בס״ד
Pésah :
notre sentiment d'être libre doit se voir, pas seulement être
ressenti
Vers
la fin du Maggid de la Haggodoh de Pésah, nous
disons : בכל
דור ודור חייב אדם לראות את עצמו כאלו הוא
יצא ממצרים « Dans
chaque génération, un être humain a l'obligation de se considérer
comme étant lui-même sorti d’Égypte ». L'obligation de
סיפור
יציאת מצרים « Sippour
Yasi`ath Misrayim – raconter l'histoire de la sortie
d’Égypte » consiste donc à ressentir d'une façon profonde
comment les événements dont nous parlons lors du Sédar de
Pésah affectent chacun d'entre nous aujourd'hui encore. Nous
sommes tenus de ne pas simplement raconter les événements passés, mais également ressentir profondément que nous aussi nous les avons
expérimentés directement. (Malheureusement, cette obligation s'est
transformée en une énorme défi, étant donné que de nos jours, la
majorité des gens ne racontent plus vraiment ces événements mais
se contentent simplement de lire ou réciter la Haggodoh de
Pésah, alors que la Haggodoh n'a pour but que de
servir d'aide et de guide dans la structure et le déroulement du
Sédar. C'est en fait chacun qui est tenu de raconter ces
événements à sa façon, avec conviction. C'est la raison pour
laquelle dans la Haggodoh elle-même il est écrit : « Et
tout celui qui s'étend longuement dans la narration de la sortie
d’Égypte est digne de louange ». Les gens ont oublié
leur spontanéité et créativité dans la ´Avôdath HaShem,
et ne sont plus capables de faire quoi que ce soit sans récitation
de textes, ce qui rend difficile l'accomplissement de cette
obligation de se considérer comme étant soi-même sorti d’Égypte.)
Dans
un passage très connu du Mishnéh Tôroh, le Rambam זצ״ל
rapporte
cette Halokhoh, mais d'une façon légèrement différente. Il
écrit :
Hilkhôth
Homés Oumassoh 7:8
|
Dans
chaque génération, un être humain a l'obligation de se montrer
comme s'il était lui-même sorti maintenant de l'asservissement
d’Égypte.
|
בכל
דור ודור,
חייב
אדם להראות את עצמו כאילו הוא בעצמו יצא
עתה משיעבוד מצריים
|
Comme
l'ont relevé de nombreux commentateurs, le Rambam ne présente pas
cette obligation comme nécessitant un sentiment introspectif. Plutôt
que d'écrire que l'on doit « se considérer » comme si
l'on avait soi-même personnellement expérimenté la sortie d’Égypte,
le Rambam exige de להראות
את עצמו « Lahar`ôth
`Ath ´Asmô – se montrer », c'est-à-dire, agir, se comporter, d'une
manière qui sied à quelqu'un qui vient juste de passer par le
processus de la délivrance.
Il
a été expliqué que le Rambam veut nous faire comprendre ici que
l'expérience de la libération de l'asservissement égyptien ne doit
pas être enterrée dans les secrets de son cœur ou son
subconscient. Plutôt, c'est un sentiment qui doit être évoqué
concrètement, c'est un sentiment et un éclat de joie qui doit être
montré aux autres de façon à ce qu'eux aussi puissent s'identifier
à lui.
En
d'autres mots, en exigeant de « se montrer » comme si on
venait de quitter l’Égypte, le Rambam demande que l'on fasse
l'effort de partager cette expérience avec les autres, et contribuer
au sentiment de jubilation collectif qui devrait s'emparer du peuple
israélite chaque année à Pésah. Dans le fond, le Rambam
transfert cette Halokhoh du domaine de l'expérience personnelle à
celui du domaine de la responsabilité de chacun envers la génération
suivante et la responsabilité individuelle de faire ce qu'il faut
pour transmettre au reste du peuple la joie et le sens de Pésah.
L'obligation
de « Sippour Yasi`ath Misrayim » requiert
donc non seulement une transmission de connaissances et
d'informations sur ce qui s'est passé lorsque nous sommes sortis
d’Égypte, mais aussi et surtout le partage d'une expérience. Les
parents sont enjoints à ne pas seulement enseigner des informations
(et encore moins se contenter de simplement réciter ou lire un
texte), mais aussi démontrer et montrer à leurs enfants
l'allégresse que nous devrions ressentir suite à l'obtention de
notre liberté, qui a eu également pour conséquence de nous faire
mériter d'être les esclaves, non plus des hommes, mais d'HaShem
י״ת.
Les enfants au Sédar de Pésah doivent à la fois
absorber les informations qu'on leur rapporte, ainsi que l'euphorie
d'un sentiment de liberté retrouvée, et le privilège d'être
devenus les serviteurs loyaux d'HaShem י״ת,
qui nous a accordé l'opportunité de mener nos vies en accomplissant
la volonté Divine.
Cet
article peut être téléchargé ici.