ב״ה
Les
lois relatives à la prière
Cinquième
Partie
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article peut être téléchargé ici.
Poursuivons
notre exposition des lois relatives à la prière.
Lois
relatives à la prière et à la bénédiction des Kôhanim –
Chapitre 2
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הִלְכּוֹת
תְּפִלָּה וּבִרְכַת כּוֹהֲנִים פֵּרֶק
ב׳
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- Qu'ajoute-t-on aux Shamônah ´asréh les jours de jeûne ?
16.
Lors des jours de jeûne,
même un particulier qui jeûne, on ajoute dans [la bénédiction
de] Shôméa´ Tafilloh « ´anénou `ovinou,
etc. ». Mais le
Shaliah
Sibbour
la dit dans une bénédiction indépendante entre Gô`él et
Rôfé`, et la conclut par « Ho´ônah Ba´éth
Soroh ». Il se
retrouvera donc en train de prier vingt bénédictions. À Tish´oh
Ba`ov, on ajoute dans [la bénédiction de] Bônéh Yarousholayim
« Rahém HaShem `alôhénou ´olénou Wa´al
Yisro`él ´ammokh Wa´al Yarousholayim ´irokh Ho´ir Ho`avéloh
Haharévoh Hashômémoh, etc. »
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טז בִּימֵי
הַתַּעְנִיּוֹת,
אַפִלּוּ
יָחִיד שֶׁהִתְעַנָּה--מוֹסִיף
בְּשׁוֹמֵעַ תְּפִלָּה,
עֲנֵנוּ
אָבִינוּ ...
וּשְׁלִיחַ
צִבּוּר אוֹמְרָהּ בְּרָכָה בִּפְנֵי
עַצְמָהּ,
בֵּין
גּוֹאֵל לְרוֹפֵא;
וְחוֹתֵם
בָּהּ הָעוֹנֶה בְּעֵת צָרָה,
וְנִמְצָא
מִתְפַּלֵּל עֶשְׂרִים בְּרָכוֹת.
בְּתִשְׁעָה
בְּאָב--מוֹסִיפִין
בְּבוֹנֵה יְרוּשָׁלַיִם,
רַחֵם
ה'
אֱלֹהֵינוּ
עָלֵינוּ וְעַל יִשְׂרָאֵל עַמָּךְ
וְעַל יְרוּשָׁלַיִם עִירָךְ,
הָעִיר
הָאֲבֵלָה הַחֲרֵבָה הַשּׁוֹמֵמָה
|
Lors
des jours de jeûne :
Ceci inclut aussi bien les jeûnes communautaires (le 3 Tishri, le
10 Tévéth, le 17 Tammouz et le 9 `ov) que les jeûnes promulgués
en réponse à une période de trouble spécifique, comme par
exemple une sécheresse. (Voir Hilkôth Ta´niyôth Chapitre 1.)
même
un particulier qui jeûne :
De sa propre initiative. C'est-à-dire quelqu'un qui s'impose de
jeûner à cause d'une situation particulière ou à des fins de
développement spirituel, bien que ce ne soit pas un jour de jeûne
public.
on
ajoute dans [la bénédiction de] Shôméa´ Tafilloh :
Qui est la quinzième bénédiction dans les Shamônah ´asréh.
« ´anénou
`ovinou, etc. » :
Le Talmoudh1
appelle cette prière « la prière des jours de jeûne ».
La formulation que nous utilisons sera rapportée ci-dessous.
dans
une bénédiction indépendante entre Gô`él et Rôfé` :
C'est-à-dire, entre les septième et huitième bénédictions des
Shamônah ´asréh.
C'est
ce que nous pouvons apprendre dans le Talmoudh2,
qui fait la différence entre les Shamônah ´asréh faites par
l'assemblée et celles faites par le Shaliah
Sibbour
lorsqu'il les récite à voix haute.
Il
se retrouvera donc en train de prier vingt bénédictions :
Les dix-neuf habituelles plus celle du « onénou ».
Mais pour nous qui suivons le Nousah
`aras
Yisro`él, il y aura dix-neuf bénédictions récitées par le
Shaliah
Sibbour ;
les dix-huit ordinaires plus celle du « ´onénou ».
À
Tish´oh Ba`ov : Le
jeûne qui commémore la destruction des deux Bathé Hammiqdoshim.
Ce jeûne est différent des autres jeûnes mineurs mentionnés
plus haut, en ce qu'il a le même statut et les mêmes lois que
Yôm Hakkippourim. (Voir l'article intitulé « Le
statut des jeûnes mineurs aujourd'hui ».)
on
ajoute dans [la bénédiction de] Bônéh Yarousholayim :
Qui est la quatorzième bénédiction des Shamônah ´asréh, et
qui a pour thème la reconstruction de Jérusalem. Cela semble
donc l'emplacement approprié pour insérer une prière qui a
également pour thème la destruction et reconstruction de la
Ville Sainte.
Et
pourtant, en dépit de cette logique, ce n'est pas ce que nos
Sages ont tranché. La source de cet ajout dans les Shamônah
´asréh de Tish´oh Ba`ov est le Talmoudh Yarousholmi.3
Là, la question est posée quant à savoir dans quelle
bénédiction cette prière doit-elle être insérée. La réponse
qui est apportée est qu'elle doit être ajoutée dans la
bénédiction de ´avôdhoh, qui est la seizième des Shamônah
´asréh. De ce fait, bien que la pratique majoritaire consiste à
insérer cette requête dans la quatorzième bénédiction, et que
le Ri''f ז״ל
tenta
de la justifier sur base d'un passage du Bavli4
qu'il réinterpréta pour la légitimer tout en reconnaissant
lui-même que ce n'était pas conforme à la décision du
Yarousholmi, notre pratique consiste à toujours privilégier les
décisions unanimes rapportées dans le Yarousholmi. Par
conséquent, nous n'insérons pas le « Rahém »
dans la quatorzième bénédiction, mais plutôt dans la seizième.
« Rahém
HaShem `alôhénou ´olénou Wa´al Yisro`él ´ammokh Wa´al
Yarousholayim ´irokh Ho´ir Ho`avéloh Haharévoh
Hashômémoh, etc. » :
Notre version est très légèrement différente de celle adoptée
par le Ramba''m ז״ל,
car nous suivons mot pour mot la formulation mentionnée dans le
Talmoudh Yarousholmi.5
Voir ci-dessous.
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Notre
formulation du « ´onénou », basée sur le Nousah
`aras Yisro`él, est celle-ci :
Réponds-nous,
`adhônoy, réponds-nous
en ce moment et en ce temps car nous sommes en grande détresse. Ne détourne pas Ta face de nous et ne repousse pas nos supplications car Tu es, `adhônoy, un Dieu miséricordieux et clément, répondant à l’heure de détresse, délivrant et sauvant à chaque heure de calamité [comme qu’il est dit6 :] « Mais ils crièrent vers `adhônoy dans leur détresse, Il les fit sortir de leurs angoisses ». |
Le
Shaliah Sibbour la conclura par בָּרוּךְ
אַתָּה יהוה,
הָעונֶה
בְּעֵת צָרָה « Béni
Tu es `adhônoy, Qui répond à l'heure de détresse ».
Notre
formulation du « Rahém » de Tish´oh Ba`ov est
celle qui est mentionnée dans le Talmoudh Yarousholmi7,
et suit donc le Nousah `aras Yisro`él. La voici :
Aies
pitié, `adhônoy notre Dieu, dans Tes abondantes miséricordes et
Tes grâces véritables de nous, d'Israël Ton peuple, de
Jérusalem Ta ville, de Sion Ta glorieuse résidence, et de la
ville du deuil, de la ruine, de la destruction et de la
désolation, qui a été remise entre les mains des étrangers,
que les méchants ont dévastée, que des légions étrangères
ont héritée, et que des idolâtres ont profanée. C'est à
Israël Ton peuple que Tu l'as accordée en héritage, et Tu l'a
léguée en héritage aux descendants de Yashouroun. Mais voici,
Tu l'as détruite par le feu, et Tu la rebâtiras par le feu,
ainsi qu'il est dit8 :
« Et
Moi, Je lui serai, dit `adhônoy, une muraille de feu tout autour,
et Je serai un sujet de gloire au milieu d'elle ».
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רַחֵם
יהוה
אֱלֹהֵינוּ,
בְּרַחֲמֶיךָ
הָרַבִּים וּבַחֲסָדֶיךָ הַנֶּאֱמָנִים,
עָלֵינוּ
וְעַל יִשְׂרָאֵל עַמָּךְ,
וְעַל
יְרוּשָׁלַיִם עִירָךְ וְעַל צִיּוֹן
מִשְׁכָּן כְּבוֹדָךְ,
וְעַל
הָעִיר הָאֲבֵלָה וְהַהֲרוּסָה
וְהַשּׁוֹמֵמָה,
הַנְּתוּנָה
בְּיַד זָרִים,
הָרְמוּסָה
בְּיַד עֲרִיצִים.
וַיְּבַלְּעוּהָ
לֶגְיוֹנוֹת,
וַיְּחַלְּלוּהָ
עוֹבְדֵי פְסִלִּים.
וּלְיִשְׂרָאֵל
עַמָּךְ נְתַתָּהּ נַחֲלָה,
וּלְזֶרַע
יְשׁוּרוּן יְרוּשָׁה הוֹרַשְׁתָּהּ,
כִּי
בָאֵשׁ הֵצַתָּהּ,
וּבָאֵשׁ
אַתָּה עָתִיד לִבְנוֹתָהּ,
כָּאָמוּר:
וַאֲנִי
אֶהְיֶה לָּהּ נְאֻם יהוה,
חוֹמַת
אֵשׁ סָבִיב,
וּלְכָבוֹד
אֶהְיֶה בְתוֹכָהּ
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- Qu'ajoute-t-on dans les Shamônah ´asréh durant les saisons de pluie et durant l'été ? Et à partir de quand et jusqu'à quand ?
17.
Toute la saison des pluies
on dit dans la deuxième bénédiction « Môridh
Haggasham », et toute
la saison de chaleur « Môridh Hattol ».
À partir de quand dit-on « Môridh Haggasham » ?
À partir de la Tafillath Hammousofin du dernier Yôm Tôv de la
Fête, jusqu'à la Tafillath Shahrith
du premier Yôm Tôv de Pésah.
Et à partir de la Tafillath Hammousofin du premier Yôm Tôv de
Pésah,
on dit « Môridh Hattol ».
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יז כָּל
יְמוֹת הַגְּשָׁמִים,
אוֹמֵר
בִּבְרָכָה שְׁנִיָּה מוֹרִיד הַגֶּשֶׁם;
וּבִימוֹת
הַחַמָּה,
מוֹרִיד
הַטָּל.
מֵאֵימָתַי
אוֹמֵר מוֹרִיד הַגֶּשֶׁם--מִתְּפִלַּת
הַמּוּסָפִין שֶׁלְּיוֹם טוֹב הָאַחֲרוֹן
שֶׁלֶּחָג,
עַד
תְּפִלַּת שַׁחְרִית שֶׁלְּיוֹם טוֹב
הָרִאשׁוֹן שֶׁלַּפֶּסַח;
וּמִתְּפִלַּת
הַמּוּסָפִין שֶׁלְּיוֹם טוֹב הָרִאשׁוֹן
שֶׁלַּפֶּסַח,
אוֹמֵר
מוֹרִיד הַטָּל
|
Toute
la saison des pluies on dit dans la deuxième bénédiction
« Môridh Haggasham » :
C'est-à-dire, « Qui fait tomber la pluie ».
C'est
la Mishnoh9
elle-même qui exige que l'on rajoute une mention de la pluie dans
la deuxième bénédiction des Shamônah ´asréh.
et
toute la saison de chaleur « Môridh Hattol » :
C'est-à-dire, « Qui fait tomber la rosée ».
Il
convient de préciser que le Talmoudh10
déclare que contrairement à la pluie (qu'il est obligé de
mentionner durant la saison des pluies), il n'y a pas d'obligation
de mentionner la rosée ou le vent, mais que celui qui désire le
faire en a le droit. Ainsi, durant la saison des pluies, on pourra
soit dire מוֹרִיד
הַגֶּשֶׁם
« Môridh
Haggasham – Qui fait tomber la pluie », comme le rapporte
ici le Ramba''m, soit מַשִּׁיב
הָרוּחַ וּמוֹרִיד הַגֶּשֶׁם
« Mashiv
Horouah
Oumôridh Haggasham – Qui fait souffler le vent et fait tomber
la pluie », si on désire ajouter une mention au vent. De
même, on été, on pourra soit faire le choix de ne rien ajouter
du tout dans la deuxième bénédiction, soit d'ajouter les mots
מוֹרִיד
הַטָּל
« Môridh
Hattol – Qui fait tomber la rosée », comme le préconise
ici le Ramba''m, soit encore de plutôt dire מַשִּׁיב
הָרוּחַ וּמוֹרִיד הַטָּל
« Mashiv
Horouah
Oumôridh Hattol – Qui fait souffler le vent et fait tomber la
rosée », si on désire faire à la fois mention du vent et
de la rosée.
Le
Talmoudh explique que la raison pour laquelle faire mention de le
rosée ou du vent n'est pas du tout une obligation (mais est
laissé à l'appréciation de chacun) est que le monde ne manque
de toute façon jamais de rosée ou de vent. Par contre, durant la
saison des pluies, faire mention de la pluie est obligatoire, car
la pluie ne tombe pas systématiquement et on n'en a besoin qu'à
des périodes bien spécifiques de l'année et non toute l'année.
À
partir de quand dit-on « Môridh Haggasham » ? À
partir de la Tafillath Hammousofin du dernier Yôm Tôv de la
Fête : Le terme הָחָג
« Hohogh
– la Fête » désigne toujours, dans la littérature
talmudique, la fête de Soukkôth. Elle est désignée ainsi, car
c'est la seule fête pour laquelle la Tôroh nous dit
explicitement que nous devons nous y réjouir. C'est donc la fête
par excellence. Ainsi, ce que nous dit ici le Ramba''m, c'est que
c'est à partir de la prière de Mousof de Shamini ´asarath, qui
est le dernier jour de Yôm Tôv de Soukkôth, que l'on doit
ajouter dans la deuxième bénédiction de la ´amidhoh une
mention de la pluie.
La
Mishnoh11
rapporte une divergence d'opinion à ce sujet entre Rébbi
`ali´azar ז״ל,
pour qui on commence à mentionner la pluie le premier Yôm Tôv
de la fête de Soukkôth, et Rébbi Yahoudhoh ז״ל,
pour qui on ne commence à le faire qu'à partir du dernier Yôm
Tôv de la fête (Shamini ´asarath). La Halokhoh suit l'opinion
de Rébbi Yahoudhoh. Bien que le premier jour de Soukkôth marque
effectivement le début halakhique de la saison des pluies, nous
n'en faisons mention qu'à partir du dernier jour de Yôm Tôv de
la fête, car de la pluie durant la fête de Soukkôth n'est pas
une bonne chose.
jusqu'à
la Tafillath Shahrith du premier Yôm Tôv de Pésah :
La Mishnoh déclare que de la pluie après cette date-là n'est
pas une bonne chose non plus, d'où le fait qu'on cesse à partir
de là toute référence à la pluie. C'est ce jour qui marque le
début halakhique de la saison d'été
Au
Chapitre 10, le Ramba''m indiquera ce qu'il faut faire au cas où
l'on aurait oublié d'ajouter « Môridh Haggasham » ou
« Môridh Hattol ».
Et
à partir de la Tafillath Hammousofin du premier Yôm Tôv de
Pésah, on dit « Môridh Hattol » :
Pésah
marquant le début halakhique de la saison d'été, il ne convient
plus de mentionner la pluie. Mais attention, comme nous l'avons
rapporté plus haut, il n'y a pas d'obligation en soi de faire
mention de la rosée. C'est ainsi que le Talmoudh12
tranche que si quelqu'un a oublié de mentionner la rosée en été,
il ne doit pas recommencer la prière (mais s'il a mentionné la
pluie en été, il devra la recommencer).
|
18.
À partir de sept jours dans
[le mois de] Marahshawon
on demande les pluies dans la bénédiction des années tout le
temps que l'on mentionne la pluie. Dans quel cas les paroles
susmentionnées s'appliquent-elles ? En `aras
Yisro`él. Mais à Shin´or, en Syrie, en Égypte, et les endroits
qui leur sont adjacents ou qui leur ressemblent, on demande les
pluies le soixantième jour après l'équinoxe de Tishri.
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יח מִשִּׁבְעָה
יָמִים בִּמְרַחְשְׁוָן,
שׁוֹאֲלִין
אֶת הַגְּשָׁמִים בְּבִרְכַת הַשָּׁנִים,
כָּל
זְמָן שֶׁמַּזְכִּיר הַגֶּשֶׁם.
בַּמֶּה
דְּבָרִים אֲמוּרִים,
בְּאֶרֶץ
יִשְׂרָאֵל;
אֲבָל
בְּשִׁנְעָר וּבְסוּרְיָה וּמִצְרַיִם
וּמְקוֹמוֹת הַסְּמוּכוֹת לְאֵלּוּ
וְהַדּוֹמִין לָהֶן,
שׁוֹאֲלִין
אֶת הַגְּשָׁמִים בְּיוֹם שִׁשִּׁים
אַחַר תְּקוּפַת תִּשְׁרִי
|
À
partir de sept jours dans [le mois de] Marahshawon :
Voici ce que nous lisons dans la Mishnoh13 :
בג'
במרחשון
שואלין את הגשמים רבן גמליאל אומר בשבעה
בו ט"ו
יום אחר החג כדי שיגיע אחרון שבישראל
לנהר פרת
« Le
troisième jour de Marahshawon,
on demande les pluies. Rabban Gamli`él dit : ''Le septième
jour, quinze jour après la Fête, afin que le dernier des
Israélites puisse atteindre l'Euphrate'' ». Soukkôth était
une fête de pèlerinage pour laquelle tous les Israélites
montaient à Jérusalem. Normalement, d'après la Halokhoh et le
cycle des saisons, c'est à partir du 3 Marahshawon
que l'on doit commencer à demander la pluie. Mais afin de
permettre à tous les Israélites venus de Babylone de pouvoir
arriver chez eux, plutôt que de prier en voyage (les trajets
prenaient beaucoup plus de temps qu'aujourd'hui, ne l'oubliez
pas), il fut décidé de s'aligner sur l'avis de Rabban Gamli`él,
permettant de ne commencer à demander la pluie qu'à partir du 7
Marahshawon.
D'une
certaine manière, de par ce passage, nous pouvons conclure qu'à
notre époque, où nous ne pélérinons plus vers la Ville Sainte,
et où les trajets prennent beaucoup moins de temps, ceux qui sont
en Terre Sainte doivent commencer à demander la pluie à partir
du 3 et non plus du 7 Marahshawon.
on
demande les pluies :
Bien que nous faisons mention de la pluie dans la deuxième
bénédiction des Shamônah ´asréh depuis le dernier jour de
Soukkôth (voir Halokhoh précédente), nous ne demandons
concrètement la tombée de la pluie que plus tard. Faire mention
du fait qu'HaShem est Celui qui fait tomber la pluie n'est pas la
même chose que de Lui demander de la faire tomber !
La
formule par laquelle nous demander la tomber de la pluie est soit,
וְתֵן
מָטָר עַל פְּנֵי הָאֲדָמָה
« Wathén
Motor ´al Pané Ho`adhomoh – et accorde la pluie à la surface
de la terre », soit וְתֵן
טָל וּמָטָר עַל פְּנֵי הָאֲדָמָה
« Wathén
Tol Oumotor ´al Pané Ho`adhomoh – et accorde la rosée et la
pluie à la surface de la terre », si on on désire
mentionner la rosée (voir la Halokhoh précédente, où nous
avons expliqué que mentionner la rosée ou le vent n'est pas une
obligation).
dans
la bénédiction des années :
Qui est la neuvième des bénédictions des Shamônah ´asréh.
C'est ce qui est tranché dans la Mishnoh.14
tout
le temps que l'on mentionne la pluie :
C'est-à-dire que l'on continue à demander la pluie tout le temps
que l'on dira « Môridh Haggasham ». En d'autres mots,
jusqu'au premier jour de Pésah.
C'est ce qui est rapporté dans la Mishnoh15
au nom de Rébbi Yahoudhoh (une autre opinion est qu'on doit
attendre que tout le mois de Nison soit passé pour ne plus
demander la pluie, mais cette opinion est rejetée). La Gamoro`16
précise que cela signifie que l'on demande la pluie jusqu'à la
conclusion du Mousof du premier jour de Yôm Tôv de Pésah.
Dans
quel cas les paroles susmentionnées s'appliquent-elles :
C'est-à-dire, dans quel cas dit-on que l'on doit commencer à
demander la pluie à partir du 7 Marahshawon ?
En
`aras Yisro`él :
Dans son Commentaire sur la Mishnoh, le Ramba''m explique que
toutes les lois mentionnées dans le traité Ta´anith concernant
le moment approprié pour demander la pluie et organiser des
jeûnes communautaires s'il manque de pluies ne s'appliquent qu'en
`aras
Yisro`él et les pays ayant un climat similaire à celui de `aras
Yisro`él.
Mais
à Shin´or : Un terme
qui désigne la Babylonie.17
en
Syrie, en Égypte, et les endroits qui leur sont adjacents ou qui
leur ressemblent, on demande les pluies le soixantième jour après
l'équinoxe de Tishri :
C'est-à-dire, l'équinoxe d'Automne.
Cette
Halokhoh est basée sur Ta´anith 10a, qui déclare que dans ces
pays-là, la demande pour la pluie ne doit se faire que 60 jours
après l'équinoxe d'Automne, parce que c'est seulement à ce
moment-là que les pluies commenceront à tomber.
Nous
apprenons de là que contrairement à la pratique majoritaire
d'aujourd'hui (défendue notamment par le Shoulhon
´oroukh18)
qui consiste à faire commencer le moment de la demande des pluies
pour toutes les communautés juives de la Diaspora à la même
date que cela se faisait à Babylone du temps des Ga`ônim et
Ri`shônim, chaque communauté de la Diaspora doit en fait
commencer à demander les pluies à la date où commence
généralement la saison des pluies ou l'hiver chez elle, ou
lorsqu'elle a besoin de pluie chez elle en raison des fortes
chaleurs. Il n'y a donc pas de date standard pour tout le monde.
Et le Ramba''m le rendra plus clair encore dans la Halokhoh
suivante. C'est pourquoi, le Ro`''sh19
ז״ל
accepta
que l'on prie pour la pluie en été dans des pays comme l'Espagne
ou l'Allemagne, où le climat nécessite qu'il y ait de la pluie.
De même, étant donné que les récoltes dans son pays allaient
gravement être endommagées si de la pluie ne tombait pas au
moins jusqu'à fin Novembre, il encouragea la pratique suivie en
Provence consistant à demander la pluie en Marahshawon.
Il en est de même pour les Juifs qui vivent actuellement dans
l’hémisphère Sud, où la saison des pluies coïncide avec
notre été.
|
19.
Les localités qui ont
besoin des pluies durant la saison d'été, comme par exemple les
îles lointaines, demandent les pluies au moment où elles en ont
besoin dans Shôméa´ Tafilloh. Les localités où l'on observe
deux jours de Yôm Tôv, on dit « Môridh
Haggasham » dans la
Tafillath Mousof du premier jour de Shamini ´asarath,
et on continue à prier ainsi toute la saison des pluies.
|
יט מְקוֹמוֹת
שְׁהֶן צְרִיכִים לַגְּשָׁמִים בִּימוֹת
הַחַמָּה,
כְּגוֹן
אִיֵּי הַיָּם הָרְחוֹקִים--שׁוֹאֲלִין
אֶת הַגְּשָׁמִים בְּעֵת שְׁהֶן
צְרִיכִין לָהֶן,
בְּשׁוֹמֵעַ
תְּפִלָּה.
וּמְקוֹמוֹת
שְׁהֶן עוֹשִׂין יוֹם טוֹב שְׁנֵי
יָמִים--אוֹמֵר
מוֹרִיד הַגֶּשֶׁם בִּתְפִלַּת מוּסָף
שֶׁלְּיוֹם רִאשׁוֹן שֶׁלִּשְׁמִינִי
עֲצֶרֶת,
וּמִתְפַּלֵּל
וְהוֹלֵךְ כָּל יְמוֹת הַגְּשָׁמִים
|
Les
localités qui ont besoin des pluies durant la saison d'été,
comme par exemple les îles lointaines :
Et il n'y a pas d'exception. C'est-à-dire que cette Halokhoh
s'applique réellement à tout pays ou endroit de la planète où
l'on a besoin de pluie en été à cause du climat, ou dans le
climat est diamétralement différent de celui de la Terre Sainte,
comme par exemple les pays de l’hémisphère Sud.20
demandent
les pluies au moment où elles en ont besoin :
Peu importe le moment de l'année où nous sommes.
dans
Shôméa´ Tafilloh :
Qui est la quinzième bénédiction des Shamônah ´asréh.
C'est
ce que tranche le Talmoudh21,
au nom de Rébbi Yahoudhoh Hannosi` ז״ל,
lorsque les habitants de Ninwéh, qui avaient besoin de pluie en
plein mois de Tammouz (Juillet-Août), lui soumirent la question
de savoir s'ils pouvaient demander la pluie à ce moment-là, et
si oui, dans quelle bénédiction.
En
d'autres mots, lorsqu'on se trouve dans une localité au climat
similaire à celui de `aras
Yisro`él, et que l'on a donc besoin de pluie au même moment que
durant la saison des pluies de `aras
Yisro`él, la demande doit se faire dans la neuvième bénédiction
des Shamônah ´asréh, comme en `aras
Yisro`él. Mais si on a besoin de pluie en-dehors de la période
prévue pour la pluie, ou que l'on vit dans une localité au
climat diamétralement différent de celui de `aras
Yisro`él, on fera alors la demande dans la quinzième
bénédiction.
Les
localités où l'on observe deux jours de Yôm Tôv :
Ce qui est le cas de la majorité des villes de la Diaspora et de
certaines villes en `aras Yisro`él, où à l'origine, il existait
un doute dans le calendrier.22
on
dit « Môridh Haggasham » dans la Tafillath Mousof du
premier jour de Shamini ´asarath, et on continue à prier
ainsi toute la saison des pluies :
Tel est ce qui a été tranché dans le Talmoudh.23
|
- Quelles modifications apporte-t-on aux Shamônah ´asréh durant les dix jours entre Rô`sh Hashonoh et Yôm Hakkippourim ?
20.
Toute l'année, on conclut
la troisième bénédiction par « Ho`él
Haqqodhôsh » et la
onzième bénédiction par « Malakh `ôhév
Sadhoqoh Oumishpot ».
Mais durant les dix jours qui vont de Rô`sh Hashonoh jusqu'à la
sortie de Yôm Hakkippourim, on conclut la troisième
[bénédiction] par « Hammalakh Haqqodhôsh »
et la onzième par « Hammalakh Hammishpot ».
|
כ כָּל
הַשָּׁנָה כֻּלָּהּ--חוֹתֵם
בִּבְרָכָה שְׁלִישִׁית,
הָאֵל
הַקָּדוֹשׁ;
וּבְבִרְכַת
אַחַת עֶשְׂרֵה,
מֶלֶךְ
אוֹהֵב צְדָקָה וּמִשְׁפָּט.
וּבַעֲשֶׂרֶת
הַיָּמִים שֶׁמֵּרֹאשׁ הַשָּׁנָה עַד
מוֹצָאֵי יוֹם הַכִּפּוּרִים--חוֹתֵם
בִּשְׁלִישִׁית,
הַמֶּלֶךְ
הַקָּדוֹשׁ;
וּבְאַחַת
עֶשְׂרֵה,
הַמֶּלֶךְ
הַמִּשְׁפָּט
|
C'est
ce qui est tranché dans le Talmoudh.24
Nous
avions abondamment traité de ce sujet dans l'article intitulé
« Les
ajouts dans les Shamônah ´asréh de la période des Dix Jours ».
Les
lois relatives aux cas où l'on a oublié d'opérer ces
changements seront traitées par le Ramba''m au Chapitre 10.
|
21.
Il y a des localités qui
sont accoutumées durant ces dix jours à ajouter dans la première
bénédiction « Zokhrénou Lahayim, etc. »
et dans la deuxième « Mi Khomôkho `ov Horahamon,
etc. ». Elles ajoutent
[ausi] dans la dix-huitième bénédiction « Zakhôr
Rahamakho, etc. »,
et elles ajoutent dans la dernière bénédiction « Ouvséfar
Hayim, etc. ».
De même, il y a des localités qui sont accoutumées à ajouter
durant ces dix jours dans la troisième bénédiction « Ouvakhén,
etc., Ouvakhén, etc. ».
Mais à Rô`sh Hashonoh et à Yôm Hakkippourim, la coutume
universelle consiste à ajouter « Ouvakhén, etc.,
Ouvakhén, etc. » dans
la troisième [bénédiction].
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כא יֵשׁ
מְקוֹמוֹת שֶׁנָּהֲגוּ בַּעֲשֶׂרֶת
יָמִים אֵלּוּ לְהוֹסִיף בִּבְרָכָה
רִאשׁוֹנָה,
זָכְרֵנוּ
לְחַיִּים ...;
וּבִשְׁנִיָּה,
מִי
כָּמוֹךָ אָב הָרַחֲמָן ...;
וּמוֹסִיפִין
בְּבִרְכַת שְׁמוֹנֶה עֶשְׂרֵה,
זְכֹר
רַחֲמֶיךָ ...;
וּמוֹסִיפִין
בִּבְרָכָה אַחֲרוֹנָה,
וּבְסֵפֶר
חַיִּים ...
וְכֵן
יֵשׁ מְקוֹמוֹת שֶׁנָּהֲגוּ לְהוֹסִיף
בַּעֲשֶׂרֶת יָמִים אֵלּוּ בִּבְרָכָה
שְׁלִישִׁית,
וּבְכֵן
...
וּבְכֵן
...;
אֲבָל
בְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה וְיוֹם הַכִּפּוּרִים,
מִנְהָג
פָּשׁוּט הוּא לְהוֹסִיף בִּשְׁלִישִׁית,
וּבְכֵן...
וּבְכֵן
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Aucun
de ces ajouts n'est talmudique ; il ne s'agit que de
coutumes, pas d'obligations. Néanmoins, sur la base de la Gamoro`
de Barokhôth 34a, qui interdit d'ajouter des requêtes dans les
trois premières et trois dernières bénédictions des Shamônah
´asréh, ces ajouts peuvent être problématiques. Nous en avions
parlé dans l'article susmentionné.
Concluons
en précisant que ce n'est pas parce que le Ramba''m rapporte
certaines coutumes que cela signifie qu'il les approuve. C'est
ainsi que dans son Siddour, il ne les inclut pas du tout !
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Fin du Chapitre 2 !
1Ta´anith
13b
2Ibid.
3Barokhôth
4:3 ; Ta´anith 2:2
4´avôdhoh
Zoroh 8a
5Barokhôth
4:3 ; Ta´anith 2:2
6Tahillim
107:28
7Barokhôth
4:3 ; Ta´anith 2:2
8Zakharyoh
2:9
9Barokhôth
33a
10Ta´anith
3a
11Ibid.,
2a
12Ibid.,
3b
13Ibid.,
10a
14Barokhôth
33a
15Ta´anith
5a
16Ibid.,
5b
17Voir
le Targoum `ônqalôs
18`ôrah
Hayim 117:1
19Voir
dans le Tour et le Béth Yôséf, `ôrah
Hayim 117
20Voir
le Ramba''m, Commentaire sur la Mishnoh, Ta´anith 1:3
21Ta´anith
14b
22Voir
Hilkôth Qiddoush Hahôdhash Chapitre 9
23Ta´anith
4b
24Barokhôth
12b