ב״ה
Statut
d'une Soukkoh construite par un non Juif
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De
nombreuses personnes engagent des travailleurs pour qu'ils
construisent pour eux leur Soukkoh à l'approche de la fête de
Soukkôth, ce qui est tout à fait permis. Néanmoins, une question
se pose : une Soukkoh est-elle valable si elle fut entièrement
construite par un travailleur non Juif ? L'élément principal
d'une Soukkoh est le Sakkokh. De ce fait, on pourrait penser que
cette partie de la Soukkoh doive particulièrement avoir été placée
par un Juif pour que la Soukkoh soit valable, puisque seuls les Juifs
sont soumis à l'obligation de la Soukkoh.
Mais
ce n'est pas ainsi que tranche le Talmoudh. Voici ce qui est dit1 :
Nos Rabbins
ont enseigné : « GaNBa''Kh2 ;
la Soukkoh des Goyim, la Soukkoh des femmes, la Soukkoh d'un
animal, la Soukkoh des Kouthim, ou n'importe quelle Soukkoh, est
valable, et uniquement si elle a été couverte en accord avec la
Halokhoh ». Que [veut dire] « en accord avec la
Halokhoh » ? Rov Hisdo` a dit :
« C'est-à-dire, [le Sakkokh] a été fait expressément
pour fournir de l'ombre à la Soukkoh ».
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תנו
רבנן גנב"ך
סוכת גוים סוכת נשים סוכת בהמה סוכת
כותים סוכה מכל מקום כשרה ובלבד שתהא
מסוככת כהלכתה מאי כהלכתה אמר רב חסדא
והוא שעשאה לצל סוכה
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Ainsi,
le Talmoudh affirme que tant que le Sakkokh a été placé dans le
but explicite de fournir à la Soukkoh de l'ombre, la Soukkoh est
valable, indépendamment de qui l'a placé et pour qui la Soukkoh
fut-elle construite. Et de ce fait, même si un non Juif a placé le
Sakkokh, et quand bien même il n'aurait aucune connaissance sur la
Miswoh
de la Soukkoh, le Sakkokh est valable, à partir du moment où il a
compris (ou qu'on lui a expliqué) que le Sakkokh sert à faire de
l'ombre dans la Soukkoh. De même en est-il si la Soukkoh a été
construite par une femme, ou pour un animal3,
ou encore par des Samaritains. La seule chose qui compte est que le
Sakkokh ait été placé dans l'intention explicite d'offrir de
l'ombre dans la Soukkoh. Cette exigence est déduite des mots
employés dans le passage suivant du TaNa''Kh4 :
וְסֻכָּה
תִּהְיֶה לְצֵל-יוֹמָם,
מֵחֹרֶב
« Et
il y aura une Soukkoh pour donner, le long du jour, de l'ombre contre
la chaleur ».
La
deuxième condition stipulée dans le Talmoudh est que le Sakkokh
doit avoir été placé dans les trente jours qui précèdent la
fête, de sorte qu'il est évident qu'il a été placé pour la
Miswoh.5
Si ces deux conditions sont remplies, cette Soukkoh construite par un
non Juif est parfaitement valable d'un point de vue halakhique, ainsi
que l'ont mentionné le Ri''f ז״ל,
le Ramba''m ז״ל,
ou encore le Halqath Yô`av ז״ל.
Cette
Halokhoh tranchée dans le Talmoudh n'est contestée par personne.
Néanmoins, une question se pose : doit-on laisser un non Juif
construire entièrement la Soukkoh, ou faudra-t-il qu'un Juif ajoute
ou modifie quelque chose à cette Soukkoh pour pouvoir l'utiliser
durant la fête ?
D'après
l'opinion de certains Pôsqim, une Soukkoh construite intégralement
par un non Juif a le statut d'une Soukkoh construite plus de trente
jours avant la fête de Soukkôth, et n'est donc pas valable. C'est
pourquoi, ces Pôsqim sont d'avis que tout comme Rabbi Yôséf Qa`rô
ז״ל
a
tranché dans son Shoulhon ´oroukh6
que l'on doit ajouter ou modifier quelque chose à une Soukkoh
construite plus de trente jours avant la fête, il faudrait également
qu'un Juif ajoute ou modifie quelque chose à la Soukkoh construite
par un non Juif, afin de pouvoir l'utiliser durant la fête.
Mais
d'autres s'opposent à cette exigence, faisant remarquer qu'elle ne
se trouve inscrite dans aucun ouvrage de Halokhoh rédigé par les
Ri`shônim, ni même dans le Shoulhon ´oroukh, et encore
moins dans le Talmoudh. Ces Pôsqim sont donc d'avis que ce que le
Shoulhon ´oroukh a écrit doit être compris littéralement,
à savoir, que l'exigence d'ajouter ou modifier quelque chose à une
Soukkoh ayant été construite plus de trente jours avant la fête de
Soukkôth n'est d'application que dans un tel cas (le texte ne dit
pas du tout que la Soukkoh construite par un Gôy est comparable à
une telle Soukkoh), car lorsqu'une Soukkoh est construite plus de
trente jours avant Soukkôth, il n'est pas évident de déterminer
qu'elle fut construite expressément pour la Miswoh. Par
contre, lorsqu'un Juif fait construire sa Soukkoh par un non Juif
quelques jours avant Soukkôth, il est clair et évident qu'il l'a
faite construire expressément pour la Miswoh. Par conséquent,
il n'y a rien à y ajouter, ni aucune modification à y apporter. Et
telle est également notre position.
D'autres
Pôsqim encore disent qu'ajouter ou modifier quelque chose à la
Soukkoh construite par un non Juif n'est requis que lorsque le non
Juif a construit cette Soukkoh plus de trente jours avant la fête.
Mais s'il l'a construite dans les trente jours qui précèdent la
fête, aucun ajout, ni modification, n'est nécessaire, car toute
Soukkoh construite dans les trente jours qui précèdent la fête est
valable, car on estime qu'elle a été construite expressément pour
la fête. Cette position est acceptée par pratiquement tous les
Pôsqim.
Enfin,
le Rov `avrohom `avélî Gombiner7
ז״ל
et
le Rov Ya´aqôv Ettlinger8
ז״ל
écrivent
que bien que le Talmoudh tranche effectivement qu'une Soukkoh
construite par un non Juif soit valable, néanmoins, Lakhattahilloh,
on ne devrait pas demander à un non Juif de nous construire une
Soukkoh. C'est également l'opinion du Rov Hayim Pal`aggî9
ז״ל.
La raison qu'ils invoquent est que celui qui n'a pas d'obligation
dans une Miswoh ne devrait pas accomplir cette Miswoh
pour un autre. Le Hofés Hayim10
ז״ל
cite
l'opinion du Rov Gombiner et écrit que, bien que d'un point de vue
halakhique il n'est pas nécessaire de faire attention à l'identité
(ou au sexe) de celui qui a construit la Soukkoh, et que toute
Soukkoh est valable tant que les deux conditions stipulées plus haut
sont remplies, on devrait faire attention, chaque fois que cela est
possible, à ne pas confier la construction d'une Soukkoh à un non
Juif.
Il
convient de noter qu'en règle générale, il est préférable
d'accomplir soi-même et personnellement les Miswôth plutôt
que de s'acquitter de son obligation en demandant à d'autres de les
accomplir pour soi. De ce fait, il est certainement préférable de
s'impliquer et s'investir personnellement dans la Miswoh de la
construction de la Soukkoh. Néanmoins, si quelqu'un a demandé à un
non Juif de construire pour lui sa Soukkoh, la Soukkoh est
parfaitement valable pour la Miswoh.
1Soukkoh
8b
2Le
terme גנב״ך
« GaNBa''Kh » est l'acronyme des mots גוים
« Goyim » (non Juifs), נשים
« Noshim » (femmes), בהמה
« Bahémoh » (animal) et כותים
« Kouthim » (Cuthéens, c'est-à-dire, les
Samaritains). C'est donc un terme mnémotechnique pour retenir que
ces quatre sortes de Soukkôth sont valables
3La
suite du passage talmudique explique que les bergers construisaient
aussi des Soukkôth pour leurs animaux, afin qu'ils passent aussi la
fête dans des Soukkôth
4Yasha´yohou
4:6
5Mishnoh,
Soukkoh 1:1
6`ôrah
Hayim 61:1
7Un
rabbin Polonais, né en 1635, décédé en 1682
8Un
rabbin Allemand, né en 1798, décédé en 1871
9Un
rabbin Turc, né en 1788, décédé en 1869
10Mishnoh
Barouroh 61:14