בס״ד
Pourquoi
préfèrent-ils le Shoulhon ´oroukh au Mishnéh Tôroh ?
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Le
Mishnéh Tôroh en quatorze volumes du Rambo''m a été le premier code de Halokhoh
le plus complet, le plus lisible et le mieux organisé. Il n’est pas surprenant,
par exemple, que les quatorze livres de son code soient si savamment conçus
qu’ils contiennent exactement mille chapitres.
Pourtant,
environ un siècle après sa mort, un autre Espagnol, Ribbénou Ya´aqôv
ban `oshér (1270 - 1340, surnommé le Ba´al Hattourim), composa un ouvrage en
plusieurs volumes sur la Halokhoh, qu'il nomma « ´arbo`oh
Tourim ». Environ deux siècles plus tard, un autre rabbin espagnol,
Ribbénou Yôséph Qa`rô (1488-1575), rédigea son livre de Halokhoh en
plusieurs volumes, qu'il baptisa le « Shoulhon ´oroukh ».
Plus d'une douzaine d'autres collections ont suivi, mais le Shoulhon
´oroukh, avec les annotations du rabbin polonais Môshah `issarlés (1525-1572,
surnommé le Ramo''`), est devenu le code privilégié et est utilisé par la plupart
des Juifs orthodoxes.
Le
Rambo''m a nommé son code et les livres qu'il contient en fonction de leur
contenu, tels que « Lois du culte des idoles » et « Lois
des rois et leurs guerres ». Mais Ribbénou Ya´aqôv ban
`oshér a opté pour des titres poétiques moins informatifs tels que Hôshén
Mishpot (Pectoral du Jugement), qui traite des délits, des procédures
judiciaires, des emprunts et des intérêts, et ´évan Ho´azar (Pierre
d'Assistance), concernant le mariage. Ces noms, aussi obscurs soient-ils, se
sont maintenus et les autres Pôsaqim ont utilisé ces titres pour parler des
Halokhôth. Bien que l’approche du Rambo''m soit clairement la plus
simple et rationnelle, les autres codes sont - pour des raisons que nous
verrons bientôt - plus couramment utilisés.
Questions :
1. Pourquoi
Ribbénou Ya´aqôv ban `oshér et les autres Pôsaqim décidèrent-ils de
rédiger leurs propres codes ?
2. Pourquoi,
de manière générale, la composante orthodoxe du judaïsme préfère-t-elle les
codes ultérieurs ?
3. Quels
sont les quelques exemples de contenu pouvant démontrer le contraste entre le
code du Rambo''m et les codes ultérieurs ?
Les prétendus problèmes perçus avec le Mishnéh Tôroh du
Rambo''m
Un
code de loi, par définition, présente la loi de manière claire, précise et
organisée, de sorte que les juristes et la population puissent voir quel
comportement est autorisé et ce qui est interdit. Un code de loi ne devrait pas
être un volume de discours contenant la source du droit, son développement
historique, ni une discussion législative de différences d'opinions.
Le
Rambo''m était un lecteur prolifique et connaissait bien le code de loi
islamique ainsi que les ouvrages de droit des autres pays et leurs styles. Il a
reconnu la logique de la méthode de présentation claire et organisée utilisant
des déclarations concises et décisives du droit, une méthode encore utilisée
par d'autres cultures aujourd'hui. Il a rédigé son code de cette manière, en
mettant l’accent sur les besoins des juristes et de la population en général.
Ce
faisant, le Rambo''m a modifié la présentation juive traditionnelle du droit.
L’approche conventionnelle de l'étude halakhique, c’est-à-dire
« légale », était et devait tenir compte de l’opinion de tous les
rabbins sur le sujet à l’examen. En fait, tant la Mishnoh (composée au 3ème
siècle) que les Talmoudhim de Jérusalem et de Babylone (datant respectivement
des 4ème et 6ème siècles) présentent différents points de
vue sur différents sujets, sans pour autant énoncer la Halokhoh
décisive. L'objectif principal est la discussion, pas la décision.
Cette
méthode talmudique présente certains avantages. Cela contribue à aiguiser les
esprits des élèves et expose des points de vue qui, sans être décisifs, peuvent
être pris en compte lorsque la situation change. Toutefois, il est évident
qu'elle ne présente pas de déclaration finale claire de la loi pouvant être
facilement utilisée par les juristes et le grand public. En fait, le style
discursif et le placement de différentes parties d'un sujet dans divers traités
talmudiques, plutôt que de rassembler un sujet entier dans un seul volume,
empêchent toute personne autre que les érudits de l'utiliser pour prendre des
décisions légales.
Le
maître du père du Rambo''m, le `ibn Miggosh, avait étudié auprès de Ribbénou Yishoq
ban Ya´aqôv `alphasi, qui avait composé un résumé concis du Talmoudh
en vingt-quatre volumes, intitulé Séphar Hahalokhôth. Dans ct
ouvrage, il a supprimé la plupart des discussions homilétiques non halakhiques
et des délibérations et désaccords halakhiques, rendant les décisions finales
un peu plus claires que les livres précédents. Cependant, l'ouvrage de Ribbénou
`alphasi était encore talmudique. Il résumait la discussion de chaque page de
manière concise, mais il ne rassemblait pas les discussions sur le sujet dans les
autres traités, ne les compilait pas ensemble, et conservait le langage
talmudique.
De
même, le code organisé du Rambo''m n’incluait pas les opinions contradictoires
et omettait les sources des Halokhôth. Mais il est allé plus loin
que Ribbénou `alphasi. Il a rassemblé toutes les informations halakhiques
pertinentes des divers traités sous un même sujet. Cependant, certains rabbins
ont estimé que les discussions rabbiniques et l'indication des sources qu'il
avait omises étaient nécessaires. Ribbénou `oshér ban Yahi`él (c.
1259–1328, connu sous le nom de Ribbénou `oshér ou le Ro`''sh), par exemple,
dérangé par l'absence d'opinions contradictoires, dénigra avec arrogance le
code du Rambo''m en disant[1] :
« Il écrit son livre comme s'il prophétisait de la part de HaShem ».
Pourtant,
malgré ces protestations, les codes post-maimonidiens n’ont jamais
réussi à écarter les points de vue maimonidiens. C'était impossible simplement
à cause de la sagesse du Rambo''m. Ainsi, Ribbénou Ya´aqôv ban
`oshér a décidé de trancher les Halokhôth en se basant sur les
opinions majoritaires de trois géants: son père, Ribbénou `oshér ban Yahi`el,
dont on a parlé plus haut, Ribbénou `alphasi, précédemment mentionné, et le
Rambo''m. Lorsque Ribbénou Yôséph Qa`rô a écrit son code, il a lui aussi décidé
de prendre en compte les opinions majoritaires de ces trois géants et Ribbénou
Ya´aqôv ban `oshér. Ribbénou Môshah `issarlés, à son tour, fonda ses
écrits sur le travail de Ribbénou Qa`rô, mais les compléta par les coutumes
polonaises.
La vraie raison des nouveaux codes
L'omission
des discussions rabbiniques et la source des Halokhôth étaient la
raison officielle, mais probablement pas véritable, pour laquelle d'autres
rabbins estimaient devoir écrire leurs propres codes. Cela est évident car, si
ces deux omissions étaient ce qui dérangeait vraiment les rabbins qui ont
rédigé les nouveaux codes, ils auraient dû être satisfaits en ajoutant
uniquement des gloses indiquant les sources et les points de vue opposés.
La
vraie raison, selon toute vraisemblance, était l'incapacité des
non-rationalistes de traiter le rationalisme du Rambo''m et son refus d'inclure
les pratiques superstitieuses, le comportement magique, le recours au présage,
le mysticisme et d'autres comportements irrationnels qui étaient si chers au
grand public. Ces comportements non rationnels sévissaient chez de nombreux
juifs - y compris de nombreux rabbins.
Exemples de règles non rationnelles dans les codes
post-maïmonidiens
Les mariages
La
peur pour l'avenir, le désir profond de vivre dans le bonheur et la conviction
qu'il était possible de contrôler des événements en évolution par des moyens
magiques ont conduit inconsciemment et incitent encore et toujours de
nombreuses personnes à recourir aux présages et à la réalisation d'autres actes
superstitieux. Ainsi, il ne devrait pas être surprenant pour vous d'apprendre
que la cérémonie de mariage, par exemple, à un moment où un couple devrait
considérer les vérités de la vie et commencer à contrôler son avenir
rationnellement, est pleine de comportements irrationnels. Les ouvrages de Halokhoh
post-maïmonidiens ont codifié ces types de comportement.
Le
Shoulhon ´oroukh[2], qui
contient les pratiques des juifs des pays séfarades (espagnols, nord-africains
et israéliens), stipule que les hommes ne doivent épouser des femmes que
pendant la pleine lune, mais Ribbénou Môshah `issarlés, qui a écrit sur les
Mishnoghim ashkénazes (allemands et ouest-européens), a déclaré que, dans son
pays, les hommes se mariaient généralement avec des femmes au début du mois
lunaire, lorsque la lune grandissait. Cette pratique n’est pas
mentionnée dans la littérature talmudique ou gaonique ni dans le Mishnéh Tôroh
du Rambo''m. Le Rashba''` (Ribbénou Shalômôh ban `avrohom `ibn `addarath,
1235-1310) a curieusement défendu cette superstition contre ceux qui s'en
moquaient : « ce n'est pas de la divination, mais comme les rois
sont amenés vers l'eau pour que leur règne prospère [et grandisse], ainsi [le
mariage est] célébré à la plénitude et pas quand [la lune] décroît, et c'est un
bon signe… ce n'est pas de la superstition (Darkhé Ho`amôri) ».
Le Rashba''` a écrit que le Rambo''n (Ribbénou Môshah ban Nahmon) avait
également conseillé aux gens de se marier au moment opportun du cycle lunaire.
La supériorité de
la droite sur la gauche
Comment
les gens commencent-ils leur journée pour assurer le succès ? Le Rambo''m
commence son code par des enseignements sur HaShem et la nécessité d’acquérir
des connaissances sur Lui. Les codes post-maimonidiens, au contraire,
commencent par indiquer aux personnes de chausser leur chaussure droite sans la
nouer, suivie de la chaussure gauche, puis d'attacher les lacets de la
chaussure gauche, puis ceux de la chaussure droite.[3] Ribbénou
Môshah `issarlés déclare que dans son pays, où les chaussures n'ont pas de
lacets, les gens devraient d'abord chausser leurs chaussures droites. Le
commentaire « Sha´aré Tashouvoh » déclare que
si les gens sont gauchers, ils doivent inverser la procédure. Le commentaire
« Moghen `avrohom » déclare que, lorsque les gens se lavent
les mains, ils doivent d'abord se laver la main droite.
L’explication
généralement admise pour cette exigence est que le pouce droit et le gros
orteil droit sont importants, mais que le bras gauche est tout aussi important,
car c’est là que les Taphillin
sont placées. Par conséquent, la droite et la gauche doivent être respectées.
Cette
explication est problématique. Selon ce récit, la main droite est importante au
niveau pratique et la gauche est significative au niveau spirituel. Étant donné
que le Shoulhon ´oroukh insiste toujours sur le spirituel, il est plutôt
étrange que la main droite soit privilégiée en ce que la chaussure droite (ou
la gauche, pour un gaucher) est placée en premier. De plus, la cohérence avec
l'accent mis sur le spirituel aurait dû exiger que la main gauche soit lavée en
premier.
Par
conséquent, il est clair que la main droite a la préférence parce que les Gôyim
d'antan considéraient superstitieusement que donner la priorité à la droite
constituait une bonne manière de réaliser des activités parce qu'ils
constataient que la plupart des gens étaient droitiers. En effet, jusqu'à
récemment, de nombreux parents tentaient de façon scandaleuse d'empêcher leurs
enfants d'utiliser la main gauche pour l'écriture et d'autres activités
similaires, parfois avec des résultats psychologiques négatifs. C’est pour
cette raison que les anciens Gôyim païens croyaient que les gens devaient
toujours commencer les activités avec la droite, y compris la marche, et, en fait,
toujours se tourner vers la droite quand il était raisonnable de le faire. Ils
pensaient que cet acte humain d'utiliser la droite conduirait, voire forcerait,
la nature par bonne magie à produire un événement fortuit. Les Juifs ont été
influencés par cette pensée superstitieuse et ont adopté de nombreuses
pratiques basées sur celle-ci.
Le
Rambo''m mentionne la préférence de la droite sur la gauche dans son Mishnéh
Tôroh[4], mais
n'insère aucune notion superstitieuse. Il déclare qu'une personne doit
montrer du respect pour le site de l'ancien Béth Hammiqdosh, même s'il n'existe
plus. Par exemple, les personnes doivent accéder au site par la droite afin que
les autres personnes qui les voient sachent qu’elles ne rencontrent aucun
problème. Ceux qui ont des problèmes, comme par exemple ceux qui sont en
période de deuil, doivent s’approcher par la gauche. De cette façon, bien que
le Rambo''m ne le note pas spécifiquement, les gens sauraient s’ils peuvent
s’adresser à la personne et la consoler ou l’aider d’une autre manière.
En dormant
Le
Shoulhon ´oroukh[5]
prescrit : « Il est interdit de dormir dans un lit faisant face
à l'est et à l'ouest si sa femme est avec lui [ce qui signifie pour les
rapports sexuels] et il convient de faire attention [de ne pas le faire] même
si son épouse n'est pas avec lui ». Le commentaire du Moghén
`avrohom, se référant au Zôhar, déclare qu'il existe une raison mystique à
cette exigence. L'auteur du Shoulhon ´oroukh et de nombreux autres
non-rationalistes étaient convaincus que la Shakhinoh, la présence
divine, n'était pas un sentiment humain de la présence de HaShem, mais un
être divin réel. Par conséquent, le commentaire du Moghén Dowidh
explique que, puisque la Shakhinoh
habite à l'ouest, il est interdit à toute personne de tourner le visage ou son
dos vers la Shakhinoh,
en particulier pendant les rapports sexuels. Cela fait partie des nombreuses
hérésies kabbalistiques, qui conçoivent la Shakhinoh comme un
être divin réel.
Dans
le Mishnéh Tôroh[6],
le Rambo''m déclare qu’une personne ne devrait pas dormir ou utiliser les
latrines face à l’ouest, mais explique que c’est l’une des nombreuses façons
par lesquelles les Juifs se souviennent de l’ancien Béth Hammiqdosh avec
respect : étant donné que le saint des saints était à l'ouest du Béth
Hammiqdosh, il convient de le rappeler en s'abstenant de ces deux activités
dans cette direction. Donc, rien à voir avec les superstitions et aberrations
kabbalistiques.
Manière de se laver
Le
Shoulhon ´oroukh[7] ordonne
à une personne de se laver les mains à trois reprises avec de l'eau le matin
« pour ôter l'esprit démoniaque (Rouah Ro´oh) qui est sur
elles ». Le commentaire « Ba`ér Hétév »
explique que cela ne suffit pas s'il verse de l'eau une fois sur ses mains,
même s'il en verse une quantité considérable, car le problème de la présence du
démon n'est résolu que par l'utilisation du chiffre magique trois. Par la
suite, le Shoulhon ´oroukh[8] stipule
que cette eau ne peut pas tomber sur le sol, mais doit être versée dans un
récipient, car l'eau sur le sol contaminerait la maison avec l'esprit
démoniaque qui s'y trouve maintenant. Puis, le Shoulhon ´oroukh[9] avertit
que l'eau doit être évacuée des habitations humaines. Comme pour la manière de
mettre les chaussures, le Shoulhon ´oroukh[10] demande
à la personne en train de se laver de donner la priorité à la main droite de
deux manières. Il doit prendre le récipient contenant l'eau avec sa main
droite, puis le mettre dans sa main gauche afin qu'il puisse d'abord verser
l'eau sur sa main droite.
Le
Rambo''m ne mentionne jamais la présence présumée du mauvais esprit démoniaque
au matin, ni la prétendue nécessité de verser obligatoirement trois fois de
l'eau sur les mains pour s'en débarrasser. Le Talmoudh lui-même (qui contient
pourtant de nombreux enseignements sur les démons et esprits, et les manières
de s'en débarrasser ou de les neutraliser) n'en fait pas mention.
Conduites à adopter
dans les latrines
Le
Shoulhon ´oroukh[11]
interdit aux personnes qui ont terminé la défécation de s'essuyer de la main
droite. Les commentateurs expliquent que la main droite ne doit pas être
utilisée car elle sert également à pointer sur la Tôroh et que, de plus, HaShem
a donné la Tôroh avec Sa main droite. Il convient de rappeler que le Rambo''m
abhorrait la notion erronée selon laquelle HaShem aurait un corps physique, y
compris une main droite.
Le
Shoulhon ´oroukh[12] stipule
également qu' « une personne ne peut pas se nettoyer avec de la
faïence à cause de la sorcellerie ». Cette règle n'a pas été
instituée pour des raisons de sécurité, afin d'éviter de vous égratigner, mais
repose sur une superstition mentionnée dans le Talmoudh Babylonien[13], où une
femme sorcière dit qu'elle est incapable de faire du mal aux rabbins parce
qu'ils ne se nettoient pas avec un tesson; se nettoyer avec un tesson les
exposerait à la sorcellerie.
La peur
superstitieuse du mauvais œil
Le
Shoulhon ´oroukh[14]
interdit à un père et son fils, ou à deux frères, d'être appelés l'un après
l'autre à lire la Tôroh, car cela pourrait causer les dommages diaboliques du
mauvais œil.
Se protéger des
démons
Le
Shoulhon ´oroukh[15] déclare
qu'un Juif ne doit pas dire la prière du « Mé´én Shava´ » (une
version concise de la prière de la ´amidhoh) la nuit de Pasah,
car cette prière a été instituée pour protéger des démons les retardataires qui
se rendaient à la synagogue (cela dit en passant, c'est totalement faux. La
raison de l'institution de cette prière était afin de rallonger l'office du
vendredi soir, pour que les retardataires ne se retrouvent pas seuls à la synagogue,
en raison du fait qu'en Babylonie les synagogues étaient situées dans les
campagnes, ce qui exposerait les fidèles aux brigands et autres criminels
sévissant la nuit. Ainsi, lorsque les retardataires arrivaient, l'office avait
été rallongé, et cela leur permettait de ne pas rentrer seuls après l'office);
le livre ajoute que la nuit de Pasah, HaShem protège les Juifs des
démons et que cette prière n'est donc pas nécessaire.
Utiliser du sel
contre les démons
Le
Shoulhon ´oroukh[16] déclare
que les gens devraient mettre du sel sur leur pain lors des repas pour effrayer
les démons, mais que cela est inutile à Pasah lorsque HaShem les protège
des démons. Or, la seule raison pour laquelle nous trempons le pain dans le
sel, ce n'est pas à cause des démons, mais parce que le pain doit être trempé
dans un condiment ou du sel en souvenir de la rosée dans laquelle était
recouverte la manne qui tombait du ciel, et aussi parce que notre table
remplace le Mizbéah ; or, tous les sacrifices offerts sur le Mizbéah
devaient contenir du sel. Le pain étant un aliment sacré, nous l'accompagnons
également de sel. L'obligation d’accompagner chaque Qôrbon de sel est répétée
trois fois dans la Tôroh.
Astrologie / Démons
pervertissant la justice
Dans
son commentaire sur le `arbo´oh Tourim de Ribbénou Ya´aqôv ban
`oshér[17],
Ribbénou Yôséph Qa`rô mentionne l’opinion de Ribbénou `oshér ban Yahi`él qui
affirme que parfois le Mazzol peut pervertir la justice. Ce que Ribbénou `oshér
ban Yahi`él
entend par Mazzol n’est pas précisé, mais il fait clairement référence aux
forces astrologiques ou aux démons. Ribbénou `oshér ban Yahi`él
déclare que parfois le Mazzol aime l'un des plaideurs dans une affaire
judiciaire et oblige les juges à trancher l'affaire selon l'opinion de leurs
favoris, même si la Halokhoh - si elle n'était pas affectée par des
forces démoniaques - aurait normalement dû être tranchée contre le favori des
démons.
En résumé
Être
rationnel dans un monde irrationnel a ses inconvénients, en particulier lorsque
le monde s'est engagé à croire et à appliquer des pratiques non rationnelles.
Ainsi, bien que le code de Halokhoh du Rambo''m soit de loin le code
le plus rationnel et le plus érudit à avoir été rédigé - en termes de style, de
langage et de contenu - et le plus facile à comprendre, et bien que les rabbins
reconnaissent pour l'écrasante majorité d'entre eux qu’il contient la vérité,
ils sentaient qu'il était préférable d'incorporer de nombreuses
« traditions » populaires dans leurs codes, y compris des pratiques
basées sur la superstition, parce qu'ils croyaient en l'efficacité de telles
pratiques ou, lorsqu'ils n'y croyaient, parce qu'elles étaient si chères à la
masse inculte.
Cela
a toujours été le seul moyen efficace de traiter avec l'humanité. Les gens ne
peuvent être enseignés qu'à leur niveau. il est impossible de transformer
subitement les opinions et les pratiques de la masse inculte par mandat ou par
persuasion.
Enfin,
posez-vous sincèrement cette question : N'est-il pas étrange que Ribbénou
Yôséph Qa`rô, qui était séfarade, dû s'appuyer sur les opinions de rabbins
ashkénazes (excepté le Rambo''m) pour rédiger son Shoulhon
´oroukh ? Est-ce parce qu'il y avait beaucoup plus de rabbins
rationalistes parmi les séfarades plus que parmi les ashkénazes (qui furent
clairement influencés, sur de nombreux points, par les superstitions répandues
dans l'Europe catholique du Moyen-âge) ? Cela est vraiment ironique, car
depuis que le Shoulhon ´oroukh fut accepté par les séfarades, ces
derniers sont devenus plus irrationnels et superstitieux que les ashkénazes
qui, au fur et à mesure du temps, semblent renoncer, eux, de plus en plus à la
Qabboloh et autres croyances et pratiques superstitieuses (excepté les Hasidhim,
évidemment, qui sont profondément empêtrés dans ces choses, et qui ont renoncé
à bon nombre de pratiques et rites ashkénazes pour adopter les superstitions
séfarades).