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Les
vraies Massôth sont molles et souples, et non sèches et
dures
De
vraies Massôth
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D'après
la Halokhoh et nos anciennes traditions, la Massoh
a toujours été molle et souple, ressemblant à une pita très
épaisse. La farine et l'eau étaient malaxées en une pâte molle et
placées dans un four ou sur des briques chaudes. La chaleur
transformait l'humidité de la pâte en de la vapeur qui gonflait le
produit. (C'est ainsi que l'on obtient la poche d'une pita.) Les
Juifs yéménites font encore cuire ainsi leurs Massôth
molles dans un four appelé « Tabboun », tout comme les
Talmidhé HaRamba''m.
Les
Massôth
molles sont en fait une pratique encore largement préservée parmi
les communautés séfarades (voir ici
un Sédhar de Pésah
séfarade, où on peut notamment voir les Massôth
molles à partir de 17 minutes et 40 secondes) et yéménites. Cette
Massoh
est molle et épaisse, et est délicieuse lorsqu'elle est fraîche,
mais rassis et moisie rapidement. Il n'est donc pas surprenant que la
Halokhoh et la tradition fournissent des instructions très claires
sur la cuisson de Massôth
fraîches pendant la fête de Pésah.
Le ´oroukh Hashoulhon
rapporte ceci : « Il est bien connu que dans les
temps anciens, ils ne cuisaient pas l'ensemble de leurs Massôth
avant Pésah, mais en cuisaient des fraîches tous les jours
[de Pésah] ».1
Dans le même chapitre, en parlant de la Kazzayith de Massoh
à consommer lors du Sédhar de Pésah,
il déclare que « la Massoh qui est molle et
pliable comme une éponge »,
et est à l'évidence dotée de petites poches d'air, ne doit pas
être compressée pour atteindre le volume minimum requis !
C'est également mot pour mot ce que disent le Shoulhon
´oroukh Horov2,
et le Mishnoh Barouroh.3
Aucune de ces trois autorités ne mentionne pas même une seule fois
les Massôth
dures et sèches consommées à notre époque par la majorité des
`ashkanazim. Voici le langage original, pour ceux qui voudraient
vérifier. (Cliquez pour agrandir.)
Le
´oroukh Hashoulhon :
Le
Shoulhon ´oroukh Horov :
Le
Mishnoh Barouroh :
Le
changement vers des Massôth
dures et sèches (de la majorité des `ashkanazim d'aujourd'hui) fut
causé pour des raisons « pratiques » et non halakhiques.
Étant donné que de moins en moins de personnes cuisaient leurs
pains à la maison le reste de l'année, les gens eurent de moins en
moins de confiance en eux pour cuire leurs Massôth
durant Pésah.
Cuire des Massôth
durant Pésah
sans expérience fait prendre d'énormes risques : il suffit d'à
peine quelques minutes de cuisson en trop pour en arriver à une
transgression biblique. Rien que le fait d'être en possession d'une
pâte levée, ou même trouver durant la fête de Pésah
du levain qui avait échappé à notre attention, nous oblige à le
détruire.
Mais
si on change la règle en exigeant que les Massôth
ne soient plus cuites durant Pésah
mais avant Pésah,
on sera alors confronté à un autre problème : comment faire
pour que les Massôth
ne moisissent pas ? La seule option possible pour étendre leur
durée de vie, pour ainsi dire, consista à les rendre dures et
sèches. L'étape suivante logique fut ensuite de rendre les Massôth
très fines de sorte qu'elles puissent être mâchées sans trop de
difficulté.
Et
voilà comment la majorité des Juifs sont passés d'une Massoh
molle et souple à la Massoh
sèche et dure que l'on connaît aujourd'hui ! Et ce changement
a eu lieu il y a près de 300 ans !
Sauf
que peu de gens le savent, mais ce changement cause un problème
halakhique quant à savoir quelle bénédiction faire sur cette
« Massoh »
dure, qui n'a plus l'apparence du pain ! En effet, la
bénédiction à faire sur cette « Massoh »
dure est en réalité « Mazônôth » et non pas
« Hammôsi` »,
car c'est un pain croustillant comme des biscottes ! Malgré
cela, les `ashkanazim font « Hammôsi` »
sur cette « Massoh »
dure toute l'année, et à Pésah
y compris. Quant aux Safaradhim, certains ont adopté une position de
compromis : à Pésah,
ils disent « Hammôsi` »
sur cette « Massoh »
dure (histoire de pouvoir faire la Birakhath Hammozôn durant la
période de Pésah),
mais le reste de l'année ils disent « Mazônôth » !
Mais l'attitude séfarade nous montre que les « Massôth »
dures consommées de nos jours ne sont normalement pas du pain mais
des biscottes ou des crackers !
Tout
cela nous permet de mieux comprendre un passage du Talmoudh mentionné
dans la Haggodhoh de Pésah,
qui stipule que Hillél ז״ל
avait
la coutume de faire un כּוֹרֵךְ
« Kôrékh »
avec de la Massoh
et du Morôr. En Hébreu moderne sioniste, le terme « Kôrékh »
est employé pour désigner un « sandwich ». Et ainsi, la
majorité des Juifs croient que la pratique d'Hillel consistait à
prendre une Kazzayith de Massoh
et une Kazzayith de Morôr, et d'en faire un sandwich que l'on trempe
ensuite dans le Harôsath.
Mais il n'en est( absolument pas ainsi ! Le mot « Kôrékh »
signifie « enrouler », comme ce que nous faisons avec le
Séfar Tôroh une fois que nous avons fini de le lire, ou encore
lorsque nous enroulons la lanière des Tafillin autours du bras. Ce
n'est pas du tout possible avec un sandwich ! En outre, le
Talmoudh décrit clairement ce que faisait Hillél : il
enveloppait la viande de l'agneau et le Morôr à l'intérieur de la
Massoh.
Cela est tout bonnement impossible avec les « Massôth »
dures utilisées par la majorité des Juifs aujourd'hui ! Par
contre, cela se fait très facilement avec une Massoh
molle et pliable comme une pita !
À
droite, le faux « sandwich » d'Hillél ; à gauche,
le vrai « Kôrékh » d'Hillél
En
résumé :
La
« Massoh » dure avec laquelle nous sommes
familiers n'est pas la Massoh exigée par nos anciennes
traditions. Notre tradition et Halokhoh ne se réfèrent
exclusivement qu'à une Massoh molle et pliable. Cette
tradition ininterrompue a été préservée jusqu'à aujourd'hui par
les Juifs yéménites, les Talmidhé HaRamba''m et les Safaradhim. De
nombreux Juifs ashkénazes sont également revenus à l'usage des
Massôth molles et pliables, et de nombreux éminents Rabbonim
contemporains ont soutenu cette transition, sans oublier que ce sont
les Massôth mentionnées également par le Shoulhon
´oroukh Horov, le ´oroukh Hashoulhon ou encore le Mishnoh
Barouroh.
Il
y a à peine quelques générations d'ici, les grands-parents de nos
grands-parents consommaient des Massôth qui étaient
totalement différentes des « biscottes » que l'on mange
de nos jours ! Ils consommaient de vraies Massôth, les
Massôth exigées par nos anciennes traditions, des traditions
fermement connectées à notre Tôroh et notre Talmoudh, à notre
Mishnoh et notre histoire. Ils consommaient les mêmes Massôth
que celles que nos ancêtres consommèrent le jour où HaShem ית׳,
d'un bras puissant, les fit sortir d’Égypte pour en faire le
peuple d'Israël ; ils consommaient des Massôth molles
et pliables !
Les
Massôth molles et pliables sont les seules traitées dans
l'intégralité du Talmoudh et notre Halokhoh. Elles étaient
fraîchement cuites chaque jour durant la fête de Pésah. Il
était inimaginable que des Massôth cuites quatre, voire même
cinq jours plus tôt, puissent même être considérées comme de la
nourriture pour la fête !
Hillél,
et sa coutume d'enrouler dans une Massoh de la viande de
l'agneau pascal et du Morôr, a été préservée pour l'éternité
dans notre Haggodhoh. Et pourtant, nous sommes parvenus à mal
traduire le terme « Kôrékh » et transformer cette
enroulement en un sandwich ! Il est évident que seule une
Massoh molle et pliable peut être utilisée comme enveloppe
pour faire un « Kôrékh ».
Les
« Massôth » dures et sèches que nous connaissons
aujourd'hui ont moins de 300 ans. Jusque là, toutes les Massôth
suivaient une chaîne de tradition ininterrompue remontant jusqu'à
nos ancêtres qui furent libérés d’Égypte et se tinrent au Mont
Sinaï pour recevoir la Tôroh de Dieu. Cette tradition ininterrompue
définissait la Massoh comme étant molle, pliable, moelleuse,
épaisse et goûteuse.
En
fait, la « Massoh » dure et sèche consommée par
la majorité des Juifs d'aujourd'hui n'est même pas du tout de la
Massoh ; c'est une gaufrette ou un biscuit, et ne mérite
en réalité pas du tout la bénédiction de « Hammôsi` »
faite lorsqu'on consomme du pain ! Vous pouvez vous référez à
cet égard au Shoulhon ´oroukh, `ôrah
Hayim 168:7, ainsi qu'au Shou''th Minhath
Yishoq 1:71. D'ailleurs, beaucoup de Juifs
ayant conservé leur capacité à réfléchir sainement sont surpris
par le fait que l'on fasse une bénédiction différente selon que
l'on consomme des crackers à l'eau ou des « Massôth »
dures ! Après tout, ils ont la même apparence, le même goût,
et sont produits de la même façon. Pourquoi donc la bénédiction à
faire avant de consommer une Massoh dure serait-elle
différente de celle faite avant la consommation de crackers à
l'eau ? Effectivement, la bénédiction pour la « Massoh »
dure est « Mazônôth » et non « Hammôsi` » !
l'innovation
et l'histoire de la « Massoh » dure n'ont pas de
sources halakhiques, mais reposent sur des problèmes pragmatiques.
Lorsque la société moderne occidentale s'est de plus en plus
éloignée de la cuisson du pain fait maison, la pratique
traditionnelle de la cuisson de Massôth fraîches faites
maison, quotidiennement durant la période de Pésah, déclina
dans les pays ashkénazes. L'inexpérience de la cuisson domestique
créa des risques intolérables de produire par inadvertance du
Homés. Les `ashkanazim et Juifs d'Occident
commencèrent alors à cuire toutes les Massôth nécessaires
pour Pésah avant Pésah et non plus pendant Pésah,
et il devint nécessaire de trouver un moyen de les préserver pour
la durée de la fête (qui dure une semaine). Bien que cela
nécessitait que les Massôth soient cuites jusqu'à en
devenir dures, leur faisant ainsi perdre leur statut de « pain »,
on estima que cela représentait le moindre des deux maux !
Puissent
les paroles que nous prononçons lors du Sédhar de Pésah, à
savoir, qu'Hillel enroulait dans sa Massoh du Morôr (et de la
viande) s'accomplissent en actes. Nous honorons Hillél durant notre
Sédhar en reproduisant cette coutume. Cette année, que cela ne soit
pas un simple culte des lèvres, mais que cela soit reproduit en acte
concrets également !
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