lundi 18 avril 2016

Comment réciter le Hallél pendant Pasah ?

ב״ה

Comment réciter le Hallél pendant Pasah ?


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Durant la semaine de Pasah, le Hallél est récité à plusieurs reprises sous différentes formes. La nuit du Sédhar, nous le récitons en deux parties : une première partie composée des Tahillim 113 et 114 que l'on récite juste après avoir fini de raconter l'histoire de la sortie d’Égypte1, et une deuxième partie composée des Tahillim 115 à 118 que l'on récite à la fin du repas avant la Birakhath Hammozôn2. Le premier Yôm Tôv de Pasah (le lendemain du Sédhar), nous récitons à nouveau le Hallél entier (Tahillim 113 à 118), tandis que chaque jour de Hôl Hammô´édh Pasah ainsi que le dernier Yôm Tôv de Pasah, nous récitons le demi-Hallél, où nous omettons certains passages. Comment procédons-nous au Hallél entier du premier Yôm Tôv et au demi-Hallél des six autres jours ?

Les lois relatives à la récitation du Hallél sont rapportées par le Ramba''m ז״ל dans son Mishnéh Tôroh, au Chapitre 3 des Hilkôth Maghilloh Wahanoukkoh.

  1. Le Hallél entier

9. Toute la journée est valable pour la récitation du Hallél. Celui qui a récité le Hallél en désordre n'est pas quitte. Celui qui a récité, a marqué une pause, et a repris la récitation, même s'il a marqué une pause aussi longue que ce qu'il fallait pour l'achever intégralement, il est quitte. Les jours où on y complète le Hallél, on peut s'interrompre entre un chapitre et le suivant. Mais on ne doit pas s'interrompre en plein milieu d'un chapitre.
ט  כָּל הַיּוֹם, כָּשֵׁר לִקְרִיאַת הַהַלֵּל. וְהַקּוֹרֶא אֶת הַהַלֵּל לְמַפְרֵעַ, לֹא יָצָא; קָרָא וְשָׁהָה, וְחָזַר וְקָרָא--אַף עַל פִּי שֶׁשָּׁהָה כְּדֵי לִגְמֹר אֶת כֻּלּוֹ, יָצָא. יָמִים שֶׁגּוֹמְרִין בָּהֶן אֶת הַהַלֵּל, יֵשׁ לוֹ לְהַפְסִיק בֵּין פֵּרֶק לְפֵרֶק; אֲבָל בְּאֶמְצַע הַפֵּרֶק, לֹא יַפְסִיק
Toute la journée est valable pour la récitation du Hallél : Bien qu'aujourd'hui le Hallél soit récité directement après les Shamônah ´asréh de Shaharith, la récitation du Hallél ne fait pas partie intégrante d'un office de prière et peut, par conséquent, être récité à n'importe quel autre moment, tant qu'il fait encore jour.3

Ainsi, si quelqu'un n'est pas allé à la Synagogue pour la prière du matin, ou n'a tout simplement pas pu faire la prière du matin, cela n'a aucune conséquence sur la récitation du Hallél, qui est totalement indépendante de la prière, et peut être récité quand on veut, tant qu'il fait encore jour.

Celui qui a récité le Hallél en désordre n'est pas quitte : On ne peut, par exemple, pas réciter le Tahillim 114, puis le 113. Tous les chapitres du Hallél doivent être récités dans l'ordre.4

Celui qui a récité, a marqué une pause, et a repris la récitation, même s'il a marqué une pause aussi longue que ce qu'il fallait pour l'achever intégralement, il est quitte : De la Gamoro` de Rô`sh Hashonoh 34b, nous apprenons que les Halokhôth qui s'appliquent à la lecture de la Maghilloh s'appliquent également à la récitation du Hallél. (Voir également le Ramba''m, dans les Hilkôth Maghilloh Wahanoukkoh 2:2, que nous avions cité dans l'article intitulé « La Miswoh de la lecture de la Maghilloh – Troisième Partie ».) Ainsi, tout comme il est permis de ne pas achever la lecture de la Maghilloh d'un coup, mais de faire des pauses entre les chapitres, de même en est-il du Hallél.

Les jours où on y complète le Hallél, on peut s'interrompre entre un chapitre et le suivant : C'est-à-dire qu'en récitant le Hallél entier (qui va des Tahillim 113 à 118), on peut s'interrompre si nécessaire après chaque chapitre avant de passer au suivant. La source de cette Halokhoh est la Gamoro` de Barokhôth 14a.

10. Les jours où on complète le Hallél, on bénit au préalable. Et là où on a la coutume de bénir [aussi] après [le Hallél], on récite : « HaShem, notre Dieu, toutes Tes œuvres Te loueront, et les Justes et Tes pieux, qui accomplissent Ta volonté, et tout Ton peuple, la Maison d'Israël, rendront grâces à Ton Nom dans la joie, car Tu es HaShem ! À Toi, il convient de rendre grâces, et qu'il est agréable de chanter en l'honneur de Ton Nom. Du monde [spirituel] au monde [physique], Tu es Dieu. Béni Tu es HaShem, le Roi Exalté et Glorifié, Vivant et Éternel. Il régnera constamment pour l'éternité de l'éternité ».
י  כָּל יוֹם שֶׁגּוֹמְרִין בּוֹ אֶת הַהַלֵּל, מְבָרֵךְ לְפָנָיו; וּמְקוֹם שֶׁנָּהֲגוּ לְבָרַךְ אַחֲרָיו, מְבָרֵךְ. כֵּיצַד מְבָרֵךְ: יְהַלְלוּךָ ה' אֱלֹהֵינוּ כָּל מַעֲשֶׂיךָ, וַחֲסִידֶיךָ וְצַדִּיקִים עוֹשֵׂי רְצוֹנֶךָ, וְכָל עַמְּךָ בֵּית יִשְׂרָאֵל, בְּרִנָּה יוֹדוּ לִשְׁמֶךָ--כִּי אַתָּה ה', לְךָ טוֹב לְהוֹדוֹת וּלְשִׁמְךָ נָעִים לְזַמֵּר, וּמֵעוֹלָם וְעַד עוֹלָם, אַתָּה הָאֵל. בָּרוּךְ אַתָּה ה', הַמֶּלֶךְ הַמְּשֻׁבָּח הַמְּפֹאָר, חַי וְקַיָּם, תָּמִיד יִמְלֹךְ לְעוֹלָם וָעֶד
Les jours où on complète le Hallél, on bénit au préalable : En faisant la bénédiction suivante : בָּרוּךְ אַתָּה ה' אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְווֹתָיו וְצִוָּנוּ לִגְמֹר אֶת הַהַלֵּל « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'Univers, Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de compléter le Hallél ».

Et là où on a la coutume de bénir [aussi] après [le Hallél], on récite : Bien que de nos jours il soit devenu une coutume universelle de réciter cette bénédiction après le Hallél, la Mishnoh de Soukkoh 3:11, qui est la source de cette Halokhoh, stipule effectivement que ce n'est pas une obligation et dépend de la coutume locale. Cela fait partie des Halokhôth n'ayant pas été tranchées mais laissées par nos Sages à l'appréciation des gens.

11. [Dans la récitation du Hallél,] certaines localités ont la coutume de répéter [chaque verset] à partir de « `ôdhakho Ki ´anithoni »5 jusqu'à la fin du Hallél. Chaque parole est donc lue deux fois. Là où la coutume est de répéter, qu'on répète ! Et là où la coutume est de ne pas répéter, qu'on ne répète pas !
יא  יֵשׁ מְקוֹמוֹת שֶׁנָּהֲגוּ לִכְפֹּל מֵ"אוֹדְךָ, כִּי עֲנִיתָנִי" עַד סוֹף הַהַלֵּל, כּוֹפְלִין כָּל דָּבָר וְדָבָר שְׁתֵּי פְּעָמִים. וּמְקוֹם שֶׁנָּהֲגוּ לִכְפֹּל, יִכְפֹּל; וּמְקוֹם שֶׁנָּהֲגוּ שֶׁלֹּא לִכְפֹּל, אֵין כּוֹפְלִין
[Dans la récitation du Hallél,] certaines localités ont la coutume de répéter [chaque verset] : L'interprétation courante de cette phrase du Ramba''m est celle-ci : le Hozzon et la communauté répètent ensemble chaque verset à partir du verset de Tahillim 118:21. Mais l’interprétation yéménite de cette phrase du Ramba''m est qu'à partir du verset de Tahillim 118:21, le Hozzon récite un verset et la communauté répète chaque fois après lui. Et telle est notre pratique également.

à partir de « `ôdhakho Ki ´anithoni » jusqu'à la fin du Hallél : Rash''i6 ז״ל explique la raison pour laquelle certains commencent à répéter deux fois à partir du verset 21 et pas avant : « Les versets précédents sont de nature répétitives. Par exemple ''Il est préférable de se confier en Dieu que de faire confiance à des hommes. Il est préférable de se confier en Dieu que de faire confiance à des nobles'' ; ''La main droite de Dieu accomplie des actes de valeur, la main droite de Dieu est exaltée.'' À l'inverse, chacun des versets à partir de ''`ôdhakho Ki ´anithoni'' est un concept indépendant qui n'est pas répété » et c'est pour cela qu'on en répète chaque verset pour suivre le même schéma.

Là où la coutume est de répéter, qu'on répète ! Et là où la coutume est de ne pas répéter, qu'on ne répète pas : Là encore, il ne s'agit que d'un Minhogh et dépend de la pratique de chacun.

12. La coutume de la récitation du Hallél à l'époque des Premiers Sages était celle-ci : Après avoir récité la bénédiction, un majeur récite le Hallél et commence en disant : « Halalou Yoh », et tout le monde répond : « Halalou Yoh ». Il reprend et dit : « Halalou ´avdhé HaShem », et tout le monde répond : « Halalou Yoh ». Il reprend et dit : « Halalou `ath Shém HaShem », et tout le monde répond : « Halalou Yoh ». Il reprend et dit : « Yahi Shém HaShem Mavôrokh Mé´attoh Wa´adh ´ôlom », et tout le monde répond : « Halalou Yoh ». Et on en fait de même pour chaque phrase, et tout au long du Hallél on répond « Halalou Yoh » cent vingt-trois fois, un signe rappelant le nombre d'années de la vie de `aharôn.
יב  מִנְהַג קְרִיאַת הַהַלֵּל בִּימֵי חֲכָמִים הָרִאשׁוֹנִים, כָּךְ הָיָה: אַחַר שֶׁמְּבָרֵךְ הַגָּדוֹל שֶׁמְּקַרֶּא אֶת הַהַלֵּל, מַתְחִיל וְאוֹמֵר הַלְלוּ יָהּ, וְכָל הָעָם עוֹנִין הַלְלוּ יָהּ; וְחוֹזֵר וְאוֹמֵר הַלְלוּ עַבְדֵי ה', וְכָל הָעָם עוֹנִין הַלְלוּ יָהּ; וְחוֹזֵר וְאוֹמֵר הַלְלוּ אֶת שֵׁם ה', וְכָל הָעָם עוֹנִין הַלְלוּ יָהּ; וְחוֹזֵר וְאוֹמֵר יְהִי שֵׁם ה' מְבֹרָךְ מֵעַתָּה וְעַד עוֹלָם, וְכָל הָעָם עוֹנִין הַלְלוּ יָהּ. וְכֵן עַל כָּל דָּבָר, עַד שֶׁנִּמְצְאוּ עוֹנִין בְּכָל הַהַלֵּל, הַלְלוּ יָהּ מֵאָה וְשָׁלוֹשׁ וְעֶשְׂרִים פְּעָמִים--סִימָן לָהֶם, שְׁנוֹתָיו שֶׁלְּאַהֲרוֹן
La coutume de la récitation du Hallél à l'époque des Premiers Sages était celle-ci : La source du Ramba''m pour cette Halokhoh-ci et les suivantes est Soukkoh 38b-39a.

Après avoir récité la bénédiction, un majeur : Quelqu'un de sexe masculin âgé de minimum 13 ans et qui affiche également les signes de maturité physique.

Et on en fait de même pour chaque phrase : La Gamoro`7 nous dit que cette coutume est née du fait que les Israélites répondaient à Môshah Rabbénou ע״ה après chacun des versets du Cantique de la Mer. Cette coutume de répéter « Halalou Yoh » après chaque verset du Hallél a disparu de toutes les communautés Ashkénazes d'aujourd'hui, et de presque toutes les communautés Séfarades. Néanmoins, cette façon de réciter le Hallél est encore respectée jusqu'à nos jours par les Témonim, les Talmidhé HaRamba''m, les Dôr Da´im, les Mizrahim et certains Safaradhim.

et tout au long du Hallél on répond « Halalou Yoh » cent vingt-trois fois, un signe rappelant le nombre d'années de la vie de `aharôn : Comme cela est mentionné dans le Talmoudh Yarousholmi.8

13. [Il est] aussi [de coutume que] lorsque celui qui fait la récitation arrive au début de chacun des chapitres, ils répètent ce qu'il a dit. Que veut-on dire ? Quand il dit le verset qui commence par « Basé`th Yisro`él Mimmisroyim », toute le monde répète : « Basé`th Yisro`él Mimmisroyim ». Celui qui mène la récitation dit : « Béth Ya´aqôv Mé´am Lô´éz », et tout le monde répond : « Halalou Yoh », [et ils continueront à répondre « Halalou Yoh »] jusqu'à ce qu'il dise : « `ohavti Ki Yishma´ HaShem `ath Qôli Tahanounoy », et tout le monde répète : « `ohavti Ki Yishma´ HaShem `ath Qôli Tahanounoy ». De même, lorsque le meneur de la récitation dit : « Halalou `ath HaShem Kol Gôyim », tout le monde répond : « Halalou `ath HaShem Kol Gôyim ».
יג  וְכֵן כְּשֶׁהַקּוֹרֶא מַגִּיעַ לְרֹאשׁ כָּל פֵּרֶק וּפֵרֶק, הֶן חוֹזְרִין וְאוֹמְרִין מַה שֶׁאָמַר. כֵּיצַד: כִּשְׁהוּא אוֹמֵר בְּצֵאת יִשְׂרָאֵל מִמִּצְרָיִם, כָּל הָעָם חוֹזְרִין וְאוֹמְרִין בְּצֵאת יִשְׂרָאֵל מִמִּצְרָיִם; וְהַקּוֹרֶא אוֹמֵר בֵּית יַעֲקֹב מֵעַם לֹעֵז, וְכָל הָעָם עוֹנִין הַלְלוּ יָהּ; עַד שֶׁיֹּאמַר אָהַבְתִּי כִּי יִשְׁמַע ה' אֶת קוֹלִי תַּחֲנוּנָי, וְכָל הָעָם חוֹזְרִין וְאוֹמְרִין אָהַבְתִּי כִּי יִשְׁמַע ה' אֶת קוֹלִי תַּחֲנוּנָי. וְכֵן כְּשֶׁיֹּאמַר הַקּוֹרֶא הַלְלוּ אֶת ה' כָּל גּוֹיִם, כָּל הָעָם חוֹזְרִין וְאוֹמְרִין הַלְלוּ אֶת ה' כָּל גּוֹיִם
Là encore, cette pratique n'est plus du tout suivie, excepté chez les cinq communautés précédemment mentionnées.

14. Celui qui mène la récitation doit dire : « `onno` HaShem Hôshi´oh No` », et ils répondent après lui : « `onno` HaShem Hôshi´oh No` », bien que ce ne soit pas le début d'un chapitre. Il dit : « `onno` HaShem Haslihoh No` », et ils répondent : « `onno` HaShem Haslihoh No` ». Il dit : « Boroukh Habbo` », et tout le monde dit : « Bashém HaShem ». Et si celui qui mène la récitation du Hallél est un mineur, un esclave ou une femme, on répond après eux ce qu'ils disent, mot par mot, durant tout le Hallél.
יד  הַקּוֹרֶא אוֹמֵר אָנָּא ה' הוֹשִׁיעָה נָּא, וְהֶן עוֹנִין אַחֲרָיו אָנָּא ה' הוֹשִׁיעָה נָּא--אַף עַל פִּי שְׁאֵינוּ רֹאשׁ פֵּרֶק. הוּא אוֹמֵר אָנָּא ה' הַצְלִיחָה נָּא, וְהֶן עוֹנִין אָנָּא ה' הַצְלִיחָה נָּא; הוּא אוֹמֵר בָּרוּךְ הַבָּא, וְכָל הָעָם אוֹמְרִים בְּשֵׁם ה'. וְאִם הָיָה הַמְּקַרֶּא אֶת הַהַלֵּל קָטָן, אוֹ עֶבֶד, אוֹ אִשָּׁה--עוֹנֶה אַחֲרֵיהֶם מַה שְׁהֶן אוֹמְרִין, מִלָּה מִלָּה בְּכָל הַהַלֵּל
Celui qui mène la récitation doit dire : « `onno` HaShem Hôshi´oh No` », et ils répondent après lui : « `onno` HaShem Hôshi´oh No` », bien que ce ne soit pas le début d'un chapitre. Il dit : « `onno` HaShem Haslihoh No` », et ils répondent : « `onno` HaShem Haslihoh No` ». Il dit : « Boroukh Habbo` », et tout le monde dit : « Bashém HaShem » : En-dehors des cinq milieux précédemment mentionnés, cette coutume est également suivie dans certaines autres communautés, notamment parmi certains Hasidhim.

Et si celui qui mène la récitation du Hallél est un mineur : Un garçon âgé de moins de treize ans, ou qui a treize ans ou plus mais n'affiche pas encore les signes de maturité physique.

un esclave ou une femme, on répond après eux ce qu'ils disent, mot par mot, durant tout le Hallél : Un homme qui se trouve à la maison et ne sait pas réciter le Hallél, s'il y a chez lui un enfant, un esclave ou une femme qui sait réciter le Hallél, il peut écouter leur récitation et répéter chaque verset après eux pour se rendre ainsi quitte de son obligation de réciter le Hallél.

Pourquoi doit-il répéter chaque verset et non pas se contenter d'écouter pour être rendu quitte ? Normalement, quand quelqu'un récite une bénédiction en faveur de quelqu'un d'autre, par exemple le Qiddoush, ceux qui écoutent sont acquittés de la Miswoh et ne devront donc pas répéter la bénédiction qui a été récitée. Mais cela ne s'applique que lorsque la personne qui fait la bénédiction a elle-même aussi une obligation de la réciter. Cela ne s'applique pas quand la personne qui fait la bénédiction n'a, à la base, pas l'obligation de la réciter. Et celui qui entend la récitation d'une bénédiction faite par quelqu’un qui n'en a lui-même pas l'obligation doit répéter la bénédiction pour être considéré quitte de son devoir.

Étant donné qu'un mineur, un esclave et une femme ne sont pas des personnes ayant l'obligation de réciter le Hallal, car il s'agit d'une Miswoh liée à un temps d'accomplissement fixe (dont les femmes, les esclaves et les enfants sont exempts), celui qui ne sait pas réciter lui-même le Hallél et écoute le Hallél se faire réciter par une de ces trois personnes-là doit répéter le Hallél après elles mot par mot (car n’ayant elles-mêmes pas l'obligation du Hallél, elles ne peuvent pas l'acquitter de son obligation du Hallél). Ainsi, par exemple, étant donné que les femmes ont aussi l'obligation du Qiddoush, si un homme ne sait pas comment réciter le Qiddoush, mais qu'une femme sait le faire, elle peut le réciter pour rendre quitte cet homme, car elle aussi a une obligation du Qiddoush. Cet homme n'aura qu'à l'écouter et répondre « `omén » après qu'elle aura fait le Qiddoush. Par contre, étant donné que les femmes ne sont pas astreintes à la Miswoh des Tafillin, si un homme ne sait pas faire la bénédiction des Tafillin, une femme qui la connaît pourrait la réciter pour lui, et lui devra répéter après elle mot par mot et ne pas s'appuyer sur la récitation faite par cette femme. La Mishnoh9 clare que l'homme qui a recourt à une des trois personnes susmentionnées pour qu'elle récite pour lui une bénédiction qu'il ne sait pas faire lui-même, il faudra l'obliger à l'apprendre par lui-même de sorte qu'il n'aura plus à passer par elles.

15. Telle était la coutume des temps anciens, et il convient de la poursuivre. Toutefois, en cette époque-ci, j'ai vu différentes coutumes en différents endroits concernant la récitation [du Hallél] et la façon que les gens ont de répondre. Et aucune [de ces coutumes] ne se ressemble l'une l'autre.
טו  זֶה הוּא הַמִּנְהָג הָרִאשׁוֹן, וּבוֹ רָאוּי לֵילֵךְ; אֲבָל בִּזְמַנִּים אֵלּוּ, רָאִיתִי בְּכָל הַמְּקוֹמוֹת, מִנְהָגוֹת מְשֻׁנּוֹת בִּקְרִיאָתוֹ וּבַעֲנִיַּת הָעָם, וְאֵין אֶחָד מֵהֶם דּוֹמֶה לְאַחֵר
Et jusqu'à aujourd'hui, il existe différentes coutumes à cet égard, et chaque communauté a développé sa propre coutume concernant la récitation du Hallél. Mais ceux qui recherchent l'authenticité dans leur pratique religieuse, comme le sous-entend le Ramba''m, devraient se tenir aux coutumes telles que pratiquées dans les temps anciens. Et tel est le cas des Témonim, des Talmidhé HaRamba''m et des Dôr Da´im.

Vous pouvez écouter ci-dessous la récitation du Hallél entier suivant la pratique des Témonim, Talmidhé HaRamba''m et Dôr Da´im :





  1. Le demi-Hallél

Comme nous l'avons dit en introduction, le reste de la semaine de la fête de Pasah le Hallél est récité « à moitié », ce qui signifie que des passages sont omis ou sautés. (Concernant la raison pour laquelle on fait le demi-Hallél les autres jours de la fête, voir l'article intitulé « Pourquoi ne faisons-nous que le demi-Hallél durant les six derniers jours de Pasah ? ».)

Voici les passages à omettre suivant la pratique des Talmidhé HaRamba''m et Dôr Da´im :

8. Et comment saute-t-on ? On commence du début du Hallél jusqu'à [la phrase] « Hallomish Lama´yanô Moyim »10 ; on saute et dit « HaShem Zakhoronou Yavorékh, etc. »11 jusqu'[aux mots] « Halalou Yoh »12 ; on saute et dit « Moh `oshiv LaShem »13 jusqu'[aux mots] « Halalou Yoh »14 ; on saute et dit « Min Hammésar Qoro`thi Yoh »15 jusqu'à la fin du Hallél. Et telle est la coutume répandue. Certains sautent d'une manière différente.
ח  כֵּיצַד מְדַלְּגִין: מַתְחִילִין מִתְּחִלַּת הַהַלֵּל, עַד "חַלָּמִישׁ, לְמַעְיְנוֹ-מָיִם"; וְדוֹלֵג וְאוֹמֵר "ה', זְכָרָנוּ יְבָרֵךְ ...", עַד "הַלְלוּ-יָהּ"; וּמְדַלֵּג וְאוֹמֵר "מָה-אָשִׁיב לַה'", עַד "הַלְלוּ-יָהּ"; וּמְדַלֵּג וְאוֹמֵר "מִן-הַמֵּצַר, קָרָאתִי יָּהּ", עַד סוֹף הַהַלֵּל. וְזֶה הוּא הַמִּנְהָג הַפָּשׁוּט; וְיֵשׁ מְדַלְּגִין דִּלּוּג אַחֵר
Et comment saute-t-on : Lorsqu'on procède au demi-Hallél.

On commence du début du Hallél : Le Tahillim 113.

jusqu'à [la phrase] « Hallomish Lama´yanô Moyim » : Qui constitue la conclusion du Tahillim 114.

on saute et dit « HaShem Zakhoronou Yavorékh, etc. » jusqu'[aux mots] « Halalou Yoh » : C'est-à-dire que l'on saute les onze premiers versets du Tahillim 115 et on reprend directement à partir du douzième verset et on poursuit jusqu'à la conclusion de ce Tahillim.

on saute et dit « Moh `oshiv LaShem » jusqu'[aux mots] « Halalou Yoh » : C'est-à-dire que l'on saute les onze premiers versets du Tahillim 116 et on reprend directement à partir du douzième verset et on poursuit jusqu'à la conclusion de ce Tahillim.

on saute et dit « Min Hammésar Qoro`thi Yoh » jusqu'à la fin du Hallél : C'est-à-dire que l'on saute l'intégralité du Tahillim 117 et les quatre premiers versets du Tahillim 118 et on reprend directement à partir du cinquième verset et on poursuit jusqu'à la conclusion de ce Tahillim.

Pour résumer, le demi-Hallél se récite de la manière suivante d'après la pratique des Talmidhé HaRamba''m et Dôr Da´im :

  • le Tahillim 113 entier
  • le Tahillim 114 entier
  • Tahillim 115:12-18
  • Tahillim 116:12-19
  • Tahillim 118:5-29

Et telle est la coutume répandue : Rabbénou Widh`al de Toulouse ז״ל (surnommé le Moggidh Mishnéh, 1283-1360) mentionne que telle était également la pratique suivie dans sa communauté. Le Rov Qa`ppah ז״ל (rabbin yéménite qui fut à la tête des Talmidhé HaRamba''m de Terre Sainte, 1917-2000) relève que certaines communautés au Yémen suivent encore cette coutume rapportée ici par le Ramba''m.

Certains sautent d'une manière différente : La pratique la plus suivie de nos jours parmi les communautés séfarades et ashkénazes consiste à suivre le schéma rapporté par Rash''i.16 Cela ressemble au schéma rapporté par le Ramba''m, avec une seule différence : les Tahillim 117 et 118 sont récités intégralement.

Récite-t-on une bénédiction avant de réciter le demi-Hallél lors des six derniers jours de Pasah ? Non ! La raison à cela est que la récitation du demi-Hallél à Rô`sh Hôdhash et durant les six derniers jours de Pasah n'est qu'une coutume instituée par nos Sages et non une Miswoh rabbinique, contrairement à la récitation du Hallél entier les jours de Yôm Tôv et durant Hanoukkoh. Et la règle veut que sur tout ce qui ne fut institué qu'en guise de coutume mais pas de Miswoh on ne récite pas de bénédiction.17

1Pages 11-13 de notre Haggodhoh de Pasah
2Pages 20-25 de notre Haggodhoh de Pasah
3Talmoudh, Maghilloh 20b
4Ibid., 17a-b
5Tahillim 118:21
6Sur Soukkoh 38a
7Soukkoh 30b
8Shabboth 16:1
9Soukkoh 3:10
10Tahillim 114:8
11Ibid., 115:12
12Ibid., verset 18
13Ibid., 116:12
14Ibid., verset 19
15Ibid., 118:5
16Dans son commentaire sur Ta´anith 28b
17Mishnéh Tôroh, Hilkôth Barokhôth 11:16 et Hilkôth Maghilloh Wahanoukkoh 3:7
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