בס״ד
Déviations
subtiles des principes fondamentaux de notre foi
Beit
Haverim est une association française de « Juifs » gays
et lesbiennes entretenant de bonnes relations avec le Consistoire de
France
Des membres du Beit Haverim avec des représentants du CRIF
Question
de E. A.
Bonjour
Rav, J'ai une question concernant cet article. Le fait pour beaucoup de personnes ayant une mère juive d'être laïques, de ne pas forcément rejeter les 13 principes fondamentaux, mais de croire aussi aux « valeurs » des démocraties occidentales (féminisme, théorie du genre, anti-racisme, politique pro-homosexuelle, bref, je pense que vous connaissez ce corpus de « valeurs »), fait-il d'eux des apostats ? C'est un problème qui se pose beaucoup de nos jours, du moins en France, et dans les communautés dites « orthodoxes », qui continuent de croire et pratiquer en fonction des fondements du Judaïsme, mais en y ajoutant petit à petit des valeurs étrangères. Merci et Kol Touv ! |
C'est
effectivement un réel problème qui est plus grave que ce que l'on
pense. Dans les temps passés, ces gens étaient excommuniés ou mis
au banc de la communauté. (Voir les nombreuses Tashouvôth des
Pôsqim d'antan. Pas plus tard qu'au 19ème siècle, certains Juifs
religieux étaient excommuniés simplement pour le fait de porter des
bottes qui, à cette époque-là, étaient considérées comme un
vêtement de non Juif. Le fait d'en porter était souvent le premier
pas vers l'assimilation). C'est un problème, car en réalité cela
équivaut à renier les fondements de la foi de façon subtile.
Je
vous donne l'exemple de ces « Orthodoxes » (parmi
lesquels plusieurs rabbins affiliés au Consistoire de France) qui
tolèrent l'homosexualité. C'est un péché décrit comme une
abomination dans la Tôroh. (Voir l'article intitulé « Que
dit le Judaïsme sur l'homosexualité ? ») Par
conséquent, le fait de ne rien voir de mal à cela, voire même
adhérer à la thèse selon quoi on peut naître homosexuel et que ce
n'est donc pas de la faute des homosexuels s'ils sont ainsi, c'est un
reniement subtil d'au moins trois fondements de la foi : 1)
l'immutabilité de la Tôroh (puisqu'ils changent en chose normal ce
que la Tôroh considère être un péché. C'est donc une abolition
d'un précepte de la Tôroh, dans lequel nous lisons qu'il ne faut
rien ajouter ou retirer de la Tôroh. Et nos Sages ont dit que
quiconque dit accepter toute la Tôroh sauf un seul précepte,
celui-là est mécréant par rapport à toute la Tôroh); 2) la
prophétie de Môshah Rabbénou ע״ה
(car en considérant
l'homosexualité comme normale, ils sous-entendent que le prophète
s'est trompé dans sa condamnation de l'homosexualité, ou encore,
comme on l'entend de certains « Orthodoxes » gays, que
Môshah Rabbénou ne savait pas encore que l'homosexualité était
génétique. Hos Washolôm !); 3) la justice de D.ieu
(car dès lors qu'HaShem considère les homosexuels actifs1
comme des gens abominables passibles de la peine de mort, mais qu'eux
disent que c'est une tendance pour laquelle on ne peut rien car on
naîtrait ainsi, cela fait d'HaShem un D.ieu injuste qui punit pour
des choses sur lesquelles nous n'aurions aucun contrôle. Cela en
fait aussi un sadique et inique, car quel est ce D.ieu qui condamne
l'homosexualité mais qui, en même temps, crée des êtres humains
déjà homosexuels ? Cela va contre le principe fondamental du libre
arbitre, et il est écrit dans la Tôroh que chaque être est
responsable de ses péchés).
Nous
ne pouvons donc pas dire que ces gens ne renient pas des fondements
de la foi, car bien qu'ils adhèrent à certains, ils renient
subtilement d'autres fondements. Renier un seul fondement suffit pour
être mécréant. Ce sont les paroles de nos Sages, et voilà
pourquoi les Sadducéens, les Béthusiens, les Karaïtes, les
Samaritains et d'autres comme les Libéraux sont des apostats et
mécréants (bien qu'ils acceptent certains fondements, ils en
rejettent d'autres). Que l'on se fasse appeler « Orthodoxe »
ne change rien. Les critères sont les mêmes pour tous. Mais nous
vivons dans un monde où le slogan qui prévaut est « Peace and
love », « Vis et laisse vivre les autres », etc. À
tel point que l'on tolère même n'importe qui dans de nombreux
Minyonim de prière, tout comme nous acceptons les donations des
pires pécheurs du milieu de notre peuple. Les rabbins craignent de
perdre leurs fidèles et tolèrent donc l'intolérable, rendant
licite l'illicite.
Les
déviations subtiles qui prévalent dans l'Orthodoxie et d'autres
mouvements (et beaucoup de communautés Orthodoxes n'ont plus rien à
envier aux Conservatives, voire même aux Libéraux) peuvent être
illustrées par la parabole suivante :
L'histoire
se déroule il y a très longtemps, sur une île appelée Giloh,
quand les arbres n'avaient pas encore poussé et que la végétation
était limitée aux plantes, aux arbustes fruitiers et aux légumes
poussant dans le sol. Les insulaires vivent dans des huttes faites de
roseaux, car le bois était encore inconnu. Des années plus tard, un
charpentier itinérant nommé Môshah arriva sur cette île avec de
nombreux types de pousses d'arbres, et les a plantées là pour le
bien-être des insulaires. Après de nombreuses années, Môshah
avait fait pousser une belle forêt. Cependant, puisque les
insulaires n'avaient jamais vu d'arbres auparavant, ils n'avaient
aucune idée de ce qu'il fallait en faire. Môshah avait reçu sa
formation en menuiserie d'un maître, qui fut en réalité
l'inventeur de l'art de la menuiserie. Môshah, étant un expert,
forma alors les insulaires en ébénisterie, en menuiserie, en
architecture et en construction. Il a enseigné les insulaires tout
ce qu'il savait. La moitié de la formation que Môshah accorda à
ces insulaires abordait les caractéristiques physiques du bois, et
diverses espèces d'arbres : comment scier, sculpter, sabler et
finir bois. Môshah fit de nombreuses démonstrations concrètes.
Mais l'autre moitié de ses enseignements portait sur des principes
abstraits, cependant essentiels pour la construction de meubles, de
maisons, et de grandes structures. Cette connaissance ne pouvait
évidemment pas s'acquérir « dans le bois », puisqu'il
s'agissait de principes et lois abstraites. Ils devaient être appris
au fil des années auprès de Môshah, par voie orale.
Môshah
a dû former ces insulaires afin qu'ils pensent à la construction,
étant donné qu'ils n'avaient jamais su ce qu'était la
construction. Pour eux, c'était une toute nouvelle science, quelque
chose qu'ils ne connaissaient pas. Sans savoir ce qu'était le bois,
et ils ne pourraient jamais concevoir la science de la construction.
De nombreux habitants de l'île, dès qu'ils mirent la main sur cette
nouvelle substance appelée « bois », furent trop zélés
de commencer à tout de suite travailler avec le bois, et
n'assistaient pas aux cours donnés par Môshah. Ces quelques
insulaires construisirent des maisons, mais elles s'effondrèrent toutes rapidement. Ils se rendirent compte qu'eux aussi avaient
besoin de la connaissance de Môshah, et assistèrent à ses cours.
Assez vite, tous les insulaires furent bien informés dans le travail
du bois, la menuiserie, et l'architecture. Les insulaires
construisirent de grandes maisons, dont toutes sont restés debout
pendant de nombreuses années.
Môshah
souhaitait que personne, même ceux vivant dans les coins les plus
reculés de cette île, n'expérimente plus jamais l'effondrement de
sa maison. Môshah souhaitait que les principes originaux de la
menuiserie et de l'architecture ne soient jamais perdus. Il savait
aussi que personne, sans la formation originelle de Môshah, ne
pourrait jamais comprendre comment construire, simplement en
examinant le bois physique. Une formation devait accompagner
quiconque désire être un bâtisseur, et cette formation devait
obligatoirement remonter aux leçons et à la pensée de Môshah.
Môshah seul possédait la plus haute connaissance du travail du bois
et du bâtiment, et fut le meilleur professeur que le monde ait
connu. Par conséquent, Môshah transmis ses enseignements aux
insulaires avec une condition : « Ne vous écartez pas
de mes enseignements, parce que vos maisons s'effondreront. Suivez
mes leçons, parce qu'elles ne s'acquièrent pas dans le bois
lui-même. Sans mes leçons orales, il est tout bonnement impossible
d'apprendre à construire correctement. Le bois ne vient pas avec des
instructions écrites à l'intérieur; ces instructions sont dans mon
esprit et dans l'esprit de mes élèves. Vous pouvez apprendre d'eux
ou de moi. Mais quelqu'un qui ne s'est pas formé sous mon autorité,
ou celle de mes élèves, durant de nombreuses années, ne peut
absolument pas avoir la connaissance véritable et originelle de la
construction ». Ce furent là les instructions de Môshah,
pour le bien-être de ses frères insulaires.
Comme
les années passaient, Môshah décéda. Les insulaires prospérèrent,
se répandant au loin, et voyageaient à la fois avec le bois de
Môshah à la main, et ses enseignements dans leurs esprits. Pendant
3000 ans, les insulaires suivirent fermement l'artisanat et les
principes enseignés par Môshah, et travaillèrent seulement avec
son bois. Toutes les maisons et structures qu'ils construisirent
étaient stables. Ceux qui avaient construit des maisons avec des
connaissances incomplètes eurent quelques problèmes. Mais ils
demandaient systématiquement des solutions auprès de bâtisseurs
plus âgés, qui connaissaient les principes, et ils réparaient
ainsi leurs maisons avec succès.
Aux
environs de cette même période, un insulaire venu d'un coin très
reculé de l'île et répondant au nom de ´Arav Rav2
obtint une partie du bois, mais ne fut pas formé par Môshah, tout
comme il ne suivait pas les enseignements des élèves de Môshah. Il
construisit de nombreuses maisons, mais elles ne cessaient de
s'effondrer, ou nécessitaient des réparations quotidiennes. Pour
lui, il était plus facile de ne pas passer des années à étudier
les principes de Môshah, mais simplement se lancer directement dans
le monde de la construction sans aucune formation. Bien que c'était
plus facile, cela s'avéra être une mauvaise décision pour ´Arav
Rav. Il tenta alors de développer ses propres idées sur la
construction, mais encore une fois, ses structures tombèrent toutes
au sol. Chaque fois qu'il regardait une maison qui avait été
construite correctement, il ne voyait que le bois, parce que les
« principes » du bâtiment ne sont pas des choses que
l'on voit avec son œil. Les principes ne se trouvaient pas « dans
le bois », mais devaient être appris de quelqu'un qui les
connaissait. Il se rendit compte que le bois lui-même n'était que
la moitié de ce dont il avait besoin pour construire correctement.
Néanmoins, ´Arav Rav refusé d'étudier sous l'autorité des
disciples de Môshah.
Comme
´Arav Rav, d'autres insulaires étaient également impatients et
abandonnèrent la formation qui leur était dispensée par les élèves
de Môshah. Ils créèrent ensemble un nouveau groupe d'insulaires.
Ils tentèrent de construire des structures aussi parfaites que les
disciples de Môshah, mais elles tombaient en permanence au sol. Même
si c'était une existence plus fastidieuse de reconstruire
constamment, les hommes de ´Arav Rav étaient têtus, et ne prirent
pas le temps d'étudier et d'apprendre comment construire des
structures parfaites. Certes, il était d'abord plus facile de sauter
l'étude et se lancer rapidement dans la construction, mais à chaque
fois, cette la facilité se mélangeait à de la frustration, car
leurs structures nécessitaient un entretien quotidien.
La
nature humaine veut que la paresse soit émotionnellement attirante,
alors que l'étude rigoureuse exige de la discipline restrictive. Par
conséquent, ´Arav Rav attira énormément plus d'adeptes que ne le
fit Môshah. Avec le temps, même un grand nombre d'élèves de
Môshah firent défection et s'installèrent du côté de l'île où
se trouvait ´Arav Rav.
Le
mouvement de ´Arav Rav a à présent près de 200 ans. Beaucoup le
suivent. Cependant, ´Arav Rav n'a jamais réussi sur un point :
bien qu'il se soit désormais accaparé la paternité de la
menuiserie et la construction (et se prétend ainsi être
représentatif de l'ensemble de la corporation des bâtisseurs, au
point même de s'être octroyé le pouvoir d'imposer les mêmes
normes de construction à tout le monde et décider lui-même qui est
un vrai bâtisseur et qui ne l'est pas), même ceux qui appartiennent
à son camps savent, au fond d'eux, qu'historiquement, Môshah fut
l'initiateur !
Je
suis sûr que beaucoup d'entre vous ont compris ce dont il s'agit. Et
oui, c'est bien une histoire vraie, qui est bien partie pour se
prolonger !
1Par
« actifs », nous parlons de ceux qui s'adonnent
réellement à ce péché et ont des rapports avec d'autres hommes.
Nous ne parlons pas de ceux qui ont une tendance ou attirance pour d'autres hommes mais ne sont jamais passés à l'acte. Cela fut
clairement expliqué dans l'article intitulé « Que
dit le Judaïsme sur l'homosexualité ? ».