la mort. D'autres sont réprimandés pour un temps moindre, selon la gravité de ce qu'ils ont fait et s'ils ont fait Ṭashouvoh pour cela.

 

Si la « ashouvoh Mé`ahavoh » (repentance par amour pour Hashshém) avait été accomplie, alors les péchés qui ont été commis au cours d’une vie sont non seulement effacés, mais comptent comme des Miṣwôth. C'est un « cadeau » remarquable qui dépasse notre compréhension. Cela sert également à réduire le temps que la Nashomoh passe à se nettoyer.

 

Le jugement principal après la mort est au Géhinnom, où l'âme est purifiée dans un feu spirituel et nettoyée afin qu'elle puisse recevoir une récompense éternelle. Le feu spirituel du Géhinnom s'éteint à chaque Shabboth, car aucune punition n’est appliquée ce jour, ni aucune souffrance.

 

Les âmes des justes sont assez élevées. Ils sont, dans un sens, encore plus grands que les Mal`okhim d'en haut. Comment ? Ils sont capables de progresser de plus en plus haut dans leur destination céleste finale. Hashshém a dit à Zakharyoh Hannovi ע״ה :[14]

 

Ainsi a dit `adhônoy Ṣavo`ôth : Si tu marcheras dans Mes voies, et si Tu garderas Mon observance, et aussi que tu jugeras Ma Maison, et aussi que tu garderas Mes parvis, Je te donnerai un accès au milieu de ceux-ci qui se tiennent ici.

כֹּה-אָמַר יְהוָה צְבָאוֹת, אִם-בִּדְרָכַי תֵּלֵךְ וְאִם אֶת-מִשְׁמַרְתִּי תִשְׁמֹר, וְגַם-אַתָּה תָּדִין אֶת-בֵּיתִי, וְגַם תִּשְׁמֹר אֶת-חֲצֵרָי--וְנָתַתִּי לְךָ מַהְלְכִים, בֵּין הָעֹמְדִים הָאֵלֶּה.

 

Hashshém a montré à Zakharyoh une vision de Mal`okhim stationnaires, lui disant qu'il serait capable de se déplacer parmi eux. Les Mal`okhim, n’ayant pas de Baḥiroh (libre-arbitre) restent à un niveau de Gan ´édhan. Mais quelqu’un véritablement juste pourra bouger et monter, aussi bien avant et après le départ de la Nashomoh. Il aura l’accès libre de se mouvoir dans les mondes spirituels, où la notion de « limite physique, spatiale et temporelle » n’existe pas.

 

·        Allumer une bougie

 

Shalômôh Hammalakh ע״ה  compare la Nashomoh à une lampe, comme nous l’avions rapporté plus haut : נֵר יְהוָה, נִשְׁמַת אָדָם « La lampe de `adhônoy est l’âme de l’humain ». Et son père, Dowidh Hammalakh ע״ה a également déclaré, là encore comme rapporté plus haut : כִּי-אַתָּה, תָּאִיר נֵרִי;    יְהוָה אֱלֹהַי, יַגִּיהַּ חָשְׁכִּי « Car tu fais luire ma lampe ; ô `adhônoy, mon `alôhim, illumine mon obscurité ! ». C’est de ces associations de l’âme avec une lampe que vient la tradition d’allumer une lampe en l’honneur du défunt.

 

La Nashomoh reste dans la maison pendant la période de Shiv´oh, et elle est réconfortée par la présence d'une lampe / bougie allumée pour elle. La bougie est similaire à la nature de la Nashomoh et elle est attirée vers elle dans un état de gloire et de bonheur.[15] Idéalement, elle devrait être allumée dans la maison où vivait le défunt. Si cela n’est pas possible, elle devrait alors être allumée là où les personnes en deuil sont assises pour la Shiv´oh. Idéalement, elle devrait être allumée par l'enfant du défunt.

 

La bougie doit continuer à être allumée pendant toute la Shiv´oh. Si vous n'avez pas de bougie de longue durée, elle peut être chaque fois remplacée par une neuve.

 

·        Conclusion

 

Il est dit qu'à partir des Miṣwôth qu'une personne accomplit au cours de sa vie, Hashshém confectionne des vêtements à placer autour de la Nashomoh. Ces robes permettent à l'âme de se tenir devant la cour du Roi. Sans eux, l'âme ne peut pas voir la grâce de Hashshém. L'inverse est également vrai. Lorsque des ´avérôth (transgressions) sont accomplies, une robe décrépite est placée sur la Nashomoh et son jugement au Géhinnom est alors prononcé.

 

Les processus qui se produisent pour la Nashomoh après son départ du corps sont complexes et quelque peu effrayants. Pourtant, il est possible de se préparer correctement pour ce moment. Nous voyons l'énorme importance de développer une Davéqouth (attachement) à Hashshém, de faire Ṭashouvoh par véritable amour pour Hashshém (et non par peur de la punition) et de maintenir l'étude de la Ṭôroh de notre vivant. Et tout cela atténuera les douleurs de l’âme après son départ.

 

Puisse Hashshém provoquer rapidement l'élimination de la mort pour toujours !



[1] Niddoh 30b

[2] `iyôv 29 :3

[3] Mishlé 20 :27

[4] ahillim 18 :29

[5] Midhrosh Shir Hashshirim Rabboh 6 :1

[6] ´avôdhoh Zoroh 20b

[7] `ôr Haḥayyim, Poroshath Baḥouqqôthay ; Ṭalmoudh, Barokhôth 8a

[8] Pirqé Dharibbi `ali´azar 34

[9] Baré`shith Rabboh 14 :9

[10] Shabboth 152a

[11] `iyôv 14 :22

[12] Shabboth 152a

[13] `iyôv 14 :22

[14] Zakharyoh 3 :7

[15] Voir Ribbénou Baḥayé, Shamôth 25 :31


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