ב״ה
La
Mazouzoh & le
Coronavirus : Superstition, quand tu nous tiens !
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L'un
des aspects fascinants du coronavirus et de son impact sur notre
société est l'impact qu'il a sur la vie religieuse des gens à
travers le monde. En Israël, le Grand Rabbin ashkénaze a demandé
aux Juifs d'arrêter d'embrasser les Mazouzôth à
cause du coronavirus, avouant ce que peu d'orthodoxes ne voulaient
admettre jusqu'à présent, à savoir qu'aucune source traditionnelle
ne demande d'embrasser les Mazouzôth.1
D'autres rabbins prodiguent à leurs fidèles des méthodes magiques
et superstitieuses pour se prémunir du coronavirus.2
En tous les cas, les Juifs sont appelé les Juifs à ne pas toucher
la Mazouzoh ou un Séphar Tôroh avec leurs
mains.
Un
Rov en Israël a raconté comment quelqu'un lui avait demandé de
prêter un Séphar Tôroh à son fils ayant une Bar Miswoh.
Compte tenu des circonstances, la Bar Miswoh n'avait pas pu
avoir lieu à la synagogue. Le Rov lui a dit qu'il rattraperait les
portions de la Tôroh qui n'ont pas pu être lues et que son fils
lirait et célébrerait avec lui - mais pas pour le moment. De plus,
il lui a dit qu'il ne devrait même pas s'entraîner à lire la Tôroh
pour le moment. En l'absence d'un Séphar Tôroh, il suffit qu'une
personne lise la portion de la Tôroh dans un Houmosh (texte
imprimé), une opinion que de nombreux Ri`shônim ont approuvée.
Ce
genre de réponses est ce qu'un leader rabbinique responsable devrait
promouvoir. Cependant, certains rabbins HaBa''D-Loubavitch et
Aish HaTora exhortent leurs disciples à faire vérifier leurs
Mazouzôth pour voir si elles sont Kashérôth
ou non. Ils soutiennent que l'absence d'une Mazouzoh
« Kashéroh » rend physiquement
vulnérable à toutes sortes de maladies possibles, comme le
coronavirus. Plusieurs de leurs articles sur internet omettent
volontairement de mentionner que personne ne devrait même toucher
ses Mazouzôth ou un Séphar Tôroh en ce moment-
de pandémie, d'autant plus qu'embrasser la Mazouzoh
sur la porte est un moyen de propager le coronavirus.
Malgré
le bon travail que font HaBa''D et Aish, ce ne sont pas les
seuls groupes de Juifs Harédhim qui croient en l'efficacité
inhérente de la Mazouzoh pour prévenir la
pandémie actuelle, mais ils sont probablement les plus virulents
concernant le pouvoir protecteur supposé de la Mazouzoh.
Et pour certains, la création de talismans tels que le fameux
« bracelet rouge » du Centre de la Kabbale s’est avérée
être une entreprise lucrative. Leur bracelet de « kabbale »
est fabriqué à partir de ficelle rouge tressée pour protéger ceux
qui le portent « du mauvais œil ». Au centre de la
Kabbale, le bracelet rouge se vend pour un dérisoire prix de 26$ !
Il
est difficile d'imaginer comment de telles croyances rétrogrades
restent encore ancrées dans le psyché humain, d'autant que toutes
ces mesures de protection magique se sont avérées inefficaces,
puisque les Harédhim font partie des plus touchés par ce
virus dans la communauté juive mondiale.
Dans
le judaïsme, il y a quelque chose de grave quand la Mazouzoh
est transformée en amulette ou en talisman destiné à conjurer les
effets du « mauvais œil ». La Mazouzoh
n'est pas une amulette conçue pour nous protéger du mal. Le
Rambo''m, le plus grand philosophe médiéval du judaïsme, fut aux
prises avec des gens de son temps qui croyaient que la Mazouzoh
avait des propriétés curatives. Il nous avertit de ne pas dégrader
ces traditions religieuses en une pratique superstitieuse :3
Celui
qui prononce une incantation sur une plaie ou récite des versets
de la Tôroh, de même, celui qui récite [un verset] sur un
enfant pour le préserver de la peur, et celui qui pose un rouleau
de la Tôroh ou des Taphillin
sur un enfant pour qu’il s’endorme, ne font pas seulement
partie des augures et des charmeurs, mais [plus encore,] font
partie de ceux qui nient la Tôroh, car ils considèrent les
paroles de la Tôroh une guérison pour le corps, alors qu’elles
sont une guérison pour l’âme, comme il est dit4 :
« Elles seront la vie pour ton âme ».
En revanche, une personne en bonne santé qui a lu des versets et
un Mizmôr parmi les Tillim afin d’être protégé par le mérite
de leur lecture, et d’être sauvé des malheurs et des dommages,
voici, ceci est autorisé.
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הַלּוֹחֵשׁ
עַל הַמַּכָּה וְקוֹרֶא פָּסוּק מִן
הַתּוֹרָה,
וְכֵן
הַקּוֹרֶא עַל הַתִּינוֹק שֶׁלֹּא
יִבָּעֵת,
הַמַּנִּיחַ
סֵפֶר תּוֹרָה אוֹ תְּפִלִּין עַל
הַקָּטָן בִּשְׁבִיל שֶׁיִּישַׁן--לֹא
דַּי לָהֶן שְׁהֶן בִּכְלַל חוֹבְרִים
וּמְנַחֲשִׁים:
אֵלָא
שְׁהֶן בִּכְלַל הַכּוֹפְרִים בַּתּוֹרָה,
שְׁהֶן
עוֹשִׂין דִּבְרֵי תּוֹרָה רִפְאוּת
גּוּף,
וְאֵינָן
אֵלָא רִפְאוּת נְפָשׁוֹת,
שֶׁנֶּאֱמָר
"וְיִהְיוּ
חַיִּים,
לְנַפְשֶׁךָ".
אֲבָל
הַבָּרִיא שֶׁקָּרָא פְּסוּקִין אוֹ
מִזְמוֹר מִתִּלִּים,
כְּדֵי
שֶׁתָּגֵן עָלָיו זְכוּת קְרִיאָתָן,
וְיִנָּצֵל
מִצָּרוֹת וּנְזָקִים--הֲרֵי
זֶה מֻתָּר.
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Quand
nous ne comprenons pas quelque chose, comme des enfants qui ont peur
du noir, nous remplissons nos chambres obscures de toutes sortes de
créatures imaginaires qui veulent absolument nous faire du mal,
ainsi que de méthodes insensées pour s'en prémunir. Malgré les
siècles d’évolution scientifique de notre espèce, à un certain
niveau primitif, nous conservons encore des superstitions archaïques
qui auraient dû être rejetées il y a des millénaires.
Gardez
à l'esprit que même lorsqu'un fléau est d'origine Divine, il y a
TOUJOURS des causes naturelles, car Hashshém passe toujours
par la nature que Lui-même a créée. Ainsi, recourir à de la magie
n'a aucun sens ; il suffit juste de comprendre la nature et se
protéger donc de façon naturelle. Par exemple, il est connu depuis
Hippocrate et Claude Galien qu'une mauvaise qualité de l'air
contribue amplement à l'expansion d'une contagion. Ainsi, plus un
endroit est pollué, plus facilement et rapidement une contagion se
répandra. Le fait de recourir à des superstitions ou de la magie
pour combattre une maladie indique que ceux qui ont recourt à de
tels procédés ignorent totalement l'étiologie de la maladie.
Qu'aucun
d'entre vous ne fasse vérifier ses Mazouzôth
ou Siphré Tôroh en ce moment ! Et si vous insistez néanmoins
pour le faire, prenez soin de le faire en portant des gants de
protection en plastique.
Certains
rabbins seraient avisés de commencer à accepter une vision plus
scientifique du monde quant à la propagation des maladies ;
cela permettrait de mieux protéger les Harédhim
de certains virus et maladies, beaucoup trop nombreux dans leur
communauté. La connaissance de la science est une bougie destinée à
dissiper l'obscurité de l'ignorance humaine. La religion est dévoyée
lorsque nous retenons les cendres du passé et non ses braises !
Vous
pouvez (re)lire les articles suivants :
3Mishnéh
Tôroh, Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth
Haggôyim 11:13
4Mishlé
3:22