mercredi 29 octobre 2014

Qôl Ba`ishoh ´arwoh : Deuxième Partie

ב״ה

Qôl Ba`ishoh ´arwoh


Deuxième Partie

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Après avoir cité dans la première partie la source qui est utilisée pour interdire d'écouter une femme chanter et vu qu'il n'était pas évident de tirer une telle conclusion des propos de Shamou`él ז״ל, mais qu'ils concernaient plutôt le fait d'entendre parler une femme ou de parler à une femme, nous allons voir dans cette deuxième partie comment les différents Pôsqim ont compris et interprété les propos de Shamou`él selon quoi קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ».

  • Ceux qui ne mentionnent même pas les propos de Shamou`él

Le Ri''f ז״ל fut l'un des Pôsqim les plus influents du Judaïsme, à tel point que le Ramba''m ז״ל déclare qu'il s'est appuyé sur le Ri''f, dans son Mishnéh Tôroh, à plus de trente reprises.1 Le Ri''f composa un livre qui porte le nom de הלכות הרי״ף « Hilkôth HaRi''f », mais est souvent appelé תלמוד קטן « Talmoudh Qoton – le Petit Talmoudh », parce qu'il tranche les Halokhôth en résumant chaque Soughyoh se trouvant dans le Talmoudh. Dans ce livre, il omet tous les passages de nature `aggadique et la majorité des débats rapportés dans chaque Soughyoh, pour ne garder que la décision finale que l'on doit considérer comme étant la Halokhoh.

Or, dans la Soughyoh de Barokhôth 24a, le Ri''f omet complètement les opinions des quatre `ammôro`im cités par le Talmoudh, comme le soulignent Rabbi Zakharyoh Halléwi2 ז״ל et le Ra`ava''d3 ז״ל.

Dans son commentaire sur la Soughyoh de Qiddoushin 70a-b, le Ri''f rapporte quelques-unes des phrases de Shamou`él citées par Rov Yahoudhoh ז״ל, mais omet la phrase קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ».

Tout cela signifie qu'aux yeux du Ri''f, toutes ces déclarations faites par les quatre `ammôro`im, dans Barokhôth 24a, ne sont pas de nature halakhique, mais `aggadique.

  • Ceux qui interdisent de parler aux femmes ou à certaines femmes

Dans sa discussion sur la Soughyoh de Barokhôth 24a, le Ramba''m ז״ל tranche ceci4 :

Et l'entièreté du corps de la femme est une nudité. C'est pourquoi, on n'observe pas le corps de la femme lorsqu'on récite [le Shama´], et même [s'il s'agit] de son épouse. Si un Tafah de de son corps a été dévoilé, on ne récite pas [le Shama´] en lui faisant face.
וְכָל גּוּף הָאִשָּׁה, עֶרְוָה; לְפִיכָּךְ לֹא יִסְתַּכַּל בְּגוּף הָאִשָּׁה, כִּשְׁהוּא קוֹרֶא: וְאַפִלּוּ אִשְׁתּוֹ--אִם הָיָה מְגֻלֶּה טֶפַח מִגּוּפָהּ, לֹא יִקְרָא כְּנֶגְדָּהּ

Ici, nous voyons que le Ramba''m suit parfaitement l'opinion exprimée par Rébbi Yishoq ז״ל dans Barokhôth 24a, et tranche que ce passage talmudique concerne l'interdiction de regarder une femme (même sa propre épouse) lorsqu'elle expose des parties de son corps qui doivent normalement être couvertes, tandis qu'un homme est en train de réciter le Shama´. Il omet complètement l'opinion de Shamou`él.

Par contre, dans sa discussion sur les lois relatives aux relations sexuelles illicites, où le Ramba''m parle de l'interdiction donnée par la Tôroh d'entretenir une certaine proximité ou d'avoir des relations avec certaines femmes avec lesquelles nous ne sommes pas mariés, il tranche ceci5 :

Et il est interdit à un homme de faire des gestes avec ses mains et ses pieds, ou de cligner de ses yeux, en destination d'une [femme] faisant partie des ´aroyôth6. De même en est-il du fait de rire avec elle, ou se comporter avec légèreté [avec elle]. Même respirer le parfum dont elle s'est imprégnée ou admirer sa beauté, est interdit.celui qui accomplit une de ces choses intentionnellement reçoit des coups de fouet pour rébellion. Celui qui observe même le petit doigt d'une femme et a l'intention d'en tirer un plaisir, c'est comme s'il avait jeté des regards sur l'endroit obscène. Même écouter la voix d'une ´arwoh7 ou regarder ses cheveux, est interdit.
וְאָסוּר לְאָדָם לִקְרֹץ בְּיָדָיו וּבְרַגְלָיו אוֹ לִרְמֹז בְּעֵינָיו, לְאַחַת מִן הָעֲרָיוֹת; וְכֵן לְשַׂחַק עִמָּהּ, אוֹ לְהָקֶל רֹאשׁ. וְאַפִלּוּ לְהָרִיחַ בְּשָׂמִים שֶׁעָלֶיהָ, אוֹ לְהַבִּיט בְּיָפְיָהּ--אָסוּר; וּמַכִּין הַמִּתְכַּוֵּן לְדָבָר זֶה, מַכַּת מַרְדּוּת. וְהַמִּסְתַּכֵּל אַפִלּוּ בְּאֶצְבָּע קְטַנָּה שֶׁלְּאִשָּׁה, וְנִתְכַּוַּן לֵהָנוֹת--כְּמִי שֶׁנִּסְתַּכַּל בִּמְקוֹם הַתֹּרֶף; וְאַפִלּוּ לִשְׁמֹעַ קוֹל הָעֶרְוָה, אוֹ לִרְאוֹת שְׂעָרָהּ--אָסוּר

Le Ramba''m comprend donc complètement différemment les propos de Shamou`él selon quoi קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ». D'après lui, ce que Shamou`él voulait dire n'était pas que la voix d'une femme était une nudité, mais que la voix d'une femme qui est ערוה « ´arwoh », c'est-à-dire, avec laquelle on n'est pas marié et qui fait partie de la liste des femmes avec lesquelles on ne peut avoir de relations intimes, est interdite ! Le Ramba''m fait clairement référence à la voix parlante d'une femme, et non à sa voix chantante.

Cela est démontré par sa très célèbre Responsa dans laquelle il traite d'une question qui lui fut soumise, à savoir, s'il était permis d'écouter les poèmes érotiques Arabes qui étaient chantés en musique.8 Après avoir donné quatre raisons pour lesquelles cela était interdit, le Ramba''m ajoute ceci :

Et si le chanteur est une femme, il y a une cinquième interdiction, car les Sages, de mémoire bénie, ont dit : « Qôl Ba`ishoh ´arwoh », et à combien plus forte raison si elle chante.

En d'autres, d'après le Ramba''m, Shamou`él, par cette phrase de קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh- la voix d'une femme est une nudité », faisait référence au fait d'écouter une femme parler avec légèreté, ou entretenir avec elle une discussion qui cause une proximité inappropriée. Le Ramba''m ajoute alors que s'il est déjà interdit au niveau halakhique d'écouter parler une femme dans de telles circonstances, cela est d'autant plus interdit lorsqu'elle chante des chants de ce genre !

Le Ba´al Hattourim ז״ל suit le Ramba''m, et écrit dans son Tour9, l'un des ouvrages halakhiques les plus influents et qui a inspiré la structure du Shoulhon ´oroukh, que la phrase de Shamou`él se rapporte au fait d'écouter parler une femme avec laquelle on ne peut avoir une relation et avec qui l'on n'est pas marié, lorsqu'elle tient des propos légers, ou que cela peut créer une proximité ou promiscuité (ou être perçu comme tel) inappropriée. Le Maharsha''l ז״ל suit lui aussi la compréhension du Ramba''m.10

Une opinion similaire se retrouve dans le Séfar Hasidhim, qui est attribué à Rabbi Yahoudhoh Hahosidh ז״ל, un contemporain du Ramba''m. Il écrit11 :

Un jeune homme ne doit pas enseigner à des filles la Halokhoh pratique, même si leur père est présent, par crainte que lui ou elles soient dominés par leur mauvais penchant et [en raison du fait qu'il a été dit :] « Qôl Ba`ishoh ´arwoh ». Un père doit plutôt lui-même enseigner sa fille et sa femme.

Ainsi, Rabbi Yahoudhoh Hahosidh pense lui aussi que Shamou`él faisait référence au fait d'écouter parler une femme ou une fille, lorsqu'il existe la possibilité que cela puisse créer des liens de proximité ou de promiscuité inappropriés.

C'est également l'opinion du Ri`az ז״ל, dans son `ôr Zaroua´12, ainsi que celle du Ro`''sh ז״ל, dans son Pisqé HaRo`''sh13.

  • Ceux qui interdisent de saluer une femme ou de répondre à la salutation d'une femme.

Voici ce que déclare le Ra`ava''d14 :

[…] Mais avec une autre femme15, il est sans aucun doute interdit de la regarder à quelque endroit que ce soit, même son petit doigt, ainsi que ses cheveux. Et il est interdit de l'écouter parler, comme cela est dit dans [le traité] Qiddoushin : « Saluerais-tu Yaltho` ? » Il lui dit : « Voici ce qu'a dit Shamou`él : ''La voix d'une femme est une nudité.'' ! » , et cela a été dit concernant une salutation. Tout doit être fait Lashém Shomayim !

En d'autres mots, d'après le Ra`ava''d, ce que le passage talmudique de Qiddoushin 70a-b vient nous apprendre, c'est qu'il est interdit de saluer une femme ´arwoh ou de répondre à sa salutation, ainsi que de demander de ses nouvelles, car se faisant, on donnerait l'impression de créer une relation de proximité avec cette femme.

Cette façon de lire les propos de Shamou`él est également suivie par le Rashba''` ז״ל, qui écrit ceci à propos de la règle de « Qôl Ba`ishoh ´arwoh »16 :

Il semble plutôt que seule [soit concernée] la voix de celle qui envoie des salutations17 ou qui répond à une salutation, étant donné que dans un tel cas il y a une relation de proximité.

  • Ceux qui interdisent d'écouter chanter une femme lorsqu'on récite le Shama´

Dans le rassemblement des commentaires faits par les Ga`ônim sur le Talmoudh, l'explication du Rov Hay Go`ôn ז״ל, qui devint en 998 de l'ère courante le dirigeant spirituel des Juifs de Babylonie (d'où le titre « Go`ôn »), sur la Gamoro` de Barokhôth 24a est rapportée18 :

On ne peut pas procéder [à la récitation du Shama´] tandis qu'une femme chante, parce que la voix d'une femme est une nudité... Cependant, si tandis qu'elle chante, un homme peut se concentrer sur ses prières au point de ne pas l'entendre ou de ne pas lui prêter attention, il lui est permis [de réciter le Shama´].

En d'autres mots, du contexte de Barokhôth 24a, qui concerne la récitation du Shama´ dans certaines situations qui pourraient sembler inappropriées, Horov Hay Go`ôn est d'avis que les propos de Shamou`él, קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité », ne s'appliquent que dans le conteste de la récitation du Shama´, et ajoute que d'après lui, Shamou`él parlait de la voix chantante d'une femme. Néanmoins, Horov Hay Go`ôn permet à un homme de réciter le Shama´ même lorsqu'une femme est en train de chanter, s'il est capable de faire abstraction de sa voix.

Cette approche du Rov Hay Go`ôn fut suivie par un très grand nombre de Pôsqim `ashkanazim, comme Rabbi `ali´azar de Metz19 ז״ל, le Ra`aviya''h20 ז״ל, ou encore le Mordokhay21 ז״ל.

De l'autre côté, Rabbi `ali´azar de Metz ajoute une Houmroh au Pasaq du Rov Hay Go`ôn, en disant que cette interdiction d'écouter chanter une femme ne s'applique pas que pour la récitation du Shama´, mais aussi lorsqu'on désire prononcer n'importe quelle דבר קדושה « Davar Qadhoushoh – parole de sainteté »., comme par exemple lorsqu'on désire étudier la Tôroh ou réciter la ´amidhoh. Néanmoins, il conclut en disant qu'à cause de nos péchés, HaShem ית׳ nous a condamnés à vivre au milieu des nations, et par conséquent, on ne doit pas s'abstenir d'étudier pendant que des femmes non Juives chantent, dès lors que l'on est capable de se concentrer. Cette approche générale est également celle suivie par des `aharônim, comme par exemple Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל qui, dans son Shoulhon ´oroukh22, applique l'interdiction de « Qôl Ba`ishoh ´arwoh » non seulement au cas de la récitation du Shama´, mais aussi à n'importe quelle autre parole de sainteté.

Quant au Ra`aviya''h, il ajoute que l'on peut réciter le Shama´ pendant qu'une femme chante si on est habitué à sa voix.

  • Ceux qui interdisent d'écouter parler et chanter une femme

Un certain nombre de Pôsqim importants font une combinaison de deux approches. Ils tranchent qu'un homme ne doit pas parler à une femme (si cela crée une légèreté, etc.), sur la base du contexte de Qiddoushin 70a-b, et qu'un homme ne doit pas réciter le Shama´ lorsqu'une femme est en train de chanter, sur la base du contexte de Barokhôth 24a.

Ces Pôsqim incluent le Ra`ava''d (tel qu'il est cité par le Rashba''`23), le Mé`iri24 ז״ל, ou encore Rabbi Yôséf Qa`rô25.

  • Ceux qui interdisent d'écouter chanter toutes les femmes dans toutes les circonstances

Tous les Pôsqim qui interdirent d'écouter chanter une femme ne l'interdirent que dans le contexte de la récitation du Shama´ et d'autres paroles de sainteté (prière ou étude), mais pas en dehors. Le tout premier à avoir catégoriquement interdit d'écouter chanter une femme dans toutes les circonstances fut le Hatho''m Sôfér26 ז״ל.

En plus du fait que cette approche radicale contredit toutes les sources halakhiques que nous avons citées jusqu'à présent, nous savons que cette approche contredit également la pratique des femmes Juives qui étaient engagées pour chanter dans les maisons lors d'occasions festives, ainsi que dans les synagogues, tout au long du Moyen-Âge ! Oui, vous avez bien lu, des femmes chantaient dans des chorales devant des hommes, aussi bien dans les maisons que dans les synagogues, tout au long du Moyen-Âge, et cela n'a jamais constitué le moindre problème halakhique, parce qu'avant le Hatho''m Sôfèr, personne n'a jamais dit qu'écouter chanter une femme en dehors du contexte du Shama´, de la prière ou de l'étude, était interdit ! Même le Ramba''m, lorsqu'il a écrit dans l'une de ses Responsa susmentionnée, que « Et si le chanteur est une femme, il y a une cinquième interdiction, car les Sages, de mémoire bénie, ont dit : ''Qôl Ba`ishoh ´arwoh'', et à combien plus forte raison si elle chante », il faisait référence au fait de chanter des chants de ´arwoh, des chants pervers (comme les poèmes érotiques Arabes), mais pas au fait de chanter tout court. De ce fait, s'il n'y a pas de perversion dans le contenu des paroles et l'attitude de la femme qui chante, il n'y a pas de problème à cela, même d'après le Ramba''m. C'est pourquoi, jusqu'à aujourd'hui, les femmes Juives yéménites chantent devant des hommes lors d'occasions joyeuses (comme un mariage, par exemple), comme cela se faisait partout durant le Moyen-Âge. C'était également la pratique, jusqu'à il y a peu, des communautés juives au Maghreb de laisser les femmes chanter avec les hommes.

Malheureusement, le Pasaq Halokhoh très strict du Hatho''m Sôfèr fut adopté par de nombreux rabbins à partir du 20ème siècle, et il est désormais une norme dans les milieux Harédhim de bannir tout chant de femmes en présence d'hommes.
  • Résumé & Conclusion

Nous avons vu dans cette deuxième partie qu'il n'existe pas dans la Halokhoh une interdiction générale pour un homme d'entendre une femme chanter, aussi bien dans le Talmoudh que dans les ouvrages et commentaires halakhiques qui suivirent. C'est à la fin du 19ème siècle qu'est née cette interdiction.

L'interdiction stricte de notre époque, qui est acceptée par les Harédhim et une minorité de rabbins du courant « Orthodoxe Moderne », fut élevée au rang de Halokhoh par le Hatho''m Sôfèr. Cependant, cette opinion n'est pas en accord avec le sens simple du dicton énoncé par Shamou`él, קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité », ni avec l'opinion des Ri`shônim, ni avec la pratique qui prévalait jusqu'à la fin du Moyen-Âge, où les femmes pouvaient chanter devant des hommes lors d'occasions joyeuses. (Ce qui ferait alors de tous les Juifs, jusqu'à l'époque du Hatho''m Sôfèr, des pécheurs !)

Le Ri''f a complètement ignoré le dicton énoncé par Shamou`él, certains autres Ri`shônim ont tranché, en suivant la Soughyoh de Qiddoushin 70a-b, que Shamou`él ne faisait référence qu'au fait de parler à une femme d'une façon qui pourrait sous-entendre une proximité avec cette femme, ou qui pourrait créer (ou donner l'impression de créer) une situation de légèreté. Cette façon de comprendre le principe de קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité » est soutenue par le Talmoudh Yarousholmi27 (que nous avions rapporté dans la première partie), qui cite un verset biblique pour expliquer le sens des propos de Shamou`él. Le verset biblique qui est cité est tiré de Yirmayohou 3:9, qui parle de קול זנותה « Qôl Zanouthoh – la voix de sa prostitution ». En d'autres mots, c'est uniquement dans une situation où la femme parle d'une façon attrayante, pour séduire un homme, etc., ou que la discussion que l'on a avec une femme (ou la façon avec laquelle on lui parle ou qu'elle nous parle) pourrait mener à la débauche et à la légèreté, qu'il a été interdit d'écouter la voix d'une femme !

De l'autre côté, Horov Hay Go`ôn et la majorité des Pôsqim `ashkanazim, ont interprété les paroles de Shamou`él en suivant la Soughyoh de Barokhôth 24a, et ont, par conséquent, tranché qu'il voulait dire qu'il était interdit de réciter le Shama´ là où une femme chante, à cause de קול באשה ערוה « Qôl Ba`ishoh ´arwoh – la voix d'une femme est une nudité ». Mais dans des contextes autre que celui-là, écouter une femme chanter n'est pas un problème.

Enfin, certains des rabbins de Provence, ainsi que Rabbi Yôséf Qa`rô, ont tranché en faisant une fusion de ces deux derniers avis, à savoir, que d'un côté, il était interdit de parler à une femme (d'une façon qui sous-entend ou crée une certaine proximité, ce qui pourrait amener à la débauche), et que de l'autre côté, il était également interdit de réciter le Shama´ (ainsi que d'étudier la Tôroh et de prier) pendant qu'une femme chante. Et là encore, en dehors du Shama´, de l'étude et de la prière, ces Pôsqim indiquent que cette interdiction ne s'applique pas dans d'autres domaines (sauf, évidemment, lorsque les paroles du chant sont inappropriées ou que la femme se comporte d'une façon inappropriée en chantant).

1Responsa du Ramba''m n°251
2Hammé`ôr Haqqoton, Barokhôth 15b
3Cité par le Rashba''`, dans son commentaire sur le traité Barokhôth
4Mishnéh Tôroh, Hilkôth Qiryath Shama´ 3:16
5Mishnéh Tôroh, Hilkôth `issouré Bi`oh 21:2
6Terme qui désigne les femmes avec lesquelles il nous est interdit d'avoir une relation et avec lesquelles nous ne sommes pas mariés
7Le singulier de ´aroyôth
8Responsa du Ramba''m n°224
9´évan Ho´azar 21
10Il est cité par le Parishoh, dans son commentaire sur ´évan Ho´azar 21, sous-paragraphe 2.
11Séfar Hasidhim 313
121:24a, paragraphe 133
13Barokhôth, Chapitre 3, paragraphe 37
14Hashalomoh, Barokhôth Chapitre 3, au nom du Ra`ava''d
15C'est-à-dire, autre que son épouse.
16Rashba''` sur Barokhôth 24a
17C'est-à-dire, qui crée une certaine familiarité, proximité.
18sar Hagga`ônim, Barokhôth, Piroushim 102
19Séfar Yaré`im Hasholém, Paragraphe 392
20Aptowitzer, Volume 1, pages 52-53, ainsi que dans Barokhôth, Paragraphe 76
21Barokhôth, Paragraphe 80
22`ôrah Hayim 75:3 et ´évan Ho´azar 21:2
23Hiddoushé HaRashba''` sur Barokhôth 24a
24Béth Habbahiroh sur Barokhôth 24a
25`ôrah Hayim 75:3 et ´évan Ho´azar 21:1, 6
26Responsa Hatho''m Sôfèr, Hôshén Mishpot n°190

27Halloh 12b
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