בס״ד
Emission de semence en vain : Une approche
rationaliste
Sommes-nous véritablement coupable de meurtre ?
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Pour (re)lire :
Maintenant que nous avons analysé la Soughyoh
de Niddoh 13a-b, il serait approprié de passer en revue les autres
endroits où ḤaZa’’l discutent des questions liées à l'interdiction de « répandre
la semence ». Plus précisément, je vais essayer de redéfinir pour vous
ce que ḤaZa’’l ont réellement interdit, et quelle est la signification et les
définitions des termes utilisés par ḤaZa’’l pour décrire ce qu'ils estimaient
que l'on ne pouvait pas faire.
Il est parfaitement clair d'après ḤaZa’’l,
que l'interdiction n'est absolument pas de ne pas « répandre la semence »
d'une manière qui ne peut pas conduire à une grossesse. Quelle que soit la
nature de l'interdiction, elle doit être définie plus précisément et différemment,
et nous œuvrerons dans les prochains articles à définir ce que l'on entend par « Hôṣo`ath
Zara´ Labbattoloh » (émission de semence en vain). Dans ce court
article-ci, j'apporterai de nombreux exemples à travers la littérature
rabbinique qui démontrent clairement que « gaspiller la semence »,
c'est-à-dire éjaculer d'une manière qui ne peut pas potentiellement conduire à
une grossesse, n'est PAS la vraie nature de l'interdiction telle que définie
par ḤaZa’’l, contrairement à ce qu’on entend régulièrement dans la bouche des
rabbins contemporains.
À partir de maintenant, j'utiliserai uniquement
l’expression « Hôṣo`ath Zara´ Labbattoloh » pour désigner le
péché que ḤaZa’’l ont interdit, sans la traduire. La raison pour laquelle je
vais faire cela, c'est parce que je crois que la traduire par « gaspiller
la semence » ou « répandre la semence » est
précisément ce qui provoque un énorme malentendu et n'est pas du tout une
traduction exacte.
Permettez-moi d'expliquer pourquoi c'est si important. Il existe une énorme quantité de livres orthodoxes qui décrivent le « péché » de la masturbation comme celui de gaspiller une vie potentielle. Nous avons déjà vu comment le Zôhar et ḤaZa’’l ont comparé ce péché au meurtre, et l'explication que de nombreuses sources ont donnée est que le sperme contient la « semence / graine » à partir de laquelle la vie est née. Ainsi, en le gaspillant, on « tue » la progéniture potentielle. Comme vous pouvez l'imaginer, cela peut être une source d'immense consternation pour un jeune Boḥour Yashivoh qui se masturbe parfois en raison de l'excitation sexuelle normale qui arrive à un jeune homme en bonne santé de temps en temps. Des gens comme le Rov Yosef Mizrachi utilisent cette idée pour promouvoir la culpabilité, la honte et les idées fausses dangereuses dans des vidéos comme celle-ci sur YouTube :
En fait, ḤaZa’’l n'auraient pas pu
croire que la « Hôṣo`ath Zara´ Labbattoloh » est interdite parce qu'on tuerait des vies
potentielles. La comparaison avec le meurtre signifie tout autre chose. En
effet, il existe de nombreux endroits dans le Ṭalmoudh où ḤaZa’’l autorisent ou
même recommandent l'éjaculation qui ne peut pas conduire à une grossesse pour
des raisons diverses.
Pour ne citer que quelques exemples :
·
ḤaZa’’l autorisent « Bi`oh Shallô` Kadharkoh – Une relation
sexuelle qui n’est pas selon sa voie », que l'écrasante majorité des
commentaires comprennent comme se référant aux relations sexuelles anales dans
un couple, bien qu’il soit évident que ce type de relation ne peut pas mener à
une grossesse. Voir Nadhorim 20a-b où cela est expressément
autorisé, quelque chose que l’orthodoxie, en raison de l’influence que les
mouvements piétistes chrétiens et musulmans ont eue sur les Juifs à partir du Moyen-âge,
n’osera pas enseigner (en effet, pour les chrétiens, seule la position dite du « missionnaire »
était considérée acceptable, tandis que dans l’islam seules les relations
vaginales sont autorisées. L’orthodoxie ne souhaitant pas paraître moins « pieuse »
que ces deux religions, a fini par adopter des positions piétistes sur ces
sujets, au mépris de la Ṭôroh des Sages que nous avons reçue) ;
·
ḤaZa’’l ont autorisé une éjaculation « Laṣôrékh Badhiqoh
– pour le besoin d’une vérification », ce qui se réfère à la
provocation intentionnelle de l'éjaculation masculine afin d'examiner si un
homme entre dans la catégorie halakhique d'un « Karouth Shophakhoh »
(un homme qui a l’urètre endommagé, et pourrait donc être stérile à cause de
cela). Voir Yavomôth 76a où cela est expressément autorisé.
·
ḤaZa’’l ont considéré comme une chose positive une émission séminale
non intentionnelle (par exemple, si quelqu’un a eu un rêve érotique qui lui a
causé une éjaculation pendant qu’il dormait). Voir Yômo` 88a où il est dit
que c’est un signe positif si quelqu'un a une émission séminale non
intentionnelle à Yôm Hakkippourim. Bien qu'ils se réfèrent clairement à un acte
involontaire, il est inconcevable que ḤaZa’’l décriraient un « meurtre »
d'une manière aussi positive si en effet « répandre la semence »
s'apparentait à un meurtre au sens où il est souvent (mal) compris par l’orthodoxie.
Il existe d'autres exemples tirés de la
littérature `aggadique qui démontrent également clairement que ḤaZa’’l ne
considéraient pas toute éjaculation qui ne peut entraîner une grossesse comme
un meurtre au sens dont beaucoup le comprennent. Je choisirai de ne pas les
mentionner par souci de brièveté, mais sachez qu’ils existent, et que vos
Rabbonim malhonnêtes (ou ignorants) ne seront pas enclins à vous les enseigner,
préférant l’approche radicale et extrémiste de la condamnation et damnation à
la chrétienne.
Si la raison pour laquelle la « Hôṣo`ath
Zara´ Labbattoloh » a été interdite est que l'on « tue »
des êtres humains potentiels, je ne crois pas que les Rabbonim contemporains
puissent raisonnablement expliquer pourquoi les exemples ci-dessus ont été
expressément autorisés par ḤaZa’’l. De toute évidence, quelque chose d'autre
est impliqué ici.
(Maintenant, je suis pleinement
conscient que de nombreux Pôsaqim et commentateurs au cours des
siècles ont adopté l'approche selon laquelle la « Hôṣo`ath Zara´ Labbattoloh »
est interdite et est comparée au meurtre parce qu'une vie potentielle est
gaspillée. Je prévois d’aborder cette question en détail dans un prochain article.
À l’heure actuelle, je voudrais tout d’abord être autorisé à faire valoir que
ce n’est manifestement pas exactement ce que ḤaZa’’l avaient à l’esprit lorsqu’ils
ont employé cette comparaison, et je reviendrai sur les objections évidentes à cette
affirmation plus tard, Bali Nédhar.)
Jusqu'à présent, j'ai donné suffisamment
de preuves pour prouver que lorsque ḤaZa’’l déclarent que la « Hôṣo`ath
Zara´ Labbattoloh » s'apparente à un meurtre, et qu'ils comparent ceux
qui commettent « Ni`ouph Bayodh Ouvraghal – adultère par la
main et par le pied », cela ne veut pas littéralement dire que c'est
un meurtre parce qu’on aurait gaspillé une vie potentielle. Alors qu'est-ce
qu'ils voulaient dire ? Pourquoi l'ont-ils comparé au meurtre ? Nous
étudierons cela dans le prochain article.